En 2024, le revenu disponible brut des ménages (RDB) augmente de 4,8 %, un rythme inférieur aux deux années précédentes (+7,9 % en 2023 et +5,3 % en 2022) (figure 1). À l’exception des transferts courants, l’ensemble des composantes du RDB contribue à sa hausse en 2024.

Les prestations en espèces augmentent fortement, de 6,7 % en 2024, après +4,4 % en 2023. Elles deviennent le premier contributeur à la progression du RDB pour la première fois depuis 2014, à l’exception de l’année 2020, très spécifique en raison de l’épidémie de Covid-19. Cette forte hausse est due principalement aux pensions de retraites (+6,2 % en 2024), stimulées notamment par leurs revalorisations.

Les revenus d’activité nets (+2,8 % en 2024) deviennent le deuxième contributeur à la hausse du RDB, du fait de leur poids dans l’ensemble. Ils ralentissent nettement par rapport aux trois années précédentes (+5,1 % en 2023, +7,3 % en 2022 et +7,7 % en 2021), sous l’effet conjoint du ralentissement de l’emploi et des évolutions salariales.

Troisième contributeur à la hausse du RDB, les revenus du patrimoine – qui recouvrent les loyers perçus par les ménages propriétaires-bailleurs, les loyers imputés et les revenus financiers –, augmentent de 5,8 % en 2024, alors que les revenus financiers perçus par les ménages s’accroissent fortement (+9,2 %), portés par les revenus d’investissements (+16,8 %), les intérêts (+7,7 %) et, dans une moindre mesure, les dividendes (+4,0 %).

Les impôts courants sur le revenu et le patrimoine accélèrent légèrement (+2,7 % en 2024, contre +2,2 % en 2023). Cette hausse plus soutenue est notamment due à la taxe d’habitation sur les résidences secondaires et aux prélèvements de solidarité sur les revenus du patrimoine. À l’inverse, les recettes de CSG sont moins dynamiques en 2024 (+3,9 %, contre +4,5 % en 2023), du fait du ralentissement des revenus d’activité.

L’inflation diminue fortement en 2024 (+2,2 %, contre +7,0 % en 2023). Cette baisse est particulièrement marquée dans les produits agroalimentaires et boissons non alcoolisées (+1,3 % en 2024, contre +12,2 % en 2023) et les transports (+0,1 % en 2024, contre +4,0 % en 2023). Du fait de la hausse du RDB et de la baisse de l’inflation, le pouvoir d’achat du RDB des ménages progresse de +2,6 % en 2024 (figure 2). Cette hausse du pouvoir d’achat n’entraine pas une hausse équivalente de la consommation des ménages. En effet, celle-ci progresse de +1,0 % en volume en 2024. Ainsi, le taux d’épargne augmente et atteint 18,2 % en 2024.

Pour tenir compte de l’évolution au cours du temps du nombre et de la composition des ménages, et disposer d’une mesure plus individuelle du pouvoir d’achat, l’évolution du RDB des ménages est rapportée à celle des unités de consommation (UC). En 2024, le pouvoir d’achat du RDB par UC augmente de 2,1 %.

Sur plus longue période, le pouvoir d’achat du RDB augmente en moyenne de 1,1 % par an depuis 2010 (figure 3). Rapporté au nombre d’UC, le pouvoir d’achat du RDB a augmenté plus modérément, en moyenne de 0,5 % par an depuis 2010. En effet, le nombre d’unités de consommation augmente en moyenne de 0,6 % par an, en raison de la hausse de la population et de la diminution tendancielle du nombre de personnes par ménage. Depuis 2008, la seule année où l’augmentation du pouvoir d’achat du RDB par UC a été plus forte qu’en 2024 est 2021.