Tableaux de l'économie française Édition 2018

Les Tableaux de l'économie française s'adressent à tous ceux qui souhaitent disposer d'un aperçu rapide et actuel sur la situation économique, démographique et sociale de la France.

Insee Références
Paru le :Paru le27/02/2018
Tableaux de l'Économie Française- Février 2018
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Sommaire

Union européenne

Insee Références

Paru le :27/02/2018

Présentation

L’activité au sein de l’ ralentit mais reste solide en 2016 : le progresse de + 1,9 % en volume, après + 2,3 % en 2015. Le PIB de l’UE représente 21,8 % du PIB mondial. Ainsi, l’UE se place en 2e position du classement des ensembles économiques, derrière les États-Unis (24,7 %) et devant la Chine (14,9 %). La production industrielle européenne augmente légèrement entre 2010 et 2016 (+ 5,6 %). Toutefois, cette croissance reste relativement lente par rapport à certains pays membres du G20. En effet, sur la même période, la production industrielle a progressé de 9,4 % aux États-Unis, de 19,7 % en Inde et de 26,1 % en Turquie. Par ailleurs, en 2015, la part des est relativement modeste dans l’UE (2,0 points de PIB) par rapport à la Corée du Sud (4,2 points), au Japon (3,3 points) et aux États-Unis (2,8 points). Elle est toutefois supérieure à celle de la Russie ou de l’Afrique du Sud (respectivement 1,1 et 0,7 point de PIB).

Le solde des échanges de biens et services dépasse 3 % du PIB dans l’UE en 2016. Cependant, cet excédent au niveau de l’UE masque d’importantes disparités nationales : la balance des biens et services est par exemple excédentaire aux Pays-Bas (+ 11,0 %) et en Allemagne (+ 8,0 %), mais elle est déficitaire en France (– 1,9 %) et au Royaume-Uni (– 2,2 %).

La structure démographique de l’UE est celle d’une économie développée. En particulier, la part de la population âgée de 65 ans ou plus (19,2 % de la population totale en 2016) dépasse celle des moins de 15 ans (15,6 %). Le PIB par habitant de l’UE, de 39 850 dollars en 2016, est proche de celui du Japon (41 534 dollars par habitant), mais très inférieur à celui des États-Unis (57 591 dollars par habitant). Au sein de l’UE, le PIB par habitant, mesuré en , souligne de fortes disparités entre les États. En effet, le PIB par habitant en SPA est supérieur à la moyenne de l’UE dans les pays nordiques, au Benelux, en Allemagne, en Autriche, en France, en Irlande et au Royaume-Uni. En revanche, le PIB par habitant en SPA le plus bas est mesuré en Bulgarie où il est deux fois plus faible que la moyenne de l’UE.

La situation du marché du travail est également hétérogène au sein de l’UE. Ainsi, si la valeur moyenne du dans l’UE s’établit à 8,6 % de la population active âgée de 15 à 74 ans en 2016, les taux nationaux s’échelonnent de moins de 5 % en République tchèque, en Allemagne, à Malte et au Royaume-Uni à plus de 19 % en Grèce et en Espagne. De même, le s’établit en moyenne à 66,6 % dans l’UE en 2016, mais il se situe à des niveaux inférieurs à 60 % en Grèce, en Croatie, en Italie ou en Espagne alors qu’il avoisine les 75 % en Allemagne, aux Pays-Bas, au Danemark ou en Suède.

Tableaux et graphiques

Figure 1Pays membres de l'UE en 2016

Pays membres de l'UE en 2016 ( ) -
Part de la population ayant moins de 15 ans Part de la population ayant 65 ans ou plus Taux d'emploi des 15 à 64 ans Taux de chômage1 des 15 à 74 ans PIB total PIB par habitant Solde des échanges de biens et services Variation annuelle des prix à la consommation3
en % en % en % en % en millions de SPA2 en SPA2 en % du PIB en %
Allemagne 13,2 21,1 74,7 4,1 2 955 934 35 800 8,0 0,4
Autriche 14,3 18,5 71,5 6,0 324 036 37 100 3,4 1,0
Belgique 17,0 18,2 62,3 7,8 386 321 34 200 1,4 1,8
Bulgarie 14,0 20,4 63,4 7,6 101 346 14 200 4,3 - 1,3
Chypre 16,4 15,1 63,7 13,0 (p) 20 408 24 000 (p) -0,8 - 1,2
Croatie 14,6 19,2 56,9 13,4 72 134 17 500 3,1 - 0,6
Danemark 16,8 18,8 74,9 6,2 208 729 36 500 6,8 0,0
Espagne 15,1 18,7 59,5 19,6 (p) 1 238 671 26 700 (p) 3,0 - 0,3
Estonie 16,1 19,0 72,1 6,8 28 522 21 700 3,9 0,8
Finlande 16,3 20,5 69,1 8,8 174 301 31 700 - 1,3 0,4
France (p) 18,5 (p) 18,8 64,2 10,1 (p) 2 029 001 30 300 (p) -1,9 0,3
Grèce 14,4 21,3 52,0 23,6 (p) 208 512 19 300 (p) -0,7 0,0
Hongrie 14,5 18,3 66,5 5,1 193 874 19 800 10,0 0,4
Irlande 21,9 13,2 64,8 7,9 249 294 53 200 22,0 - 0,2
Italie 13,7 22,0 57,2 11,7 1 699 697 28 000 3,4 - 0,1
Lettonie 15,2 19,6 68,7 9,6 37 052 18 900 0,9 0,1
Lituanie 14,7 19,0 69,4 7,9 62 730 21 900 1,3 0,7
Luxembourg 16,5 14,2 65,6 6,3 44 158 75 600 35,1 0,0
Malte 14,2 19,0 65,8 4,7 12 124 27 700 11,0 0,9
Pays-Bas 16,5 18,2 74,8 6,0 (p) 638 828 37 500 (p) 11,0 0,1
Pologne 15,0 16,0 64,5 6,2 771 939 20 200 3,9 - 0,2
Portugal (e) 14,1 (e) 20,7 65,2 11,2 (p) 231 579 22 400 (p) 0,9 0,6
Rép. tchèque 15,4 18,3 72,0 4,0 271 464 25 700 7,4 0,6
Roumanie 15,5 17,4 61,6 5,9 (p) 339 309 17 200 (p) -0,9 - 1,1
Royaume-Uni (e) 17,7 (e) 17,9 73,5 4,8 2 068 333 31 500 - 2,2 0,7
Slovaquie 15,3 14,4 64,9 9,7 121 929 22 500 3,5 - 0,5
Slovénie 14,8 18,4 65,8 8,0 50 477 24 400 9,2 - 0,2
Suède 17,4 19,8 76,2 6,9 358 627 36 100 4,9 1,1
UE (p) 15,6 (p) 19,2 66,6 8,6 14 904 218 29 100 3,4 0,3
  • e : donnée estimée.
  • p : donnée provisoire.
  • 1. Moyenne annuelle.
  • 2. Standard de pouvoir d'achat, unité de mesure facilitant les comparaisons internationales.
  • 3. Taux de variation entre 2015 et 2016 de la moyenne annuelle de l' global.
  • Source : Eurostat (extraction du 23 octobre 2017).

Figure 2Situation de l'UE dans le monde

Situation de l'UE dans le monde ( ) -
PIB1 Part du PIB mondial Commerce de biens et services Dépenses intérieures de R&D2 Production industrielle Consommation intérieure brute d'énergie Taux de chômage des 15 ans et plus3 Taux de chômage des 15 à 24 ans4 Variation annuelle des prix à la consommation5
2016 en dollars par habitant 2016 en % 2016 en % du PIB 2015 en % du PIB 2016 en base 100 en 2010 2015 en M de tonnes d'équivalent pétrole 2016 en % 16/15 en %
Afrique du Sud (e) 13 329 0,4 0,1 0,7 nd 142,0 25,9 52,3 6,6
Arabie saoudite 54 509 0,8 0,5 nd nd 221,7 5,5 31,2 3,5
Argentine (e) 20 452 0,7 -0,7 0,6 nd 86,0 6,6 16,1 nd
Australie (e) 47 770 1,7 -2,2 2,1 111,9 125,3 5,7 12,5 1,3
Brésil (e) 15 243 2,4 0,4 nd 83,4 298,0 11,5 24,6 8,7
Canada 44 025 2,0 -2,4 1,7 110,6 270,2 7,1 13,6 1,4
Chine 14 388 14,9 2,2 2,1 nd 2 973,3 4,6 10,6 2,0
Corée du Sud (p) 35 751 1,9 6,8 4,2 109,2 272,7 3,7 10,6 1,0
États-Unis 57 591 24,7 -2,8 2,8 109,4 2 188,3 4,9 10,9 1,3
Inde 4 114 3,0 -1,5 nd 119,7 851,1 3,5 9,6 4,9
Indonésie (e) 11 126 1,2 0,8 nd nd 225,4 5,6 18,6 3,5
Japon (e) 41 534 6,6 1,0 3,3 97,1 429,8 3,1 5,4 -0,1
Mexique (e) 18 583 1,4 -1,8 0,5 109,6 187,4 4,0 7,9 2,8
Russie (e) 23 225 1,7 5,2 1,1 113,4 709,7 5,7 15,5 7,0
Turquie (e) 24 807 1,1 -3,0 0,9 126,1 128,8 10,3 18,9 7,7
UE 39 850 21,8 3,4 2,0 105,6 1 627,5 8,6 20,8 0,3
  • e : donnée estimée.
  • nd : donnée non disponible.
  • p : donnée provisoire.
  • 1. Données 2009 pour l'Inde ; 2015 pour la Chine et l'Indonésie.
  • 2. Dépenses intérieures brutes ; données 2013 pour l'Afrique du Sud et l'Australie.
  • 3. Données pour les principales villes et aires métropolitaines en Argentine ; personnes de 16 et plus enregistrées et vivant en aires urbaines en Chine.
  • 4. Principales villes et aires métropolitaines pour l'Argentine ; personnes sans emploi et cherchant un emploi pour le Brésil ; 16 à 24 ans pour les États-Unis.
  • 5. Taux de variation annuel ; les données de l’Argentine ne sont pas disponibles actuellement suite à un état d’urgence décrété par le gouvernement argentin sur le système statistique national le 7 janvier 2016.
  • Sources : Banque Mondiale ; Eurostat (extraction du 23 octobre 2017) ; FMI ; International Energy Agency ; OCDE.

Avertissement

Sauf mention contraire, les données nationales se réfèrent à la France métropolitaine et aux cinq départements d’outre-mer (sauf mention contraire Mayotte est inclus dans les données de la France).

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d’une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Les comparaisons internationales s’appuient en général sur les données issues d’organismes internationaux (Eurostat, ONU, etc.) qui peuvent diverger des sources produites par les instituts nationaux de statistiques, notamment pour l’Insee, pour les données françaises. En effet, ces organismes effectuent souvent des ajustements de champ ou de méthode, d’ampleur souvent réduite, afin de produire des données comparables d’un pays à l’autre.

Sauf précision contraire, les indicateurs relatifs à l’Union européenne (UE) figurant dans cet ouvrage portent sur l’UE à 28.

Définitions

Union européenne (UE) : association volontaire, économique et politique, de 28 États européens, visant à assurer le maintien de la paix en Europe et à favoriser le progrès économique et social. Sans équivalent dans le monde, l’UE est dotée d’institutions communautaires auxquelles les États membres délèguent ou transmettent l'exercice de certaines compétences. L’UE dispose ainsi de compétences propres dans des domaines comme la politique agricole commune, la pêche ou la politique commerciale. L’un des objectifs majeurs de la construction européenne, le marché intérieur, constitue un marché unique au sein duquel les biens, les services, les capitaux et les personnes doivent pouvoir circuler librement. L’euro est la monnaie commune de 19 États membres.

Produit intérieur brut (PIB) : agrégat représentant le résultat final de l’activité de production des unités productrices résidentes. Il peut se définir de trois manières : la somme des valeurs ajoutées brutes des différents secteurs institutionnels ou des différentes branches d’activité, augmentée des impôts moins les subventions sur les produits (lesquels ne sont pas affectés aux secteurs et aux branches d’activité) ; la somme des emplois finals intérieurs de biens et de services (consommation finale effective, formation brute de capital fixe, variations de stocks), plus les exportations, moins les importations ; la somme des emplois des comptes d’exploitation des secteurs institutionnels (rémunération des salariés, impôts sur la production et les importations moins les subventions, excédent brut d’exploitation et revenu mixte).

Dépense intérieure de recherche et de développement (DIRD) : travaux de R&D exécutés sur le territoire national quelle que soit l’origine des fonds. Une partie est exécutée par les administrations (DIRDA), l’autre par les entreprises (DIRDE). Elle comprend les dépenses courantes (masse salariale des personnels de R&D et dépenses de fonctionnement) et les dépenses en capital (achats d’équipements nécessaires à la réalisation des travaux internes à la R&D et opérations immobilières réalisées dans l’année).

Standard de pouvoir d’achat (SPA) : unité monétaire artificielle qui élimine les différences de niveaux de prix entre les pays. Ainsi, un SPA permet d’acheter le même volume de biens et de services dans tous les pays. Cette unité permet des comparaisons en volume significatives des indicateurs économiques entre les pays. Les agrégats exprimés en SPA sont calculés en divisant les agrégats à prix courants et en monnaie nationale par les parités de pouvoir d’achat (PPA) respectives. Le niveau d’incertitude caractérisant les prix et les données de comptabilité nationale de base ainsi que les méthodes utilisées pour calculer les PPA impliquent que les différences entre des pays ayant des indices d’une valeur proche ne doivent pas être sur-interprétées.

Taux de chômage : rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d'actifs (actifs occupés et chômeurs).

Taux d’emploi : rapport entre le nombre de personnes ayant un emploi (actifs occupés) et le nombre total de personnes. Il peut être calculé sur l'ensemble de la population d'un pays, mais on se limite le plus souvent à la population en âge de travailler, généralement définie, en comparaison internationale, comme les personnes âgées de 15 à 64 ans.

Indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) : indicateur permettant d'apprécier le respect du critère de convergence portant sur la stabilité des prix, dans le cadre du traité de l'Union européenne (UE), traité de Maastricht. Pour la France, le territoire national économique comprend la France métropolitaine et les départements d’outre-mer (DOM), à l’exclusion des collectivités d’outre-mer. Cet indice est conçu expressément à des fins de comparaison internationale. Les méthodes utilisées par les États membres de l’Union européenne pour calculer leur indice de prix national peuvent être différentes. Elles ne permettent donc pas, de comparer correctement la hausse des prix de ces pays. C’est pourquoi, les indices de prix à la consommation harmonisés sont calculés avec des méthodes et un contenu assurant une meilleure comparabilité. La différence essentielle avec l’indice des prix à la consommation national français tient dans le traitement de la protection sociale et de l’enseignement. En effet, dans l’IPCH, seule la part à la charge du consommateur (après remboursement) est prise en compte.

Traité de Maastricht : traité constitutif de l’Union européenne qui affirme les objectifs de l’Union. Il a été signé par les douze États membres de la Communauté économique européenne à Maastricht (Pays-Bas) le 7 février 1992. Il impose notamment aux États membres de satisfaire simultanément à cinq critères de convergence pour participer à la monnaie unique : stabilité des prix, maîtrise des déficits publics et de la dette publique, stabilité des changes et caractère durable de la convergence mesuré par le niveau du taux d’intérêt nominal à long terme. Voir aussi

Critères de convergence (traité de Maastricht) :

Les critères de convergences (ou «critères de Maastricht») sont des critères, établis lors du traité de Maastricht, fondés sur des indicateurs économiques, que doivent respecter les pays membres de l'Union européenne (UE) candidats à l'entrée dans la zone euro et qu’ils doivent continuer à respecter une fois entrés sous peine d’avertissement puis de sanctions. Ces critères imposent la maîtrise de l'inflation, de la dette publique et du déficit public, la stabilité du taux de change et la convergence des taux d'intérêt.

Ces critères furent établis lors du traité de Maastricht, signés par les membres de l'Union européenne le 7 février 1992, dans le cadre de la mise en place de l’Union économique et monétaire européenne. Le respect de ces critères est jugé nécessaire à la réussite du pacte de stabilité et de croissance pour éviter les phénomènes de «passager clandestin» que les zones monétaires favorisent.


Les critères de convergences définis dans l’article 121 du traité établissant la communauté européenne, stipulent une zone à ne pas dépasser :

1. Stabilité des prix : le taux d'inflation d'un État membre donné ne doit pas dépasser de plus de 1,5 point celui des trois États membres présentant les meilleurs résultats en matière de stabilité des prix.

2. Situation des finances publiques :

  • a. Interdiction d'avoir un déficit public annuel supérieur à 3 % du PIB [N-1].
  • b. Interdiction d'avoir une dette publique supérieure à 60 % du PIB [N-1].

3. Taux de change : interdiction de dévaluer sa monnaie ; ceci fut rendu obsolète avec le passage à l'euro pour les pays de la zone euro. En outre, l'État membre doit avoir participé au mécanisme de taux de change du système monétaire européen (SME) sans discontinuer pendant les deux années précédant l'examen de sa situation, sans connaître de tensions graves.

4. Taux d'intérêt à long terme : ils ne doivent pas excéder de plus de 2 % ceux des trois États membres présentant les meilleurs résultats en matière de stabilité des prix.

L'appréciation du non-respect de ces critères a été assouplie en mars 2005 sous l'impulsion de l'Allemagne et de la France, sous la justification de tenir compte de la situation économique et des réformes structurelles engagées. Un dépassement «exceptionnel et temporaire» est désormais autorisé.

Remarque :