Tableaux de l'économie française Édition 2020
Les Tableaux de l'économie française s'adressent à tous ceux qui souhaitent disposer d'un aperçu rapide et actuel sur la situation économique, démographique et sociale de la France.
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Investissements internationaux
Insee Références
Paru le :27/02/2020
Présentation
En 2018, les investissements directs français à l’étranger (IDFE) , présentés selon la méthodologie dite du principe directionnel étendu , s’établissent à 86,8 milliards d’euros (Md€), soit une progression de 50,2 milliards par rapport à 2017. Cette hausse s’explique notamment par quelques grosses opérations de fusions-acquisitions réalisées en cours d’année, les trois plus importantes représentant 50,5 Md€. Parmi les principaux pays de première contrepartie , l’Italie et les Pays-Bas précèdent le Royaume-Uni et la Suisse. A contrario, les investisseurs français se désengagent du Luxembourg, de l’Allemagne et du Canada et accentuent leur désengagement des États-Unis et, dans une moindre mesure, de la Chine. Le stock d’investissements directs français à l’étranger est estimé à 1 317,0 Md€ fin 2018. Il a été multiplié par 2 en dix ans.
Les investissements directs étrangers en France (IDEF) sont en hausse de 5,2 Md€ par rapport à 2017, atteignant 31,6 Md€ en 2018. Il s’agit du montant le plus important depuis 2008. Les flux de capital social ont fortement augmenté (30,2 Md€ en 2018) et les bénéfices réinvestis (6,6 Md€) diminué. Les principaux pays de provenance des flux d’IDEF sont le Luxembourg et, dans une moindre mesure, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suisse. En sens inverse, les investisseurs belges, irlandais et surtout américains se désengagent de la France. Le Royaume-Uni et l’Allemagne y réduisent leurs investissements. Le stock d’investissements directs étrangers en France se monte à 720,5 Md€ fin 2018. Il a été multiplié par 1,7 en dix ans.
Les flux mondiaux d’investissement étranger direct (IED) ont poursuivi leur recul en 2018, chutant de 13 % pour s’établir à 1 300 milliards de dollars. Cette troisième année consécutive de déclin tient principalement aux réformes fiscales engagées fin 2017 par les États-Unis. Ces mesures ont entraîné, au cours des deux premiers trimestres de 2018, un rapatriement massif par les entreprises multinationales américaines de leurs bénéfices accumulés à l’étranger. Les flux à destination des pays développés ont enregistré un repli de 27 % à 557 milliards de dollars, soit leur niveau le plus bas depuis 2004. Les entrées d’IED dans les économies en transition ont poursuivi leur baisse en 2018, chutant de 28 % pour s’établir à 34 milliards de dollars, notamment sous l’effet d’un recul de 49 % des entrées en Fédération de Russie. Les flux d’IED vers les pays en développement ont résisté, avec une progression de 2 %. Du fait de cette hausse et de la baisse anormale qu’ont connue les pays développés, la part des pays en développement dans les flux mondiaux d’IED a atteint pour la première fois 54 %.
La baisse de l’IED due aux réformes fiscales a été atténuée par la progression des transactions au second semestre de 2018. La valeur des fusions-acquisitions internationales a augmenté de 18 % : les entreprises multinationales américaines ont utilisé les liquidités de leurs filiales étrangères qui n’étaient plus imposables.
Tableaux et graphiques
tableauFigure 1 – Flux d’investissements directs selon le pays de première contrepartie
2017 (r) | 2018 | |||
---|---|---|---|---|
Étrangers en France | Français à l'étranger | Étrangers en France | Français à l'étranger | |
Union européenne | 22,6 | 32,4 | 34,8 | 71,6 |
Zone euro | 3,5 | 18,5 | 29,5 | 53,9 |
dont : Allemagne | 9,0 | 6,9 | 2,3 | -0,9 |
Belgique | 0,4 | -11,6 | -0,4 | 2,2 |
Espagne | 2,8 | -0,2 | 0,8 | 1,3 |
Irlande | 1,1 | 2,5 | -1,6 | 2,0 |
Italie | 0,4 | 2,3 | 1,3 | 27,1 |
Luxembourg | -3,0 | 11,3 | 24,6 | -1,7 |
Pays-Bas | 2,6 | 5,8 | 5,6 | 22,2 |
Autres pays de l’UE | 19,1 | 13,9 | 5,3 | 17,7 |
dont : Pologne | 0,9 | -0,4 | 0,2 | 1,1 |
Rép. tchèque | -0,1 | 0,4 | -0,1 | 0,5 |
Royaume-Uni | 18,3 | 10,4 | 5,0 | 11,3 |
Suède | 0,0 | 3,2 | -0,1 | 0,1 |
Autres pays industrialisés | 1,9 | 0,3 | -2,7 | 2,4 |
dont : Canada | 1,2 | 1,6 | 1,4 | -1,9 |
États-Unis | -0,2 | -5,2 | -8,3 | -8,2 |
Japon | 1,0 | 2,6 | 0,5 | 1,7 |
Suisse | 0,2 | 1,4 | 3,4 | 6,4 |
Reste du monde | 2,0 | 3,9 | -0,5 | 12,8 |
dont : Brésil | 0,1 | 2,3 | 0,1 | 1,0 |
Chine | 0,1 | -0,1 | 0,2 | -0,2 |
Inde | 0,0 | 0,4 | 0,0 | 0,2 |
Total | 26,4 | 36,6 | 31,6 | 86,8 |
- r : données révisées.
- Note : le signe « - » indique un désinvestissement. Les données sont établies conformément à la nouvelle méthode de calcul des IDE, qui repose sur l'application du principe directionnel étendu.
- Source : Banque de France.
tableauFigure 2 – Stocks des investissements directs français à l'étranger et étrangers en France
Au 31 décembre | 2016 (r) | 2017 (r) | 2018 |
---|---|---|---|
Investissements français à l'étranger | |||
Stocks1 | 1 218,9 | 1 222,9 | 1 317,0 |
Investissements étrangers en France2 | |||
Stocks1 | 659,2 | 682,5 | 720,5 |
- r : données révisées.
- 1. Capitaux propres en valeur mixte (y c. investissements immobiliers).
- 2. La base de données Ésane de l'Insee est utilisée en complément du fichier bancaire des entreprises (Fiben) de la Banque de France.
- Note : stocks collectés pour 2016 et 2017 ; stocks estimés pour 2018.
- Sources : Banque de France ; Insee, Ésane.
tableauFigure 3 – Principaux flux d'investissements directs dans le monde
Flux entrants | Flux sortants | |||
---|---|---|---|---|
2017 (r) | 2018 | 2017 (r) | 2018 | |
Allemagne | 37 | 26 | 92 | 77 |
Australie | 42 | 60 | 3 | 4 |
Belgique | -6 | 5 | 24 | 7 |
Brésil | 68 | 61 | 17 | -13 |
Canada | 25 | 40 | 80 | 50 |
Chine | 134 | 139 | 158 | 130 |
Corée du Sud | 18 | 14 | 34 | 39 |
Émirats arabes unis | 10 | 10 | 14 | 15 |
Espagne | 21 | 44 | 40 | 32 |
États-Unis | 277 | 252 | 300 | -64 |
France | 30 | 37 | 41 | 102 |
Hong Kong | 111 | 116 | 87 | 85 |
Inde | 40 | 42 | 11 | 11 |
Indonésie | 21 | 22 | 2 | 8 |
Irlande | -1 | -66 | -39 | 13 |
Israël | 18 | 22 | 6 | 6 |
Italie | 22 | 24 | 26 | 21 |
Japon | 10 | 10 | 160 | 143 |
Luxembourg | -7 | -6 | 35 | 1 |
Mexique | 32 | 32 | 4 | 7 |
Pays-Bas | 58 | 70 | 28 | 59 |
Royaume-Uni | 101 | 64 | 118 | 50 |
Russie | 26 | 13 | 34 | 36 |
Singapour | 76 | 78 | 44 | 37 |
Suède | 12 | 11 | 23 | 20 |
Suisse | 39 | -87 | -35 | 27 |
Thaïlande | 6 | 10 | 17 | 18 |
UE | 341 | 278 | 413 | 390 |
Monde | 1 497 | 1 297 | 1 425 | 1 014 |
- r : données révisées.
- Note : hors centres financiers offshore des Caraïbes.
- Source : CNUCED, World Investment Report 2018.
tableauFigure 4 – Flux d'investissements directs entre la France et l'étranger de 2000 à 2018
Flux des investissements étrangers en France | Flux des investissements français à l'étranger | Solde net des investissements directs | |
---|---|---|---|
2000 | 29,8 | 175,8 | 145,9 |
2001 | 17,8 | 59,0 | 41,2 |
2002 | 22,9 | 24,8 | 1,9 |
2003 | 7,0 | 16,3 | 9,4 |
2004 | -2,1 | 18,5 | 20,6 |
2005 | 26,7 | 54,7 | 28,0 |
2006 | 20,2 | 61,2 | 41,0 |
2007 | 46,4 | 80,8 | 34,4 |
2008 | 25,7 | 70,5 | 44,8 |
2009 | 22,1 | 72,6 | 50,5 |
2010 | 10,5 | 36,4 | 25,9 |
2011 | 22,8 | 37,0 | 14,2 |
2012 | 12,5 | 27,6 | 15,1 |
2013 | 25,8 | 15,3 | -10,5 |
2014 | 2,0 | 37,5 | 35,5 |
2015 | 40,9 | 48,0 | 7,1 |
2016 | 20,8 | 58,6 | 37,7 |
2017 | 26,4 | 36,6 | 10,2 |
2018 | 31,6 | 86,8 | 55,2 |
- Note : flux établis en application de la règle du principe directionnel étendu.
- Source : Banque de France.
graphiqueFigure 4 – Flux d'investissements directs entre la France et l'étranger de 2000 à 2018
Avertissement
Sauf mention contraire, les données nationales se réfèrent à la France métropolitaine et aux cinq départements d’outre-mer (sauf mention contraire Mayotte est inclus dans les données de la France).
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d’une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.
Les comparaisons internationales s’appuient en général sur les données issues d’organismes internationaux (Eurostat, ONU, etc.) qui peuvent diverger des sources produites par les instituts nationaux de statistiques, notamment pour l’Insee, pour les données françaises. En effet, ces organismes effectuent souvent des ajustements de champ ou de méthode, d’ampleur souvent réduite, afin de produire des données comparables d’un pays à l’autre.
Sauf précision contraire, les indicateurs relatifs à l’Union européenne (UE) figurant dans cet ouvrage portent sur l’UE à 28.
Définitions
Investissements directs étrangers (IDE) : investissements qu’une unité institutionnelle résidente d’une économie effectue dans le but d’acquérir un intérêt durable dans une unité institutionnelle résidente d’une autre économie et d’exercer, dans le cadre d’une relation à long terme, une influence significative sur sa gestion. Par convention, une relation d’investissement direct est établie dès lors qu’un investisseur acquiert au moins 10 % du capital social de l’entreprise investie. Les investissements directs comprennent non seulement l’opération initiale qui établit la relation entre les deux unités mais également toutes les opérations financières ultérieures entre elles et les unités institutionnelles apparentées, qu’elles soient ou non constituées en sociétés.
Principe directionnel étendu : le principe directionnel étendu est une mesure complémentaire, dans le cadre de la 6e édition du manuel de balance des paiements (BPM6), des données d’investissement direct. Selon le principe directionnel étendu, les prêts entre sociétés appartenant à un même groupe international ne sont pas classés en fonction du sens du prêt, mais d’après la résidence de la tête de groupe. Le principe directionnel étendu aboutit à ce que les montants de flux et d’encours de prêts transfrontières croisés au sein d’un même groupe se compensent entre eux, faisant substantiellement diminuer le volume global des flux et des stocks d’investissements directs français à l’étranger et étrangers en France par rapport à la présentation créances-engagements. Ceci facilite l’interprétation économique du comportement des investisseurs directs.
Première contrepartie : selon la méthodologie de balance des paiements du FMI, les ventilations géographiques des investissements directs sont effectuées en fonction du pays de première contrepartie. Si une entreprise française investit en Chine via une filiale déjà implantée dans un autre pays (les Pays-Bas par exemple), les ventilations géographiques des statistiques d’investissements directs ne prendront en compte que ce dernier pays, et non la Chine, destination ultime de l’investissement. Inversement, si un groupe américain investit en France par le biais d’une filiale implantée au Luxembourg, l’investissement direct étranger en France sera attribué au Luxembourg, et non aux États-Unis.
Résidents : personnes physiques ayant leur domicile principal en France, quelle que soit leur nationalité (française ou étrangère), à l’exception des fonctionnaires et militaires étrangers en poste en France qui sont non-résidents quelle que soit la durée de leur mission. Sont également considérés comme résidents, les fonctionnaires et militaires français en poste à l’étranger et les fonctionnaires français mis à la disposition d’une organisation internationale ou de tout autre employeur non-résident. Enfin, les résidents désignent aussi des personnes morales (françaises ou étrangères) pour leurs seuls établissements situés en France. Les ambassades, missions diplomatiques, consulats français à l’étranger et les unités de l’armée française stationnées à l’étranger sont considérés comme des résidents.