Les entreprises agroalimentaires françaises constituent un des secteurs les plus importants de l'industrie. En 2012, elles génèrent un chiffre d'affaires de 178 milliards d'euros et une valeur ajoutée de 37,7 milliards d'euros qui représente 18 % de celle de l'industrie manufacturière. Hors tabac, elles emploient 518 700 salariés en équivalent-temps plein, soit 19 % des salariés de l'industrie manufacturière. L'agroalimentaire est un secteur relativement stable. Les variations conjoncturelles sont habituellement modérées par l'inertie des dépenses de consommation des ménages en produits agroalimentaires.

En 2009, la production de l'industrie manufacturière chute en volume, puis se redresse en 2010 et en 2011. L'industrie agroalimentaire (IAA) résiste mieux, sa production ne baissant que modérément en 2009 pour dépasser dès 2011 son niveau de 2008. En 2012, le contexte économique est nettement moins favorable. La production de l'industrie manufacturière diminue, mais l'agroalimentaire conserve cependant un niveau d'activité quasiment stable. En 2013, le rapport s'inverse. Alors que le recul de l'activité manufacturière s'amoindrit, l'agroalimentaire décroît, et de façon même plus marquée qu'en 2009. Cette baisse touche aussi bien l'alimentaire que les boissons-tabac.

Dans l'alimentaire, toutes les branches sont orientées à la baisse, avec cependant des évolutions hétérogènes. La branche des huiles, grâce à la progression des triturations, a pu rééquilibrer sa production et compenser la faible récolte annuelle de colza. La collecte de lait a été fortement ralentie en début d'année, l'épisode neigeux ayant perturbé cette époque habituellement très productive. En revanche, la boulangerie-pâtisserie et pâtes alimentaires est en net repli. Les autres produits alimentaires régressent aussi.

L'industrie des boissons se rétracte à nouveau après deux années d'embellie. La hausse des droits d'accises sur la bière entrée en vigueur au 1^er janvier 2013 a mis la production de 2012 sous pression.

Les produits agroalimentaires sont consommés principalement par les ménages. Viennent ensuite les consommations intermédiaires et les exportations. En 2013, la consommation effective des ménages en produits des IAA baisse légèrement. L'alimentaire progresse légèrement et les boissons sont quasiment stables. Le tabac en revanche recule fortement. Quant aux consommations intermédiaires, fournissant principalement l'industrie agroalimentaire, elles régressent, après une légère hausse en 2012.

En 2013, l'excédent commercial en produits agroalimentaires décroît : les importations croissent plus vite que les exportations. Toutefois le solde commercial hors Union européenne approche celui de 2012, tandis que les échanges intra européens se dégradent plus nettement. La détérioration des échanges tient principalement à l'augmentation du déficit des viandes, poissons, huiles, et surtout à celui des autres produits alimentaires. Les boissons restent un des pivots de l'excédent commercial avec des exportations en hausse.