Tableaux de l'économie française Édition 2017
Les Tableaux de l'économie française s'adressent à tous ceux qui souhaitent disposer d'un aperçu rapide et actuel sur la situation économique, démographique et sociale de la France.
Dépenses de santé
Insee Références
Paru le :02/03/2017
Présentation
En 2015, la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) est évaluée à 194,6 milliards d’euros, soit environ 2 930 euros par habitant. Elle représente 8,9 % du PIB, une part en léger recul après trois années de croissance. Elle progresse de 1,8 %, après + 2,7 % en 2014. Ce ralentissement est à rapprocher de la baisse des prix de ces biens et services de santé, qui tend à s’accentuer ces dernières années à la suite du renforcement de la maîtrise de la dépense, et de la modération des volumes consommés. Trois des cinq composantes de la CSBM progressent à un rythme moins élevé qu’en 2014 : les soins hospitaliers, la consommation de médicaments en ambulatoire et celle d’autres biens médicaux. En revanche, le rythme de croissance des soins de ville se stabilise après trois années consécutives de ralentissement. Les dépenses de transport retrouvent un rythme de croissance dynamique après la progression plus modérée de 2014.
La Sécurité sociale finance 76,8 % de la CSBM en 2015. Les prises en charges de l’État au titre des prestations versées aux invalides de guerre, des soins urgents ainsi que de l’aide médicale de l’État et des organismes de base au titre de la CMU-C représentent au global 1,4 % de la CSBM en 2015. La part des organismes complémentaires diminue légèrement en 2014 et 2015. La faible croissance des prestations versées en 2015 s’explique en partie par la réforme de la couverture santé des travailleurs frontaliers suisses ainsi que celle des contrats responsables imposant le plafonnement des remboursements des dépassements d’honoraires.
Le reste à charge des ménages en santé diminue depuis 2011 pour atteindre 8,4 % de la CSBM en 2015. Ce taux est très contrasté par type de dépenses : les ménages ne supportent directement que 2,2 % des dépenses de transports sanitaires, mais 22,7 % de celles de soins dentaires. Ils consacrent ainsi en moyenne 1,21 % de leur revenu disponible brut à leur reste à charge en santé.
La hausse de la part de la Sécurité sociale et la baisse du reste à charge des ménages proviennent, d’une part, de phénomènes de fond liés notamment au vieillissement de la population, tels que la progression des effectifs de personnes en affection de longue durée (ALD), la déformation de la consommation de soins vers les soins les mieux remboursés, d’autre part des effets des différentes mesures législatives portant sur l’assurance maladie.
Avec une dépense courante de santé au sens international représentant 16,6 % du PIB en 2014, les États-Unis sont de loin en tête des pays de l’OCDE. Suivent la Suisse et le Japon. La France, avec 11,1 %, est très proche de la Suède, de l’Allemagne et des Pays-Bas. La plupart des pays d’Europe centrale, comme la Hongrie ou la Pologne, dépensent moins. Entre 2009 et 2014, les dépenses de santé ont reculé en termes réels dans les pays du sud de l’Europe, le Danemark et les Pays baltes.
Tableaux et graphiques
tableauConsommation de soins et de biens médicaux
2006 (r) | 2015 | 15/14 | |
---|---|---|---|
en % | |||
Soins hospitaliers1 | 70,6 | 90,8 | 1,9 |
Secteur public | 54,4 | 70,1 | 2,2 |
Secteur privé | 16,2 | 20,7 | 1,1 |
Soins ambulatoires | 82,7 | 103,8 | 1,7 |
Soins de ville | 39,1 | 50,5 | 2,3 |
dont : médecins et sages-femmes | 17,0 | 20,1 | 2,1 |
auxiliaires médicaux | 8,6 | 14,4 | 4,3 |
dentistes | 9,1 | 10,7 | 1,2 |
analyses de laboratoires | 3,9 | 4,3 | 0,0 |
cures thermales et autres soins et contrats | 0,3 | 0,4 | 1,2 |
Médicaments en ambulatoire | 31,2 | 34,0 | - 0,5 |
Autres biens médicaux en ambulatoire | 9,4 | 14,7 | 3,9 |
Optique | 4,4 | 6,1 | 1,2 |
Prothèses, orthèses, VHP2 | 1,6 | 2,8 | 7,0 |
Matériels et pansements | 3,3 | 5,8 | 5,4 |
Transports de malades | 3,1 | 4,6 | 4,0 |
Consommation de soins et de biens médicaux | 153,2 | 194,6 | 1,8 |
- r : données révisées.
- 1. Court et moyen séjour, psychiatrie.
- 2. Véhicules pour handicapés physiques.
- Source : Drees, comptes nationaux de la santé - base 2010.
tableauDépense courante de santé
2006 (r) | 2015 | 15/14 | |
---|---|---|---|
en % | |||
CSBM | 153,2 | 194,6 | 1,8 |
Soins de longue durée1 | 12,9 | 20,1 | 2,1 |
Indemnités journalières | 10,7 | 13,7 | 2,3 |
Autres dépenses en faveur des malades | 0,3 | 0,6 | -1,8 |
Prévention | 5,2 | 5,8 | -1,0 |
Subventions au système de soins nettes des remises conventionnelles | 2,1 | 2,5 | 4,0 |
Recherche | 7,0 | 7,5 | 0,1 |
Formation | 1,3 | 2,2 | -0,6 |
Coût de gestion syst. de santé2 | 12,2 | 15,1 | -1,3 |
Dépense courante de santé | 204,9 | 262,0 | 1,5 |
- r : données révisées.
- 1. Soins aux personnes âgées ou handicapées en établissements et services de soins infirmiers à domicile.
- 2. Le coût de gestion des organismes complémentaires est calculé hors contribution au Fonds CMU.
- Source : Drees, comptes nationaux de la santé - base 2010.
tableauPoids de la CSBM et de la dépense courante de santé
2006 | 2009 | 2014 (r) | 2015 | |
---|---|---|---|---|
Consom. de soins et de biens médicaux | 8,3 | 8,8 | 8,9 | 8,9 |
Dépense courante de santé (r) | 11,1 | 11,9 | 12,1 | 12,0 |
- r : données révisées.
- Sources : Drees, comptes nationaux de la santé - base 2010 ; Insee.
tableauStructure du financement de la consommation de soins et de biens médicaux
2007 | 2014 (r) | 2015 | |
---|---|---|---|
Sécurité sociale de base1 | 76,9 | 76,7 | 76,8 |
État et CMU-C org. de base | 1,3 | 1,4 | 1,4 |
Organismes complémentaires² | 13,0 | 13,4 | 13,3 |
Mutuelles | 7,6 | 7,1 | 7,0 |
Sociétés d'assurance | 3,0 | 3,7 | 3,7 |
Institutions de prévoyance | 2,4 | 2,6 | 2,6 |
Ménages | 8,8 | 8,6 | 8,4 |
Total | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
- r : données révisées.
- 1. Y c. déficit des hôpitaux publics et les régimes Alsace Moselle et CAMIEG.
- 2. Y c. prestations CMU-C versées par ces organismes.
- Source : Drees, comptes nationaux de la santé - base 2010.
tableauÉvolution de la CSBM
Évolution de la CSBM | |
---|---|
2008 | 3,3 |
2009 | 3,1 |
2010 | 2,1 |
2011 | 3,0 |
2012 | 2,2 |
2013 | 1,9 |
2014 | 2,7 |
2015 | 1,8 |
- Source : Drees, comptes nationaux de la santé - base 2010.
graphiqueÉvolution de la CSBM
tableauÉvolution des prix des médicaments de 1999 à 2015
Médicaments remboursables | Médicaments non remboursables | Ensemble | |
---|---|---|---|
1999 | 99,5 | 102,4 | 99,8 |
2000 | 98,8 | 104,7 | 99,4 |
2001 | 97,5 | 106,3 | 98,3 |
2002 | 96,0 | 109,4 | 97,2 |
2003 | 95,2 | 113,3 | 96,7 |
2004 | 93,6 | 117,3 | 95,6 |
2005 | 92,2 | 119,2 | 94,4 |
2006 | 87,7 | 128,7 | 91,0 |
2007 | 84,7 | 135,9 | 88,7 |
2008 | 82,4 | 140,5 | 86,7 |
2009 | 79,9 | 143,0 | 84,5 |
2010 | 77,8 | 144,8 | 82,6 |
2011 | 76,0 | 147,8 | 81,0 |
2012 | 72,8 | 156,4 | 78,4 |
2013 | 69,0 | 162,9 | 75,0 |
2014 | 66,1 | 163,9 | 72,2 |
2015 | 63,1 | 165,1 | 69,3 |
- Note : l'innovation n'est pas prise en compte dans l'évolution du prix.
- Source : Drees, comptes nationaux de la santé - base 2010.
graphiqueÉvolution des prix des médicaments de 1999 à 2015
tableauDépense courante de santé dans les pays de l'OCDE en 2015
Dépense courante | |
---|---|
États-Unis¹ | 16,9 |
Suisse² | 11,5 |
Japon¹ | 11,2 |
Allemagne² | 11,1 |
Suède² | 11,1 |
France¹ | 11,0 |
Pays-Bas² | 10,8 |
Danemark¹ | 10,6 |
Belgique¹ | 10,4 |
Autriche¹ | 10,3 |
Canada² | 10,2 |
Norvège² | 9,9 |
Royaume-Uni¹ | 9,8 |
Finlande² | 9,6 |
Irlande¹ | 9,4 |
Nouvelle-Zélande¹ | 9,4 |
Australie¹³ | 9,3 |
Italie¹ | 9,1 |
Espagne¹ | 9,0 |
Portugal² | 8,9 |
Islande²³ | 8,8 |
Slovénie² | 8,4 |
Grèce¹ | 8,2 |
Chili¹ | 7,8 |
Rép. Tchèque¹ | 7,6 |
Israël¹³ | 7,4 |
Corée du Sud² | 7,2 |
Luxembourg³ | 7,2 |
Hongrie¹ | 7,0 |
Slovaquie¹ | 7,0 |
Estonie² | 6,3 |
Pologne¹ | 6,3 |
Mexique¹ | 5,9 |
Lettonie¹ | 5,6 |
Turquie¹ | 5,2 |
- 1. Valeur estimée.
- 2. Valeur provisoire.
- 3. Différence de méthodologie.
- Note : classement établi à partir de la dépense courante de santé au sens international.
- Source : OCDE.
graphiqueDépense courante de santé dans les pays de l'OCDE en 2015
Définitions
Consommation de soins et biens médicaux (CSBM) : agrégat central des Comptes nationaux de la santé, représentant la valeur totale des soins, biens et services médicaux consommés sur le territoire national (y compris dans les DOM) par les assurés sociaux français et les personnes prises en charge au titre de l’Aide médicale d’État ou pour des soins urgents, pour la satisfaction de leurs besoins de santé individuels et qui concourent au traitement d’une perturbation provisoire de l’état de santé ; les soins de longue durée aux personnes âgées ou handicapées en établissement et les SSIAD en sont exclus. La CSBM regroupe les consommations de soins des hôpitaux publics et privés, les consommations de soins de ville, les consommations de transports de malades et les consommations de médicaments et autres biens médicaux (optique, prothèses, véhicules pour handicapés physiques, petits matériels et pansements).
Soins de ville : effectués en cabinet de ville ou en centre de santé, les soins de ville (ou soins ambulatoires) sont composés des soins dispensés au titre de l'activité libérale par les médecins, les chirurgiens-dentistes et les auxiliaires médicaux (infirmiers, kinésithérapeutes, orthophonistes, orthoptistes), des actes d'analyse effectués en laboratoire et des soins de cures thermales reconnus par la Sécurité sociale (soins de médecins et d’auxiliaires médicaux et hors hébergement).
CMU-C : couverture maladie universelle complémentaire.
Organismes d’assurance maladie complémentaires : mutuelles, sociétés d’assurances et institutions de prévoyance.
Dépense courante de santé (DCS) : mesure l’effort consacré au titre de la santé par l’ensemble des financeurs, hors dépenses en capital. Elle couvre un champ plus large que la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) puisqu'elle intègre les soins de longue durée (aux personnes âgées et aux personnes handicapées en établissement), les indemnités journalières, les subventions reçues par le système de santé, les dépenses de prévention, de recherche et de formation médicales ainsi que les coûts de gestion de la santé. La dépense courante de santé constitue l’un des principaux agrégats des Comptes nationaux de la santé. La dépense courante de santé au sens international est évaluée, en France, à partir de la DCS en retirant les indemnités journalières, une partie des dépenses de prévention (environnementale et alimentaire), les dépenses de recherche et de formation médicales et en ajoutant certaines dépenses sociales liées au handicap et à la dépendance.
Comptes nationaux de la santé : retracent la production, la consommation et le financement de la fonction santé, entendue selon la Comptabilité nationale comme l’ensemble des actions qui concourent à la prévention et au traitement d’une perturbation provisoire de l’état de santé.
Dépense totale de santé (DTS) : comprend la consommation finale de produits et de services de santé plus les dépenses d’investissement en infrastructures de soins de santé. Les comparaisons de niveaux de dépenses de santé entre pays doivent être prises avec prudence, car le passage de la Dépense nationale de santé (ancienne définition de l'OCDE) à la Dépense totale de santé (définition commune à l'OCDE, Eurostat et à l'OMS) se fait à des rythmes différents selon les pays. Certains pays de l’OCDE (Belgique, Luxembourg, Suisse) ne comptabilisent pas de FBCF dans leur DTS. Pour la France, la DTS est évaluée à partir de la dépense courante de santé (DCS) diminuée des dépenses d’indemnités journalières, d’une partie des dépenses de prévention (sécurité sanitaire de l’alimentation et prévention liée à l’environnement), et des dépenses de recherche et de formation médicales, mais augmentée des dépenses en capital du secteur de la santé (ou formation brute de capital fixe) et de certaines dépenses sociales liées à la dépendance et au handicap (dépenses des départements liées à l’accueil des personnes handicapées).
Médicament générique : voir médicament princeps.
Médicament princeps (ou médicament d’origine) : médicament mis au point par un laboratoire pharmaceutique qui en garde l’exclusivité jusqu’à expiration du brevet (environ 10 ans d’exploitation). À l’expiration du brevet, une copie du produit original peut ensuite être développée et commercialisée par d’autres laboratoires : c’est le médicament générique.
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Quiz Tableaux de l'économie française