Tableaux de l'économie française Édition 2018
Les Tableaux de l'économie française s'adressent à tous ceux qui souhaitent disposer d'un aperçu rapide et actuel sur la situation économique, démographique et sociale de la France.
Industrie agroalimentaire
Insee Références
Paru le :27/02/2018
Présentation
En 2016, la production en volume de la branche de l’ industrie agroalimentaire (IAA) baisse (– 0,9 %) tandis que la production manufacturière continue de croître (+ 0,9 %). La production agroalimentaire (y compris tabac) est souvent moins sensible aux chocs conjoncturels que l’industrie manufacturière mais elle pâtit cette année de chocs spécifiques. Des conditions météorologiques défavorables et une épidémie de grippe aviaire pèsent fortement sur la production agricole.
En conséquence, la production des produits transformés issus de l’agriculture diminue. Le repli touche toutes les branches, à l’exception de la transformation et conservation de poissons, crustacés et mollusques. La fabrication de produits laitiers a pâti de la faible collecte de lait due à la sécheresse estivale, et de la mise en place du plan européen de réduction volontaire de la production laitière.
Les produits agroalimentaires sont consommés principalement par les ménages. Viennent ensuite les consommations intermédiaires et les exportations. En 2016, la consommation effective des ménages continue de croître (+ 1,0 %). À un niveau plus fin, l’alimentaire et les boissons-tabac augmentent conjointement, le premier ayant une croissance légèrement plus marquée que le second. Quant aux consommations intermédiaires, fournissant principalement l’industrie agroalimentaire, elles sont quasiment stables en 2016 après une hausse sensible en 2015.
L’excédent commercial en produits agroalimentaires (y compris tabac) se dégrade en 2016 (5,4 milliards d’euros, après 6,4 milliards en 2015), atteignant son plus bas niveau depuis 2009. En raison de la faiblesse de la production, les exportations ralentissent nettement aussi bien vers les pays de l’Union européenne (UE) qu’à destination des pays tiers.
Le ralentissement des exportations est accentué par la contraction de la demande mondiale de produits laitiers, notamment en Asie, associée à la faiblesse des prix du lait. À l’opposé, les exportations de boissons sont en hausse, tirées par la demande des pays hors UE grâce au dynamisme des boissons rafraîchissantes et eaux de table et des boissons alcooliques distillées.
Les importations continuent de progresser surtout dans les échanges avec les pays de l’UE tandis que celles des pays tiers ralentissent. Les importations des autres produits alimentaires augmentent fortement, en particulier celles de cacao, chocolat et produits de confiserie, en prix comme en volume. Toutefois, les importations des viandes et produits à base de viandes régressent. La hausse de l’activité dans les abattoirs français et le recul des prix limitent les importations de bovins, tandis que la consommation de viande porcine baisse.
Tableaux et graphiques
tableauFigure 1 – Principaux résultats des entreprises des industries alimentaires et de boissons en 2015
Nombre d'entreprises | Salariés en EQTP1 | Chiffre d'affaires hors taxes | Valeur ajoutée hors taxes | Frais de personnel2 | Exportations | Investissements corporels bruts hors apports | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Transform. & conserv. viande & préparation prod. à base de viande | 8 399 | 110 976 | 35 389 | 6 353 | 4 748 | 3 675 | 906 |
Transform. & conserv. poisson, crustacés & mollusques | 380 | 11 218 | 3 677 | 662 | 478 | 332 | 97 |
Transformation et conservation de fruits et légumes | 1 282 | 23 152 | 7 733 | 1 731 | 1 075 | 1 678 | 368 |
Fabrication d’huiles et graisses végétales et animales | 320 | 3 692 | 7 507 | 411 | 247 | 3 052 | 87 |
Fabrication de produits laitiers | 1 316 | 56 638 | 30 014 | 5 019 | 2 943 | 7 031 | 1 076 |
Travail des grains ; fabrication de produits amylacés | 427 | 13 224 | 7 045 | 1 380 | 833 | 3 154 | 226 |
Fabrication produits boulangerie-pâtisserie & pâtes alimentaires | 39 229 | 173 998 | 23 233 | 8 668 | 6 381 | 1 702 | 1 243 |
Fabrication d'autres produits alimentaires | 5 051 | 74 487 | 26 194 | 6 117 | 3 891 | 5 670 | 996 |
Fabrication d'aliments pour animaux | 456 | 16 775 | 12 847 | 1 748 | 1 027 | 2 179 | 319 |
Fabrication de boissons | 4 113 | 43 911 | 29 934 | 7 777 | 2 873 | 8 923 | 1 312 |
Fabrication de produits à base de tabac | 8 | nd | 964 | 554 | 178 | 101 | nd |
Total hors fabrication de produits à base de tabac | 60 974 | 528 070 | 183 574 | 39 866 | 24 495 | 37 397 | 6 630 |
- nd : donnée non disponible.
- 1. Équivalent temps plein.
- 2. Salaires et charges.
- Champ : unités légales et entreprises profilées du secteur de l'industrie agroalimentaire.
- Source : Insee, Ésane.
tableauFigure 2 – Évolution de la production des industries alimentaires, de boissons et du tabac
Production en millions d'euros | Évolution 16/15 en % | ||||
---|---|---|---|---|---|
2015 valeur | 2016 volume | Indice valeur | Indice volume | Indice prix | |
Transform. & conserv. viande & préparation prod. à base de viande | 34 112 | 33 906 | -0,2 | -0,6 | 0,4 |
Transform. & conserv. poisson, crustacés & mollusques | 3 020 | 3 082 | 6,4 | 2,0 | 4,2 |
Transformation et conservation de fruits et légumes | 5 658 | 5 572 | -4,7 | -1,5 | -3,2 |
Fabrication d’huiles et graisses végétales et animales | 4 800 | 4 802 | -1,8 | 0,0 | -1,9 |
Fabrication de produits laitiers | 26 952 | 26 776 | -4,7 | -0,7 | -4,1 |
Travail des grains ; fabrication de produits amylacés | 5 962 | 5 931 | -2,1 | -0,5 | -1,5 |
Fabrication produits boulangerie-pâtisserie & pâtes alimentaires | 25 871 | 24 927 | -4,3 | -3,6 | -0,6 |
Fabrication d'autres produits alimentaires | 23 419 | 23 130 | -1,5 | -1,2 | -0,3 |
Fabrication d'aliments pour animaux | 11 130 | 10 778 | -6,6 | -3,2 | -3,5 |
Fabrication de boissons | 19 018 | 19 578 | 4,5 | 2,9 | 1,5 |
Fabrication de produits à base de tabac | 491 | 434 | -11,2 | -11,6 | 0,6 |
Total | 160 433 | 158 916 | -1,9 | -0,9 | -0,9 |
- Source : Insee, comptes nationaux - base 2010.
tableauFigure 3 – Commerce extérieur des produits agroalimentaires de 2000 à 2016
Excédent (Caf - Fab) | Exportations (Fab) | Importations (Caf) | |
---|---|---|---|
2000 | 7,21 | 28,08 | 20,87 |
2001 | 6,21 | 28,36 | 22,15 |
2002 | 6,55 | 29,26 | 22,71 |
2003 | 6,63 | 29,21 | 22,58 |
2004 | 6,13 | 29,53 | 23,40 |
2005 | 6,17 | 30,36 | 24,18 |
2006 | 7,14 | 32,96 | 25,82 |
2007 | 7,03 | 35,12 | 28,09 |
2008 | 5,78 | 36,89 | 31,11 |
2009 | 3,98 | 33,58 | 29,60 |
2010 | 6,12 | 37,01 | 30,89 |
2011 | 7,22 | 41,98 | 34,76 |
2012 | 7,17 | 43,27 | 36,10 |
2013 | 6,73 | 44,27 | 37,54 |
2014 | 6,12 | 43,88 | 37,77 |
2015 | 6,44 | 45,13 | 38,69 |
2016 | 5,41 | 45,24 | 39,83 |
- Source : Insee, Comptes nationaux - base 2010
graphiqueFigure 3 – Commerce extérieur des produits agroalimentaires de 2000 à 2016
tableauFigure 4 – Solde du commerce extérieur des produits agroalimentaires selon l'origine et la destination en 2016
UE | Hors UE | Total | |
---|---|---|---|
Exportations (Fab) | 27 850 | 17 394 | 45 244 |
Importations (Caf) | 30 122 | 9 708 | 39 830 |
Solde (Caf-Fab) | -2 272 | 7 686 | 5 414 |
Solde des échanges par secteur d'activité (NAF rév. 2) | |||
Transform. & conserv. viande & prép. viande | -1 642 | 659 | -983 |
Transform. & conserv. poisson, crust., etc. | -664 | -2 365 | -3 029 |
Transf. et conserv. de fruits et légumes | -2 085 | -812 | -2 897 |
Fab. huiles et graisses végétales & animales | -953 | -1 304 | -2 257 |
Fabrication de produits laitiers | 1 233 | 1 857 | 3 090 |
Travail des grains ; fab. prod. amylacés | 761 | 234 | 995 |
Fab. prod. boulangerie-pâtis. & pâtes | -607 | 301 | -306 |
Fab. autres produits alimentaires | -220 | 248 | 28 |
Fabrication d'aliments pour animaux | 539 | 555 | 1 094 |
Fabrication de boissons | 3 197 | 8 312 | 11 509 |
Fabrication de produits à base de tabac | -1 831 | 1 | -1 830 |
- Source : Insee, comptes nationaux - base 2010.
Avertissement
Sauf mention contraire, les données nationales se réfèrent à la France métropolitaine et aux cinq départements d’outre-mer (sauf mention contraire Mayotte est inclus dans les données de la France).
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d’une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.
Les comparaisons internationales s’appuient en général sur les données issues d’organismes internationaux (Eurostat, ONU, etc.) qui peuvent diverger des sources produites par les instituts nationaux de statistiques, notamment pour l’Insee, pour les données françaises. En effet, ces organismes effectuent souvent des ajustements de champ ou de méthode, d’ampleur souvent réduite, afin de produire des données comparables d’un pays à l’autre.
Sauf précision contraire, les indicateurs relatifs à l’Union européenne (UE) figurant dans cet ouvrage portent sur l’UE à 28.
Définitions
Production (au sens de la comptabilité nationale) : activité exercée sous le contrôle et la responsabilité d'une unité institutionnelle qui combine des ressources en main-d’œuvre, capital et biens et services pour fabriquer des biens ou fournir des services, et résultat de cette activité. Les processus purement naturels sans intervention ou contrôle humain ne font pas partie de la production.
Branche d’activité : regroupe des unités de production homogènes, c'est-à-dire qui fabriquent des produits (ou produisent des services) qui appartiennent au même item de la nomenclature d'activité économique considérée. Au contraire, un secteur regroupe des entreprises classées selon leur activité principale.
Industries agroalimentaires (IAA) : correspondent au code CA de la nomenclature d’activités française (NAF rév. 2) : industrie des viandes ; industrie du lait ; industrie des boissons ; travail du grain, fabrication d’aliments pour animaux ; industries alimentaires diverses ; industrie du tabac. À partir de 2008, ces industries sont regroupées dans le poste C1 du niveau A17 de la nomenclature agrégée (NA) : fabrication de denrées alimentaires, de boissons et de produits à base de tabac.
Consommation intermédiaire : valeur des biens et services transformés ou entièrement consommés au cours du processus de production. L’usure des actifs fixes mis en œuvre n’est pas prise en compte ; elle est enregistrée dans la consommation de capital fixe.
Consommation effective des ménages : inclut tous les biens et services acquis par les ménages résidents pour la satisfaction de leurs besoins, que ces acquisitions aient fait ou non l'objet d'une dépense de leur part. La consommation effective des ménages comprend donc, en plus des biens et des services acquis par leurs propres dépenses de consommation finale, les biens et les services qui, ayant fait l'objet de dépenses de consommation individuelle des administrations publiques ou des ISBLSM, donnent lieu à des transferts sociaux en nature de leur part vers les ménages.
Entreprise : plus petite combinaison d’unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et de services jouissant d’une certaine autonomie de décision, notamment pour l’affectation de ses ressources courantes.
Investissements corporels : investissements en actifs physiques destinés à être utilisés durablement par l'entreprise comme moyens de production (constructions, installations techniques, matériel et outillage industriels, etc.).
Emploi en équivalent temps plein (EQTP) : l’emploi peut se mesurer en nombre de personnes ayant travaillé, même pendant une durée limitée. On peut aussi mesurer les emplois en équivalent temps plein (EQTP). Chaque poste est pris en compte au prorata de son volume horaire de travail rapporté à celui d’un poste à temps complet. Par exemple, un salarié ayant occupé un poste donné durant six mois à 80 % compte pour 0,4 (=0,5*0,8) en EQTP.
Unité légale : entité juridique de droit public ou privé. Cette entité juridique peut être une personne morale, dont l’existence est reconnue par la loi indépendamment des personnes ou des institutions qui la possèdent ou qui en sont membres ou une personne physique, qui, en tant qu’indépendant, peut exercer une activité économique. Elle est obligatoirement déclarée aux administrations compétentes (Greffes des tribunaux, sécurité sociale, DGFiP, etc) pour exister. L’existence d’une telle unité dépend du choix des propriétaires ou de ses créateurs (pour des raisons organisationnelles, juridiques ou fiscales). L’unité légale est l’unité principale enregistrée dans Sirene. Cette définition de l’unité légale ne doit pas être confondue avec celle de l’entreprise, considérée comme unité statistique.
Profilage : profiler un groupe de sociétés consiste à définir la structure d'observation statistique du groupe qui paraît la mieux appropriée pour une observation de l'activité économique qui se situe dans la sphère « réelle ». Il s'agit de définir des unités statistiques intermédiaires, éventuellement différentes du groupe, qui peuvent être les « divisions opérationnelles » du groupe, ou des sous-groupes, ou des découpages ad hoc définis alors en collaboration avec le groupe lui-même. Cette opération, appelée «profilage» (terme traduit de l'anglais « profiling »), se justifie dans le cas de grands groupes présents dans plusieurs domaines d'activité. Les unités ainsi définies, restreintes au territoire économique français dans le cas d'un groupe multinational, seront appelées entreprises issues du profilage ou par abus de langage « entreprises profilées », et constituent des entreprises. Les opérations de profilage des groupes français s'étaleront sur plusieurs années. Les grands groupes seront profilés en étroite coopération avec les groupes eux-mêmes. En règle générale, la structure d'observation définie correspondra aux grands métiers du groupe qui définiront alors autant d'unités statistiques. Celles-ci réuniront généralement plusieurs sociétés du groupe. Les quelques expériences déjà conduites indiquent que ces unités peuvent réunir de une à quelques centaines de sociétés. Un petit groupe sera considéré comme définissant une seule entreprise.
Ésane (Élaboration des statistiques annuelles d’entreprise) : dispositif qui combine des données administratives (obtenues à partir des déclarations annuelles de bénéfices que font les entreprises à l'administration fiscale et à partir des données annuelles de données sociales qui fournissent des informations sur les salariés) et des données obtenues à partir d'un échantillon d'entreprises enquêtées par un questionnaire spécifique pour produire des statistiques structurelles d'entreprises. Mis en place en 2009 sur l’exercice 2008, ce dispositif remplace le précédent système composé de deux dispositifs avec les enquêtes annuelles d'entreprise (EAE) et le système unifié de statistiques d'entreprises (SUSE) s'appuyant sur les déclarations fiscales, en les unifiant.
FAB (franco à bord) : prix d’un bien à la frontière du pays exportateur ou prix d’un service fourni à un non-résident. Il comprend la valeur des biens ou des services au prix de base, des services de transport et de distribution jusqu’à la frontière, les impôts moins les subventions.
Caf (coût, assurance, fret) : prix d’un bien à la frontière du pays importateur ou prix d’un service fourni à un résident avant acquittement de tous les impôts et droits sur les importations et paiement de toutes les marges commerciales et de transport dans le pays.
Secteur d’activité : regroupe des entreprises de fabrication, commerce ou service qui ont la même activité principale (au regard de la nomenclature d’activité économique considérée). L'activité d'un secteur n'est donc pas tout à fait homogène et comprend des productions ou services secondaires qui relèveraient d'autres items de la nomenclature que celui du secteur considéré. Au contraire, une branche regroupe des unités de production homogènes.