Immigrés et descendants d'immigrés Édition 2023

Insee Références
Paru le :Paru le30/03/2023
Odile Rouhban (Insee), Pierre Tanneau (Insee)
Immigrés et descendants d'immigrés en France- Mars 2023
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Une situation des descendants d’immigrés plus favorable que celle des immigrés

Odile Rouhban (Insee), Pierre Tanneau (Insee)

En 2021, 10,3 % de la population vivant en France est immigrée, contre 6,5 % en 1968. Les origines de la population immigrée se sont diversifiées en cinquante ans, les nouveaux immigrés arrivant en France étant nés dans des pays de plus en plus variés. Les généalogies se diversifient avec la mixité des unions au fil des générations : parmi les descendants d’immigrés de deuxième génération, plus d’un sur deux a un seul parent immigré ; parmi ceux de troisième génération âgés de moins de 60 ans, neuf sur dix n’ont qu’un seul ou deux grands‑parents immigrés.

Les immigrés – en particulier ceux d’origine extra‑européenne – pâtissent d’une position plus défavorable sur le marché du travail, avec un taux de chômage de 13 % en 2021 (contre 8 % pour l’ensemble de la population), des niveaux de salaires plus faibles et des emplois moins qualifiés. Leurs conditions de vie, de logement et leur état de santé sont également moins bons que ceux du reste de la population : les immigrés sont notamment deux fois plus fréquemment en situation de pauvreté monétaire que l'ensemble de la population.

La situation de la deuxième génération est plus proche de celle des personnes sans lien direct à la migration que celle des immigrés. Les immigrés ont un niveau de vie inférieur de 22 % à celui des personnes ni immigrées ni descendantes d’immigrés, mais cet écart est réduit à 19 % pour les descendants de deux parents immigrés et à 6 % pour ceux ayant un seul parent immigré. Des inégalités subsistent néanmoins, notamment concernant l’accès à l’emploi et les conditions de logement. Enfin, les expériences de discriminations sont plus fréquemment déclarées par les descendants d’immigrés, y compris par rapport aux immigrés de la même origine pour les personnes d’origine non européenne : en 2019‑2020, 25 % des descendants d’immigrés de 18 à 59 ans déclarent avoir subi des traitements inégalitaires, contre 24 % des immigrés et 14 % de la population sans lien à la migration.

Insee Références

Paru le :30/03/2023

Insee - Une situation des descendants d’immigrés plus favorable que celle des immigrés

La population française compte 10 % d’immigrés, soit une part 1,6 fois plus importante qu’en 1968

En 2021, 7,0 millions d’ résident en France, soit 10,3 % de la population totale (figure 1). Les immigrés, qui sont nés de nationalité étrangère à l’étranger, conservent le statut d’immigré même s’ils acquièrent la nationalité française, ce qui est le cas de 2,5 millions d’entre eux (soit 36 %).

Figure 1 – Nombre d’immigrés et descendants d'immigrés vivant en France selon le pays d’origine

en milliers
Figure 1 – Nombre d’immigrés et descendants d'immigrés vivant en France selon le pays d’origine (en milliers) - Lecture : en 2021, 3 310 000 immigrés vivant en France sont originaires d'Afrique.
Immigrés Descendants d'immigrés
1968 1990 2011 2021 2005 2011 2021
Ensemble 3 235 4 222 5 605 6 964 4 275 6 558 7 349
Afrique 642 1 501 2 411 3 310 1 641 2 598 3 333
Maghreb 597 1 221 1 663 2 038 1 302 1 962 2 445
Algérie 378 556 737 887 624 1 001 1 118
Maroc, Tunisie 219 665 926 1 151 678 961 1 327
Afrique guinéenne ou centrale nd nd 326 506 135 242 339
Afrique sahélienne nd nd 203 342 113 220 289
Autres pays d'Afrique 44 280 218 424 91 175 260
Asie 81 478 773 945 451 568 816
Turquie 43 168 247 251 172 231 320
Chine 3 18 93 110 10 29 52
Asie du Sud-Est 18 156 162 163 122 142 178
Autres pays d'Asie 18 136 271 421 147 166 266
Europe 2 483 2 143 2 112 2 304 2 105 3 234 2 855
Europe du Sud 1 737 1 482 1 135 1 130 1 420 2 100 1 809
Espagne, Italie 1 456 882 543 531 981 1 449 1 185
Portugal 282 600 592 599 439 651 625
Autres pays d'Europe, dont : 745 662 977 1 175 685 1 135 1 046
Pays de l’UE27 nd nd 547 613 540 864 735
Amérique, Océanie 30 100 311 404 78 157 345
Population totale 49 655 58 078 64 933 67 626 62 731 64 933 67 626
  • nd : non disponible.
  • Notes : changement de nomenclature géographique en 2006, les pays d’Afrique sahélienne et guinéenne sont classés avec les autres pays d’Afrique jusqu’en 1999. Les questions relatives au pays et à la nationalité de naissance des parents ont été introduites en 2005 dans l'enquête Emploi.
  • Lecture : en 2021, 3 310 000 immigrés vivant en France sont originaires d'Afrique.
  • Champ : France métropolitaine de 1968 à 1990, France hors Mayotte de 1999 à 2013, France depuis 2014 pour les personnes immigrées ; France hors Mayotte, personnes vivant en logement ordinaire pour les descendants d'immigrés.
  • Sources : Insee, base Saphir (1968 à 1999), recensements de la population (2006 et 2010) et estimations de population (2021) pour les immigrés ; Insee, enquêtes Emploi 2005, 2011 et 2021 pour les descendants d'immigrés.

Sur les 447,3 millions d’habitants des 27 pays de l’Union européenne (UE à 27) en 2021, 55,4 millions sont nés dans un pays étranger, soit 12,4 % de la population totale (figure 2). Avec 12,8 % de personnes vivant sur son territoire, la France est proche de la moyenne européenne. Cette part est de 18,2 % en Allemagne, de 15,2 % en Espagne et de 10,6 % en Italie.

Figure 2 – Part des personnes nées à l'étranger dans l'ensemble de la population des pays de l'Union européenne (UE) à 27 en 2021

Figure 2 – Part des personnes nées à l'étranger dans l'ensemble de la population des pays de l'Union européenne (UE) à 27 en 2021 - Lecture : en 2021, 48,7 % de la population du Luxembourg est née à l'étranger.
Pays Part (en %)
Luxembourg 48,7
Malte 23,2
Chypre 22,4
Autriche 20,1
Suède 19,7
Allemagne 18,2
Belgique 17,9
Irlande 17,6
Espagne 15,2
Estonie 14,9
Pays-Bas 14,0
Slovénie 13,9
Croatie 13,2
Grèce 12,8
France (p) 12,8
Danemark 12,3
Lettonie 12,2
Portugal 11,5
Italie 10,6
Finlande 7,4
Hongrie 6,1
Lituanie 5,9
République tchèque 5,3
Slovaquie 3,7
Roumanie (e) 3,6
Bulgarie 2,9
Pologne (ep) 2,4
Ensemble UE27 12,4
  • e : estimé ; ep : estimé, provisoire ; p : provisoire.
  • Lecture : en 2021, 48,7 % de la population du Luxembourg est née à l'étranger.
  • Champ : pays de l’Union européenne à 27, population au 1er janvier 2021.
  • Source : Eurostat, extraction de décembre 2022.

Figure 2 – Part des personnes nées à l'étranger dans l'ensemble de la population des pays de l'Union européenne (UE) à 27 en 2021

  • e : estimé ; ep : estimé, provisoire ; p : provisoire.
  • Lecture : en 2021, 48,7 % de la population du Luxembourg est née à l'étranger.
  • Champ : pays de l’Union européenne à 27, population au 1er janvier 2021.
  • Source : Eurostat, extraction de décembre 2022.

Entre 1968 et 2021, le nombre d’immigrés en France a été multiplié par 2,2, tandis que la population française l’a été par 1,4. Entre 1968 et le milieu des années 1970, la part des immigrés dans la population française est passée de 6,5 % à 7,4 %. Cette part s’est ensuite stabilisée entre 1975 et la fin des années 1990, notamment à la suite des chocs pétroliers et du ralentissement de l’immigration de travail. Depuis le début des années 2000, le nombre d’immigrés croît à nouveau plus rapidement que la population totale : entre 1999 et 2021, le nombre d’immigrés a été multiplié par 1,6, tandis que la population totale a été multipliée par 1,1, et la part d’immigrés dans l’ensemble de la population a augmenté de 3 points.

Sur la même période, les origines des immigrés se diversifient. La part de ceux originaires d’Europe du Sud, en particulier d’Espagne et d’Italie, baisse, tandis que la part de ceux venant du Maghreb, notamment du Maroc, augmente. En 1968, 72 % des immigrés vivant en France étaient originaires de ces deux grandes régions, contre 50 % en 2011 et 45 % en 2021. Dans le même temps, l’immigration en provenance d’Asie (notamment de Turquie et d’Asie du Sud‑Est jusqu’en 1990, et de Chine plus récemment) et d’Afrique hors Maghreb se développe : 32 % des immigrés sont originaires de ces régions en 2021, contre 4 % en 1968 [Athari et al., 2019a].

La population immigrée est aujourd’hui plus féminisée : 52 % des immigrés vivant en France en 2021 sont des femmes, contre 44 % en 1968.

De nouveaux immigrés jeunes, aux origines plus lointaines, et plus diplômés

Depuis le début des années 2000, les flux migratoires continuent de se diversifier, tandis que l’immigration intra‑européenne est facilitée par la libre circulation [Brutel, 2014]. En 2019, 272 000  pour une durée d’au moins un an. Parmi eux, 41 % viennent d’Afrique, 33 % d’Europe, 15 % d’Asie et 11 % d’Amérique et d’Océanie fiche 2.1. En l’espace de dix ans, la part des nouveaux immigrés originaires d’Afrique hors Maghreb augmente nettement (20 % en 2019, contre 14 % en 2009), tandis que celle des immigrés originaires d’Europe hors Europe du Sud diminue (23 % en 2019, contre 32 % en 2009) (figure 3).

Figure 3 – Lieu de naissance des immigrés entrés en France par année d'arrivée

en %
Figure 3 – Lieu de naissance des immigrés entrés en France par année d'arrivée (en %) - Lecture : en 2009, 204 000 immigrés sont entrés en France et 31 % d'entre eux étaient originaires d'Afrique.
2009 2014 2019
Afrique 31 34 41
Maghreb 17 19 21
Autres pays d'Afrique 14 15 20
Asie 15 14 15
Turquie, Moyen-Orient 4 4 4
Autres pays d'Asie 11 10 11
Europe 43 42 33
Europe du Sud 11 16 10
Autres pays de l'UE27 16 15 11
Autres pays d'Europe 15 12 11
Amérique, Océanie 11 9 11
Nombre total d’entrées 204 000 234 000 272 000
  • Lecture : en 2009, 204 000 immigrés sont entrés en France et 31 % d'entre eux étaient originaires d'Afrique.
  • Champ : France hors Mayotte jusqu'en 2013 et y compris Mayotte à partir de 2014.
  • Source : Insee, estimations des flux d'entrées.

La moitié des immigrés arrivant en France en 2019 ont moins de 26 ans. Outre la diversification des origines, le profil sociodémographique des nouveaux arrivants évolue également. 43 % de ceux âgés de 15 ans ou plus sont diplômés de l’enseignement supérieur, contre 38 % des immigrés de 15 ans ou plus arrivés en France en 2006.

Enfin, les motifs de venue en France se diversifient. En 2007, plus de la moitié (51 %) des premiers titres de séjour délivrés à des ressortissants de , toutes durées confondues, l’étaient pour motif familial. Ils ne sont plus que 32 % en 2021. En effet, le nombre total de titres a augmenté dans un , de et de circulation croissante des étudiants. Entre 2007 et 2021, les parts de premiers titres de séjour délivrés pour motif économique (13 % des premiers titres de séjour délivrés hors en 2021, contre 7 % en 2007), humanitaire (15 % contre 9 %) et étudiant (32 %, contre 27 % en 2007) ont augmenté fiche 2.4. En 2021, l’immigration étudiante représente pour la première fois le premier motif de venue en France pour les ressortissants de pays tiers bénéficiant d’un titre de séjour (87 700 premiers titres de séjour délivrés pour ce motif), légèrement devant l’immigration familiale (85 800 premiers titres).

Plus d’un descendant d’immigrés sur deux a un parent non immigré

En 2021, 7,3 millions de personnes vivant en sont des , c’est‑à‑dire des personnes nées en France d’au moins un parent immigré. Elles représentent 10,9 % de la population totale. La est l’une des plus élevées parmi les pays européens, compte tenu de l’ancienneté de son histoire migratoire [Bouvier, 2012].

Les descendants d’immigrés les plus âgés sont pratiquement tous d’origine européenne, les mouvements migratoires les plus anciens en France étant très majoritairement européens : 80 % des descendants d’immigrés de 50 ans ou plus ont un ou des parents nés dans un pays européen, et 51 % ont un ou des parents venus en particulier d’Espagne, d’Italie ou du Portugal. À l’inverse, seuls 16 % des descendants d’immigrés mineurs sont d’origine européenne, tandis que 41 % d’entre eux sont d’origine maghrébine et 20 % ont un ou des parents nés dans un autre pays d’Afrique fiche 1.4.

Par ailleurs, 57 % des descendants d’immigrés ont un seul parent immigré, l’autre parent étant né en France ou né à l’étranger de nationalité française (figure 4). La mixité des ascendances varie en fonction des origines et de l’âge d’arrivée en France (les personnes arrivées plus tardivement sont plus susceptibles d’avoir rencontré leur conjoint avant la migration) : 65 % des descendants d’immigrés de Turquie ou du Moyen‑Orient ont deux parents immigrés, contre seulement 23 % des descendants d’immigrés de l’UE à 27 hors Europe du Sud.

Figure 4 – Part des descendants d'immigrés vivant en France ayant un ou deux parents immigrés en 2021, par origine géographique

en %
Figure 4 – Part des descendants d'immigrés vivant en France ayant un ou deux parents immigrés en 2021, par origine géographique (en %) - Lecture : en 2021, 47,6 % des descendants d’immigrés originaires d'Algérie ont deux parents immigrés.
Deux parents immigrés Un seul parent immigré
Afrique Algérie 47,6 52,4
Maroc, Tunisie 52,6 47,4
Autres pays d'Afrique 44,7 55,3
Asie Turquie, Moyen-Orient 64,8 35,2
Autres pays d'Asie 45,2 54,8
Europe Portugal 53,1 46,9
Espagne, Italie 36,3 63,7
Autres pays de l'UE27 22,8 77,2
Autres pays d'Europe 30,4 69,6
Amérique, Océanie 26,3 73,7
Ensemble 43,4 56,6
  • Notes : le pays d’origine est le pays de naissance du parent immigré s’il n’y en a qu’un. Lorsque les deux parents sont immigrés, on retient, par convention, l’origine du père. Le traitement des cas où l’origine d’un parent est inconnue a été modifié en 2021, ce qui conduit à une proportion de descendants dont les deux parents sont immigrés plus faible. Les descendants d’immigrés n’ayant pas déclaré le pays de naissance du ou des parent(s) immigré(s) sont classés dans la catégorie « Amérique, Océanie » : cette situation concerne 3,2 % de l'ensemble des descendants d'immigrés d'Amérique ou d'Océanie, soit moins de 0,2 % de l'ensemble des descendants d'immigrés. Pour les personnes de 75 ans ou plus, les résultats sont issus d'estimations.
  • Lecture : en 2021, 47,6 % des descendants d’immigrés originaires d'Algérie ont deux parents immigrés.
  • Champ : France hors Mayotte, descendants d'immigrés vivant en logement ordinaire.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2021.

Figure 4 – Part des descendants d'immigrés vivant en France ayant un ou deux parents immigrés en 2021, par origine géographique

  • Notes : le pays d’origine est le pays de naissance du parent immigré s’il n’y en a qu’un. Lorsque les deux parents sont immigrés, on retient, par convention, l’origine du père. Le traitement des cas où l’origine d’un parent est inconnue a été modifié en 2021, ce qui conduit à une proportion de descendants dont les deux parents sont immigrés plus faible. Les descendants d’immigrés n’ayant pas déclaré le pays de naissance du ou des parent(s) immigré(s) sont classés dans la catégorie « Amérique, Océanie » : cette situation concerne 3,2 % de l'ensemble des descendants d'immigrés d'Amérique ou d'Océanie, soit moins de 0,2 % de l'ensemble des descendants d'immigrés. Pour les personnes de 75 ans ou plus, les résultats sont issus d'estimations.
  • Lecture : en 2021, 47,6 % des descendants d’immigrés originaires d'Algérie ont deux parents immigrés.
  • Champ : France hors Mayotte, descendants d'immigrés vivant en logement ordinaire.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2021.

La mixité des unions augmente au fil des générations : en 2019‑2020, 27 % des immigrés vivent en couple avec une personne ni immigrée ni descendante d’immigrés, contre 66 % des descendants d’immigrés.

La troisième génération : une mixité des généalogies de plus en plus marquée

Le lien à l’immigration se distend encore à la troisième génération : parmi les 10,2 % de personnes de moins de 60 ans (soit 4,8 millions de personnes)  – c’est‑à‑dire nées en France de deux parents non immigrés mais ayant au moins un de leurs grands‑parents immigré, plus d’une sur deux n’a qu’un seul grand‑parent immigré, et 90 % ont au plus deux grands‑parents immigrés. Moins de 1 % des personnes de moins de 60 ans ont quatre grands‑parents immigrés (figure 5).

Figure 5 – Part des descendants d’immigrés de troisième génération par classe d’âge

en %
Figure 5 – Part des descendants d’immigrés de troisième génération par classe d’âge (en %) - Lecture : 11,4 % des personnes vivant en logement ordinaire de 25 à 29 ans sont des descendants d'immigrés de troisième génération, 6,7 % ayant un seul grand-parent immigré.
Classe d’âge, en années Descendants d'immigrés
Un grand-parent immigré Deux grands-parents immigrés Trois grands-parents immigrés Quatre grands-parents immigrés Ensemble
0-4 6,4 4,8 1,0 1,8 14,0
5-9 6,1 4,7 0,6 1,1 12,4
10-17 5,4 4,4 0,3 0,8 11,0
18-24 5,3 2,9 0,3 0,5 9,1
25-29 6,7 3,6 0,5 0,5 11,4
30-34 6,9 4,6 0,3 0,1 11,8
35-39 3,1 3,4 0,2 0,2 6,9
40-44 5,0 2,9 0,2 0,1 8,2
45-49 3,8 2,6 0,4 0,6 7,4
50-54 5,5 3,5 0,3 0,6 9,9
55-59 5,6 4,4 0,2 1,0 11,2
0-17 5,9 4,6 0,6 1,1 12,1
18-59 5,2 3,5 0,3 0,4 9,4
Ensemble 5,4 3,8 0,4 0,6 10,2
  • Lecture : 11,4 % des personnes vivant en logement ordinaire de 25 à 29 ans sont des descendants d'immigrés de troisième génération, 6,7 % ayant un seul grand-parent immigré.
  • Champ : France métropolitaine, personnes de moins de 60 ans vivant en logement ordinaire.
  • Sources : Insee, enquêtes Emploi 2019-2020 pour les personnes de 0 à 17 ans ; Ined-Insee, enquête Trajectoires et Origines 2 (2019-2020) pour les personnes de 18 à 59 ans.

Figure 5 – Part des descendants d’immigrés de troisième génération par classe d’âge

  • Lecture : 11,4 % des personnes vivant en logement ordinaire de 25 à 29 ans sont des descendants d'immigrés de troisième génération, 6,7 % ayant un seul grand-parent immigré.
  • Champ : France métropolitaine, personnes de moins de 60 ans vivant en logement ordinaire.
  • Sources : Insee, enquêtes Emploi 2019-2020 pour les personnes de 0 à 17 ans ; Ined-Insee, enquête Trajectoires et Origines 2 (2019-2020) pour les personnes de 18 à 59 ans.

Les descendants d’immigrés de troisième génération vivant actuellement en France sont majoritairement d’ascendance européenne : 90 % des descendants de troisième génération de 18 à 59 ans sont d’ascendance européenne, dont 57 % d’ascendance espagnole, italienne ou portugaise fiche 1.10. Pour les moins de 18 ans, l’origine européenne reste majoritaire (50 %), mais les ascendances africaines (42 %) et en particulier maghrébines (35 %) augmentent [et al., 2022a].

Une localisation des immigrés et de leurs descendants très inégale sur le territoire

La répartition des immigrés sur le territoire français est très inégale, ceux‑ci étant surreprésentés dans les agglomérations urbaines en raison de leur attractivité économique [Ouvrir dans un nouvel ongletCourt, 2020], notamment en Île‑de‑France, et dans les agglomérations lyonnaise et marseillaise fiche 5.3. Alors qu’à l’échelle nationale, 10 % de la population française est immigrée en 2020‑2021, cette proportion atteint 20 % à Paris et 32 % en Seine‑Saint‑Denis. Les immigrés sont également surreprésentés dans les départements frontaliers de pays étrangers, comme en Guyane (28 % de la population), dans les Alpes‑Maritimes (15 %) ou encore dans le Haut‑Rhin (13 %). Ainsi, 13 départements regroupent la moitié de la population immigrée, alors qu’il faut 23 départements pour atteindre la moitié de la population française.

La répartition territoriale des descendants d’immigrés est tout aussi concentrée : 12 départements regroupent la moitié de la population des descendants d’immigrés. Ceux‑ci sont majoritairement installés dans les mêmes départements que la première génération, mais certains départements regroupent plus de descendants d’immigrés que la moyenne nationale, alors qu’y résident relativement peu d’immigrés. Dans les départements de l’ouest de la France, descendants d’immigrés comme immigrés sont peu nombreux.

Les immigrés d’origine extra‑européenne ont des situations moins favorables sur le marché du travail

Les immigrés sont plus éloignés du marché du travail que les personnes sans ascendance migratoire directe, en particulier ceux d’origine extra‑européenne. En 2021, si les hommes immigrés âgés de 15 à 64 ans ont un de 80 %, supérieur à celui de leurs homologues ni immigrés ni descendants d’immigrés (76 %), le taux d’activité des femmes immigrées (62 %) est inférieur de 10 points à celui des femmes sans ascendance migratoire (72 %) (figure 6). Il est particulièrement faible pour les femmes immigrées de Turquie ou du Moyen‑Orient (45 %) et du Maghreb (54 %), tandis que, pour les immigrées de l’UE à 27 (86 %), il est plus élevé que pour les femmes ni immigrées ni descendantes d’immigrés. Les différences de niveaux d’éducation n’expliquent que partiellement ces écarts [Giorgi, Le Thi, 2023]. Lorsqu’ils sont actifs, femmes et hommes immigrés sont plus souvent au  : en 2021, parmi les personnes actives de 15 à 74 ans, 14 % des femmes immigrées et 12 % des hommes immigrés sont au chômage, contre 7 % des femmes et hommes ni immigrés ni descendants d’immigrés. Là encore, les caractéristiques différentes n’expliquent que partiellement les écarts entre les immigrés venant d’Europe (8 %), d’Asie (11 %) ou d’Afrique (15 %) [Arnoult, 2023].

Figure 6 – Activité, chômage et emploi en contrat à durée limitée selon l'ascendance migratoire

en %
Figure 6 – Activité, chômage et emploi en contrat à durée limitée selon l'ascendance migratoire (en %) - Lecture : en 2021, 70 % des immigrés âgés de 15 à 64 ans sont actifs. 13 % des immigrés actifs de 15 à 74 ans sont au chômage. 13 % des immigrés en emploi salarié de 15 à 74 ans ont un contrat à durée limitée.
Taux d'activité Taux de chômage Part de salariés
en contrat à
durée limitée
(CDD, intérim)
Femmes Hommes Ensemble Femmes Hommes Ensemble
Immigrés 62 80 70 14 12 13 13
Descendants d'immigrés 64 70 67 11 13 12 11
Un seul parent immigré 63 73 65 10 14 12 12
Deux parents immigrés 65 68 69 11 11 11 11
Ni immigrés ni descendants d'immigrés 72 76 74 7 7 7 9
Ensemble 70 76 73 8 8 8 10
  • Lecture : en 2021, 70 % des immigrés âgés de 15 à 64 ans sont actifs. 13 % des immigrés actifs de 15 à 74 ans sont au chômage. 13 % des immigrés en emploi salarié de 15 à 74 ans ont un contrat à durée limitée.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes vivant en logement ordinaire, de 15 à 64 ans pour le taux d'activité, actives de 15 à 74 ans pour le taux de chômage et en emploi de 15 à 74 ans pour la part de salariés en contrat à durée limitée.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2021.

Parmi les personnes en emploi, les différences de situation entre immigrés et personnes sans ascendance migratoire directe sont également marquées. Les immigrés salariés ont plus souvent un contrat à durée limitée, les contrats à durée déterminée (CDD) et contrats d’intérim concernant 13 % des salariés immigrés, contre 9 % pour la population ni immigrée ni descendante d’immigrés. Les immigrés occupent également plus souvent des emplois moins qualifiés, associés à des rémunérations moindres et des conditions de travail plus difficiles : par exemple, 39 % des hommes immigrés en emploi sont ouvriers, contre 29 % des hommes ni immigrés ni descendants d’immigrés fiche 4.2. Les immigrés sont par ailleurs surreprésentés dans les métiers dits « essentiels au quotidien » ; ils ont pour beaucoup d’entre eux continué à travailler pendant les différents confinements liés à la crise sanitaire (encadré 1).

Le moindre niveau de diplôme des immigrés par rapport aux personnes non immigrées explique en partie ces  : 38 % des immigrés n’ont aucun diplôme, contre 16 % des personnes non immigrées fiche 3.3. Par ailleurs, certains immigrés ont obtenu un diplôme à l’étranger qui peut ne pas être reconnu en France [Giorgi, Le Thi, 2023]. La moindre maîtrise de la langue française par certains immigrés peut également freiner leur insertion sur le marché du travail fiche 3.1.

Les immigrés sont deux fois plus fréquemment en situation de pauvreté monétaire que l'ensemble de la population

Les salaires moindres des immigrés contribuent à des plus faibles : en 2019, avec 20 520 euros de revenu annuel par unité de consommation, le niveau de vie moyen des immigrés est inférieur de 22 % à celui des personnes ni immigrées ni descendantes d’immigrés (26 170 euros) (figure 7). Le taux de des immigrés est de 32 %, deux fois plus élevé que pour l’ensemble de la population (15 %). Les niveaux de vie moyens des immigrés africains et asiatiques sont les plus faibles, et ces personnes ont les les plus élevés : 39 % des immigrés d’origine africaine et 36 % de ceux originaires d’Asie sont en situation de pauvreté. En revanche, le niveau de vie moyen des immigrés européens (24 670 euros de revenu annuel) se rapproche de celui de la population ni immigrée ni descendante d’immigrés.

Figure 7 – Distribution des niveaux de vie et taux de pauvreté selon l'ascendance migratoire

Figure 7 – Distribution des niveaux de vie et taux de pauvreté selon l'ascendance migratoire - Lecture : en 2019, 31,5 % des personnes immigrées ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté (60 % du niveau de vie médian).
Niveau de vie annuel (en euros) Taux de pauvreté
(en %)
Moyenne 1er décile
(D1)
Médiane
(D5)
9e décile
(D9)
Immigrés 20 520 9 070 17 000 34 400 31,5
Nés en Afrique 17 460 8 550 14 850 27 780 39,2
Nés en Europe 24 670 10 640 20 480 40 810 19,5
Nés en Asie 19 930 8 810 16 070 36 530 36,4
Nés en Amérique et Océanie 23 250 9 270 20 130 39 940 25,4
Descendants d'immigrés 23 150 10 080 19 970 38 140 21,7
Descendants d'immigrés nés en Afrique 21 310 9 460 17 760 35 720 26,7
Descendants d'immigrés nés en Europe 25 850 12 270 22 900 40 710 11,9
Descendants d'immigrés nés en Asie 23 260 9 320 18 470 39 580 31,3
Descendants d'immigrés nés en Amérique et Océanie 22 770 9 270 20 330 38 800 24,0
Descendants d'un seul parent immigré 24 490 10 550 21 360 40 060 19,8
Descendants de deux parents immigrés 21 270 9 690 18 360 34 300 24,5
Ni immigrés ni descendants d'immigrés 26 170 12 810 22 880 40 820 11,1
Ensemble 25 190 11 660 22 040 39 930 14,6
  • Lecture : en 2019, 31,5 % des personnes immigrées ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté (60 % du niveau de vie médian).
  • Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré est positif ou nul et dont la personne de référence n’est pas étudiante.
  • Sources : Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux 2019.

Ces plus faibles revenus des immigrés dégradent leur situation sur le marché du logement fiche 5.5. Ils accèdent moins souvent à la propriété que les personnes sans ascendance migratoire : en 2019‑2020, 32 % des immigrés en France métropolitaine vivent dans un ménage propriétaire de son logement, contre 59 % des personnes sans ascendance migratoire ou ultramarine directe. Ils sont plus souvent locataires du secteur social (35 % contre 11 %) et 23 % vivent dans un quartier prioritaire de la politique de la ville, contre 3 % des personnes sans ascendance migratoire ou ultramarine directe. Là encore, les situations varient beaucoup selon l’origine : 61 % des immigrés d’Asie du Sud‑Est et 51 % de ceux de Chine appartiennent à un ménage propriétaire, contre seulement 13 % des immigrés d’Afrique sahélienne. Enfin, les immigrés occupent en moyenne des logements de plus petite surface, alors qu’ils appartiennent à des ménages plus nombreux : ainsi, plus d’un immigré sur quatre habite dans un logement , contre environ une personne sur huit pour l’ensemble de la population de 18 à 59 ans fiche 5.5.

Dans l’ensemble, en 2019‑2020, 44 % des immigrés âgés de 18 à 59 ans considèrent que leur position actuelle sur l’échelle sociale en France est meilleure que celle qu’ils avaient dans leur pays d’origine avant la migration, 27 % qu’elle est la même et 29 % qu’elle s’est détériorée fiche 6.6.

Les immigrés souffrent plus souvent de problèmes de santé, notamment mentale

L’ déclaré par les immigrés est en moyenne moins bon que celui des personnes ni immigrées ni descendantes d’immigrés : parmi les immigrés, 11 % des femmes et 10 % des hommes déclarent être en mauvaise ou très mauvaise santé en 2019, contre 7 % de la population ni immigrée ni descendante d’immigrés. Ces disparités ne s’expliquent qu’en partie par l’âge, les immigrés étant en moyenne plus âgés, notamment ceux venant d’Europe fiche 5.6.

En particulier, la santé mentale déclarée par les femmes immigrées est plus dégradée que celle des femmes ni immigrées ni descendantes d’immigrés : 7 % des femmes immigrées déclarent souffrir d’un majeur (contre 4 % des femmes ni immigrées ni descendantes d’immigrés) et 11 % d’un syndrome dépressif mineur (contre 7 %). Notamment, les immigrés arrivés en France pour motif humanitaire souffrent plus fréquemment de problèmes de santé mentale : 45 % des personnes ayant obtenu leur premier titre de séjour en 2018 pour ce motif présentent une un an après l’obtention de ce titre, contre 31 % de celles arrivées pour d’autres motifs [Ghiorghita et al., 2023].

Les descendants d’immigrés atteignent des niveaux de diplômes comparables à ceux de la population sans ascendance migratoire

Nés en France et ayant pour la plupart effectué leur scolarité en France, les descendants d’immigrés de deuxième génération de 30 à 64 ans ont des niveaux d’éducation similaires à ceux de la population ni immigrée ni descendante d’immigrés. Notamment, 40 % des descendants d’un seul parent immigré et 36 % des descendants de deux immigrés sont diplômés du supérieur en 2021, contre 41 % des personnes ni immigrées ni descendantes d’immigrés fiche 3.3. De même que pour les immigrés, le niveau atteint varie selon l’origine pour les descendants : la part des diplômés du supérieur est plus faible pour ceux dont les parents sont nés en Europe du Sud (34 %), en Turquie ou au Moyen‑Orient (35 %) ou au Maghreb (36 %) ; elle est plus élevée pour ceux originaires d’Afrique hors Maghreb (44 %), d’Europe hors UE (53 %) et d’Asie hors Turquie et Moyen‑Orient (62 %). Le taux d’obtention d’un diplôme de l’enseignement supérieur est plus élevé pour les descendantes d’immigrés (42 %) que pour leurs homologues masculins (33 %). La plus forte diplomation des femmes descendantes d’immigrés concerne l’ensemble des origines, mais l’écart avec les hommes est plus faible pour les descendantes d’immigrés nés dans des pays européens hors Europe du Sud, en Turquie ou au Moyen‑Orient. En amont de l’enseignement supérieur, les choix de série au baccalauréat diffèrent entre descendants d’immigrés et population sans ascendance migratoire, et selon les origines du ou des parents immigré(s) (encadré 2).

La comparaison du niveau de diplôme des descendants d’immigrés avec celui de leurs parents révèle une forte mobilité intergénérationnelle : 33 % () des descendants de deux parents immigrés âgés de 30 à 59 ans vivant en France métropolitaine en 2019‑2020 sont diplômés du supérieur, contre 5 % de leurs parents ; cet écart est moins grand pour les personnes sans ascendance migratoire sur trois générations (respectivement 43 % et 20 %) [Ouvrir dans un nouvel ongletBeauchemin et al., 2022].

Les emplois des descendants d’immigrés se rapprochent de ceux des personnes sans ascendance migratoire

Pour les descendants d’immigrés, comme pour les immigrés, les taux d’activité sont plus faibles (67 %) et les taux de chômage plus élevés (12 %) que pour l’ensemble de la population (respectivement 73 % et 8 %). Le taux d’activité des descendants d’un seul parent immigré (65 %) est inférieur de 4 points à celui des descendants de deux immigrés (69 %). Cependant, les descendants d’immigrés et a fortiori d’un seul parent immigré sont plus jeunes que l’ensemble de la population : parmi les personnes âgées de 15 à 64 ans, l’âge médian des descendants d’un seul parent immigré est de 32 ans, contre 38 ans pour les descendants de deux parents immigrés et 41 ans pour l’ensemble de la population. À structure de classe d’âge similaire, les écarts de situation entre descendants d’immigrés et population sans ascendance migratoire sont moindres que ceux entre immigrés et population sans ascendance migratoire fiche 4.1. Certains groupes de descendants d’immigrés conservent cependant des salaires moindres et des taux de chômage plus importants que la population sans ascendance migratoire, notamment les hommes descendants d’immigrés du Maghreb et d’Afrique subsaharienne [Athari et al., 2019b].

Les emplois occupés par les descendants d’immigrés diffèrent peu de ceux de la population sans ascendance migratoire directe. En particulier, la répartition par catégorie socioprofessionnelle et par grand secteur d’activité est très proche fiche 4.2. Les descendants d’immigrés, plus jeunes en moyenne, sont toutefois légèrement plus souvent en contrat à durée limitée (11 % contre 9 %), les personnes plus jeunes étant plus souvent en CDD ou en contrat d’intérim.

La reste néanmoins légèrement plus faible, mais cet écart disparaît à niveau de qualification équivalent. Leur niveau de vie moyen (23 150 euros par an) est inférieur de 12 % à celui de la population sans ascendance migratoire. Il diffère selon le nombre de parents immigrés : celui des descendants de deux parents immigrés est inférieur de 13 % à celui des descendants d’un seul parent immigré (21 270 euros contre 24 490 euros). Il est aussi plus faible pour les descendants d’ascendance africaine (21 310 euros).

Les conditions de logement des descendants d’immigrés demeurent un peu moins favorables que celles des personnes sans lien à la migration, même à classe d’âge donnée. En particulier, 55 % des descendants de deux parents immigrés de 40 à 59 ans et 63 % des descendants d’un seul parent immigré vivent dans un ménage propriétaire de son logement, contre 69 % des personnes sans ascendance migratoire directe.

Le sentiment de discrimination s’accentue pour les descendants d’immigrés d’origine extra‑européenne par rapport à la première génération

Alors qu’ils sont nés en France et ont pour la très grande majorité la nationalité française, ainsi qu’un niveau d’éducation similaire à celui de la population sans ascendance migratoire directe et des conditions d’emploi équivalentes, les descendants d’immigrés déclarent plus souvent que les immigrés souffrir de discriminations : en 2019‑2020, 41 % des descendants d’immigrés d’Afrique sahélienne de 18 à 59 ans et 46 % de ceux d’Afrique guinéenne ou centrale déclarent avoir subi des traitements inégalitaires ou des discriminations dans les cinq dernières années (figure 8). Ces taux sont plus élevés que pour les immigrés des mêmes origines (respectivement 34 % et 40 %) [et al., 2022b]. De même, mais dans des proportions moindres, un quart des immigrés du Maghreb disent avoir été discriminés, mais ils sont un peu plus d’un tiers à la deuxième génération. Toutes origines confondues, le sentiment de discrimination est moindre pour les descendants d’un seul parent immigré (20 %) que pour ceux de deux parents immigrés (29 %), mais reste supérieur à celui de la population sans ascendance migratoire ou ultramarine (14 %). Dans 69 % des cas, les descendants d’immigrés ayant vécu des discriminations citent l’origine, la nationalité ou la couleur de peau comme un des motifs de celles‑ci, avec de fortes variations par origine (de 19 % pour les descendants d’immigrés de l’UE à 27 hors Europe du Sud à 90 % pour ceux d’Afrique guinéenne ou centrale).

Figure 8 – Déclaration de traitements inégalitaires ou de discriminations subis, par origine

en %
Figure 8 – Déclaration de traitements inégalitaires ou de discriminations subis, par origine (en %) - Lecture : en 2019-2020, 24 % des immigrés déclarent avoir subi des traitements inégalitaires ou des discriminations au cours des cinq dernières années.
Immigrés ou natifs d'Outre‑mer Descendants d'immigrés ou de natifs d'Outre-mer Ensemble
Sans ascendance migratoire ou ultramarine 14 17
Outre-mer 29 33
Immigrés ou descendants d'immigrés, dont : 24 25
Algérie 25 35
Maroc, Tunisie 25 34
Afrique sahélienne 34 41
Afrique guinéenne ou centrale 40 46
Asie du Sud-Est 16 29
Turquie, Moyen-Orient 20 28
Chine 27
Europe du Sud 19 12
Autres pays de l’UE27 22 15
Descendants d'un seul parent immigré 20
Descendants de deux parents immigrés 29
  • Note : la question posée était la suivante : « Au cours des cinq dernières années, pensez-vous avoir subi des traitements inégalitaires ou des discriminations ? ».
  • Lecture : en 2019-2020, 24 % des immigrés déclarent avoir subi des traitements inégalitaires ou des discriminations au cours des cinq dernières années.
  • Champ : France métropolitaine, personnes âgées de 18 à 59 ans vivant en logement ordinaire.
  • Sources : Ined-Insee, enquête Trajectoires et Origines 2 (2019-2020).

Figure 8 – Déclaration de traitements inégalitaires ou de discriminations subis, par origine

  • Note : la question posée était la suivante : « Au cours des cinq dernières années, pensez-vous avoir subi des traitements inégalitaires ou des discriminations ? ».
  • Lecture : en 2019-2020, 24 % des immigrés déclarent avoir subi des traitements inégalitaires ou des discriminations au cours des cinq dernières années.
  • Champ : France métropolitaine, personnes âgées de 18 à 59 ans vivant en logement ordinaire.
  • Sources : Ined-Insee, enquête Trajectoires et Origines 2 (2019-2020).

Le premier contexte de discrimination déclaré par les descendants d'immigrés, comme par la première génération, est le marché du travail, que ce soit à l’embauche, ce qui les rend plus susceptibles d’être au chômage (voir Arnoult (2023) pour les personnes d’origine maghrébine), ou sur le lieu de travail. En 2019‑2020, 13 % des immigrés et descendants d’immigrés déclarent avoir subi des traitements inégalitaires lors d’une recherche d’emploi ou sur leur lieu de travail, contre 9 % des personnes ni immigrées ni descendantes d’immigrés.

Ce sentiment de discrimination va de pair avec un sentiment de ne pas être pleinement reconnu comme étant Français pour les descendants d’immigrés : en 2019‑2020, 10 % des descendants d’un parent immigré âgés de 18 à 59 ans et 29 % des descendants de deux parents immigrés déclarent n’être « plutôt pas d’accord » ou « pas du tout d’accord » avec l’affirmation « On me voit comme un Français », contre 3 % de la population sans ascendance migratoire ou ultramarine directe (figure 9). Ce sentiment varie fortement selon l’origine : tandis que seuls 9 % des descendants d’immigrés de l’Europe du Sud et 3 % de ceux des autres pays de l’UE à 27 ne sont pas d’accord avec cette affirmation, cette part s’élève à 39 % parmi les descendants d’immigrés d’Afrique sahélienne et 35 % parmi ceux d’Afrique guinéenne ou centrale fiche 6.6.

Figure 9 – Accord avec l’affirmation « On me voit comme un Français »

en %
Figure 9 – Accord avec l’affirmation « On me voit comme un Français » (en %) - Lecture : 23 % des immigrés déclarent être tout à fait d'accord avec la proposition « On me voit comme un Français ».
Tout à fait d’accord Plutôt d’accord Plutôt pas d’accord Pas du tout d’accord Refusent de répondre ou ne savent pas
Immigrés, dont : 23 28 26 20 4
Algérie 28 29 23 15 5
Maroc, Tunisie 20 29 25 21 4
Afrique sahélienne 15 21 26 31 6
Afrique guinéenne ou centrale 19 29 25 23 4
Asie du Sud-Est 19 34 29 16 3
Turquie, Moyen‑Orient 22 23 29 22 4
Chine 4 18 42 32 4
Europe du Sud 27 28 25 18 2
Autres pays de l’UE27 30 29 21 16 3
Descendants d’immigrés, dont : 52 26 15 5 2
Algérie 38 31 21 8 2
Maroc, Tunisie 39 29 20 9 2
Afrique sahélienne 21 38 30 9 2
Afrique guinéenne ou centrale 23 40 27 8 3
Asie du Sud-Est 31 50 15 3 1
Turquie, Moyen‑Orient 39 34 18 7 2
Europe du Sud 72 18 7 2 1
Autres pays de l’UE27 83 14 2 1 1
Descendants d'un seul parent immigré 70 20 8 2 1
Descendants de deux parents immigrés 37 32 21 8 2
Natifs d'Outre-mer 40 31 18 9 2
Descendants de natifs d'Outre-mer 47 27 19 6 1
Sans ascendance migratoire ou ultramarine directe 84 13 2 1 1
Ensemble 72 17 7 4 1
  • Note : la question posée était « Êtes-vous tout à fait d’accord, plutôt d’accord, plutôt pas d’accord ou pas du tout d’accord avec la proposition « On me voit comme un Français » ? ».
  • Lecture : 23 % des immigrés déclarent être tout à fait d'accord avec la proposition « On me voit comme un Français ».
  • Champ : France métropolitaine, personnes âgées de 18 à 59 ans vivant en logement ordinaire.
  • Sources : Ined-Insee, enquête Trajectoires et Origines 2 (2019-2020).

Encadré 1 – Surmortalité des personnes nées à l’étranger pendant la crise sanitaire

À la suite de la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid‑19, survenue au début de l’année 2020, le nombre de décès s’est accru fortement en France, particulièrement celui des personnes nées à l’étranger vivant en France. Pour ces dernières, il a augmenté de 49 % en mars‑avril 2020 par rapport à mars‑avril 2019, contre 23 % parmi les personnes nées en France [Papon, Robert‑Bobée, 2021]. Cette hausse des décès est particulièrement forte pour les personnes nées en Asie (+ 92 %), au Maghreb (+ 55 %) et dans les autres pays d’Afrique (+ 117 %). Dans les régions les plus touchées lors de la première vague (Grand Est et Île‑de‑France), la mortalité était 8 à 9 fois plus élevée pour les personnes de 40 à 69 ans nées en Afrique subsaharienne que pour celles nées en France [Ouvrir dans un nouvel ongletKhlat et al., 2022].

Plusieurs facteurs peuvent expliquer les plus fortes expositions au virus et mortalité des personnes nées à l’étranger. D’une part, les personnes nées à l’étranger sont surreprésentées dans les métiers « essentiels du quotidien » : en Île‑de‑France, par exemple, en 2017, 30 % des travailleurs de «  » étaient des immigrés, alors qu’ils représentaient 23 % des actifs occupés [Acs et al., 2021]. Ces personnes ont, pour beaucoup, continué à travailler sur site lors des confinements et ont rarement pu recourir au télétravail ou ralentir leur activité : elles ont donc été plus exposées. Par ailleurs, les immigrés, notamment ceux d’origine africaine, sont surreprésentés dans les grandes agglomérations urbaines qui correspondent également aux régions les plus touchées par les premières vagues de l’épidémie (Île‑de‑France, Grand Est, Auvergne-Rhône‑Alpes). Les conditions de logement des immigrés (zones urbaines denses, logements suroccupés) les rendent également plus vulnérables à l’épidémie. À l’issue de la première vague, la était plus de deux fois plus élevée pour les immigrés non européens que pour les personnes non immigrées. Si cet écart d’exposition au virus disparaît complètement lorsque les conditions de vie socio‑économiques et d’habitat sont prises en compte [Ouvrir dans un nouvel ongletWarszawski et al., 2020], un moindre accès aux soins en raison de barrières administratives et linguistiques, ainsi qu’une prévalence de comorbidités plus importante (obésité, diabète) ont pu participer à la surmortalité des immigrés [Ouvrir dans un nouvel ongletOCDE, 2020].

Encadré 2 – Les séries d’accès au baccalauréat des descendants d’immigrés : des orientations différentes selon l’origine migratoire

Auteurs : Mathieu Ichou (Ined), Jean‑Luc Primon (Université Côte d’Azur), Ingrid Tucci (Université Aix‑Marseille)

Parmi les personnes âgées de 20 à 45 ans en 2019‑2020 vivant en logement ordinaire, 76 % ont passé le baccalauréat (bac), sans l’avoir nécessairement obtenu : ce taux est similaire pour les descendants d’immigrés, de natifs d’Outre‑mer et pour les personnes sans ascendance migratoire.

Le taux d’accès au bac, ainsi que la série du bac passé, diffèrent selon la région d’origine. Les descendants de natifs d’Outre-mer et d’immigrés originaires d’Espagne, d’Italie et du Portugal (30 %) sont surreprésentés dans les séries du baccalauréat général (hors série scientifique, dite « série S ») par rapport à la population (27 %) (figure). C’est également le cas des descendants d’un seul parent immigré (30 %). Hormis les descendants d’immigrés d’Asie du Sud‑Est (39 %), les descendants d’immigrés et de natifs d’Outre-mer ont moins souvent passé un bac de la série S que la population sans ascendance migratoire (28 %) : c’est notamment le cas des descendants d’immigrés du Portugal (13 %), d’Afrique sahélienne (13 %) et des descendants de natifs d’Outre-mer (15 %).

Les descendants d’immigrés d’Afrique sahélienne (38 %), du Maroc ou de la Tunisie (28 %) et les descendants de natifs d’Outre-mer sont surreprésentés dans les séries du bac professionnel, à l’inverse des descendants d’immigrés d’Asie du Sud‑Est qui sont pratiquement absents de ces séries (11 %).

Ces différences d’orientation peuvent être liées à d’autres caractéristiques individuelles que l’origine migratoire (origine sociale, conditions familiales, etc.). Cependant, à caractéristiques comparables, les femmes descendantes d’immigrés de Turquie ou du Moyen‑Orient et du Portugal conservent une moindre probabilité d’accéder au bac S, et ces dernières ont également une probabilité plus forte d’accéder au bac général hors de la série scientifique. Les descendantes de natifs d’Outre-mer, d’immigrés d’Asie du Sud‑Est, d’Algérie ou du Portugal ont moins souvent passé un bac professionnel.

À caractéristiques comparables, les hommes descendants d’immigrés d’Asie du Sud‑Est se sont plus fréquemment orientés vers un bac scientifique que les hommes sans ascendance migratoire et moins vers un bac professionnel. Ceux d’Algérie, d’Espagne et d’Italie se sont plus souvent orientés vers un bac général hors scientifique, tandis que ceux d’Afrique sahélienne ont plus souvent passé un bac professionnel.

Type de baccalauréat passé selon l'ascendance migratoire

en %
Type de baccalauréat passé selon l'ascendance migratoire (en %) - Lecture : en 2019-2020, 22 % des descendants d'immigrés de 20 à 45 ans en cours d'études ou ayant terminé leurs études qui ont passé le baccalauréat ont passé un baccalauréat scientifique.
Baccalauréat scientifique Autre baccalauréat général Baccalauréat technologique Baccalauréat professionnel
Sans ascendance migratoire ou ultramarine directe 28 27 24 21
Descendants de natifs d'Outre-mer 15 30 27 28
Descendants d'immigrés, dont : 22 28 26 24
Algérie 21 28 26 25
Maroc, Tunisie 22 25 25 28
Afrique sahélienne 13 22 27 38
Afrique guinéenne ou centrale 20 28 26 26
Turquie, Moyen-Orient 21 27 27 24
Asie du Sud-Est 39 25 25 11
Portugal 13 30 31 26
Espagne, Italie 22 30 26 22
Un seul parent immigré 24 30 25 21
Deux parents immigrés 20 26 27 26
Ensemble 28 27 24 21
  • Lecture : en 2019-2020, 22 % des descendants d'immigrés de 20 à 45 ans en cours d'études ou ayant terminé leurs études qui ont passé le baccalauréat ont passé un baccalauréat scientifique.
  • Champ : France métropolitaine, personnes nées en France ou nées Françaises à l'étranger âgées de 20 à 45 ans, en cours d’études ou ayant terminé leurs études et ayant passé le baccalauréat. Les personnes ayant effectué leur scolarité uniquement à l'étranger sont exclues.
  • Sources : Ined-Insee, enquête Trajectoires et Origines 2 (2019-2020).

Type de baccalauréat passé selon l'ascendance migratoire

  • Lecture : en 2019-2020, 22 % des descendants d'immigrés de 20 à 45 ans en cours d'études ou ayant terminé leurs études qui ont passé le baccalauréat ont passé un baccalauréat scientifique.
  • Champ : France métropolitaine, personnes nées en France ou nées Françaises à l'étranger âgées de 20 à 45 ans, en cours d’études ou ayant terminé leurs études et ayant passé le baccalauréat. Les personnes ayant effectué leur scolarité uniquement à l'étranger sont exclues.
  • Sources : Ined-Insee, enquête Trajectoires et Origines 2 (2019-2020).

Définitions

Un immigré est une personne née étrangère à l’étranger et résidant en France. Les personnes nées Françaises à l’étranger et vivant en France ne sont donc pas des immigrés. Certains immigrés ont pu devenir Français, les autres restant étrangers. Un individu continue à être immigré même s’il acquiert la nationalité française.

Un descendant d’immigrés de deuxième génération est une personne née en France ayant au moins un parent immigré. Cette définition ne comprend pas les personnes elles‑mêmes immigrées, notamment celles qui ont migré enfant avec leurs parents.

Un descendant d’immigrés de troisième génération est une personne née en France ayant au moins un parent descendant d’immigrés et aucun parent immigré (auquel cas, elle serait de deuxième génération). Il a donc de un à quatre grands‑parents immigrés.

Les personnes sans ascendance migratoire ou ultramarine directe sont celles qui ne sont ni immigrées ni natives d’Outre-mer, ni descendantes d’immigrés ou de natifs d’Outre-mer de deuxième génération.

Un ressortissant de pays tiers vient d’un État hors de l’Union européenne, de l’Islande, de la Norvège, du Liechtenstein ou de la Suisse.

Un logement ordinaire est un logement défini par opposition à un logement en résidence offrant des services spécifiques (résidences pour personnes âgées, pour étudiants, de tourisme, à vocation sociale, pour personnes handicapées, etc.).

Les proportions standardisées par âge correspondent à la moyenne arithmétique des proportions par âge détaillé. Elles permettent d’effectuer des comparaisons entre populations nettes des effets liés aux différences de taille de ces populations par âge.

Le taux d’activité est le rapport entre le nombre d’actifs (personnes en emploi et chômeurs) et l’ensemble de la population correspondante.

Un chômeur au sens du Bureau international du travail (BIT) est une personne âgée de 15 ans ou plus :

  • sans emploi durant une semaine donnée ;
  • disponible pour travailler dans les deux semaines ;
  • qui a effectué, au cours des quatre dernières semaines, une démarche active de recherche d’emploi ou a trouvé un emploi qui commence dans les trois mois.

Les démarches actives incluent étudier des annonces d’offres d’emploi, demander à ses amis, sa famille ou son entourage, contacter Pôle emploi, etc. Être inscrit à Pôle emploi n’est pas en soi une démarche de recherche active.

Le niveau de vie est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de consommation (UC). Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus d’un même ménage. Le niveau de vie correspond à ce qu’Eurostat nomme « revenu disponible équivalent ». Les unités de consommation sont calculées selon l’échelle d’équivalence dite de l’OCDE modifiée qui attribue 1 UC au premier adulte du ménage, 0,5 UC aux autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 UC aux enfants de moins de 14 ans.

Un individu (ou un ménage) est considéré comme pauvre au sens monétaire lorsqu’il vit dans un ménage dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. En France et en Europe, le seuil est le plus souvent fixé à 60 % du niveau de vie médian.

L’Insee, comme Eurostat et les autres pays européens, mesure en effet la pauvreté monétaire de manière relative alors que d’autres pays (comme les États‑Unis ou le Canada) ont une approche absolue.

Dans l’approche en termes relatifs, le seuil de pauvreté est déterminé par rapport à la distribution des niveaux de vie de l’ensemble de la population. Eurostat et les pays européens utilisent en général un seuil à 60 % de la médiane des niveaux de vie. La France privilégie également ce seuil, mais publie des taux de pauvreté selon d’autres seuils (40 %, 50 % ou 70 %), conformément aux recommandations du rapport du Cnis sur la mesure des inégalités.

Le taux de pauvreté monétaire correspond à la proportion d’individus (ou de ménages) étant en situation de pauvreté monétaire.

Le concept de suroccupation repose sur la composition du ménage et le nombre de pièces du logement. Un logement est suroccupé quand il lui manque au moins une pièce par rapport à la norme d’ « occupation normale », fondée sur :

  • une pièce de séjour pour le ménage ;
  • une pièce pour chaque personne de référence de chaque famille occupant le logement ;
  • une pièce pour les personnes hors famille non célibataires ou les célibataires de 19 ans ou plus ;

et pour les célibataires de moins de 19 ans :

  • une pièce pour deux enfants s’ils sont de même sexe ou ont moins de 7 ans ;
  • sinon, une pièce par enfant.

Un logement est considéré suroccupé dès lors qu’il lui manque au moins une pièce au regard du ménage qui l’occupe.

L’indicateur de santé général s’appuie sur la déclaration des enquêtés à la question : « Comment est votre état de santé général ? ». Les réponses possibles sont : « très bon », « bon », « assez bon », « mauvais » et « très mauvais ».

Les syndromes dépressifs sont détectés par l’algorithme du PHQ‑9. Cet auto‑questionnaire couvre la fréquence à laquelle le répondant a été gêné lors des quinze derniers jours par les neuf symptômes cliniques de la dépression, dont les deux premiers sont dits « marqueurs » : le peu d’intérêt ou de plaisir à faire les choses et la tristesse, la déprime ou le désespoir. Le fait d’être gêné plus de la moitié du temps par au moins deux symptômes dont l’un des deux symptômes marqueurs, indique un syndrome dépressif. À partir de cinq symptômes présents plus de la moitié des jours, le syndrome est qualifié de majeur.

Acs M., Chevrot J., Beaufils S., Davy A.‑C., Leroi P., Wolf M., Telle‑Lamberton M., « Quelles conditions de travail et de vie pour les 1,8 million de travailleurs « essentiels du quotidien » résidant en Île‑de‑France ? », Insee Analyses Île‑de‑France n° 137, juillet 2021.

Arnoult É., « Les discriminations sur le marché du travail subies par les personnes d’origine maghrébine », in Immigrés et descendants d’immigrés en France, coll. « Insee Références », édition 2023.

Athari E., Papon S., Robert‑Bobée I., « Quarante ans d’évolution de la démographie française : le vieillissement de la population s’accélère avec l’avancée en âge des baby‑boomers  », in France, portrait social, coll. « Insee Références », édition 2019a.

Athari E., Lê J., Brinbaum Y., « Le rôle des origines dans la persistance des inégalités d’emploi et de salaire », in Emploi, chômage, revenus du travail, coll. « Insee Références », édition 2019b.

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Bouvier G., « Les descendants d’immigrés plus nombreux que les immigrés : une position française originale en Europe », in Immigrés et descendants d’immigrés en France, coll. « Insee Références », édition 2012.

Brutel C., « Les immigrés récemment arrivés en France ‑ Une immigration de plus en plus européenne », Insee Première n° 1524, novembre 2014.

Court L., « Ouvrir dans un nouvel ongletRépartition départementale des immigrés en 2016 », Infos Migrations n° 100, octobre 2020.

Giorgi J., Le Thi C., « L’insertion professionnelle des immigrés primo‑arrivants en France », in Immigrés et descendants d’immigrés en France, coll. « Insee Références », édition 2023.

Ghiorghita E., Henry J., Ninnin L.‑M., « Les premières années en France des réfugiés », in Immigrés et descendants d’immigrés en France, coll. « Insee Références », édition 2023.

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Lê J., Simon P., Coulmont B., « La diversité des origines et la mixité des unions progressent au fil des générations », Insee Première n° 1910, juillet 2022a.

Lê J., Rouhban O., Tanneau P., Beauchemin C., Ichou M., Simon P., « En dix ans, le sentiment de discrimination augmente, porté par les femmes et le motif sexiste », Insee Première n° 1911, juillet 2022b.

OCDE, “Ouvrir dans un nouvel ongletWhat is the impact of the COVID‑19 pandemic on immigrants and their children?”, OECD Publishing, octobre 2020.

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Le concept de naissance à l’étranger est moins restrictif que celui d’immigré majoritairement utilisé ici, puisqu’il inclut des personnes nées à l’étranger avec la nationalité du pays vers lequel elles ont par la suite émigré.

Chaque année, des immigrés quittent également le territoire. Sur la période 2010‑2018, en moyenne chaque année, le ratio est d’une sortie du territoire pour quatre entrées. Sur la période, le solde migratoire (entrées diminuées des sorties) des immigrés est de 187 000 en moyenne chaque année.

En 2006 est créée la carte de séjour « compétences et talents » pour faciliter l’accueil des étrangers dont « le talent constitue un atout pour le développement et le rayonnement de la France » (annexe « Législation »).

Notamment entre 2014 et 2017 en raison de la situation en Syrie fiche 2.5.

Les Britanniques sont dans l’obligation de détenir un titre de séjour pour vivre en France depuis le 1er octobre 2021, à la suite de la sortie du Royaume‑Uni de l’Union européenne.

En 2021, le questionnaire de l’enquête Emploi, source utilisée pour mesurer le nombre de descendants d’immigrés de deuxième génération, a changé et une révision importante à la baisse des marges de calage démographique a été effectuée. Par rapport aux derniers chiffres publiés, le nombre de descendants d’immigrés en 2021 est révisé à la baisse par rapport à 2020 (7,35 millions contre 7,62 millions), principalement à la suite de cette révision à la baisse des marges démographiques.

En 2021, 12,9 % des personnes âgées de 15 à 74 ans vivant en France ont au moins un parent né à l’étranger, contre 7,1 % en moyenne pour les pays de l’UE à 27 (source : Eurostat). Cette part est également de 12,9 % en Allemagne, et n’est supérieure que pour le Luxembourg, l’Estonie, la Lituanie et la Slovénie.

Cet écart a néanmoins tendance à se réduire pour les immigrés arrivés en France plus récemment, et les niveaux de diplôme des nouveaux arrivants en France sont plus polarisés [Lê, 2021] : si les immigrés arrivés en France en 2019 âgés de 15 ans ou plus sont toujours plus nombreux à ne pas avoir de diplôme (24 %, contre 20 % de l’ensemble de la population), ils sont également plus fréquemment diplômés du supérieur (43 % contre 30 %).

Dans l’enquête Elipa 2, sont considérées comme ayant une santé mentale fragile les personnes ayant déclaré s’être déjà senties tristes, cafardeuses ou déprimées dans les douze derniers mois, ou avoir déjà perdu de l’intérêt ou du plaisir pour des choses qui leur plaisaient habituellement.

Le salaire net médian des descendants d’immigrés à temps complet est de 1 810 euros par mois, contre 1 900 euros pour les personnes sans ascendance migratoire directe fiche 4.4.

Ce terme correspond aux métiers de l’urgence et aux métiers assurant les besoins vitaux du quotidien : santé, alimentation, transport et sécurité notamment.

La séroprévalence mesure le nombre de personnes ayant été infectées par le virus de la Covid‑19 en testant la présence d’anticorps spécifiques au virus dans le sang.

Le concept de naissance à l’étranger est moins restrictif que celui d’immigré majoritairement utilisé ici, puisqu’il inclut des personnes nées à l’étranger avec la nationalité du pays vers lequel elles ont par la suite émigré.

Chaque année, des immigrés quittent également le territoire. Sur la période 2010‑2018, en moyenne chaque année, le ratio est d’une sortie du territoire pour quatre entrées. Sur la période, le solde migratoire (entrées diminuées des sorties) des immigrés est de 187 000 en moyenne chaque année.

En 2006 est créée la carte de séjour « compétences et talents » pour faciliter l’accueil des étrangers dont « le talent constitue un atout pour le développement et le rayonnement de la France » (annexe « Législation »).

Notamment entre 2014 et 2017 en raison de la situation en Syrie fiche 2.5.

Les Britanniques sont dans l’obligation de détenir un titre de séjour pour vivre en France depuis le 1er octobre 2021, à la suite de la sortie du Royaume‑Uni de l’Union européenne.

En 2021, le questionnaire de l’enquête Emploi, source utilisée pour mesurer le nombre de descendants d’immigrés de deuxième génération, a changé et une révision importante à la baisse des marges de calage démographique a été effectuée. Par rapport aux derniers chiffres publiés, le nombre de descendants d’immigrés en 2021 est révisé à la baisse par rapport à 2020 (7,35 millions contre 7,62 millions), principalement à la suite de cette révision à la baisse des marges démographiques.

En 2021, 12,9 % des personnes âgées de 15 à 74 ans vivant en France ont au moins un parent né à l’étranger, contre 7,1 % en moyenne pour les pays de l’UE à 27 (source : Eurostat). Cette part est également de 12,9 % en Allemagne, et n’est supérieure que pour le Luxembourg, l’Estonie, la Lituanie et la Slovénie.

Cet écart a néanmoins tendance à se réduire pour les immigrés arrivés en France plus récemment, et les niveaux de diplôme des nouveaux arrivants en France sont plus polarisés [Lê, 2021] : si les immigrés arrivés en France en 2019 âgés de 15 ans ou plus sont toujours plus nombreux à ne pas avoir de diplôme (24 %, contre 20 % de l’ensemble de la population), ils sont également plus fréquemment diplômés du supérieur (43 % contre 30 %).

Dans l’enquête Elipa 2, sont considérées comme ayant une santé mentale fragile les personnes ayant déclaré s’être déjà senties tristes, cafardeuses ou déprimées dans les douze derniers mois, ou avoir déjà perdu de l’intérêt ou du plaisir pour des choses qui leur plaisaient habituellement.

Le salaire net médian des descendants d’immigrés à temps complet est de 1 810 euros par mois, contre 1 900 euros pour les personnes sans ascendance migratoire directe fiche 4.4.

Ce terme correspond aux métiers de l’urgence et aux métiers assurant les besoins vitaux du quotidien : santé, alimentation, transport et sécurité notamment.

La séroprévalence mesure le nombre de personnes ayant été infectées par le virus de la Covid‑19 en testant la présence d’anticorps spécifiques au virus dans le sang.