Tableaux de l'économie française Édition 2018
Les Tableaux de l'économie française s'adressent à tous ceux qui souhaitent disposer d'un aperçu rapide et actuel sur la situation économique, démographique et sociale de la France.
Banques - Assurances
Insee Références
Paru le :27/02/2018
Présentation
La valeur ajoutée des sociétés financières décroît en 2016. Cette baisse touche les banques comme les sociétés d’ assurance .
La valeur ajoutée des intermédiaires financiers continue de diminuer (– 3,7 % par rapport à 2015, dont – 7,0 % pour les seuls établissements de crédit). Cette baisse provient principalement du recul de la production de services d’intermédiation financière indirectement mesurés (Sifim) (– 6,6 %), du fait d’une diminution de la marge globale d’intermédiation de 11 points de base. Dans un contexte de baisse des taux, le coût moyen de refinancement des banques en 2016, qui sert de référence pour le calcul de la marge d’intermédiation, diminue de 13 points par rapport à 2015. Le taux moyen de rémunération des dépôts baissant de 15 points, la marge d’intermédiation sur les dépôts augmente de 3 points relativement à l’évolution du coût de refinancement. S’agissant des crédits, le taux d’intérêt moyen appliqué à la clientèle baisse de 34 points du fait de la hausse des renégociations des crédits à l’habitat, ce qui conduit à une contraction de la marge d’intermédiation sur les crédits de 21 points. La production facturée mesurée par les commissions diminue également (– 1,9 %). Ces différents facteurs conduisent à une érosion du taux de marge en 2016, pour atteindre 39,4 %.
La valeur ajoutée des sociétés d’assurance, bien orientée en 2015, se replie très nettement en 2016 (– 19,8 %, après + 10,5 % en 2015). La production de services des sociétés d’assurance baisse de 1,8 % en valeur, après la hausse de 6,3 % enregistrée en 2015. Cette diminution est essentiellement imputable aux revenus distribués d’assurance-vie. L’assurance-vie est restée attractive en 2016 avec des taux de rendements qui demeurent compétitifs par rapport aux autres instruments d’épargne. Elle enregistre de fait une collecte nette positive en 2016, à hauteur de 16,8 milliards d’euros. Cependant, les taux de rendement des contrats d’assurance-vie continuent de baisser : les contrats en supports euros sont passés d’un rendement moyen de 2,3 % en 2015 à 1,6 % en 2016. Les hausses de cotisations restent limitées en 2016 : les assureurs ont préféré ne pas trop augmenter leurs tarifs pour fidéliser leur clientèle. En effet, la loi Hamon, entrée en vigueur en 2015, a continué de favoriser la concurrence chez les assureurs, notamment grâce à l’assouplissement des procédures de résiliation infra-annuelle des contrats d’assurance, qui s’est traduit par un « effet d’accélération du turn-over des portefeuilles » et par conséquent un accroissement du taux de résiliation des contrats d’assurance. Dans ce contexte de concurrence très vive, la hausse relativement dynamique de la production d’assurance dommages doit beaucoup au dynamisme du marché automobile : les immatriculations de voitures neuves enregistrent une forte croissance, portant la hausse des cotisations d’assurance automobile à + 1,8 %.
Tableaux et graphiques
tableauFigure 1 – Compte non financier des intermédiaires financiers
2015 (r) | 2016 | 16/15 en % | |
---|---|---|---|
Production (a) | 137,5 | 132,5 | -3,6 |
Sifim (a1) | 52,2 | 48,8 | -6,6 |
Production facturée (a2) | 83,8 | 82,2 | -1,9 |
Production pour compte propre (a3) | 1,4 | 1,5 | 7,5 |
Consommation intermédiaire (b) | 68,9 | 66,6 | -3,5 |
Valeur ajoutée brute (c = a – b) | 68,5 | 66,0 | -3,7 |
Salaires et cotisations sociales (y c. imputées) (d1) | 34,3 | 34,6 | 1,0 |
Impôts liés à la production - subventions d’exploitation (d2) | 5,1 | 5,4 | 5,9 |
Excédent brut d’exploitation (e = c – d1 – d2) | 29,2 | 26,0 | -11,0 |
Intérêts reçus (f) | 110,4 | 102,9 | -6,8 |
Dividendes reçus (g) | 34,4 | 39,6 | 15,2 |
Bénéfices réinvestis d’investissements directs à l’étranger (nets) (h) | 1,0 | 0,8 | -23,8 |
Intérêts versés (j) | 106,6 | 99,1 | -7,1 |
Dividendes versés (k) | 16,2 | 18,5 | 13,7 |
Solde des revenus primaires (m) | 29,9 | 31,0 | 3,7 |
Impôts courants (n) | 9,0 | 7,9 | -12,7 |
Formation brute de capital fixe (q) | 15,5 | 16,3 | 5,3 |
Autres transferts courants divers (r) | -1,7 | -1,5 | 7,9 |
Capacité de financement (s) | 5,1 | 7,0 | 37,1 |
Ratios (en %) | |||
Taux de valeur ajoutée (c/a) | 49,8 | 49,8 | /// |
Part des Sifim dans la production (a1/a) | 38,0 | 36,8 | /// |
Part des services facturés dans la production (a2/a) | 61,0 | 62,0 | /// |
Taux de marge (e/c) | 42,6 | 39,4 | /// |
Taux d’investissement (q/c) | 22,6 | 24,8 | /// |
- r : données révisées.
- /// : absence de résultat due à la nature des choses.
- Sources : Banque de France ; Insee, comptes nationaux - base 2010.
tableauFigure 2 – Compte non financier des sociétés d'assurance
2015 (r) | 2016 | 16/15 en % | |
---|---|---|---|
Production (a) | 68,4 | 67,1 | -1,8 |
Assurance-vie (a1) | 18,6 | 17,2 | -7,3 |
Assurance-dommages (a2) | 34,6 | 35,6 | 2,9 |
Réassurance (a3) | 7,8 | 7,7 | -1,6 |
Autres activités (logement, auxiliaires financiers, informatique) (a4) | 7,4 | 6,7 | -10,5 |
Consommation intermédiaire (b) | 52,7 | 54,6 | 3,5 |
Valeur ajoutée brute (c = a – b) | 15,7 | 12,6 | -19,8 |
Salaires et cotisations sociales (y c. imputées) (d1) | 10,1 | 10,3 | 1,8 |
Impôts liés à la production – subventions d’exploitation (d2) | 1,2 | 1,4 | 13,9 |
Excédent brut d’exploitation (e = c – d1 – d2) | 4,3 | 0,9 | -79,6 |
Solde des revenus primaires | 9,3 | 2,6 | -72,3 |
Capacité / besoin de financement | 1,4 | -6,6 | /// |
Ratios (en %) | |||
Taux de valeur ajoutée (c/a) | 22,9 | 18,7 | /// |
Part de la rémunération des salariés dans la valeur ajoutée brute (d1/c) | 64,4 | 81,7 | /// |
- r : données révisées.
- /// : absence de résultat due à la nature des choses.
- Source : Insee, comptes nationaux - base 2010.
tableauFigure 3 – Établissements de crédit agréés
Au 31 décembre | 2015 | 2016 |
---|---|---|
Banques | 180 | 169 |
Banques mutualistes ou coopératives | 90 | 87 |
Caisses de crédit municipal | 18 | 18 |
Banques1 | 288 | 274 |
Établissements de crédit spécialisés2 | 95 | 80 |
Autres établissements3 | 68 | 68 |
Total | 451 | 422 |
- 1. Établissements habilités à traiter toutes opérations de banque.
- 2. Ex-sociétés financières à fin 2013.
- 3. Succursales d'établissements de crédit de l'Espace économique européen relevant du libre établissement.
- Source : Banque de France.
tableauFigure 4 – Moyens de paiement de masse en 2016
Opérations quotidiennes en milliers | Montants quotidiens en millions d'euros | |
---|---|---|
Chèques | 6 385 | 3 188 |
Virements | 8 472 | 12 581 |
LCR et BOR1 | 255 | 809 |
Débits directs2 | 8 312 | 3 416 |
Paiements par cartes3 | 30 465 | 1 310 |
Retraits par cartes3 | 2 267 | 148 |
Total | 56 157 | 21 452 |
- 1. Lettre de change relevé et billet à ordre relevé.
- 2. Prélèvements, TIP et télérèglements.
- 3. Y c. les paiements et les retraits effectués en France et à l'étranger avec des cartes interbancaires et privatives émises en France.
- Source : Banque de France.
Avertissement
Sauf mention contraire, les données nationales se réfèrent à la France métropolitaine et aux cinq départements d’outre-mer (sauf mention contraire Mayotte est inclus dans les données de la France).
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d’une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.
Les comparaisons internationales s’appuient en général sur les données issues d’organismes internationaux (Eurostat, ONU, etc.) qui peuvent diverger des sources produites par les instituts nationaux de statistiques, notamment pour l’Insee, pour les données françaises. En effet, ces organismes effectuent souvent des ajustements de champ ou de méthode, d’ampleur souvent réduite, afin de produire des données comparables d’un pays à l’autre.
Sauf précision contraire, les indicateurs relatifs à l’Union européenne (UE) figurant dans cet ouvrage portent sur l’UE à 28.
Définitions
Valeur ajoutée : solde du compte de production. Elle est égale à la valeur de la production diminuée de la consommation intermédiaire.
Sociétés financières : ensemble des sociétés et quasi-sociétés dont la fonction principale consiste à fournir des services d’intermédiation financière (banque et assurance) et/ou à exercer des activités financières auxiliaires.
Banque : catégorie d’établissements de crédit autorisée par la loi à réaliser toutes les opérations de banque. Les opérations de banque comprennent la collecte des fonds auprès du public, la réalisation d’opérations de crédit et l’offre de services bancaires de paiement (dont la délivrance de chéquiers).
Assurance : engagement donné par contrat, par un assureur à un assuré, de le garantir en cas de survenance d’un événement incertain affectant sa personne, ses biens ou sa responsabilité. Cette garantie est donnée contre le paiement d’une cotisation.
Intermédiaires financiers hors sociétés d’assurance (IF) : ensemble regroupant, pour l’essentiel, la Banque de France, les établissements de crédit et les fonds d’investissement (organismes de placement collectif monétaires, non monétaires et assimilés).
Services d’intermédiation financière indirectement mesurés (Sifim) : part des services rendus par les intermédiaires financiers qui n'est pas facturée à la clientèle. Pour ces services, les intermédiaires financiers se rémunèrent en prenant une marge de taux d'intérêt sur les dépôts de leurs clients et sur les prêts (crédits) qu'ils leur accordent.
Marge globale d’intermédiation : correspond à la somme des marges d’intermédiation sur les crédits et sur les dépôts.
Taux de marge : rapport de l'excédent brut d'exploitation (EBE) à la valeur ajoutée.
Établissement de crédit : les établissements de crédit recouvrent plusieurs types d’institutions dont en particulier les banques, mais également les établissements de crédit spécialisés principalement habilités à proposer des crédits. On peut parler également d’établissements bancaires.