Tableaux de l'économie française Édition 2018
Les Tableaux de l'économie française s'adressent à tous ceux qui souhaitent disposer d'un aperçu rapide et actuel sur la situation économique, démographique et sociale de la France.
Criminalité - Délinquance
Insee Références
Paru le :27/02/2018
Présentation
Les résultats de la dernière enquête Cadre de vie et sécurité pour 2016, résumés dans le rapport annuel de victimation de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) confirment trois tendances à la baisse sur le moyen terme en France métropolitaine : celle des cambriolages ou des tentatives de cambriolage , avec 470 000 ménages s’en déclarant victime en 2016, contre 548 000 en 2014 ; celle du nombre de personnes victimes d’un vol avec violence physique ou menaces, estimé en 2016 à 186 000 alors qu’il atteignait 372 000 en 2013 ; enfin, le recul du nombre de personnes de 14 ans et plus ayant subi des violences physiques (hors ménages), de 770 000 en 2015 à 610 000 victimes déclarées en 2016.
Sur le plus long terme, ces résultats confirment également plusieurs tendances à la baisse. Le nombre de victimes de vandalisme contre leur résidence principale se stabilise ainsi depuis 2014, à 658 000 ménages en 2016, après une diminution quasi-continue depuis 2009 (828 000). Les vols de voitures, en forte baisse de 2006 à 2012 restent stables depuis à un niveau bas : 238 000 ménages se déclarent victimes de vol ou de tentative de vol de voiture en 2016, contre 505 000 en 2006. Enfin les vols sans violence concernent 753 000 personnes en 2016, en baisse régulière depuis 2006 (1 105 000 personnes).
Seuls deux indicateurs s’inscrivent en hausse sur le long terme : les délits frauduleux sur comptes bancaires qui concernent 1,2 million de ménages en 2016, en forte hausse depuis 2010 (500 000 ménages) et les vols et tentatives de vols de vélo, qui concernent 354 000 ménages en 2016, en augmentation quasi-constante depuis 2010, quoique dans une moindre mesure.
En moyenne, chaque année entre 2014 et 2016, 1,4 % des personnes âgées de 14 ans ou plus déclarent avoir été victimes de violences physiques (en dehors du ménage et hors situations de vol ou tentative de vol). Parmi elles, 26 % ont formellement déposé plainte dans un commissariat de police ou à la gendarmerie et 28 % ont déclaré avoir été examinées par un médecin. Dans un cas sur six, les violences ont causé des fractures ou des blessures visibles. Une victime sur huit déclare avoir obtenu une incapacité totale de travail (ITT).
Après trois années de baisse entre 2013 et 2016, la part des personnes de 14 ans et plus ayant déclaré qu’il leur arrive de ressentir de l’insécurité dans leur quartier ou leur village augmente en 2017 (21 %, après 20 % en 2016). Environ 26 % des femmes déclarent se sentir, au moins rarement, en insécurité au sein de leur quartier ou de leur village, contre 16 % des hommes.
Les actes terroristes perpétrés en France en 2015 ont profondément modifié le classement traditionnel des préoccupations sociales des Français exprimées dans l’enquête Cadre de vie et sécurité. Ainsi, en 2017, une personne sur trois âgée de 14 ans et plus cite le terrorisme et les attentats comme le problème le plus préoccupant pour la société française actuelle (32 %).
Tableaux et graphiques
tableauFigure 1 – Personnes victimes d'un acte de violence sur une période de deux ans
Nombre de victimes sur deux ans en milliers | Part des femmes en % | |||||
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2010-2011 | 2013-2014 | 2015-2016 | 2010-2011 | 2013-2014 | 2015-2016 | |
Hors ménage | 1 307 | 1 331 | 1 362 | 52,7 | 54,5 | 59,7 |
Violences physiques | 1 041 | 1 045 | 1 004 | 48,1 | 49,1 | 54,2 |
Violences sexuelles1 | 305 | 363 | 466 | 74,4 | 76,5 | 80,9 |
Intra-ménage2 | 857 | 947 | 780 | 68,4 | 64,6 | 66,6 |
Ensemble | 2 033 | 2 175 | 2 068 | 56,9 | 56,9 | 62,5 |
dont victimes du conjoint ou ex-conjoint1 3 | 575 | 602 | 558 | 75,9 | 71,1 | 74,2 |
- 1. La reformulation de la question permettant de comptabiliser les victimes de violences sexuelles a changé dans l’édition 2017 de l’enquête et a eu pour effet d’accroître le nombre de personnes se déclarant victimes. Ces conclusions restent provisoires, plusieurs années d’enquête sont nécessaires pour s’assurer d’un effet réel de cette reformulation.
- 2. Violences physiques et/ou sexuelles.
- 3. Hors ménage ou intra-ménage.
- Champ : France métropolitaine, personnes de 18 à 75 ans.
- Sources : Insee ; ONDRP ; SSMSI - enquêtes Cadre de Vie et Sécurité de 2012, 2015 et 2017.
tableauFigure 2 – Sentiment d'insécurité
En 20101 | dont souvent ou de temps en temps | En 20131 | dont souvent ou de temps en temps | En 20171 | dont souvent ou de temps en temps | |
---|---|---|---|---|---|---|
Au domicile | 15,7 | 8,2 | 16,6 | 9,3 | 15,9 | 8,2 |
Femmes | 20,5 | 11,4 | 21,7 | 12,6 | 20,0 | 10,8 |
Hommes | 10,4 | 4,8 | 11,1 | 5,6 | 11,4 | 5,3 |
Dans le quartier ou le village | 20,5 | 10,9 | 21,9 | 11,7 | 20,9 | 11,0 |
Femmes | 25,4 | 14,2 | 26,9 | 15,2 | 25,9 | 14,1 |
Hommes | 15,1 | 7,2 | 16,5 | 7,9 | 15,5 | 7,7 |
- 1. Sentiment d'insécurité ressenti souvent, de temps en temps ou rarement.
- Note : traitements SSMSI, les fichiers de l'enquête CVS ayant été repondérés par l'Insee.
- Champ : France métropolitaine, personnes de 14 ans et plus.
- Sources : Insee ; ONDRP ; SSMSI - enquêtes Cadre de vie et sécurité 2010 à 2017.
tableauFigure 3 – Atteintes aux biens des ménages
Nombre d'atteintes en milliers | Part des tentatives1 de vol en % | |||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2010 | 2012 | 2015 | 2016 | 2010 | 2012 | 2015 | 2016 | |
Atteintes logement ou véhicule2 | 5 890 | 5 548 | 5 229 | 4 846 | /// | /// | /// | /// |
Vols et tentatives de vols résidences et autres lieux | 839 | 1 042 | 1 048 | 878 | 30,9 | 33,8 | 33,8 | 33,8 |
dont résidence principale : cambriolages et tentatives | 457 | 559 | 536 | 507 | 51,2 | 50,7 | 56,9 | 53,8 |
vols sans effraction | 302 | 287 | 315 | 277 | /// | /// | /// | /// |
Actes de vandalisme logement | 1 420 | 1 241 | 1 195 | 1 117 | /// | /// | /// | /// |
Vols et tentatives de vols véhicules à moteur | 1 378 | 1 220 | 1 052 | 1 006 | 33,9 | 33,2 | 37,3 | 33,0 |
dont : voiture | 395 | 270 | 263 | 263 | 78,6 | 73,7 | 82,9 | 81,5 |
dans ou sur la voiture | 874 | 854 | 663 | 650 | 13,5 | 18,1 | 17,5 | 12,5 |
deux roues à moteur | 96 | 77 | 126 | 93 | 31,3 | 53,3 | 46,3 | 41,3 |
Vols et tentatives vélo | 318 | 314 | 349 | 387 | 12,8 | 10,7 | 13,2 | 16,9 |
Actes de vandalisme voiture | 1 935 | 1 731 | 1 585 | 1 458 | /// | /// | /// | /// |
Vols et tentatives de vols personnels3 | 1 538 | 1 658 | 1 299 | 1 157 | 29,7 | 30,4 | 35,3 | 25,7 |
Vols et tentatives de vol avec violences ou menaces | 393 | 369 | 272 | 198 | 49,3 | 50,3 | 42,0 | 48,6 |
Vols et tentatives de vol sans violences ni menaces | 1 145 | 1 289 | 1 027 | 959 | 23,0 | 24,8 | 33,5 | 21,0 |
Ensemble des atteintes aux biens | 7 428 | 7 206 | 6 528 | 6 003 | /// | /// | /// | /// |
- /// : absence de résultat due à la nature des choses.
- 1. La part des tentatives est calculée sur la dernière atteinte dont le ménage a été victime.
- 2. Déclarées par les ménages.
- 3. Déclarées par les personnes de 14 ans et plus.
- Note : traitements SSMSI.
- Champ : France métropolitaine.
- Sources : Insee, enquêtes Cadre de vie et sécurité 2010 à 2017 ; ONDRP.
tableauFigure 4 – Personnes mises en cause pour des crimes ou des délits non routiers en 2016
Police Nationale | Gendarmerie Nationale | |||||
---|---|---|---|---|---|---|
Ensemble | Mineurs | Femmes | Ensemble | Mineurs | Femmes | |
en milliers | en % | en % | en milliers | en % | en % | |
Atteintes aux biens de personnes physiques ou morales | 168,0 | 32,4 | 19,3 | 90,4 | 27,9 | 17,7 |
dont : vols sans violence | 124,2 | 31,6 | 22,4 | 70,1 | 24,6 | 19,6 |
vols avec violences | 13,1 | 45,8 | 8,7 | 2,7 | 28,8 | 10,7 |
Atteintes volontaires à l'intégrité physique1 | 163,5 | 17,0 | 16,7 | 105,2 | 15,9 | 15,4 |
Escroqueries ou infractions éco. et financières2 | 53,7 | 4,4 | 27,8 | 36,9 | 2,6 | 32,6 |
Infractions révélées par l'action des services | 194,4 | 17,0 | 9,2 | 94,0 | 14,8 | 12,8 |
- 1. Hors vol, mais y c. menaces et chantages.
- 2. Hors droit du travail.
- Champ : France métropolitaine.
- Source : SSMSI.
Avertissement
Sauf mention contraire, les données nationales se réfèrent à la France métropolitaine et aux cinq départements d’outre-mer (sauf mention contraire Mayotte est inclus dans les données de la France).
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d’une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.
Les comparaisons internationales s’appuient en général sur les données issues d’organismes internationaux (Eurostat, ONU, etc.) qui peuvent diverger des sources produites par les instituts nationaux de statistiques, notamment pour l’Insee, pour les données françaises. En effet, ces organismes effectuent souvent des ajustements de champ ou de méthode, d’ampleur souvent réduite, afin de produire des données comparables d’un pays à l’autre.
Sauf précision contraire, les indicateurs relatifs à l’Union européenne (UE) figurant dans cet ouvrage portent sur l’UE à 28.
Définitions
Enquête Cadre de vie et sécurité : enquête annuelle réalisée par l’Insee en partenariat avec l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP). Depuis 2015 le ministère de l’intérieur (SSMSI) participe à sa conception. Les personnes enquêtées sont interrogées sur les atteintes qu’elles ont subies récemment et leurs opinions en matière de sécurité et de justice.
Cambriolages, vols avec ou sans effraction : on distingue les vols et tentatives de vols dans les résidences des ménages selon le mode d’entrée. Si une porte ou une fenêtre est forcée (y compris avec de fausses clés), on qualifie le vol de cambriolage, ou vol avec effraction. On assimile les vols avec escalade aux vols avec effraction. Un vol est dit « sans effraction » si l’entrée s’est faite par une porte ouverte ou si le vol a pu se dérouler sans entrée (vol d’objets accessibles de l’extérieur). Les vols sans effraction comprennent également les vols avec entrée par ruse, par exemple, lorsqu’une personne se fait passer pour un professionnel (policier, agent des services publics ou autre).
Violences physiques ou sexuelles (hors ménage, intra-ménage, par conjoint ou ex-conjoint ) :
ensemble d'atteintes comprenant les « violences physiques hors ménage », les « violences sexuelles hors ménage » et les « violences physiques ou sexuelles au sein du ménage » (intra-ménage). Par « hors ménage », on entend « de la part d’une personne qui ne vit pas au moment de l'enquête dans le même logement que la personne enquêtée ». Inversement, « intra-ménage » signifie de la part d'une personne qui, au moment de l'enquête, vit dans le même logement que la personne enquêtée.
les victimes de ces violences comprennent les victimes de violences physiques (ou de violences sexuelles) hors ménage qui ont dit que l'auteur de l'acte le plus récent sur deux ans est un ex-conjoint ou les personnes s'étant déclarées victimes de violences physiques ou sexuelles intra-ménage par le conjoint « actuel » (« au moment de l'enquête ») sur deux ans.
Vandalisme contre le logement ou la voiture :
type de victimation du questionnaire de l’enquête « Cadre de vie et sécurité », mesuré par les réponses à la question suivante : au cours des deux dernières années, en dehors des vols déjà abordés, avez-vous été victime d’actes de destruction ou de dégradation volontaire de votre résidence principale ? Exemples : inscriptions ou tags sur les murs, destruction de boîte aux lettres, dégradation de portail ou de clôture, vitres cassées ou volets arrachés, plantes piétinées, etc.
type de victimation du questionnaire de l’enquête « Cadre de vie et sécurité » mesuré par les réponses à la question suivante : au cours des deux dernières années, en dehors des vols déjà abordés, avez-vous été victime d’actes de destruction ou de dégradation volontaire de votre voiture ? Exemples : carrosserie abîmée, peinture rayée, arrachage de rétroviseur ou bris de glace qui ne résultent pas d’un accident de la circulation, véhicule incendié, pneus crevés, etc.
Vols et tentatives de vol (résidences des ménages et véhicules à moteur) :
ensemble d'atteintes comprenant les « cambriolages et tentatives de cambriolage de la résidence principale » (vol avec effraction, avec escalade ou usage de fausses clés), les « vols sans effraction dans la résidence principale » et les « les vols avec ou sans effraction et les tentatives de vol avec effraction dans les résidences secondaires ou les autres lieux possédés ou loués par les ménages ».
ensemble d'atteintes comprenant les « vol et tentatives de vol de voiture », les « vols et tentatives de vol dans ou sur la voiture » et les « vols et tentatives de vol de deux-roues à moteur » (moto, scooter ou cyclomoteur).
Délit : infraction d'une gravité intermédiaire, entre la contravention et le crime. Le délit est réprimé à titre principal, par une peine correctionnelle telle que l’emprisonnement d’un maximum de 10 ans, d’une amende, d'un travail d'intérêt général, d'un stage de citoyenneté ou encore de peines complémentaires.
Plainte : acte par lequel une personne qui s’estime victime d’une infraction en informe le procureur de la République, directement ou par un service de police ou de gendarmerie. Elle permet à la victime de demander à l’autorité judiciaire la condamnation pénale de l’auteur (peine d’emprisonnement, d’amende, etc.). La plainte peut être déposée contre une personne identifiée ou contre X, si l’identité de l’auteur des faits est inconnue. On appelle « taux de plainte » la proportion parmi les victimes d’une infraction, de celles qui déposent une plainte. Il est connu grâce aux enquêtes de victimation.
Crime : catégorie d’infraction la plus grave. Elle est passible de réclusion criminelle et parfois d’autres peines : amende, peines complémentaires. Le crime est jugé par la cour d’assises. Les peines de réclusion criminelle peuvent être à perpétuité ou fixées à un temps donné (exemple : 20 ans). Pour les personnes morales (sociétés, associations, etc.), le crime peut être sanctionné par une amende.
Personne mise en cause : personne ayant été entendue par la police ou la gendarmerie et à l’encontre de laquelle sont réunis dans la procédure transmise au parquet des indices ou éléments graves attestant qu’elle a commis ou tenté de commettre un ou plusieurs délit ou crime. Ne figurent pas dans les comptabilisations présentées les infractions relatives à la circulation routière. Toutes les personnes mises en causes ne seront pas reconnues coupables par la justice.