En 2024, 7,6 millions d’immigrés vivent en France hors Mayotte, soit 11,2 % de la population (figure 1). Les personnes immigrées sont nées à l’étranger avec une nationalité étrangère, mais ont pu acquérir la nationalité française par la suite : 34 % des immigrés vivant en France hors Mayotte en 2024 possèdent la nationalité française.

L’immigration en France est un phénomène ancien : en 1911, les immigrés sont 1,1 million en France métropolitaine, puis 2,3 millions en 1954 et 3,9 millions en 1975. La part des immigrés dans la population, de 7,4 % en 1975, reste stable jusqu’à la fin des années 1990. Le nombre d’immigrés croît ensuite plus rapidement que la population totale. Entre 2014 et 2024, le nombre d’immigrés en France a augmenté de 2,5 % par an en moyenne contre 0,3 % pour l’ensemble de la population.

Entre le milieu des années 1940 et le milieu des années 1970, dans un contexte de besoin de main-d’œuvre, les immigrés étaient majoritairement des hommes : les femmes représentaient 44 % à 45 % de la population immigrée. L’immigration de travail a ensuite été ralentie. Depuis, la part des femmes a crû, en raison notamment de migrations familiales mais également pour suivre des études, trouver un emploi en adéquation avec leur diplôme, etc. En 2024, 52 % des immigrés sont des femmes (figure 2).

En 2024, 48 % des immigrés vivant en France hors Mayotte sont nés en Afrique, dont 29 % sont originaires du Maghreb, cette dernière proportion étant stable depuis les années 1980. Un peu moins d’un tiers des immigrés est né en Europe, une part deux fois plus faible qu’en 1975, et la diminution de la part des immigrés européens est particulièrement marquée pour ceux originaires d’Europe du Sud. Enfin, 15 % des immigrés sont originaires d’Asie. La migration en provenance des pays d’Afrique autres que ceux du Maghreb, de pays européens n’appartenant pas à l’Union européenne, et d’Amérique ou d’Océanie, s’est particulièrement accrue au cours des dix dernières années.

Nés en France, les 8,0 millions de descendants d’immigrés (soit 12 % de la population vivant en logement ordinaire en France hors Mayotte en 2024), n’ont pas connu eux‑mêmes la migration, mais au moins un de leurs parents est lui-même immigré (figure 3). 55 % des descendants d’immigrés n’ont qu’un seul parent immigré. Lorsque les deux parents sont immigrés, ils sont nés dans le même pays dans 9 cas sur 10.

L’origine et l’âge des descendants d’immigrés reflètent, avec un décalage, les mouvements migratoires passés. Toutes origines confondues, la moitié des descendants d’immigrés a moins de 25 ans. Les descendants d’immigrés les plus âgés sont très majoritairement d’origine européenne, en raison de l’ancienneté des migrations en provenance de ce continent. En particulier, les descendants d’immigrés nés en Espagne ou en Italie sont les plus âgés : seul un sur quatre a moins de 46 ans. Les descendants d’immigrés originaires d’Afrique ou d’Asie sont plus jeunes : la moitié des premiers a moins de 18 ans et celle des seconds, moins de 19 ans.