En 2021, l’Union européenne (UE) s’est fixé plusieurs objectifs en matière d’éducation et de formation. Cinq d’entre eux ciblent l’horizon 2030 et font l’objet d’un suivi statistique. Il s’agit d’accueillir les enfants dans des structures d’éducation dès l’âge de 3 ans, de réduire les sorties précoces du système éducatif, de doter les jeunes de compétences de base et de compétences numériques, ainsi que d’augmenter la part des diplômés de l’enseignement supérieur.

Selon ces objectifs, au moins 96 % des enfants entre 3 ans et l’âge de début de l’enseignement élémentaire obligatoire devraient être accueillis dans des structures d’éducation. En 2022-2023, la proportion est de 95 % en moyenne dans les pays membres de l’UE et huit pays atteignent ou dépassent la cible : la France, la Belgique, l’Espagne, la Hongrie, la Pologne, la Suède, la Lituanie et le Luxembourg (figure 1).

La part des jeunes âgés de 18 à 24 ans ayant quitté le système scolaire avec au plus un niveau d’éducation correspondant au premier cycle de l’enseignement secondaire et qui ne suivent pas de formation, qu’elle soit formelle ou non formelle (situation dite de « sortie précoce ») devrait être inférieure à 9 % d’ici 2030. En 2024, la moyenne de l’UE
– qui s’élève à 9 % (9,4 % plus précisément) – demeure légèrement supérieure à ce seuil, mais 17 pays, dont la France, les Pays‑Bas ou encore la Pologne, ont atteint l’objectif (figure 2). L’Allemagne et l’Espagne sont notamment en retard sur cette cible.

La stratégie européenne prévoit également qu’au moins 45 % des jeunes âgés de 25 à 34 ans devraient être diplômés de l’enseignement supérieur d’ici 2030. En 2024, la moyenne de l’UE est de 44 %, et 13 pays atteignent l’objectif, dont la France (53 %).

L’UE s’est aussi donné deux objectifs relatifs aux compétences des jeunes. La proportion d’élèves de 15 ans ayant des compétences insuffisantes en culture mathématique, en compréhension de l’écrit et en culture scientifique doit être inférieure à 15 % d’ici 2030, dans chacune de ces compétences. En 2022, selon l’évaluation PISA, en moyenne dans l’UE, 30 % des élèves de 15 ans ont des compétences insuffisantes en culture mathématique, 26 % en compréhension de l’écrit et 24 % en culture scientifique (figure 3). En France, 29 % des élèves de 15 ans ont des compétences insuffisantes en culture mathématique, 27 % en compréhension de l’écrit et 24 % en culture scientifique. Ces résultats, comparables à ceux de la moyenne européenne, sont donc en retard sur les valeurs cibles. Les résultats de l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie sont également proches de la moyenne de l’UE. Seuls deux pays parviennent à maintenir la part d’élèves ayant de faibles compétences en dessous de 15 % : l’Estonie, en compréhension de l’écrit (14 %) et en culture scientifique (10 %), ainsi que l’Irlande, en compréhension de l’écrit (11 %).

En plus de l’objectif concernant les compétences de base des élèves âgés de 15 ans, l’UE se fixe comme objectif que la proportion d’élèves en huitième année depuis l’entrée en enseignement élémentaire obligatoire (classe de « 4^e » en France) avec de faibles compétences numériques soit inférieure à 15 %. L’enquête ICILS de 2023 montre des résultats largement insuffisants, en moyenne dans l’UE et pour chacun des pays. En moyenne dans les pays de l’UE ayant participé à l’enquête, 42 % des élèves présentent des compétences insuffisantes en littératie numérique. Les proportions varient entre 28 % en Tchéquie et 60 % en Grèce, avec 43 % en France.