À la rentrée 2024, 12,6 millions d’élèves sont scolarisés dans les premier et second degrés en France (figure 1). Cette population scolarisée est en baisse depuis 2015 (-244 000 élèves, soit -1,9 %). Au sein du premier degré public et privé sous contrat, les effectifs diminuent nettement (-514 600 élèves depuis 2015, soit -7,6 %), surtout en préélémentaire (-11,2 %), contre -5,7 % en élémentaire. Ces baisses s’expliquent par le nombre de naissances, moins nombreuses depuis 2014. À l’inverse, les effectifs augmentent dans le second degré public et privé sous contrat (+126 700 élèves depuis 2015, soit +2,3 %), du fait de l’arrivée à ces âges des enfants du baby‑boom des années 2000. Les effectifs diminuent légèrement cependant au collège (-5 800 élèves, soit -0,2 %) ainsi que dans les formations professionnelles en lycée (-6 800 élèves, soit -1,0 %). En effet, au cours des années récentes, les flux d’orientation à la sortie du collège ont évolué en faveur de la voie générale et technologique. Toutefois, les effectifs augmentent très nettement dans l’apprentissage (+125 500 élèves, soit +47,1 %), sous l’impulsion de la loi de 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel, puis avec la mise en place à l’été 2020 d’une aide exceptionnelle pour le recrutement d’apprentis.

En 2023, l’espérance de scolarisation à deux ans atteint 18,9 années (figure 2). Elle a augmenté de 2,0 ans depuis 1985. Cette hausse se situe à la fois au niveau du secondaire – avec un accès plus fréquent au baccalauréat, notamment professionnel –, et de l’enseignement supérieur, auquel les nouvelles générations accèdent plus massivement. L’espérance de scolarisation a cependant fluctué depuis 1985. D’abord en augmentation, elle se stabilise à partir de 1995, puis baisse au début des années 2000, car les durées de scolarisation dans le premier et le second degré diminuent, du fait notamment de la réduction du nombre de redoublements. Depuis 2008, elle augmente à nouveau, car l’espérance de la durée d’études dans le supérieur, restée stable depuis 1995, repart à la hausse. Enfin, les filles s’orientent plus fréquemment que les garçons vers les formations longues, et leur espérance de scolarisation est en 2023 légèrement plus élevée (19,3 ans, contre 18,5 ans pour les garçons).

Depuis le milieu des années 2000, la part des orientations dans l’enseignement professionnel s’est globalement réduite, perdant 5 points pour les filles comme pour les garçons. Ces derniers se dirigent toujours plus souvent que les filles vers la voie professionnelle (38 % des garçons en 2023 après la troisième, contre 27 % des filles) (figure 3). À l’inverse, les parts des filles comme des garçons ont augmenté dans l’enseignement général et technologique, avec un écart qui s’est accentué en faveur des filles (+12 points en 2023, contre +11 points en 2006).