Tableaux de l'économie française Édition 2019

Les Tableaux de l'économie française s'adressent à tous ceux qui souhaitent disposer d'un aperçu rapide et actuel sur la situation économique, démographique et sociale de la France.

Insee Références
Paru le :Paru le26/03/2019
Tableaux de l'Économie Française- Mars 2019
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Sommaire

Industrie

Insee Références

Paru le :26/03/2019

Présentation

En 2017, la en volume de la «  » continue d’accélérer (+ 2,0 %, après + 1,6 % en 2016 et + 1,2 % en 2015). Il en est de même de la production de (+ 2,1 % en volume, après + 1,7 % et + 1,3 %). Les de cette branche augmentent quant à elles un peu plus vite qu’en 2016 (+ 2,3 %, après + 1,8 %), si bien que la de la branche manufacturière accélère légèrement (+ 1,7 %, après + 1,4 %) : elle contribue pour + 0,2 point à la croissance du PIB en 2017.

L’accélération de la production manufacturière concerne quasiment toutes les branches : la cokéfaction-raffinage rebondit après les grèves du printemps 2016 ; la production de matériel de transport accentue sa progression tout comme celle de biens d’équipement. La production des « autres industries » accélère légèrement également. Seule, la production agroalimentaire ralentit quelque peu.

La valeur ajoutée des branches de l’industrie croît de 1,5 % en 2017 en volume après + 1,1 % en 2016. La fabrication de matériel de transport automobile, d’autres matériels de transports et la fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques connaissent une forte croissance de leur valeur ajoutée. En revanche, l’activité ralentit fortement dans la fabrication de denrées alimentaires.

En 2017, les exportations en volume de biens manufacturés accélèrent fortement (+ 4,7 %, après + 1,9 %). Elles augmentent dans toutes les branches à un rythme proche de 4,5 %. Quatre branches sont toutefois plus dynamiques. Pour les textiles, les vêtements, les cuirs et les chaussures ainsi que les produits chimiques (dont parfums et cosmétiques), les exportations progressent d’un peu plus de 6,0 %, en partie grâce à la reprise du marché chinois pour les produits de luxe. Les ventes de matériels de transport augmentent de 5,3 %. L’industrie automobile continue de profiter du redressement du marché européen. Les exportations de matériel aéronautique et spatial bénéficient des livraisons d’avions vers l’Asie et d’une hausse des ventes de turboréacteurs et de satellites. Entraînées par les biens d’équipement, les importations de biens manufacturés continuent d’augmenter plus vite en volume que les exportations. En 2017, elles s’accroissent de 5,2 %. La hausse est particulièrement marquéepour les matériels de transport (+ 9,3 %) en raison de l’importation des moteurs Rolls Royce qui équipent l’A330, l’A380 et en exclusivité l’A350. À l’inverse, les importations de produits raffinés continuent de baisser en raison notamment de la forte hausse du cours du Brent converti en euros. En valeur, le de l’industrie manufacturière se dégrade donc fortement : – 29,6 Md€ en 2017 après – 22,9 Md€ en 2016. Avec le gonflement de la facture énergétique, conséquence de la hausse des cours du pétrole en 2017, le déficit des produits des industries extractives (pétrole brut, gaz naturel) augmente de 5,7 Md€.

Tableaux et graphiques

Figure 1Caractéristiques de l'industrie par activité en 2016

Caractéristiques de l'industrie par activité en 2016
Nombre d'entreprises Salariés en EQTP1 Chiffre d'affaires hors taxes Valeur ajoutée hors taxes Frais de personnel2 Excédent brut d'exploitation Investissements corporels bruts hors apports
en milliers en milliards d'euros
Industrie manufacturière 216,0 2559,5 908,5 228,9 154,7 59,0 31,0
dont : fabric. denrées alimentaires, boissons 59,8 534,0 179,7 40,0 24,9 12,1 6,6
         fabric. équip. élec., électroniq., informatiq. ; fab. machines 9,4 372,3 109,2 33,2 25,3 6,3 3,0
         fabrication de matériels de transport 2,8 345,0 227,7 38,5 25,4 11,1 5,3
         fabrication d'autres produits industriels (hors imprimerie) 56,4 249,8 53,1 19,8 15,1 3,9 1,7
Industries extractives, énergie, eau, gestion des déchets et dépollution 44,9 333,8 153,1 42,0 23,1 19,7 23,9
Industries extractives 1,7 17,0 6,3 1,6 1,2 0,2 0,6
Production et distr. d'électricité, de gaz, de vapeur et d'air conditionné 29,7 165,7 109,8 28,5 14,1 16,2 18,5
Production et distr. d’eau ; assainiss., gestion des déchets et dépollution 13,5 151,2 37,0 11,9 7,8 3,3 4,8
Total de l'industrie 260,9 2893,3 1061,6 270,9 177,7 78,7 54,9
  • 1. Équivalent temps plein.
  • 2. Salaires et charges.
  • Champ : France, et entreprises des secteurs de l'industrie.
  • Source : Insee, Ésane.

Figure 2Principaux agrégats de l'industrie en 2017

Principaux agrégats de l'industrie en 2017
Production en valeur en milliards d'euros Évolution 17/16 en volume en %
Production Valeur ajoutée Exportations1 Importations1 Dépense de consommation des ménages
Extr., énerg., eau, gest. déch. & dépol. 152 1,3 0,6 18,7 7,1 - 0,6
dont : prdn & distr. élec. gaz vap. & air cond. 109 0,5 - 0,4 - 1,8 7,9 - 1,3
         gestion eau, déchets & dépollution 38 3,7 3,3 30,1 33,9 1,4
Fabric. denrées alimentaires, boissons et prdts à base de tabac 159 0,3 1,3 5,1 3,9 0,3
Cokéfaction et raffinage 34 0,6 - 0,6 4,0 - 2,8 0,6
Fab. équip. élec., électroniq., informatiq. ; fab machines 85 2,7 3,2 3,8 5,4 4,9
dont fab. prod. informat., électroniq. & opt. 27 6,1 7,4 4,2 5,5 4,8
Fabrication de matériels de transport 136 4,6 3,4 5,3 9,3 4,1
Fabrication d'autres produits industriels 358 2,0 1,2 4,7 4,3 1,0
dont : fab. textiles, ind. hab., cuir & chauss. 16 - 1,6 - 1,6 6,1 4,0 0,5
         industrie chimique 69 3,9 2,4 6,0 3,4 - 0,4
         industrie pharmaceutique 27 3,7 1,9 2,8 3,8 1,9
         métallurgie & fab. ps mét. sauf machines 85 2,3 2,0 4,6 4,1 1,1
Ensemble de l'industrie 924 2,0 1,5 5,0 5,3 1,2
  • 1. Exportations valorisées (franco à bord) et importations valorisées (coûts de l'assurance et du fret inclus) par produit.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

Figure 3Commerce extérieur des produits industriels de 2000 à 2017

en milliards d'euros
Commerce extérieur des produits industriels de 2000 à 2017 (en milliards d'euros)
Solde (Caf - Fab) Exportations (Fab) Importations (Caf)
2000 -10,5 314,9 325,4
2001 -2,2 322,8 325,0
2002 1,7 319,9 318,2
2003 -3,0 310,8 313,8
2004 -11,7 330,8 342,5
2005 -29,9 348,8 378,7
2006 -36,4 380,1 416,6
2007 -48,7 392,6 441,3
2008 -61,5 403,7 465,2
2009 -45,9 335,2 381,0
2010 -57,8 377,0 434,7
2011 -80,6 411,0 491,6
2012 -72,3 424,5 496,8
2013 -63,4 426,0 489,5
2014 -59,3 430,6 489,9
2015 -43,3 453,4 496,7
2016 -45,5 452,2 497,7
2017 -57,9 480,6 538,5
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

Figure 3Commerce extérieur des produits industriels de 2000 à 2017

  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

Figure 4Valeur ajoutée de l'industrie dans quelques pays de l'UE en 2017

en milliards d'euros courants
Valeur ajoutée de l'industrie dans quelques pays de l'UE en 2017 (en milliards d'euros courants)
2000 2017
Allemagne 492 773
Italie 248 295
Royaume-Uni 307 291
France 250 286
Espagne 121 190
  • Source : Eurostat (extraction du 20 septembre 2018), SEC 2010.

Figure 4Valeur ajoutée de l'industrie dans quelques pays de l'UE en 2017

  • Source : Eurostat (extraction du 20 septembre 2018), SEC 2010.

Avertissement

Sauf mention contraire, les données nationales se réfèrent à la France métropolitaine et aux cinq départements d’outre-mer (sauf mention contraire Mayotte est inclus dans les données de la France).

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d’une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Les comparaisons internationales s’appuient en général sur les données issues d’organismes internationaux (Eurostat, ONU, etc.) qui peuvent diverger des sources produites par les instituts nationaux de statistiques, notamment pour l’Insee, pour les données françaises. En effet, ces organismes effectuent souvent des ajustements de champ ou de méthode, d’ampleur souvent réduite, afin de produire des données comparables d’un pays à l’autre.

Sauf précision contraire, les indicateurs relatifs à l’Union européenne (UE) figurant dans cet ouvrage portent sur l’UE à 28.

Définitions

Production (au sens de la comptabilité nationale) : activité exercée sous le contrôle et la responsabilité d'une unité institutionnellequi combine des ressources en main-d’œuvre, capital et bienset servicespour fabriquer des biens ou fournir des services, et résultat de cette activité. Les processus purement naturels sans intervention ou contrôle humain ne font pas partie de la production.

Branche d’activité : regroupe des unités de production homogènes, c'est-à-dire qui fabriquent des produits (ou produisent des services) qui appartiennent au même item de la nomenclature d'activité économique considérée. Au contraire, un secteur regroupe des entreprises classées selon leur activité principale.

Industrie : en première approximation, relèvent de l'industrie les activités économiques qui combinent des facteurs de production (installations, approvisionnements, travail, savoir) pour produire des biens matériels destinés au marché. Une distinction est généralement établie entre l'industrie manufacturière et les industries d'extraction mais le contour précis de l'industrie dans chaque opération statistique est donné par la liste des items retenus de la nomenclature économique à laquelle cette opération se réfère (NAF, NES, NA...).

Industrie manufacturière : industries de transformation des biens, c'est-à-dire principalement industries de fabrication pour compte propre. Elles concernent aussi la réparation et l'installation d'équipements industriels ainsi que des opérations en sous-traitance pour un tiers donneur d'ordres. L'industrie manufacturière implique, au sens des statisticiens, une transformation matérielle « significative », mais il n'y a aucun jugement sur l'ampleur de l'investissement : des installations lourdes peuvent relever du secteur tertiaire.

Consommation intermédiaire : valeur des biens et services transformés ou entièrement consommés au cours du processus de production. L’usure des actifs fixes mis en œuvre n’est pas prise en compte ; elle est enregistrée dans la consommation de capital fixe.

Valeur ajoutée : solde du compte de production. Elle est égale à la valeur de la production diminuée de la consommation intermédiaire.

Solde du commerce extérieur : différence entre la valeur des exportations et celle des importations entre deux pays (ou deux zones). Il peut être relatif à un produit ou à l'ensemble des échanges de produits (biens et services). Le rapport entre ces deux valeurs est appelé taux de couverture.

Unité légale : entité juridique de droit public ou privé. Cette entité juridique peut être une personne morale, dont l’existence est reconnue par la loi indépendamment des personnes ou des institutions qui la possèdent ou qui en sont membres, ou une personne physique, qui, en tant qu’indépendant, peut exercer une activité économique. Elle est obligatoirement déclarée aux administrations compétentes (Greffes des tribunaux, Sécurité sociale, DGFiP, etc) pour exister. L’existence d’une telle unité dépend du choix des propriétaires ou de ses créateurs (pour des raisons organisationnelles, juridiques ou fiscales). L’unité légale est l’unité principale enregistrée dans Sirene. Cette définition de l’unité légale ne doit pas être confondue avec celle de l’entreprise, considérée comme unité statistique.

Profilage : profiler un groupe de sociétés consiste à en définir une ou des entreprises disposant d’une certaine autonomie opérationnelle au sens de la LME 2008 et à reconstituer les variables économiques à ce niveau d’observation. Ces unités statistiques intermédiaires, autonomes d’un point de vue opérationnel, peuvent être les « divisions opérationnelles » du groupe, des sous-groupes, ou des découpages ad hoc définis alors en collaboration avec le groupe lui-même ou encore le groupe lui-même. Cette opération, appelée «profilage» (terme traduit de l'anglais « profiling »), définit ainsi des unités, restreintes au territoire économique français dans le cas d'un groupe multinational, qui seront appelées entreprises issues du profilage ou par abus de langage « entreprises profilées », et qui constituent des entreprises. Celles-ci réunissent généralement plusieurs sociétés du groupe, de une à quelques centaines. Ces opérations de profilage des groupes français, qui nécessitent des échanges personnalisés avec les groupes (profilage « manuel ») s'étalent sur plusieurs années ; elles se limitent aux plus grands groupes présents sur le territoire français. Les autres groupes sont supposés former une seule entreprise ; leurs variables économiques sont constituées par algorithme (profilage automatique).

Fab (franco à bord) : prix d’un bien à la frontière du pays exportateur ou prix d’un service fourni à un non-résident. Il comprend la valeur des biens ou des services au prix de base, des services de transport et de distribution jusqu’à la frontière, les impôts moins les subventions.

Caf (coût, assurance, fret) : prix d’un bien à la frontière du pays importateur ou prix d’un service fourni à un résident avant acquittement de tous les impôts et droits sur les importations et paiement de toutes les marges commerciales et de transport dans le pays.

Chiffre d'affaires hors taxes : représente le montant des affaires (hors taxes) réalisées par l'entreprise avec les tiers dans l'exercice de son activité professionnelle normale et courante. Il correspond à la somme des ventes de marchandises, de produits fabriqués, des prestations de services et des produits des activités annexes. Le chiffre d'affaires témoigne du volume d'affaires généré par l'activité courante de l'entreprise et permet ainsi d'en apprécier la dimension. Cependant, pour mesurer l'activité d'une entreprise ou d'un secteur, et effectuer des comparaisons, le chiffre d'affaires n'est pas toujours un indicateur significatif car il peut inclure ou non des achats pour la revente et des sous-traitance selon le mode de comptabilisation retenu.

Emploi en équivalent temps plein (EQTP) : l’emploi peut se mesurer en nombre de personnes ayant travaillé, même pendant une durée limitée. On peut aussi mesurer les emplois en équivalent temps plein (EQTP). Chaque poste est pris en compte au prorata de son volume horaire de travail rapporté à celui d’un poste à temps complet. Par exemple, un salarié ayant occupé un poste donné durant six mois à 80 % compte pour 0,4 (=0,5*0,8) en EQTP.

Entreprise : plus petite combinaison d’unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et de services jouissant d’une certaine autonomie de décision, notamment pour l’affectation de ses ressources courantes (décret n°2008-1354 du 18 décembre 2008 de la Loi de modernisation de l’économie -LME).

Secteur d’activité : regroupe des entreprises de fabrication, commerce ou service qui ont la même activité principale (au regard de la nomenclature d’activité économique considérée). L'activité d'un secteur n'est donc pas tout à fait homogène et comprend des productions ou services secondaires qui relèveraient d'autres items de la nomenclature que celui du secteur considéré. Au contraire, une branche regroupe des unités de production homogènes.