France, portrait social Édition 2025

Cet ouvrage rassemble trois analyses des hauts et très hauts revenus et patrimoines en France. Par ailleurs, deux dossiers abordent le thème des conditions de travail. Enfin, une quarantaine de fiches synthétiques dressent le panorama social de la France.

Insee Références
Paru le :Paru le18/11/2025
France, portrait social- Novembre 2025
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Protection sociale en Europe

Insee Références

Paru le :18/11/2025

En 2022, les atteignent en moyenne 28 % du produit intérieur brut (PIB) au sein de l’Union européenne (figure 1). Cette part est la plus élevée en France (34 %) ; elle atteint ou dépasse 30 % en Autriche, Finlande, Allemagne. À l’inverse, elle est inférieure à 20 % dans la majorité des pays de l’Est, dans les pays baltes, à Malte, ainsi qu’en Irlande, où elle est la plus faible (11,4 %). Les écarts reflètent des différences de niveaux de vie, mais également la diversité des systèmes nationaux de protection sociale. Après une forte hausse liée à la crise sanitaire en 2020, la part des dépenses de protection sociale dans le PIB a diminué entre 2020 et 2021 dans presque tous les pays de l’UE, en raison de la fin progressive des mesures exceptionnelles mises en place pour faire face à la pandémie. Entre 2021 et 2022, la baisse de la part des dépenses de protection sociale dans le PIB se confirme dans presque tous les pays de l’UE, sauf au Luxembourg, qui affiche une hausse de 0,5 point.

Figure 1Prestations sociales en 2022

Prestations sociales en 2022 - Lecture : En 2022, en France, la dépense totale de protection sociale équivaut à 34,0 % du produit intérieur brut (PIB), 44,3 % sont consacrés au risque vieillesse et survie.
Pays Répartition des prestations sociales selon le risque couvert
(en % du total des prestations)
Dépenses totales de protection sociale
(en % du PIB)
Vieillesse, survie Maladie, soins
 de santé
Invalidité Famille, enfance Chômage Logement, exclusion sociale
Allemagne 41,8 33,5 7,1 11,8 3,3 2,5 30,0
Autriche 49,6 28,2 5,3 9,1 5,6 2,2 30,5
Belgique 47,0 28,0 9,8 7,4 3,8 3,9 28,6
Bulgarie 50,3 27,3 9,3 8,8 2,9 1,4 18,6
Chypre 47,0 34,5 3,5 4,6 4,5 5,8 19,8
Croatie 41,4 36,9 8,7 9,1 1,9 2,0 20,9
Danemark 39,3 22,9 17,4 10,8 3,1 6,6 28,1
Espagne 48,9 30,1 6,3 5,8 6,5 2,3 25,9
Estonie 41,3 30,6 10,6 12,4 4,1 1,0 15,7
Finlande 45,8 23,7 9,0 10,2 5,2 6,2 30,1
France 44,3 31,1 6,3 7,0 5,6 5,7 34,0
Grèce 61,7 22,9 3,8 5,6 3,7 2,4 24,1
Hongrie 48,3 31,4 5,0 10,5 1,5 3,2 16,7
Irlande 30,4 44,9 5,5 9,4 4,4 5,4 11,4
Italie 56,5 22,9 5,3 5,4 4,8 5,1 29,8
Lettonie 42,9 33,1 8,5 10,5 3,1 1,9 18,9
Lituanie 41,3 31,7 8,0 11,7 4,7 2,7 16,6
Luxembourg1 39,9 28,1 11,2 14,8 2,9 3,1 22,2
Malte 48,6 33,6 4,0 5,9 4,7 3,2 14,4
Pays-Bas 41,5 36,7 8,6 4,7 1,8 6,7 27,1
Pologne 51,6 25,7 4,7 15,6 0,9 1,6 21,0
Portugal 55,0 28,7 6,7 5,3 2,9 1,4 24,7
Roumanie 53,5 27,8 4,9 11,9 0,4 1,5 16,5
Slovaquie 45,2 31,6 7,5 10,8 3,7 1,4 18,2
Slovénie 44,5 37,0 5,3 7,5 2,6 3,2 24,3
Suède 46,1 28,6 9,3 10,2 2,6 3,2 27,5
Tchéquie 46,6 34,7 5,9 8,5 2,0 2,3 19,9
UE 46,2 30,2 7,0 8,6 4,1 3,9 27,9
  • 1. Les données relatives au Luxembourg ne sont pas entièrement comparables aux autres pays car environ 40 % des bénéficiaires de prestations vivent en dehors du pays (travailleurs frontaliers notamment).
  • Lecture : En 2022, en France, la dépense totale de protection sociale équivaut à 34,0 % du produit intérieur brut (PIB), 44,3 % sont consacrés au risque vieillesse et survie.
  • Source : Eurostat, Sespros (extraction des données en août 2025).

Les pensions de vieillesse et de survie (la survie recouvrant principalement les pensions de réversion) représentent partout, excepté en Irlande, la première dépense de protection sociale. En moyenne, la part des dépenses de vieillesse et survie dans le total des versées est stable entre 2021 et 2022 au sein de l’UE, à 46 %. Cette part est particulièrement élevée dans certains pays du Sud : 62 % en Grèce, 57 % en Italie et 55 % au Portugal, ainsi qu’en Roumanie (54 %) et en Pologne (52 %). À l’autre extrémité, l’Irlande y consacre 30 % de ses prestations sociales, en raison notamment de la faible part de personnes âgées de 65 ans ou plus dans la population. La France occupe une position intermédiaire (44 %).

Les dépenses de maladie et de soins de santé constituent la deuxième dépense sociale. Leur part varie de 23 % au Danemark, en Grèce et en Italie à 45 % en Irlande, et s’élève à 31 % en France. Les dépenses consacrées aux autres risques restent plus modestes. La France consacre 6 % de ses prestations sociales à l’invalidité, contre 7 % en moyenne dans l’UE (17 % pour le Danemark). Le risque famille et enfance est également proche de la moyenne européenne pour la France (7 %, contre 9 % dans l’UE), les pays du Sud, à l’exception de la Croatie, se situant en deçà. Entre 2021 et 2022, la part du chômage dans les dépenses de protection sociale a diminué dans tous les pays de l’UE, à l’exception de la Bulgarie, dont la part reste quasi stable. En 2022, la France y consacre près de 6 % de ses prestations sociales (-3,5 points par rapport à 2020), contre 4 % dans l’UE, ces parts allant de moins de 1 % en Roumanie et en Pologne à 7 % en Espagne.

La protection sociale est financée soit par des cotisations sociales, soit par des recettes fiscales, sous forme de et d’. En 2022, 19 pays de l’UE financent majoritairement leur protection sociale par des cotisations sociales (figure 2). Cependant, la part des recettes budgétaires et fiscales augmente dans la majorité des pays depuis une dizaine d’années, la base d’imposition de ces dernières étant plus large que celle des cotisations sociales assises sur les seuls revenus du travail. C’est le cas en France depuis les années 1990 (création de la CSG en 1991, puis sa montée en puissance en 1998 et 2018, affectation croissante de taxes comportementales ou d’autre nature et de contributions dues par les entreprises).

Figure 2Part des cotisations sociales dans les recettes de protection sociale en 2022

en %
Part des cotisations sociales dans les recettes de protection sociale en 2022 (en %) - Lecture : En 2022, en Espagne, les cotisations sociales représentent 53,5 % des recettes de protection sociale.
Pays Part
Allemagne 64,2
Autriche 60,5
Belgique 56,7
Bulgarie 50,8
Chypre 51,0
Croatie 59,5
Danemark 19,4
Espagne 53,5
Estonie 71,2
Finlande 45,8
France 53,3
Grèce 47,1
Hongrie 58,4
Irlande 37,1
Italie 49,4
Lettonie 54,1
Lituanie 52,1
Luxembourg 51,2
Malte 26,9
Pays-Bas 60,3
Pologne 62,8
Portugal 47,9
Roumanie 74,9
Slovaquie 74,4
Slovénie 69,9
Suède 47,2
Tchéquie 72,2
UE 55,8
  • Note : Les cotisations sociales correspondent aux cotisations des employeurs et des personnes protégées (salariés, travailleurs indépendants, retraités ou autres personnes).
  • Lecture : En 2022, en Espagne, les cotisations sociales représentent 53,5 % des recettes de protection sociale.
  • Source : Eurostat, Sespros (extraction des données en août 2025).

Figure 2Part des cotisations sociales dans les recettes de protection sociale en 2022

  • Note : Les cotisations sociales correspondent aux cotisations des employeurs et des personnes protégées (salariés, travailleurs indépendants, retraités ou autres personnes).
  • Lecture : En 2022, en Espagne, les cotisations sociales représentent 53,5 % des recettes de protection sociale.
  • Source : Eurostat, Sespros (extraction des données en août 2025).

Définitions

Les dépenses de protection sociale comprennent la fourniture des prestations sociales, les coûts administratifs et autres dépenses. La fourniture de prestations en représente l’essentiel.

Les prestations sociales sont des transferts, en espèces ou en nature, aux ménages qui sont destinés à alléger la charge financière que représente pour ceux-ci la protection contre un certain nombre de risques ou de besoins (liés à la maladie, la vieillesse, le logement, etc.). Ils sont effectués dans le cadre de l'assurance sociale par l'intermédiaire de régimes (publics ou privés) organisés de façon collective ou bien, en dehors de ces régimes dans le cadre de l'assistance sociale, par des unités des administrations publiques ou des institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM).

Les contributions publiques sont constituées de versements de l’État et des collectivités locales aux régimes de protection sociale. Elles sont prélevées sur l’ensemble des recettes fiscales et ne constituent donc pas des recettes affectées.

Les impôts et taxes affectés (Itaf) sont des prélèvements obligatoires explicitement affectés au financement de la protection sociale. Il existe une cinquantaine d’Itaf en France, parmi lesquels la contribution sociale généralisée (CSG), les taxes sur les tabacs et les alcools et la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS).

Les ressources qui servent à financer la protection sociale se répartissent en trois catégories principales :

  • les cotisations sociales à la charge de l’employeur et du salarié sont des versements calculés en pourcentage de la rémunération brute qui donnent droit au salarié à des prestations sociales ;
  • les contributions publiques sont constituées de versements de l’État et des collectivités locales aux régimes de protection sociale. Elles sont prélevées sur l’ensemble des recettes fiscales et ne constituent donc pas des recettes affectées ;
  • les impôts et taxes affectés (Itaf) sont des prélèvements obligatoires explicitement affectés au financement de la protection sociale. Il existe une cinquantaine d’Itaf en France, parmi lesquels la contribution sociale généralisée (CSG), les taxes sur les tabacs et les alcools et la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS).

Pour en savoir plus

Ouvrir dans un nouvel ongletLa protection sociale en en Europe en 2023, coll. « Les dossiers de la Drees », janvier 2025.