Tableaux de l'économie française Édition 2018
Les Tableaux de l'économie française s'adressent à tous ceux qui souhaitent disposer d'un aperçu rapide et actuel sur la situation économique, démographique et sociale de la France.
Investissements internationaux
Insee Références
Paru le :27/02/2018
Présentation
En 2016, les investissements directs français à l’étranger (IDFE) , présentés selon la méthodologie dite du principe directionnel étendu , s’établissent à 51,8 milliards d’euros (Md€), en augmentation de près de 12 Md€ par rapport à 2015. Outre le secteur bancaire, plusieurs groupes ont contribué à cet essor, dont Air Liquide qui a acquis AIRGAS aux États-Unis et le groupe de transport maritime CMA-CGM, qui a fusionné avec la compagnie singapourienne Neptune Orient Lines.
Le stock d’investissements directs français à l’étranger est estimé à 1 194,8 Md€ fin 2016, ce qui représente un quasi-doublement depuis fin 2006 (environ 625 Md€). Malgré les flux importants et diversifiés survenus au cours des dernières années, la ventilation géographique des investissements n’a guère changé en dix ans, notamment pour ce qui concerne les deux principales zones d’accueil des investissements directs français à l’étranger, la zone euro et l’Amérique du Nord. En revanche, la part de l’Europe hors zone euro a reculé de 8 points depuis 2006 au profit de l’ensemble des autres zones géographiques (Asie, Afrique, Amérique latine et Caraïbes).
Les investissements directs étrangers en France (IDEF) atteignent 25,6 Md€ en 2016. C’est moins qu’en 2015 (42,7 Md€), mais en ligne avec la moyenne des flux observés sur les dix dernières années (environ 23 Md€). En 2016, les opérations les plus importantes en montant ont été notamment le rachat d’Alcatel-Lucent par Nokia et la privatisation de la société Aéroports de la Côte d’Azur auprès d’investisseurs principalement italiens.
Les stocks d’investissements directs étrangers en France se montent à 661,8 Md€ fin 2016. Ils ont également progressé depuis 2006, mais de façon moins marquée que les investissements français à l’étranger. À fin 2016, trois secteurs concentrent près de trois-quarts des investissements étrangers : l’industrie manufacturière, les activités financières et d’assurance et les activités immobilières.
Après avoir fortement augmenté en 2015, les flux mondiaux d’investissement étranger direct (IED) se sont essoufflés en 2016, ce qui montre que la reprise est encore fragile. Les entrées d’investissement étranger direct ont reculé de 2 % pour s’établir à 1 746 milliards de dollars dans un contexte marqué par une croissance économique faible et par des risques géopolitiques notables. Les flux à destination des pays en développement ont été particulièrement touchés, enregistrant une baisse de 14 % à 646 milliards de dollars. Les flux à destination des pays développés ont augmenté à nouveau, après avoir enregistré une forte hausse en 2015. Ils atteignent 1 032 milliards de dollars en 2016. Les flux d’IED vers les pays de transition ont presque doublé, à 68 milliards de dollars, après deux années de forte baisse.
Tableaux et graphiques
tableauFigure 1 – Flux d'investissements directs selon le pays de première contrepartie
2015 (r) | 2016 | |||
---|---|---|---|---|
Étrangers en France | Français à l'étranger | Étrangers en France | Français à l'étranger | |
Union européenne | 23,1 | 30,7 | 26,7 | 31,0 |
Zone euro | 9,6 | 20,5 | 23,8 | 35,9 |
dont : Allemagne | 5,0 | 2,2 | 0,1 | 13,1 |
Belgique | 4,5 | -5,6 | -0,7 | 12,1 |
Espagne | 1,6 | 2,7 | -0,4 | 2,4 |
Irlande | -0,5 | 3,7 | -1,1 | -2,4 |
Italie | 1,5 | 5,9 | 1,2 | 11,5 |
Luxembourg | 1,8 | 3,8 | 11,5 | -4,3 |
Pays-Bas | -5,2 | 4,5 | 0,7 | 2,9 |
Autres pays de l’UE | 13,5 | 10,3 | 2,9 | -4,9 |
dont : Pologne | -0,6 | 2,7 | -0,7 | 0,1 |
Rép. tchèque | -0,2 | 0,1 | 0,1 | 0,3 |
Roumanie | 0,0 | 0,2 | -0,1 | -0,1 |
Royaume-Uni | 12,8 | 6,8 | 3,2 | -3,6 |
Suède | 1,0 | -0,2 | 0,7 | -1,5 |
Autres pays industrialisés | 14,6 | 6,5 | -4,9 | 17,6 |
dont : États-Unis | -6,9 | 6,9 | -6,9 | 16,7 |
Japon | 0,1 | 0,0 | 0,9 | -0,1 |
Suisse | 20,6 | -0,5 | 0,2 | 2,5 |
Reste du monde | 5,0 | 3,1 | 3,8 | 3,2 |
dont : Brésil | 0,1 | -5,3 | 0,0 | -0,2 |
Chine | 0,7 | 0,4 | 0,0 | 0,7 |
Inde | 0,1 | 1,0 | -0,1 | 0,4 |
Total | 42,7 | 40,3 | 25,6 | 51,8 |
- r : données révisées.
- Note : le signe « - » indique un désinvestissement. Les données sont établies conformément à la nouvelle méthode de calcul des IDE, qui repose sur l'application du principe directionnel étendu.
- Source : Banque de France.
tableauFigure 2 – Stocks des investissements directs français à l'étranger et étrangers en France
Au 31 décembre | 2014 (r) | 2015 | 2016 |
---|---|---|---|
Investissements français à l'étranger | |||
Stocks1 | 1 066,0 | 1 152,1 | 1 194,8 |
Investissements étrangers en France2 | |||
Stocks1 | 576,6 | 632,3 | 661,8 |
- r : données révisées.
- 1. Capitaux propres en valeur mixte (y c. investissements immobiliers).
- 2. La base de données Ésane de l'Insee est utilisée en complément du fichier bancaire des entreprises (Fiben) de la Banque de France.
- Sources : Banque de France ; Insee, Ésane.
tableauFigure 3 – Flux d'investissements directs entre la France et l'étranger de 2000 à 2016
Flux des investissements étrangers en France | Flux des investissements français à l'étranger | Solde net des investissements directs | |
---|---|---|---|
2000 | 29,8 | 175,8 | 145,9 |
2001 | 17,8 | 59,0 | 41,2 |
2002 | 22,9 | 24,8 | 1,9 |
2003 | 7,0 | 16,3 | 9,4 |
2004 | -2,1 | 18,5 | 20,6 |
2005 | 26,7 | 54,7 | 28,0 |
2006 | 20,2 | 61,2 | 41,0 |
2007 | 46,4 | 80,8 | 34,4 |
2008 | 25,7 | 70,5 | 44,8 |
2009 | 22,1 | 72,6 | 50,5 |
2010 | 10,5 | 36,4 | 25,9 |
2011 | 22,8 | 37,0 | 14,2 |
2012 | 12,5 | 27,6 | 15,1 |
2013 | 25,8 | 15,3 | -10,5 |
2014 | 2,0 | 37,5 | 35,5 |
2015 | 42,7 | 40,3 | -2,4 |
2016 | 25,6 | 51,8 | 26,2 |
- Note : flux établis en application de la règle du principe directionnel étendu.
- Source : Banque de France.
graphiqueFigure 3 – Flux d'investissements directs entre la France et l'étranger de 2000 à 2016
tableauFigure 4 – Principaux flux d'investissements directs dans le monde
Flux entrants | Flux sortants | |||
---|---|---|---|---|
2015 (r) | 2016 | 2015 (r) | 2016 | |
Allemagne | 33 | 10 | 93 | 35 |
Australie | 19 | 48 | -2 | 6 |
Brésil | 64 | 59 | 3 | -12 |
Canada | 42 | 34 | 67 | 66 |
Chili | 16 | 11 | 12 | 6 |
Chine | 136 | 134 | 128 | 183 |
Espagne | 12 | 19 | 44 | 42 |
États-Unis | 348 | 391 | 303 | 299 |
Finlande | 2 | 0 | -16 | 23 |
France | 47 | 28 | 44 | 57 |
Hong Kong | 174 | 108 | 72 | 62 |
Inde | 44 | 44 | 8 | 5 |
Indonésie | 17 | 3 | 6 | -12 |
Italie | 19 | 29 | 20 | 23 |
Koweït | 0 | 0 | 5 | -6 |
Malaisie | 11 | 10 | 10 | 6 |
Malte | 5 | 4 | -5 | -5 |
Mexique | 33 | 27 | 11 | -1 |
Pays-Bas | 69 | 92 | 138 | 174 |
Rép. de Corée | 4 | 11 | 24 | 27 |
Royaume-Uni | 33 | 254 | -82 | -13 |
Russie | 12 | 38 | 27 | 27 |
Singapour | 71 | 62 | 31 | 24 |
Suède | 6 | 20 | 15 | 23 |
Suisse | 70 | -26 | 104 | 31 |
Thaïlande | 6 | 2 | 2 | 13 |
Turquie | 17 | 12 | 5 | 3 |
UE | 484 | 566 | 536 | 470 |
Monde | 1 774 | 1 746 | 1 594 | 1 452 |
- r : données révisées.
- Note : hors centres financiers offshore des Caraïbes.
- Source : CNUCED, World Investment Report 2017.
Avertissement
Sauf mention contraire, les données nationales se réfèrent à la France métropolitaine et aux cinq départements d’outre-mer (sauf mention contraire Mayotte est inclus dans les données de la France).
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d’une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.
Les comparaisons internationales s’appuient en général sur les données issues d’organismes internationaux (Eurostat, ONU, etc.) qui peuvent diverger des sources produites par les instituts nationaux de statistiques, notamment pour l’Insee, pour les données françaises. En effet, ces organismes effectuent souvent des ajustements de champ ou de méthode, d’ampleur souvent réduite, afin de produire des données comparables d’un pays à l’autre.
Sauf précision contraire, les indicateurs relatifs à l’Union européenne (UE) figurant dans cet ouvrage portent sur l’UE à 28.
Définitions
Investissement direct étranger (IDE) : investissements qu'une unité institutionnelle résidente d'une économie effectue dans le but d'acquérir un intérêt durable dans une unité institutionnelle résidente d'une autre économie et d'exercer, dans le cadre d'une relation à long terme, une influence significative sur sa gestion. Par convention, une relation d'investissement direct est établie dès lors qu'un investisseur acquiert au moins 10 % du capital social de l'entreprise investie. Les investissements directs comprennent non seulement l'opération initiale qui établit la relation entre les deux unités mais également toutes les opérations financières ultérieures entre elles et entre les unités institutionnelles apparentées, qu'elles soient ou non constituées en sociétés.
Principe directionnel étendu : le principe directionnel étendu est une mesure complémentaire, dans le cadre de la 6e édition du manuel de balance des paiements (BPM6), des données d’investissement direct. Selon le principe directionnel étendu, les prêts entre sociétés appartenant à un même groupe international ne sont pas classés en fonction du sens du prêt, mais d’après la résidence de la tête de groupe. Le principe directionnel étendu aboutit à ce que les montants de flux et d’encours de prêts transfrontières croisés au sein d’un même groupe se compensent entre eux, faisant substantiellement diminuer le volume global des flux et des stocks d’investissements directs français à l’étranger et étrangers en France par rapport à la présentation créances-engagements. Ceci facilite l’interprétation économique du comportement des investisseurs directs.
Première contrepartie : selon la méthodologie de balance des paiements du FMI, les ventilations géographiques des investissements directs sont effectuées en fonction du pays de première contrepartie. Si une entreprise française investit en Chine via une filiale déjà implantée dans un autre pays (les Pays-Bas par exemple), les ventilations géographiques des statistiques d’investissements directs ne prendront en compte que ce dernier pays, et non la Chine, destination ultime de l’investissement. Inversement, si un groupe américain investit en France par le biais d’une filiale implantée au Luxembourg, l’investissement direct étranger en France sera attribué au Luxembourg, et non aux États-Unis.
Résidents : personnes physiques ayant leur domicile principal en France, quelle que soit leur nationalité (française ou étrangère), à l’exception des fonctionnaires et militaires étrangers en poste en France qui sont non-résidents quelle que soit la durée de leur mission. Sont également considérés comme résidents, les fonctionnaires et militaires français en poste à l'étranger et les fonctionnaires français mis à la disposition d'une organisation internationale ou de tout autre employeur non-résident. Enfin, les résidents désignent aussi des personnes morales (françaises ou étrangères) pour leurs seuls établissements situés en France. Les ambassades, missions diplomatiques, consulats français à l'étranger et les unités de l'armée française stationnées à l'étranger sont considérés comme des résidents.