France, portrait social Édition 2025
Cet ouvrage rassemble trois analyses des hauts et très hauts revenus et patrimoines en France. Par ailleurs, deux dossiers abordent le thème des conditions de travail. Enfin, une quarantaine de fiches synthétiques dressent le panorama social de la France.
Logement
En 2020, en France métropolitaine, 58 % des ménages vivant dans un logement ordinaire sont propriétaires de leur résidence principale (figure 1). Les ménages plus âgés sont plus souvent propriétaires : 23 % des ménages sont propriétaires quand la personne de référence a entre 25 et 29 ans et 45 % entre 30 et 39 ans, contre 75 % des 70 ans ou plus vivant dans un logement ordinaire, donc hors personnes vivant dans une maison de retraite. Les ménages propriétaires accédants, qui ont encore des emprunts à rembourser, sont les plus nombreux entre 30 et 49 ans (environ quatre ménages de ce groupe d’âge sur dix), mais le sont encore assez souvent entre 50 et 59 ans (un ménage sur quatre). À partir de 60 ans, les ménages sont très majoritairement propriétaires de leur résidence principale sans emprunt à rembourser (propriétaires non accédants). Les personnes en couple sont plus souvent propriétaires de leur logement (68 % des couples avec enfants et 74 % des couples sans enfant le sont) que les personnes seules (45 %).
tableauFigure 1 – Répartition des ménages par statut d’occupation selon l’âge de la personne de référence en 2020
| Âge | Propriétaire non accédant | Propriétaire accédant | Locataire du secteur social | Locataire du secteur libre | Logé gratuitement |
|---|---|---|---|---|---|
| Moins de 25 ans | 2,4 | 4,7 | 16,7 | 70,2 | 6,1 |
| De 25 à 29 ans | 4,2 | 18,9 | 20,7 | 51,8 | 4,4 |
| De 30 à 39 ans | 5,5 | 39,7 | 20,0 | 31,8 | 2,9 |
| De 40 à 49 ans | 13,9 | 43,2 | 19,5 | 20,9 | 2,6 |
| De 50 à 59 ans | 39,1 | 25,1 | 18,6 | 15,2 | 2,1 |
| De 60 à 69 ans | 60,6 | 8,4 | 15,8 | 13,7 | 1,5 |
| De 70 à 79 ans | 72,8 | 2,1 | 12,4 | 11,7 | 1,1 |
| 80 ans ou plus | 74,4 | 0,5 | 11,7 | 10,5 | 2,9 |
| Ensemble | 36,2 | 21,5 | 17,2 | 22,6 | 2,5 |
- Lecture : En 2020, 16,7 % des ménages dont la personne de référence a moins de 25 ans sont locataires du secteur social.
- Champ : France métropolitaine, ménages vivant dans un logement ordinaire.
- Source : CGDD-SDES, enquête Logement 2020.
graphiqueFigure 1 – Répartition des ménages par statut d’occupation selon l’âge de la personne de référence en 2020

- Lecture : En 2020, 16,7 % des ménages dont la personne de référence a moins de 25 ans sont locataires du secteur social.
- Champ : France métropolitaine, ménages vivant dans un logement ordinaire.
- Source : CGDD-SDES, enquête Logement 2020.
40 % des ménages sont locataires : 23 % dans le secteur libre et 17 % dans le secteur social. La part des locataires dans le secteur libre diminue avec l’âge, en lien avec l’accession à la propriété : de 70 % chez les ménages dont la personne de référence a moins de 25 ans, elle passe à 10 % chez les 80 ans ou plus. La part des ménages résidant dans le secteur social varie peu selon l’âge : de 17 % chez les moins de 25 ans, elle est ensuite stable autour de 20 % de 25 à 60 ans, puis diminue jusqu’à 12 % chez les 70 ans ou plus. Une fois que les ménages ont accédé au secteur social, ils ont tendance à y rester. Enfin, 3 % des ménages sont logés gratuitement, en payant éventuellement des charges, une part qui atteint 6 % chez les moins de 25 ans.
57 % des ménages vivent dans une maison individuelle. Cette part est plus élevée pour les couples : 72 % vivent dans une maison, contre 40 % des personnes seules et 44 % des familles monoparentales.
Le confort des logements s’est amélioré entre 2013 et 2020, mais des défauts subsistent : en 2020, 20 % des ménages déclarent que leur logement présente des signes d’humidité sur certains murs (figure 2). 6 % des ménages estiment que leur logement est trop froid en hiver à cause de problèmes d’isolation et autant que leur toit est percé. Les défauts de qualité peuvent générer des dépenses d’énergie excessives : 13 % des ménages estiment que leur logement est difficile ou trop coûteux à bien chauffer. Enfin, 10 % des ménages déclarent que leur logement est trop bruyant.
tableauFigure 2 – Défauts de confort du parc de résidences principales en 2013 et en 2020
| Défaut du logement | 2013 | 2020 |
|---|---|---|
| Signes d'humidité sur certains murs | 20,7 | 19,5 |
| Logement trop difficile ou trop coûteux à bien chauffer | 16,4 | 13,4 |
| Logement bruyant | 11,3 | 10,1 |
| Toit percé | 6,5 | 6,2 |
| Logement trop froid en hiver à cause d’un manque d’isolation | 7,5 | 5,8 |
| Logement trop sombre | 6,7 | 5,7 |
| Pas de chauffage central ou électrique | 1,2 | 0,9 |
- Lecture : En 2020, 13,4 % des ménages déclarent que leur logement est trop difficile ou trop coûteux à bien chauffer.
- Champ : France métropolitaine, ménages vivant dans un logement ordinaire.
- Sources : Insee, enquête Logement 2013 ; CGDD-SDES, enquête Logement 2020.
En 2023, la moitié des ménages consacrent plus de 22 % de leur revenu disponible à leur logement (figure 3). Ce taux d’effort médian est plus élevé pour les locataires (30 % pour ceux du secteur libre et 27 % pour ceux du secteur social) et les propriétaires accédants (28 %). Il est nettement plus faible pour les propriétaires non accédants (11 %), qui n’ont ni prêt à rembourser ni loyer à payer.
tableauFigure 3 – Taux d’effort médian en logement selon le niveau de vie et le statut d’occupation des ménages en 2023
| Statut d’occupation du logement | Niveau de vie | ||||
|---|---|---|---|---|---|
| Inférieur au 1er quartile | Entre le 1er et le 2e quartile | Entre le 2e et le 3e quartile | Supérieur au 3e quartile | Ensemble | |
| Locataire du secteur libre | 42,3 | 30,9 | 26,6 | 21,6 | 29,6 |
| Locataire du secteur social | 30,3 | 26,2 | 21,6 | 17,5 | 26,6 |
| Propriétaire accédant | 43,6 | 32,2 | 27,7 | 23,5 | 27,6 |
| Propriétaire non accédant | 19,2 | 13,2 | 10,0 | 7,0 | 10,7 |
| Ensemble | 31,0 | 23,7 | 20,4 | 14,9 | 22,1 |
- Note : Le millésime 2024 de l’enquête SRCV fournit les dépenses et les revenus de l’année précédente (2023).
- Lecture : En 2023, la moitié des locataires du secteur libre ont un taux d'effort (net des aides au logement) supérieur à 29,6 %.
- Champ : France métropolitaine, ménages vivant dans un logement ordinaire hors ménages logés gratuitement et ménages dont le revenu déclaré est négatif ou nul.
- Source : Insee, enquête Statistiques sur les ressources et les conditions de vie (SRCV) 2024.
Le taux d’effort consacré au logement diminue lorsque les revenus des ménages augmentent. Le quart des ménages ayant le niveau de vie le plus faible ont un taux d’effort médian nettement plus important (31 %), quel que soit leur statut d’occupation : il atteint 44 % chez les accédants à la propriété, 42 % pour les locataires du secteur libre, et 30 % pour ceux du secteur social.
Enfin, moins souvent propriétaires et disposant en moyenne de revenus plus faibles, les personnes vivant seules et les familles monoparentales consacrent une part plus importante de leurs revenus au logement, avec une médiane de respectivement 28 % et 25 %, contre 14 % pour les couples sans enfant (figure 4).
tableauFigure 4 – Taux d’effort médian en logement selon le type de ménage en 2023
| Type de ménage | Taux d’effort |
|---|---|
| Personne seule | 27,9 |
| Famille monoparentale | 24,7 |
| Couple sans enfant | 14,0 |
| Couple avec enfant(s) | 21,5 |
| Autre | 19,1 |
| Ensemble | 22,1 |
- Note : Le millésime 2024 de l’enquête SRCV fournit les dépenses et les revenus de l’année précédente (2023).
- Lecture : En 2023, la moitié des familles monoparentales ont un taux d'effort (net des aides au logement) supérieur à 24,7 %.
- Champ : France métropolitaine, ménages vivant dans un logement ordinaire hors ménages logés gratuitement et ménages dont le revenu déclaré est négatif ou nul.
- Source : Insee, enquête Statistiques sur les ressources et les conditions de vie (SRCV) 2024.
Définitions
Le logement ordinaire est un logement défini par opposition à un logement en résidence offrant des services spécifiques (résidences pour personnes âgées, pour étudiants, de tourisme, à vocation sociale, pour personnes handicapées, etc.).
Une résidence principale est un logement occupé de façon habituelle et à titre principal par une ou plusieurs personnes qui constituent un ménage.
Le revenu disponible est le revenu à la disposition du ménage pour consommer et épargner. Il comprend les revenus d’activité nets des cotisations sociales, les indemnités de chômage, les retraites et pensions, les revenus du patrimoine (fonciers et financiers) et les autres prestations sociales perçues, nets des impôts directs. Ces derniers incluent l’impôt sur le revenu, la taxe d’habitation, la contribution sociale généralisée, la contribution à la réduction de la dette sociale, et les prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine. Il comprend une partie du solde des transferts entre les ménages.
Le taux d’effort en logement rapporte les dépenses liées à l’habitation principale aux revenus. Les dépenses comprennent, pour les propriétaires, les remboursements d’emprunt pour l’achat du logement, la taxe foncière et les charges de copropriété. Pour les locataires, elles comprennent les loyers et les charges locatives. Pour tous les ménages, elles incluent les dépenses en eau et en énergie (nettes des aides de l’État ou d’une collectivité territoriale, comme le chèque énergie) et l’assurance habitation. Le taux d’effort est net, c’est‑à‑dire calculé en déduisant du montant des dépenses les aides au logement. Le revenu des ménages retenu ici correspond au revenu disponible hors aides au logement et sans déduire la taxe d’habitation.
Le niveau de vie est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d'unités de consommation. Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus d'un même ménage.
Pour en savoir plus
« En 2022, la moitié des ménages locataires du parc social ont plus de 53 ans », Insee Première no 2047, avril 2025.
« Un tiers des propriétaires possède deux logements ou plus », Insee Première no 2046, avril 2025.
Ouvrir dans un nouvel onglet Les conditions de logement des ménages résidant en France en 2020, CGDD-SDES, décembre 2022.