Tableaux de l'économie française Édition 2018
Les Tableaux de l'économie française s'adressent à tous ceux qui souhaitent disposer d'un aperçu rapide et actuel sur la situation économique, démographique et sociale de la France.
Prix à la consommation
Insee Références
Paru le :27/02/2018
Présentation
Faible, voire négatif au premier semestre 2016, le taux d’ inflation mesuré par la variation sur un an de l’ indice des prix à la consommation (IPC) augmente progressivement au second semestre pour atteindre + 0,6 % fin 2016. Mesuré à partir de l' indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) , il suit le même mouvement en France que dans l’ensemble de la zone euro. A contrario, l’indicateur d’ inflation sous-jacente , qui exclut les composantes les plus volatiles de l’indice des prix à la consommation (énergie, produits frais et mesures fiscales), ralentit au cours de l’année passant de + 0,9 % en janvier 2016 à + 0,5 % fin 2016.
En moyenne sur l’année, les prix à la consommation augmentent légèrement entre 2015 et 2016 (+ 0,2 %), après une stabilité entre 2014 et 2015. Cette faible accélération reflète des mouvements différents selon les produits. Les prix de l'énergie et, dans une moindre mesure, des produits manufacturés reculent en moyenne moins qu’en 2015. Ceux des produits alimentaires accélèrent un peu. En revanche, le ralentissement des prix des services limite le regain d’inflation.
La baisse en moyenne des prix des produits pétroliers en 2016 cache une remontée progressive des prix au cours de l’année dans le sillage du cours du pétrole (+ 7,5 % sur un an fin 2016). Cette hausse est plus marquée pour les combustibles liquides (+ 14,1 % sur un an fin 2016) que pour les carburants (+ 8,7 % pour le gazole, + 3,6 % pour l’essence, fin 2016), du fait des écarts de taxation sur ces produits. En revanche, les prix du gaz, qui répercutent avec retard les évolutions du pétrole, se contractent encore (– 2,2 % fin 2016). Les prix de l’électricité poursuivent leur hausse (+ 1,8 %).
En 2016, les prix des produits manufacturés baissent encore (− 0,5 % en moyenne, après − 0,9 % en 2015). Les prix des articles d’habillement et de chaussures se redressent légèrement (+ 0,2 %, après − 0,9 %). Le recul, moins prononcé qu’en 2015, des prix des produits de santé se poursuit. Enfin, les prix des autres produits manufacturés diminuent faiblement (− 0,1 % en moyenne en 2016, après − 0,3 % en 2015).
En 2016, les prix des produits alimentaires (y compris boissons non alcoolisées) augmentent en moyenne de 0,6 %, à peine plus vite qu’en 2015 (+ 0,5 %). Les prix des produits alimentaires hors produits frais rebondissent légèrement (+ 0,1 %, après − 0,2 % l’année précédente), tandis que ceux des produits frais ralentissent.
Les prix des services décélèrent en 2016 (+ 1,0 % en moyenne, après + 1,3 % en 2015), du fait principalement du repli des services de transport (− 1,5 %). Les prix des loyers, indexés sur les évolutions passées de l’inflation, ralentissent en 2016, comme chaque année depuis 2006, à l’exception de 2012. Les hausses des services de santé sont restées contenues. En revanche, les prix des services de communication accélèrent (+ 2,3 % en moyenne, après + 1,8 %).
Tableaux et graphiques
tableauFigure 1 – Évolution de l'indice des prix à la consommation par fonction de consommation en 2016
Fonction de consommation | Pondération1 2016 | Évolution 16/15 | |
---|---|---|---|
Moyenne annuelle | Glissement déc. à déc.2 | ||
Ensemble (y c. tabac) | 10 000 | 0,2 | 0,6 |
Ensemble (hors tabac) | 9 805 | 0,2 | 0,6 |
Alimentation, boissons non alcoolisées | 1 425 | 0,6 | 0,7 |
Produits alimentaires | 1 301 | 0,7 | 0,8 |
Boissons non alcoolisées | 124 | -0,6 | 0,0 |
Boissons alcoolisées et tabac | 385 | 0,5 | 0,3 |
Boissons alcoolisées | 190 | 0,8 | 0,6 |
Tabac | 195 | 0,1 | 0,1 |
Habillement et chaussures | 429 | 0,2 | 0,0 |
Habillement | 340 | 0,5 | 0,1 |
Chaussures y c. réparation | 89 | -1,0 | -0,3 |
Logement, chauffage, éclairage | 1 399 | -0,1 | 1,1 |
Loyers d'habitation | 622 | 0,3 | 0,3 |
Entretien et réparation courante du log. | 174 | 1,1 | 1,3 |
Distribution d'eau et autres services | 157 | 1,0 | 1,1 |
Chauffage, éclairage | 446 | -1,5 | 2,2 |
Meubles, équip. ménager, entretien maison | 537 | -0,1 | -0,7 |
Meubles, tapis, revêtements de sol | 155 | 0,1 | -1,0 |
Articles de ménage en textile | 38 | 1,0 | 0,9 |
Appareils ménagers | 89 | -1,2 | -1,9 |
Verrerie, vaisselle, ustensiles de ménage | 70 | 0,6 | -0,3 |
Outillage pour la maison et le jardin | 52 | 0,3 | -0,2 |
Entretien courant de l'habitation | 133 | -0,5 | -0,4 |
Santé | 1 093 | -1,2 | -1,2 |
Médicaments et produits pharmaceutiques | 495 | -2,9 | -2,4 |
Médecine non hospitalière | 598 | 0,2 | -0,2 |
Transport | 1 479 | -1,0 | 1,8 |
Achats de véhicules | 363 | -0,1 | -0,8 |
Utilisation de véhicules personnels | 831 | -1,2 | 3,2 |
Services de transport | 285 | -1,5 | 0,9 |
Communications | 288 | 0,7 | 0,6 |
Services postaux | 16 | 3,8 | 3,8 |
Matériel de téléphonie et de télécopie | 43 | -9,2 | -9,7 |
Services de téléphonie et de télécopie | 229 | 1,9 | 2,2 |
Loisirs et culture | 897 | 1,0 | -0,2 |
Équipements audio-visuels, photo et informatiques | 148 | -2,7 | -3,7 |
Autres biens durables (loisirs) | 42 | 10,0 | -1,9 |
Autres articles et équip. de loisirs | 244 | 1,0 | -0,3 |
Services récréatifs et culturels | 305 | 0,1 | 0,6 |
Presse, livres et papeterie | 140 | 2,3 | 2,2 |
Voyages touristiques tout compris | 18 | 10,4 | 3,5 |
Éducation | 4 | 1,3 | 1,6 |
Hôtellerie, cafés, restaurants | 733 | 1,7 | 1,8 |
Restauration et cafés | 570 | 1,6 | 1,8 |
Services d'hébergement | 163 | 2,3 | 1,8 |
Autres biens et services | 1 331 | 1,0 | 0,9 |
Soins personnels | 282 | 0,0 | 0,2 |
Effets personnels (non définis ailleurs) | 116 | 1,5 | 1,7 |
Protection sociale | 482 | 1,1 | 0,9 |
Assurances | 289 | 2,1 | 1,3 |
Services financiers | 38 | 2,4 | 2,7 |
Autres services | 124 | 0,3 | 0,3 |
- 1. Les pondérations de l'indice sont calculées chaque année à partir de la consommation des ménages au sens de la comptabilité nationale.
- 2. Évolution de l'indice de décembre 2016 par rapport à l'indice de décembre 2015.
- Note : base 100 en 2015.
- Champ : France hors Mayotte, ensemble des ménages.
- Source : Insee, indice des prix à la consommation.
tableauFigure 2 – Quelques hausses et baisses de prix en 2016
16/15 | |
---|---|
Hausses | |
Combustibles liquides | + 14,1 |
Légumes frais, hors pommes de terre et autres tubercules | + 11,7 |
Gazole | + 8,7 |
Poissons frais | + 6,5 |
Service de téléphonie mobile | + 6,2 |
Services d'expédition de courrier | + 5,2 |
Journaux | + 5,0 |
Poissons et fruits de mer | + 4,5 |
Centres de vacances, camping, auberges de jeunesse | + 4,2 |
Transport aérien intérieur de passagers | + 3,9 |
Baisses | |
Matériel de téléphonie et de télécopie | – 9,7 |
Appareils d'enregistrement et de reproduction du son et de l'image | – 6,0 |
Ordinateurs personnels | – 5,4 |
Supports d'enregistrement | – 5,3 |
Jeux et passe-temps | – 5,1 |
Pneumatiques | – 4,9 |
Farines et autres céréales | – 4,4 |
Appareils de transformation d'aliments | – 3,9 |
Produits pharmaceutiques | – 3,0 |
Appareils de cuisson | – 2,9 |
- Note : évolution de l'indice de décembre 2016 par rapport à l'indice de décembre 2015.
- Champ : France hors Mayotte.
- Source : Insee, indice des prix à la consommation.
tableauFigure 3 – Évolution de l'indice des prix à la consommation de 1990 à 2016
Évolution de l'IPC | |
---|---|
1990 | 3,4 |
1991 | 3,2 |
1992 | 2,4 |
1993 | 2,1 |
1994 | 1,6 |
1995 | 1,8 |
1996 | 2,0 |
1997 | 1,2 |
1998 | 0,6 |
1999 | 0,5 |
2000 | 1,7 |
2001 | 1,6 |
2002 | 1,9 |
2003 | 2,1 |
2004 | 2,1 |
2005 | 1,7 |
2006 | 1,7 |
2007 | 1,5 |
2008 | 2,8 |
2009 | 0,1 |
2010 | 1,5 |
2011 | 2,1 |
2012 | 2,0 |
2013 | 0,9 |
2014 | 0,5 |
2015 | 0,0 |
2016 | 0,2 |
- Note : la variation annuelle de l'indice des prix à la consommation est l'évolution de l'indice moyen annuel. Cet indice est la moyenne arithmétique des douze indices mensuels.
- Champ : France hors Mayotte.
- Source : Insee, indice des prix à la consommation.
graphiqueFigure 3 – Évolution de l'indice des prix à la consommation de 1990 à 2016
tableauFigure 4 – Évolution des indices des prix à la consommation harmonisés dans la zone euro et dans l'UE en 2016
16/15 | |
---|---|
Allemagne | 1,7 |
Autriche | 1,6 |
Belgique | 2,2 |
Chypre | 0,1 |
Espagne | 1,4 |
Estonie | 2,4 |
Finlande | 1,1 |
France | 0,8 |
Grèce | 0,3 |
Irlande | -0,2 |
Italie | 0,5 |
Lettonie | 2,1 |
Lituanie | 2,0 |
Luxembourg | 1,6 |
Malte | 1,0 |
Pays-Bas | 0,7 |
Portugal | 0,9 |
Slovaquie | 0,2 |
Slovénie | 0,6 |
Zone euro | 1,1 |
UE | 1,2 |
- Note : évolution de l'indice de décembre 2016 par rapport à l'indice de décembre 2015.
- Source : Eurostat (extraction du 8 juin 2017).
Avertissement
Sauf mention contraire, les données nationales se réfèrent à la France métropolitaine et aux cinq départements d’outre-mer (sauf mention contraire Mayotte est inclus dans les données de la France).
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d’une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.
Les comparaisons internationales s’appuient en général sur les données issues d’organismes internationaux (Eurostat, ONU, etc.) qui peuvent diverger des sources produites par les instituts nationaux de statistiques, notamment pour l’Insee, pour les données françaises. En effet, ces organismes effectuent souvent des ajustements de champ ou de méthode, d’ampleur souvent réduite, afin de produire des données comparables d’un pays à l’autre.
Sauf précision contraire, les indicateurs relatifs à l’Union européenne (UE) figurant dans cet ouvrage portent sur l’UE à 28.
Définitions
Inflation : perte du pouvoir d’achat de la monnaie qui se traduit par une augmentation générale et durable des prix. Elle doit être distinguée de l'augmentation du coût de la vie. La perte de valeur des unités de monnaie est un phénomène qui frappe l'économie nationale dans son ensemble, sans discrimination entre les catégories d'agents. Pour évaluer le taux d'inflation on utilise l'indice des prix à la consommation (IPC). Cette mesure n'est pas complète, le phénomène inflationniste couvrant un champ plus large que celui de la consommation des ménages.
Indice des prix à la consommation (IPC) : l'indice des prix à la consommation (IPC) est l'instrument de mesure de l’inflation. Il permet d'estimer, entre deux périodes données, la variation moyenne des prix des produits consommés par les ménages. C'est une mesure synthétique de l'évolution de prix des produits, à qualité constante. Il est publié chaque mois au Journal Officiel. L'indice des prix hors tabac sert à indexer de nombreux contrats privés, des pensions alimentaires, des rentes viagères et aussi à revaloriser le Smic. L'indice retenu pour le Smic est celui des « ménages du 1er quintile de la distribution des niveaux de vie, hors tabac ». Depuis la diffusion de l'IPC de janvier 2016, l'Insee publie un nouvel indice en base 2015 = 100 en lieu et place de l'indice base 1998 = 100. Cet indice rénové constitue la huitième génération de l'indice depuis 1914. L'indice des prix à la consommation n'est pas un indice du coût de la vie. En effet, l'indice des prix à la consommation cherche à mesurer les effets des variations de prix sur le coût d'achat des produits consommés par les ménages. L'indice du coût de la vie cherche à mesurer les variations des coûts d'achat pour maintenir le niveau de vie des ménages à un niveau spécifié.
Indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) : indicateur permettant d'apprécier le respect du critère de convergence portant sur la stabilité des prix, dans le cadre du traité de l'Union européenne (UE), traité de Maastricht. Pour la France, le territoire national économique comprend la France métropolitaine et les départements d’outre-mer (DOM), à l’exclusion des collectivités d’outre-mer. Cet indice est conçu expressément à des fins de comparaison internationale. Les méthodes utilisées par les États membres de l’Union européenne pour calculer leur indice de prix national peuvent être différentes. Elles ne permettent donc pas, de comparer correctement la hausse des prix de ces pays. C’est pourquoi, les indices de prix à la consommation harmonisés sont calculés avec des méthodes et un contenu assurant une meilleure comparabilité. La différence essentielle avec l’indice des prix à la consommation national français tient dans le traitement de la protection sociale et de l’enseignement. En effet, dans l’IPCH, seule la part à la charge du consommateur (après remboursement) est prise en compte.
Inflation sous-jacente : indice désaisonnalisé qui permet de dégager une tendance de fond de l'évolution des prix. Il traduit l'évolution profonde des coûts de production et la confrontation de l'offre et de la demande. Il exclut les prix soumis à l'intervention de l'État (électricité, gaz, tabac, etc.) et les produits à prix volatils (produits pétroliers, produits frais, produits laitiers, viandes, fleurs et plantes, etc.) qui subissent des mouvements très variables dus à des facteurs climatiques ou à des tensions sur les marchés mondiaux. L'indice d'inflation sous-jacente est corrigé des mesures fiscales (hausse ou baisse de la TVA, mesures spécifiques sur les produits, etc.) de façon à neutraliser les effets sur l'indice des prix de la variation de la fiscalité indirecte ou des mesures gouvernementales affectant directement les prix à la consommation. L'inflation sous-jacente est ainsi plus adaptée à une analyse des tensions inflationnistes, car moins perturbée par des phénomènes exogènes.