Tableaux de l'économie française Édition 2017
Les Tableaux de l'économie française s'adressent à tous ceux qui souhaitent disposer d'un aperçu rapide et actuel sur la situation économique, démographique et sociale de la France.
Bilan énergétique
Insee Références
Paru le :02/03/2017
Présentation
La consommation d’ énergie primaire réelle rebondit de 1,6 % en 2015, à 253,4 millions de tonnes-équivalent pétrole (tep) , après avoir chuté de 3,8 % en 2014. Ce rebond résulte principalement de la baisse des températures par rapport à 2014, année exceptionnellement douce. En données corrigées des variations climatiques , la consommation primaire augmente légèrement, retrouvant un niveau proche de celui de 2013, à 256,7 Mtep. La tendance à la baisse observée depuis le milieu des années 2000 semble ainsi marquer une pause.
En 2015, les ménages français consacrent 83 milliards d’euros (Md€) à leurs achats d’énergie. Cela représente une dépense moyenne de 2 861 euros par ménage, soit une baisse de 86 euros par rapport à 2014. Le recul en 2015 est imputable à celui des dépenses en carburants, tiré par la baisse des prix dans un contexte de stabilité des volumes achetés. Les dépenses d’énergie pour le logement augmentent, quant à elles, en raison du recours accru au chauffage par rapport à 2014 ; les prix sont stables en moyenne.
La consommation finale énergétique corrigée des variations climatiques, en baisse continue depuis trois ans, reste stable en 2015 à 149,2 Mtep. Le secteur des transports est celui qui enregistre la hausse la plus marquée (+ 1 %). Dans le résidentiel, la consommation d’énergie progresse également, après deux années de repli. La consommation industrielle continue de diminuer sensiblement.
La production nationale d’énergie primaire augmente à nouveau légèrement en 2015 (+ 0,4 %) et établit un nouveau record, à près de 140 Mtep. La production nucléaire croît légèrement. La production d’électricité hydraulique, éolienne et photovoltaïque baisse. Cette diminution est imputable à l’hydroélectricité qui se replie, souffrant d’une faible pluviométrie, alors que les filières éolienne et photovoltaïque progressent toutes deux de 23 %, à la faveur du développement des parcs raccordés. La production d’énergie primaire provenant des énergies renouvelables thermiques et de la valorisation des déchets se redresse globalement en 2015. Le rebond est principalement imputable aux filières du bois-énergie, énergie renouvelable majoritaire en France, et des pompes à chaleur (+ 17 %) ; il s’explique en grande partie par le fait que la production de ces deux filières dépend fortement de la demande de chauffage.
Le taux d’indépendance énergétique s’élève à 55,2 % en 2015. Il est moins élevé qu’en 2014. Cette baisse s’explique par le rebond de la consommation primaire. Celle-ci, en hausse de 1,6 %, a en effet augmenté un peu plus fortement que la production primaire.
En 2015, le solde des échanges physiques reste proche de son niveau de 2014. Mais tirée par la chute des prix des énergies fossiles, la facture énergétique se contracte de 28 %. Inférieure à 40 Md€, elle s’établit à son plus bas niveau depuis 2004.
Tableaux et graphiques
tableauBilan énergétique de la France
2013 (r) | 2014 (r) | 2015 (p) | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Total | Total | Charbon | Pétrole | Gaz | Électricité | ENRt3 | Total | |
Approvisionnement | ||||||||
Production d'énergie primaire | 138,0 | 139,3 | /// | 1,2 | 0,0 | 121,7 | 17,0 | 139,9 |
Importations | 152,0 | 145,3 | 8,4 | 98,6 | 39,3 | 0,9 | 0,6 | 147,7 |
Exportations | -29,1 | -32,1 | -0,1 | -21,6 | -4,8 | -6,4 | -0,2 | -33,1 |
Variation de stocks (+ déstockage, – stockage) | 0,6 | -1,2 | 0,1 | 0,0 | 0,4 | /// | /// | 0,6 |
Soutes maritimes internationales | -2,1 | -1,8 | /// | -1,6 | /// | /// | /// | -1,6 |
Total des disponibilités | 259,4 | 249,5 | 8,4 | 76,6 | 34,9 | 116,2 | 17,4 | 253,4 |
Taux d'indépendance énergétique (en %) | 53,2 | 55,8 | 0,0 | 1,5 | 0,1 | 104,7 | 97,5 | 55,2 |
Emplois | ||||||||
Consommation de la branche énergie | 92,7 | 92,6 | 3,1 | 4,1 | 5,5 | 79,3 | 2,6 | 94,5 |
Consommation finale énergétique1 | 150,6 | 149,3 | 5,2 | 60,8 | 30,5 | 37,2 | 15,5 | 149,2 |
Agriculture, industrie (y c. sidérurgie) | 34,3 | 33,6 | 4,9 | 5,4 | 10,0 | 10,7 | 1,9 | 32,9 |
Résidentiel, tertiaire | 67,8 | 66,8 | 0,3 | 9,9 | 20,4 | 25,7 | 10,7 | 67,0 |
Transports2 | 48,5 | 48,9 | /// | 45,4 | 0,1 | 0,9 | 3,0 | 49,4 |
Consommation finale non énergétique | 13,0 | 13,6 | 0,1 | 12,3 | 0,5 | /// | /// | 13,0 |
Consommation totale d'énergie primaire1 | 256,3 | 255,5 | 8,4 | 77,2 | 36,5 | 116,6 | 18,1 | 256,7 |
dont corrections climatiques | -3,1 | 6,0 | 0,0 | 0,6 | 1,6 | 0,4 | 0,7 | 3,3 |
- p : données provisoires.
- r : données révisées.
- /// : absence de résultat due à la nature des choses.
- 1. Énergies renouvelables thermiques (bois, solaire thermique, biogaz, biocarburants et pompes à chaleur).
- 2. Corrigée des variations climatiques.
- 3. Hors soutes maritimes internationales.
- Champ : France métropolitaine.
- Source : SOeS.
tableauStructure de la consommation d'énergie primaire
1973 | 1980 | 1990 | 2002 | 2015 | |
---|---|---|---|---|---|
Électricité primaire1 | 4,4 | 11,9 | 36,6 | 41,8 | 45,4 |
Pétrole | 67,6 | 56,4 | 38,7 | 34,6 | 30,1 |
Gaz | 7,4 | 10,9 | 11,3 | 14,6 | 14,2 |
ENRt2 et déchets | 5,0 | 4,2 | 4,9 | 4,3 | 7,0 |
Charbon | 15,6 | 16,6 | 8,4 | 4,7 | 3,3 |
Total | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
- 1. Nucléaire, hydraulique, éolien et photovoltaïque.
- 2. Énergies renouvelables thermiques (bois, solaire thermique, biogaz, biocarburants et pompes à chaleur).
- Note : énergie primaire corrigée des variations climatiques.
- Champ : France métropolitaine.
- Source : SOeS.
tableauProduction et consommation intérieure brute d'énergie dans l'UE en 2014
Production | Consommation intérieure brute | Taux d'indépendance énergétique1 en % | |
---|---|---|---|
Allemagne | 119,9 | 313,0 | 38,3 |
Autriche | 12,1 | 32,7 | 36,9 |
Belgique | 12,2 | 53,4 | 22,9 |
Bulgarie | 11,3 | 17,7 | 63,5 |
Chypre | 0,1 | 2,2 | 5,3 |
Croatie | 4,4 | 8,2 | 53,1 |
Danemark | 15,8 | 16,9 | 93,4 |
Espagne | 34,9 | 116,7 | 29,9 |
Estonie | 5,8 | 6,7 | 86,7 |
Finlande | 18,1 | 34,6 | 52,2 |
France | 135,9 | 248,5 | 54,7 |
Grèce | 8,8 | 24,4 | 36,0 |
Hongrie | 10,0 | 22,8 | 44,1 |
Irlande | 2,0 | 13,6 | 14,8 |
Italie | 36,8 | 151,0 | 24,4 |
Lettonie | 2,4 | 4,5 | 53,5 |
Lituanie | 1,5 | 6,7 | 22,2 |
Luxembourg | 0,2 | 4,2 | 3,6 |
Malte | 0,0 | 0,9 | 1,4 |
Pays-Bas | 58,4 | 76,8 | 76,1 |
Pologne | 66,9 | 94,3 | 70,9 |
Portugal | 6,0 | 22,1 | 27,1 |
Rép. tchèque | 29,1 | 41,5 | 70,1 |
Roumanie | 26,6 | 32,3 | 82,3 |
Royaume-Uni | 107,6 | 189,3 | 56,8 |
Slovaquie | 6,3 | 16,2 | 39,0 |
Slovénie | 3,7 | 6,7 | 55,2 |
Suède | 34,1 | 48,2 | 70,9 |
UE | 770,7 | 1 605,9 | 48,0 |
- 1. Calculé comme le rapport de la production à la consommation.
- Sources : Eurostat ; SOeS.
tableauPart des filières dans la production d'énergie primaire renouvelable en 2015
Part des filières | |
---|---|
Bois-énergie | 40 |
Hydraulique | 20 |
Biocarburants | 11 |
Pompes à chaleur | 8 |
Éolien | 8 |
Autres¹ | 8 |
Déchets urbains renouvelables | 5 |
- 1. Biogaz, résidus agricoles, solaire thermique, géothermie, solaire photovoltaïque et énergies marines.
- Source : SOeS.
graphiquePart des filières dans la production d'énergie primaire renouvelable en 2015
Définitions
Énergie primaire : énergie contenue dans les produits énergétiques tirés de la nature. Cette énergie est utilisée telle quelle ou transformée à des fins non énergétiques, par l’utilisateur final, ou transformée en une autre forme d’énergie (l’électricité par exemple), ou consommée dans le processus de transformation ou d’acheminement vers l’utilisateur.
Tonne-équivalent pétrole (tep) : quantité d’énergie contenue dans une tonne de pétrole brut. Cette unité est utilisée pour exprimer dans une unité commune la valeur énergétique des diverses sources d’énergie. Selon les conventions internationales, une tonne-équivalent pétrole équivaut par exemple à 1 616 kg de houille, 1 069 m3 de gaz d’Algérie ou 954 kg d’essence moteur. Pour l’électricité, 1 tep vaut 11,6 MWh.
Consommation d’énergie corrigée des variations climatiques : la consommation d’énergie pour le chauffage est plus forte quand l’hiver est plus rigoureux. C’est une évidence qui ne présente pas un grand intérêt pour l’analyse dans la mesure où elle ne traduit pas un changement des comportements. Pour mieux analyser les évolutions, on calcule des consommations « corrigées des variations climatiques » (primaire et finale). C’est-à-dire qu’on évalue ce qu’aurait été la consommation si les températures avaient été conformes à la moyenne de référence 1986-2015. On obtient un résultat théorique, qui dépend de la méthode utilisée, et qui complète la consommation « réelle », celle qui est observée.
Énergies renouvelables (EnR) : énergies dérivées de processus naturels en perpétuel renouvellement. Il existe plusieurs formes d’énergies renouvelables, dérivées directement ou indirectement du soleil ou de la chaleur produite au plus profond de la Terre, notamment l’énergie générée par le soleil, le vent, la biomasse solide, la chaleur terrestre, l’eau des fleuves, des lacs, des mers et des océans, le biogaz et les biocarburants liquides. On distingue l’énergie renouvelable électrique de l’énergie renouvelable thermique. L’énergie renouvelable électrique comprend l’électricité hydraulique, éolienne, marémotrice, le solaire photovoltaïque et la géothermie à haute température. L’énergie renouvelable thermique comprend le bois de chauffage (ramassé ou commercialisé), la géothermie valorisée sous forme de chaleur, le solaire thermique actif, les résidus de bois et de récoltes, les biogaz, les biocarburants et les pompes à chaleur, les déchets urbains et industriels biodégradables (quelle que soit leur nature).
Taux d’indépendance énergétique : rapport entre la production nationale d'énergie primaire (charbon, pétrole, gaz naturel, nucléaire, hydraulique, énergies renouvelables) et la consommation nationale d’énergie primaire, une année donnée. Ce taux peut se calculer pour chacun des grands types d'énergie ou globalement toutes énergies confondues. Un taux supérieur à 100 % (cas de l'électricité) traduit un excédent de la production nationale par rapport à la demande intérieure et donc un solde exportateur.
Facture énergétique : solde du commerce extérieur en valeur portant sur les combustibles minéraux solides (charbon et produits solides issus de sa transformation), les produits pétroliers (pétrole brut et produits raffinés), le gaz et l’électricité.
Électricité primaire : électricité tirée de la nature directement sous forme d’électricité, et non par transformation d’une autre énergie. L’électricité primaire comprend l’électricité hydraulique, éolienne, photovoltaïque, géothermique à haute température et nucléaire.
Énergie finale : énergie livrée pour être consommée telle quelle (essence à la pompe, électricité au foyer ou à l’usine,...), ou encore utilisée à des fins non énergétiques, comme dans la fabrication de plastique à partir du pétrole.
Pour en savoir plus
Quiz Tableaux de l'économie française