France, portrait social Édition 2025
Cet ouvrage rassemble trois analyses des hauts et très hauts revenus et patrimoines en France. Par ailleurs, deux dossiers abordent le thème des conditions de travail. Enfin, une quarantaine de fiches synthétiques dressent le panorama social de la France.
Insertion professionnelle
En moyenne en 2024, 85 % des jeunes sortis de formation initiale depuis un à quatre ans sont actifs au sens du Bureau international du travail (BIT) (figure 1) ; 72 % sont en emploi, une proportion inférieure de 1 point à celle de 2023 mais supérieure de 3 points à celle de 2019. Dans cette phase d’insertion professionnelle, un jeune sur cinq (19 %) est au chômage ou dans son halo (respectivement 13 % et 6 %). Enfin, 8 % sont inactifs sans souhaiter d’emploi et n’appartiennent donc pas au halo autour du chômage.
tableauFigure 1 – Situations d’activité des personnes sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans en 2024
| Sexe et niveau de diplôme | Taux de chômage | Situation sur le marché du travail1 | Situation dans l’emploi2 | ||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Emploi | Chômage | Halo autour du chômage | Inactivité hors halo | Ensemble | Emploi à durée limitée3 | Temps partiel | Sous-emploi | ||
| Femmes | 14,3 | 72,5 | 12,1 | 5,9 | 9,4 | 100,0 | 29,2 | 17,3 | 7,6 |
| Hommes | 16,6 | 71,8 | 14,3 | 6,4 | 7,5 | 100,0 | 26,8 | 8,7 | 4,2 |
| Diplôme du supérieur long | 9,9 | 84,2 | 9,3 | 3,1 | 3,4 | 100,0 | 21,9 | 9,0 | 3,2 |
| Diplôme du supérieur court | 10,4 | 81,2 | 9,4 | 3,9 | 5,6 | 100,0 | 23,3 | 10,7 | 5,7 |
| Au plus le baccalauréat | 23,5 | 58,7 | 18,0 | 9,6 | 13,8 | 100,0 | 38,0 | 18,6 | 9,4 |
| Ensemble | 15,5 | 72,2 | 13,3 | 6,2 | 8,4 | 100,0 | 28,0 | 12,9 | 5,8 |
- 1. Parmi les personnes âgées de 60 ans ou moins.
- 2. Parmi les personnes en emploi.
- 3. Les emplois à durée limitée sont mesurés en regroupant : les contrats à durée déterminée (dont ceux en contrats aidés), les missions d'intérim (hors contrats à durée indéterminée, CDI), les contrats en alternance (hors CDI), les stages et les sans-contrat.
- Lecture : En 2024, 12,1 % des femmes âgées de 60 ans ou moins sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans sont au chômage.
- Champ : France, personnes vivant dans un logement ordinaire, sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans.
- Source : Insee, enquête Emploi 2024.
Les jeunes hommes sont plus souvent au chômage ou dans son halo que les jeunes femmes (21 % contre 18 %). Il en est de même pour les diplômés au plus du baccalauréat (28 %, contre 12 % des diplômés du supérieur long), qui sont aussi bien plus souvent inactifs sans souhaiter d’emploi (14 % contre 3 %).
De un à quatre ans après leur sortie d’études, 28 % des jeunes qui travaillent ont un emploi à durée limitée, soit plus de trois fois plus que parmi les personnes sorties de formation depuis onze ans ou plus (8 %). Les jeunes diplômés au plus du baccalauréat sont davantage en emploi à durée limitée (38 %, contre 22 % des diplômés du supérieur long). Les femmes ayant récemment fini leurs études sont plus souvent à temps partiel que les hommes (17 % contre 9 %), un écart qui s’accentue avec l’ancienneté sur le marché du travail. Les sortants d’études les moins diplômés sont aussi plus souvent à temps partiel. Enfin, 6 % des jeunes en emploi ayant récemment terminé leurs études sont en situation de sous‑emploi, car ils travaillent à temps partiel mais souhaitent travailler davantage et sont disponibles pour le faire, les moins diplômés subissant davantage cette situation.
Les difficultés d’insertion sur le marché du travail varient différemment selon le diplôme, la situation des moins diplômés étant davantage sensible à la conjoncture (figure 2). Depuis 1990, le taux de chômage des diplômés au plus du baccalauréat fluctue entre 20 % et 35 %. Il a beaucoup augmenté lors de la récession économique de 1993, puis à la suite de la crise économique et financière de 2008-2009, mais n’a pas été impacté par la crise sanitaire de 2020. Entre 2015 et 2023, il a baissé de 8 points, avant de rebondir en 2024, en restant toutefois à un niveau proche de celui d’avant la crise de 2008-2009 (23 %). Sur l’ensemble de la période, le taux de chômage des diplômés du supérieur a également fluctué avec la conjoncture, quoique moins fortement ; à 10 % en 2024, il se situe aussi à un niveau proche de son niveau d’avant 2008.
tableauFigure 2a – Taux de chômage des personnes sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans
| Année | Diplôme du supérieur long | Diplôme du supérieur court | Au plus le baccalauréat |
|---|---|---|---|
| 1990 | 7,7 | 6,5 | 22,2 |
| 1991 | 9,6 | 7,5 | 22,2 |
| 1992 | 9,7 | 9,0 | 23,8 |
| 1993 | 13,4 | 12,9 | 29,4 |
| 1994 | 13,2 | 16,4 | 33,0 |
| 1995 | 14,4 | 16,1 | 30,1 |
| 1996 | 16,3 | 16,3 | 31,0 |
| 1997 | 17,1 | 17,1 | 33,9 |
| 1998 | 13,2 | 14,8 | 30,6 |
| 1999 | 13,1 | 13,5 | 32,5 |
| 2000 | 11,3 | 9,3 | 25,7 |
| 2001 | 9,4 | 9,1 | 22,5 |
| 2002 | 10,7 | 10,6 | 24,3 |
| 2003 | 10,8 | 8,9 | 19,5 |
| 2004 | 11,7 | 8,3 | 21,9 |
| 2005 | 8,9 | 10,3 | 23,0 |
| 2006 | 9,8 | 9,9 | 24,0 |
| 2007 | 9,1 | 8,4 | 22,3 |
| 2008 | 6,0 | 6,3 | 21,4 |
| 2009 | 9,6 | 9,1 | 29,3 |
| 2010 | 10,1 | 10,6 | 27,3 |
| 2011 | 9,0 | 9,6 | 27,3 |
| 2012 | 9,7 | 10,8 | 29,0 |
| 2013 | 9,3 | 13,3 | 29,9 |
| 2014 | 11,6 | 13,1 | 29,7 |
| 2015 | 11,0 | 15,2 | 29,3 |
| 2016 | 9,8 | 15,2 | 29,6 |
| 2017 | 8,1 | 13,2 | 28,1 |
| 2018 | 9,2 | 13,0 | 26,3 |
| 2019 | 8,9 | 12,5 | 25,8 |
| 2020 | 10,4 | 13,3 | 25,4 |
| 2021 | 9,2 | 11,9 | 23,4 |
| 2022 | 7,2 | 11,0 | 22,5 |
| 2023 | 8,1 | 11,0 | 21,5 |
| 2024 | 9,9 | 10,4 | 23,5 |
- Note : À la suite des changements de questionnaires en 2013 puis en 2021, les données ont été rétropolées afin de rendre comparables les années 2003 à 2013 d’une part, les années 2014 et ultérieures d’autre part.
- Lecture : En 2024, 9,9 % des actifs diplômés du supérieur long sortis de formation initiale depuis 1 à 4 ans sont au chômage.
- Champ : France métropolitaine jusqu’en 2014, France hors Mayotte de 2014 à 2023, France en 2024, personnes vivant dans un logement ordinaire, sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans, en activité.
- Source : Insee, enquêtes Emploi.
graphiqueFigure 2a – Taux de chômage des personnes sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans

- Note : À la suite des changements de questionnaires en 2013 puis en 2021, les données ont été rétropolées afin de rendre comparables les années 2003 à 2013 d’une part, les années 2014 et ultérieures d’autre part.
- Lecture : En 2024, 9,9 % des actifs diplômés du supérieur long sortis de formation initiale depuis 1 à 4 ans sont au chômage.
- Champ : France métropolitaine jusqu’en 2014, France hors Mayotte de 2014 à 2023, France en 2024, personnes vivant dans un logement ordinaire, sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans, en activité.
- Source : Insee, enquêtes Emploi.
Par ailleurs, de 1990 à 2017, la part d’emplois en CDD ou en intérim s’est fortement accrue, notamment pour les jeunes diplômés au plus du baccalauréat. Entre 2015 et 2017 notamment, plus de 40 % des jeunes en emploi sortis de formation initiale depuis un à quatre ans et diplômés au plus du baccalauréat travaillaient en CDD ou en intérim, contre 20 % à 25 % au début des années 1990. Depuis 2017 toutefois, la part des CDD et de l’intérim dans l’emploi des jeunes s’est nettement repliée, en contrepartie d’une hausse des CDI et de l’alternance.
En 2024, un jeune récemment sorti de formation initiale sur deux occupe un emploi de cadre (25 %) ou bien exerce une profession intermédiaire (28 %) (figure 3). L’accès aux postes de cadres un à quatre ans après la fin des études initiales est surtout réservé aux diplômés du supérieur long (47 %). Les diplômés du supérieur court accèdent plus souvent aux professions intermédiaires (42 %) ou d’employés qualifiés (21 %). Les sortants d’études ayant au plus le baccalauréat sont très majoritairement employés ou ouvriers (80 %, contre 44 % de l’ensemble des sortants).
tableauFigure 3 – Catégorie socioprofessionnelle des personnes sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans selon le niveau de diplôme en 2024
| Catégorie socioprofessionnelle | Diplôme du supérieur long | Diplôme du supérieur court | Au plus le baccalauréat | Ensemble |
|---|---|---|---|---|
| Agriculteurs, artisans, commerçants et chefs d'entreprise | 1,8 | 4,9 | 2,7 | 2,5 |
| Cadres | 46,8 | 3,6 | 1,3 | 24,5 |
| Professions intermédiaires | 35,1 | 42,5 | 14,2 | 28,2 |
| Employés qualifiés | 9,1 | 20,5 | 21,9 | 15,3 |
| Employés peu qualifiés | 3,6 | 10,0 | 23,1 | 11,7 |
| Ouvriers qualifiés | 1,6 | 11,9 | 22,3 | 10,6 |
| Ouvriers peu qualifiés | 1,1 | 6,1 | 12,9 | 6,1 |
| Non déterminée | 0,9 | 0,6 | 1,7 | 1,1 |
| Ensemble | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
- Lecture : En 2024, 46,8 % des personnes en emploi sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans et diplômées du supérieur long sont cadres.
- Champ : France, personnes vivant dans un logement ordinaire, sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans, en emploi.
- Source : Insee, enquête Emploi 2024.
Définitions
La sortie de formation initiale est la première interruption de plus d’un an du parcours d’études amorcé à l’école élémentaire.
La population active regroupe les personnes en emploi et les personnes au chômage.
L'emploi au sens du Bureau international du travail (BIT) inclut les personnes ayant effectué au moins une heure de travail rémunéré au cours de la semaine de référence, ou absentes de leur emploi sous certaines conditions de durée, et de motif (congés annuels, maladie, maternité, etc.). En particulier, les personnes ayant un emploi mais n’ayant pas travaillé pendant la semaine de référence pour cause de congé, de congé maladie de moins d’un an ou de chômage partiel ou technique (quelle que soit la durée) sont considérées comme en emploi.
Un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus qui répond simultanément à trois conditions : être sans emploi durant une semaine donnée ; être disponible pour prendre un emploi dans les deux semaines ; avoir cherché activement un emploi au cours des quatre dernières semaines ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois.
Les diplômes de l’enseignement supérieur long regroupent les diplômes de niveau bac+3 ou plus.
Le sous-emploi recouvre les personnes ayant un emploi à temps partiel qui souhaitent travailler plus d’heures et qui sont disponibles pour le faire, qu’elles recherchent ou non un emploi.
Les diplômes de l’enseignement supérieur court désignent les diplômes de niveau bac+2.
Pour en savoir plus
Formations et emploi, coll. « Insee Références », édition 2025.
« Après un pic dû à la crise sanitaire, la part des jeunes ni en emploi, ni en études, ni en formation repart à la baisse », Insee Focus no 285, janvier 2023.
« Femmes et Hommes : une lente décrue des inégalités », in Femmes et hommes, l’égalité en question, coll. « Insee Références », édition 2022.