L'essentiel sur... les immigrés et les étrangers
L’essentiel sur… se compose de données clés, d'un jeu de questions-réponses apportant des éclairages plus spécifiques, des précisions méthodologiques et des liens vers des publications de l'Insee ou d'autres organismes pour aller plus loin. Sur le même modèle, retrouvez l'essentiel sur des données relatives à la mondialisation ou à l'inflation.
1. Combien y a-t-il d'immigrés ou d'étrangers en France ?
En 2019, 6,7 millions d' immigrés vivent en France, soit 9,9 % de la population totale. 2,5 millions d'immigrés, soit 37 % d'entre eux, ont acquis la nationalité française.
La population étrangère vivant en France s'élève à 4,9 millions de personnes, soit 7,4 % de la population totale. Elle se compose de 4,2 millions d'immigrés n'ayant pas acquis la nationalité française et de 0,7 million de personnes nées en France de nationalité étrangère.
1,7 million de personnes sont nées de nationalité française à l'étranger. Avec les personnes immigrées (6,7 millions), au total, 8,4 millions de personnes vivant en France sont nées à l'étranger, soit 12,6 % de la population.

- Note : Données provisoires, issues d'estimations avancées de la population.
- Champ : France.
- Source : Insee, estimations de population 2019.
2. Où sont nés les immigrés vivant en France ?
En 2019, 46,5 % des immigrés vivant en France sont nés en Afrique. 33,3 % sont nés en Europe. Les pays de naissance les plus fréquents des immigrés sont l'Algérie (12,6 %), le Maroc (12 %), le Portugal (9 %), la Tunisie (4,5 %), l'Italie (4,3 %), la Turquie (3,7 %) et l'Espagne (3,6 %). La moitié des immigrés sont originaires d'un de ces sept pays (49,7 %).
tableau Immigrés vivant en France en 2019 selon leur continent de naissance
Part (en %) | |
---|---|
Afrique | 46,5 |
Europe | 33,3 |
Asie | 14,7 |
Amérique, Océanie | 5,4 |
- Champ : France
- Source : Insee, estimations de population 2019.
graphique Immigrés vivant en France en 2019 selon leur continent de naissance

- Source : Insee, estimations de population 2019.
3. Où sont nés les immigrés arrivés en France en 2018 ?
38,9 % des immigrés arrivés en France en 2018 sont nés en Afrique et 34,1 % sont nés en Europe. Les immigrés arrivés en France en 2018 sont plus souvent nés au Maroc (9,4 %), en Algérie (7 %), en Italie (4,4 %), en Tunisie (4,2 %), en Espagne (3,7 %), au Royaume-Uni (3,3 %), en Chine (2,5 %), en Roumanie (3 %) ou au Portugal (2,7 %).
tableau Immigrés arrivés en France en 2018 selon leur continent de naissance
Part (en %) | |
---|---|
Afrique | 38,9 |
Europe | 34,1 |
Asie | 17,2 |
Amérique, Océanie | 9,9 |
- Source : Insee, Enquête annuelle de recensement 2019.
graphique Immigrés arrivés en France en 2018 selon leur continent de naissance

- Source : Insee, Enquête annuelle de recensement 2019.
Entre 2006 et 2019, le nombre d'immigrés arrivés en France est passé de 193 400 à 272 000. Les sorties d’immigrés sont relativement modestes au regard de leurs entrées. En moyenne, quatre immigrés entrent sur le territoire lorsqu’un en sort. Il s’agit essentiellement d’étudiants étrangers quittant la France à la fin de leurs études, de départs à l’issue d’une période d’emploi de quelques années ou encore de retours au pays au moment de la retraite. Au total, le solde migratoire des immigrés a baissé légèrement entre 2006 (+ 164 000) et 2009 (+ 133 000) avant de croître pour atteindre + 198 000 personnes en 2017.
tableau Flux migratoires des immigrés
Entrées d'immigrés (1) | Sorties d'immigrés (2) | Solde migratoire = (1) + (2) | |
---|---|---|---|
2006 | 208 | -45 | 163 |
2007 | 203 | -65 | 138 |
2008 | 206 | -65 | 141 |
2009 | 204 | -73 | 131 |
2010 | 211 | -69 | 142 |
2011 | 217 | -58 | 159 |
2012 | 229 | -56 | 174 |
2013 | 236 | -51 | 185 |
2014 | 234 | -40 | 194 |
2015 | 253 | -69 | 185 |
2016 | 259 | -38 | 222 |
2017 | 261 | -63 | 198 |
2018 | 273 | ||
2019 | 272 |
- Note : les données 2018 et 2019 sur les sorties et les soldes migratoires ne sont pas disponibles.
- Lecture : en 2017, 261 000 immigrés sont entrés en France et 63 000 en sont sortis. Au total, le solde migratoire des immigrés s’établit à + 198 000 personnes.
- Champ : France hors Mayotte jusqu'en 2013 et y compris Mayotte à partir de 2014.
- Source : Insee, estimations de population, des flux d'entrées et de sorties.
graphique Flux migratoires des immigrés

- Note : les données 2018 et 2019 sur les sorties et les soldes migratoires ne sont pas disponibles.
- Lecture : en 2017, 261 000 immigrés sont entrés en France et 63 000 en sont sortis. Au total, le solde migratoire des immigrés s’établit à + 198 000 personnes.
- Champ : France hors Mayotte jusqu'en 2013 et y compris Mayotte à partir de 2014.
- Source : Insee, estimations de population, des flux d'entrées et de sorties.
4. Comment évolue la population étrangère et immigrée en France ?
La population immigrée en France progresse en effectif et en pourcentage de la population totale depuis 1946. Elle correspond à 9,9 % de la population vivant en France en 2019, contre 7,4 % en 1975 et 5 % en 1946.
La population étrangère vivant en France représente 7,4 % de la population totale en 2019, contre 6,5 % en 1975 et 4,4 % en 1946.
Jusqu’au milieu des années 1970, les flux d’immigration étaient majoritairement masculins, comblant les besoins de main-d’œuvre nés de la reconstruction d’après-guerre, puis de la période des Trente Glorieuses. En 1974, dans un contexte économique dégradé, un frein est mis à l'immigration de travail et l’immigration familiale se développe. Depuis cette date, la part des femmes dans les flux d'immigration est croissante, qu'il s'agisse de regroupement familial ou non. En 2019, 51 % des immigrés sont des femmes, contre 44 % en 1975 et 45 % en 1946. .
tableau Évolution de la population immigrée en France de 1921 à 2019
Population immigrée (en milliers) | Part de la population immigrée dans la population totale (en %) | |
---|---|---|
1921 | 1 429 | 3,7 |
1926 | 2 288 | 5,7 |
1931 | 2 729 | 6,6 |
1936 | 2 326 | 5,6 |
1946 | 1 986 | 5,0 |
1954 | 2 293 | 5,4 |
1962 | 2 861 | 6,2 |
1968 | 3 281 | 6,6 |
1975 | 3 887 | 7,4 |
1982 | 4 037 | 7,4 |
1990 | 4 166 | 7,4 |
1999 | 4 387 | 7,3 |
2010 | 5 514 | 8,5 |
2015 | 6 170 | 9,3 |
2016 | 6 291 | 9,4 |
2017 | 6 449 | 9,7 |
2018 (p) | 6 510 | 9,7 |
2019 (p) | 6 707 | 10,0 |
- Champ : France métropolitaine de 1921 à 1990, France hors Mayotte de 1999 à 2013, France, y.c. Mayotte, depuis 2014.
- Source : Insee, recensements de la population et estimations de population.
graphique Évolution de la population immigrée en France de 1921 à 2019

- Champ : France métropolitaine de 1921 à 1990, France hors Mayotte de 1999 à 2013, France, y.c. Mayotte, depuis 2014.
- Source : Insee, recensements de la population et estimations de population.
Définitions
selon la définition adoptée par le Haut Conseil à l’Intégration, un immigré est une personne née étrangère à l’étranger et résidant en France. Les personnes nées françaises à l’étranger et vivant en France ne sont donc pas comptabilisées. À l’inverse, certains immigrés ont pu devenir français, les autres restant étrangers. Les populations étrangère et immigrée ne se confondent pas totalement : un immigré n’est pas nécessairement étranger et réciproquement, certains étrangers sont nés en France (essentiellement des mineurs). La qualité d’immigré est permanente : un individu continue à appartenir à la population immigrée même s’il devient français par acquisition. C’est le pays de naissance, et non la nationalité à la naissance, qui définit l'origine géographique d’un immigré.
un étranger est une personne qui réside en France et ne possède pas la nationalité française, soit qu'elle possède une autre nationalité (à titre exclusif), soit qu'elle n'en ait aucune (c'est le cas des personnes apatrides). Les personnes de nationalité française possédant une autre nationalité (ou plusieurs) sont considérées en France comme françaises. Un étranger n'est pas forcément immigré, il peut être né en France (les mineurs notamment).
A la différence de celle d'immigré, la qualité d'étranger ne perdure pas toujours tout au long de la vie : on peut, sous réserve que la législation en vigueur le permette, devenir français par acquisition.
l'indicateur conjoncturel de fécondité, ou somme des naissances réduites, mesure le nombre d'enfants qu'aurait une femme tout au long de sa vie, si les taux de fécondité observés l'année considérée à chaque âge demeuraient inchangés.
Il ne faut pas perdre de vue que les taux utilisés dans le calcul sont ceux observés au cours d'une année donnée dans l'ensemble de la population féminine (composée de plusieurs générations) et ne représentent donc pas les taux d'une génération réelle de femmes. Il est probable qu'aucune génération réelle n'aura à chaque âge les taux observés. L'indicateur conjoncturel de fécondité sert donc uniquement à caractériser d'une façon synthétique la situation démographique au cours d'une année donnée, sans qu'on puisse en tirer des conclusions certaines sur l'avenir de la population.
le taux d'activité est le rapport entre le nombre d'actifs (personnes en emploi et chômeurs) et l'ensemble de la population correspondante.
rapport entre le nombre de personnes en emploi et le nombre total de personnes.
le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).
On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...
Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.
1. Comment l'Insee mesure-t-il le nombre d'immigrés et d'étrangers ?
Le nombre d’immigrés et le nombre d’étrangers sont connus par le recensement de la population. Tous les types d'habitation sont recensés (ménages ordinaires, foyers, résidences collectives, lieux de privation de liberté, habitations mobiles, sans-abri, etc.). Le bulletin indivuel de recensement interroge les personnes sur leur pays de naissance et leur nationalité actuelle. Pour les personnes ayant acquis la nationalité française, il leur est demandé leur nationalité de naissance.
Les immigrés sont les personnes recensées qui ont indiqué un pays de naissance étranger et une nationalité étrangère ou qui ont acquis la nationalité française. Les étrangers sont les personnes recensées qui ont indiqué une nationalité étrangère.
Les résultats définitifs du recensement ne sont connus que 42 mois après la date de référence. Pour fournir des informations plus récentes, des estimations de populations sont effectuées. La population totale et sa répartition par sexe et âge sont tout d'abord estimées selon la méthode du bilan démographique. Les effectifs de chaque sous-groupe sont ensuite déduits de la structure des enquêtes annuelles de recensement. Ces estimations sont provisoires et ne permettent pas de calculer des évolutions d'une année sur l'autre.
2. Comment l'Insee mesure-t-il les entrées en France ?
Pour savoir combien de personnes sont entrées en France une année N, l'Insee utilise l’enquête annuelle de recensement qui se déroule au début de l'année N+1. Les personnes nées à l’étranger sont interrogées sur la date de leur arrivée en France. Si une personne déclare être arrivée en l'année N, ou si elle déclare qu’elle résidait à l’étranger au 1er janvier de l'année N, elle est comptabilisée dans les entrées de l’année N.
Sont également comptabilisées dans les entrées de l’année N les personnes nées en France qui reviennent cette année après un séjour à l’étranger. C’est leur lieu de résidence à l’étranger au 1er janvier de l'année N qui permet de les repérer.
3. Les immigrés clandestins sont-ils pris en compte ?
Le recensement de la population comptabilise tous les habitants. Il comptabilise donc les clandestins comme toute autre personne résidant en France, mais ne les identifie pas en tant que tels. L'agent recenseur ne demande jamais de pièce d'identité à la personne recensée.
4. Quelles sont les limites de ces mesures ?
Le recensement est une source déclarative et des informations, comme la date d'arrivée en France ou le pays de résidence antérieure, peuvent être soumises à des biais de déclaration ou de mémoire.
Les résultats définitifs du recensement ne sont connus que 42 mois après la date de référence. Pour fournir des informations plus récentes, des estimations de populations sont effectuées. La population totale et sa répartition par sexe et âge sont tout d'abord estimées selon la méthode du bilan démographique. Les effectifs de chaque sous-groupe sont ensuite déduits de la structure des enquêtes annuelles de recensement. Ces estimations sont provisoires et ne permettent pas de calculer des évolutions d'une année sur l'autre.