Tableaux de l'économie française Édition 2017
Les Tableaux de l'économie française s'adressent à tous ceux qui souhaitent disposer d'un aperçu rapide et actuel sur la situation économique, démographique et sociale de la France.
Investissements internationaux
Insee Références
Paru le :02/03/2017
Présentation
En 2015, les investissements directs français à l’étranger (IDFE) , présentés selon la méthodologie dite du principe directionnel étendu , s’établissent à 34 milliards d’euros (Md€), en léger repli par rapport à 2014. Les grandes composantes font apparaître des soldes relativement stables, avec des flux en capitaux propres légèrement inférieurs à 20 Md€, des bénéfices réinvestis de l’ordre de 9 Md€ et des prêts intragroupes de 5 Md€. Approchant 20 Md€, comme en 2014, les flux en capital social français à l’étranger confirment le redressement par rapport aux 3 Md€ de 2013, sans revenir toutefois au niveau des quinze années précédentes qui a été de 44 Md€ en moyenne. En 2015, peu d’opérations supérieures à 3 Md€, celles qui ont fait les gros volumes de la décennie précédente, sont enregistrées. Les groupes français ont poursuivi leur internationalisation via des opérations de montant unitaire plus modeste dans une conjoncture incertaine sur le plan international. Les prêts intragroupes font apparaître des mises en place nettes de prêts des groupes français à leurs filiales et sociétés affiliées étrangères pour la troisième année consécutive. En 2015, l’Union européenne attire les trois quarts des flux d’IDFE, avec 26 Md€. Parmi les principaux pays d’accueil, le Royaume-Uni (10 Md€) et l’Italie (5 Md€). À l’opposé, le Brésil, l’Espagne et l’Irlande font l’objet de désinvestissements.
Les investissements directs étrangers en France (IDEF) s’établissent à 36 Md€ en 2015, en hausse non seulement par rapport à 2014, mais aussi à toutes les années depuis 2008. Les opérations en capital social se montent à 35 Md€, soit le niveau le plus élevé depuis 2002. Elles incluent notamment les deux opérations majeures de l’année, la fusion entre les groupes cimentiers Holcim (Suisse) et Lafarge, ainsi que l’acquisition des activités « énergie » du groupe Alstom par General Electric (États-Unis). Les flux observés en 2015 s’inscrivent dans un contexte de dépréciation de l’euro face au dollar et de conditions de financement exceptionnellement favorables, qui ont sans doute influencé le calendrier de mise en place des opérations. Les prêts intragroupes présentent un solde négatif de 6 Md€ en 2015 (– 15 Md€ en 2014). Ce solde négatif signifie que les groupes étrangers ont globalement réduit le stock des capitaux prêtés aux sociétés françaises qui leur sont affiliées. Les principaux pays de provenance des flux d’IDEF sont la Suisse (21 Md€), la Belgique (7 Md€), le Royaume-Uni (6 Md€) et l’Allemagne (3 Md€). En sens inverse, l’Italie (– 1 Md€) et surtout les Pays-Bas (– 9 Md€) ont réduit leurs investissements en France.
En 2015, les flux d’IDE mondiaux ont bondi de 38 %, pour atteindre 1 760 milliards de dollars, leur plus haut niveau depuis la crise économique et financière mondiale de 2008-2009. Cette hausse mondiale s’explique principalement par la forte progression des fusions-acquisitions internationales.
Tableaux et graphiques
tableauFlux d'investissements directs selon le pays de première contrepartie
2014 (r) | 2015 | |||
---|---|---|---|---|
Étrangers en France | Français à l'étranger | Étrangers en France | Français à l'étranger | |
Union européenne | 4,6 | 22,6 | 9,8 | 25,8 |
Zone euro | -1,9 | 12,6 | 0,5 | 15,5 |
dont : Allemagne | -1,3 | 0,4 | 3,2 | 3,3 |
Belgique | -0,3 | -2,6 | 6,7 | -2,7 |
Espagne | -4,8 | -1,1 | 0,8 | -1,1 |
Irlande | 5,0 | 1,7 | -0,2 | 3,2 |
Italie | -0,1 | 1,9 | -1,4 | 5,2 |
Luxembourg | 3,9 | -2,0 | -0,4 | 3,9 |
Pays-Bas | -2,7 | 13,4 | -8,8 | 3,8 |
Autres pays de l’UE | 6,5 | 10,0 | 9,3 | 10,3 |
dont : Pologne | -0,1 | 1,9 | 2,0 | 0,7 |
Rép. tchèque | -0,4 | 0,2 | -0,1 | 0,2 |
Roumanie | -0,1 | 0,0 | 0,1 | 0,1 |
Royaume-Uni | 7,9 | 8,6 | 5,9 | 9,5 |
Suède | -0,4 | -0,3 | 0,9 | -0,3 |
Autres pays industrialisés | -2,3 | 8,0 | 22,7 | 2,2 |
dont : États-Unis | 0,4 | 7,2 | 1,9 | 1,0 |
Japon | 0,4 | 1,3 | 0,4 | 1,6 |
Suisse | -4,5 | -3,6 | 20,8 | 0,0 |
Reste du monde | -2,1 | 5,7 | 3,2 | 5,9 |
dont : Brésil | 0,0 | 3,8 | 0,1 | -5,9 |
Chine | -0,1 | 1,6 | 0,8 | 0,5 |
Inde | -0,1 | 0,8 | 0,1 | 0,3 |
Total | 0,2 | 36,2 | 35,7 | 33,8 |
- r : données révisées.
- Note : le signe "-" indique un désinvestissement. Les données sont établies conformément à la nouvelle méthode de calcul des IDE, qui repose sur l'application du principe directionnel étendu.
- Source : Banque de France.
tableauStocks des investissements directs français à l'étranger et étrangers en France
Au 31 décembre | 2012 (r) | 2013 (r) | 2014 |
---|---|---|---|
Investissements français à l'étranger | |||
Stocks1 | 948,5 | 940,2 | 993,1 |
Investissements étrangers en France2 | |||
Stocks1 | 470,4 | 501,9 | 523,0 |
- r : données révisées.
- 1. Capitaux propres en valeur mixte (y c. investissements immobiliers).
- 2. La base de données Ésane de l'Insee est utilisée en complément du fichier bancaire des entreprises (Fiben) de la Banque de France.
- Sources : Banque de France ; Insee, Ésane.
tableauPrincipaux flux d'investissements directs dans le monde
Flux entrants | Flux sortants | |||
---|---|---|---|---|
2014 | 2015 | 2014 | 2015 | |
Allemagne | 0,9 | 31,7 | 106,2 | 94,3 |
Australie | 39,6 | 22,3 | 0,0 | -16,7 |
Brésil | 73,1 | 64,6 | 2,2 | 3,1 |
Canada | 58,5 | 48,6 | 55,7 | 67,2 |
Chili | 21,2 | 20,2 | 11,8 | 15,5 |
Chine | 128,5 | 135,6 | 123,1 | 127,6 |
Espagne | 22,9 | 9,2 | 35,3 | 34,6 |
États-Unis | 106,6 | 379,9 | 316,5 | 300,0 |
Finlande | 17,3 | 8,3 | -0,6 | -10,5 |
France | 15,2 | 42,9 | 42,9 | 35,1 |
Hong Kong | 114,1 | 174,9 | 125,1 | 55,1 |
Inde | 34,6 | 44,2 | 11,8 | 7,5 |
Indonésie | 21,9 | 15,5 | 7,1 | 6,2 |
Italie | 23,2 | 20,3 | 26,5 | 27,6 |
Koweit | 1,0 | 0,3 | -10,5 | 5,4 |
Malaisie | 10,9 | 11,1 | 16,4 | 9,9 |
Malte | 11,6 | 9,5 | 2,4 | -0,2 |
Mexique | 25,7 | 30,3 | 8,3 | 8,1 |
Pays-Bas | 52,2 | 72,6 | 56,0 | 113,4 |
Rép. de Corée | 9,3 | 5,0 | 28,0 | 27,6 |
Royaume-Uni | 52,4 | 39,5 | -81,8 | -61,4 |
Russie | 29,2 | 9,8 | 64,2 | 26,6 |
Singapour | 68,5 | 65,3 | 39,1 | 35,5 |
Suède | 3,6 | 12,6 | 8,6 | 23,7 |
Suisse | 6,6 | 68,8 | -3,3 | 70,3 |
Thaïlande | 3,5 | 10,8 | 4,4 | 7,8 |
Turquie | 12,1 | 16,5 | 6,7 | 4,8 |
UE | 292,0 | 439,5 | 296,4 | 487,1 |
Monde | 1 277,0 | 1 762,2 | 1 318,5 | 1 474,2 |
- Note : hors centres financiers offshore des Caraïbes.
- Source : CNUCED, World Investment Report 2016.
tableauFlux d'investissements directs entre la France et l'étranger de 2000 à 2015
Flux des investissements étrangers en France | Flux des investissements français à l'étranger | Solde net des investissements directs | |
---|---|---|---|
2000 | 29,8 | 175,8 | 145,9 |
2001 | 17,8 | 59,0 | 41,2 |
2002 | 22,9 | 24,8 | 1,9 |
2003 | 7,0 | 16,3 | 9,4 |
2004 | -2,1 | 18,5 | 20,6 |
2005 | 26,7 | 54,7 | 28,0 |
2006 | 20,2 | 61,2 | 41,0 |
2007 | 46,4 | 80,8 | 34,4 |
2008 | 25,7 | 70,5 | 44,8 |
2009 | 22,1 | 72,6 | 50,5 |
2010 | 10,5 | 36,4 | 25,9 |
2011 | 22,8 | 37,0 | 14,2 |
2012 | 12,5 | 27,6 | 15,1 |
2013 | 25,8 | 15,3 | -10,5 |
2014 | 0,2 | 36,2 | 36,0 |
2015 | 35,7 | 33,8 | -1,9 |
- Note : flux établis en application de la règle du principe directionnel étendu.
- Source : Banque de France.
graphiqueFlux d'investissements directs entre la France et l'étranger de 2000 à 2015
Définitions
Investissement direct étranger (IDE) : investissement qu'une unité institutionnelle résidente d'une économie effectue dans le but d'acquérir un intérêt durable dans une unité institutionnelle résidente d'une autre économie et d'exercer, dans le cadre d'une relation à long terme, une influence significative sur sa gestion. Par convention, une relation d'investissement direct est établie dès lors qu'un investisseur acquiert au moins 10 % du capital social de l'entreprise investie. Les investissements directs comprennent non seulement l'opération initiale qui établit la relation entre les deux unités mais également toutes les opérations financières ultérieures entre elles et entre les unités institutionnelles apparentées, qu'elles soient ou non constituées en sociétés.
Principe directionnel étendu : l’application de la règle du « principe directionnel étendu » consiste à classer les prêts entre sociétés sœurs (id est sans lien direct en capital social entre elles ou avec une participation de l’une au capital de l’autre inférieure à 10 %) en investissements directs français à l’étranger ou en investissements directs étrangers en France en fonction du lieu de résidence de la tête de groupe, alors que dans les statistiques traditionnelles, les prêts et les emprunts entre sociétés sœurs d’un même groupe international sont enregistrés, à l’instar des autres flux financiers de balance des paiements, comme des créances et des engagements vis-à-vis des non-résidents. Cette méthode ne change pas le solde net des IDE mais fait diminuer significativement tant les IDE sortants que les IDE entrants. Les données de source française sont présentées selon cette méthode, celles d’Eurostat selon la méthode traditionnelle.
Centres financiers offshore : agrégat utilisé dans les données des investissements directs étrangers d’Eurostat qui inclut 40 pays. Il intègre par exemple des centres financiers européens comme le Liechtenstein, des centres financiers d’Amérique centrale comme le Panama, ainsi que des centres financiers asiatiques comme Hong Kong.
Première contrepartie : principe préconisé par le FMI pour établir les statistiques relatives aux investissements directs étrangers, selon lequel la ventilation géographique de ces investissements est effectuée en fonction du pays de provenance ou de destination immédiate des flux.
Résidents : personnes physiques ayant leur domicile principal en France, quelle que soit leur nationalité (française ou étrangère), à l’exception des fonctionnaires et militaires étrangers en poste en France qui sont non-résidents quelle que soit la durée de leur mission. Sont également considérés comme résidents, les fonctionnaires et militaires français en poste à l'étranger et les fonctionnaires français mis à la disposition d'une organisation internationale ou de tout autre employeur non-résident. Enfin, les résidents désignent aussi des personnes morales (françaises ou étrangères) pour leurs seuls établissements situés en France. Les ambassades, missions diplomatiques, consulats français à l'étranger et les unités de l'armée française stationnées à l'étranger sont considérés comme des résidents.
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Quiz Tableaux de l'économie française