En moyenne en 2024, selon l’enquête Emploi, 29,0 millions de personnes occupent un emploi au sens du Bureau international du travail (BIT) en France (figure 1). En hausse pour la quatrième année consécutive, le taux d’emploi des 15‑64 ans augmente de 0,5 point en moyenne en 2024. Il atteint 68,8 %, son plus haut niveau depuis que l’Insee le mesure (1975).

Le taux d’emploi des 15‑24 ans se replie en 2024, à 34,4 % (-0,6 point en moyenne sur l’année). Après avoir pâti de la crise sanitaire en 2020 (-1,1 point), il avait fortement crû en 2021 (+3,4 points) et 2022 (+2,4 points), notamment grâce à un essor de l’alternance, puis amorcé un ralentissement en 2023 (+0,3 point). Malgré sa diminution en 2024, il demeure 4,4 points au-dessus de son niveau de 2019. Stable en 2023, le taux d’emploi des 25‑49 ans augmente de 0,3 point en 2024, à 82,7 %. Celui des 50‑64 ans continue d’augmenter (+1,5 point sur l’année) et atteint 68,4 %, son niveau le plus élevé depuis 1975. Sous l’effet de la mise en œuvre de la réforme des retraites de 2023, le taux d’emploi des 60‑64 ans accélère : après +2,8 points en 2023, il progresse de 3,4 points sur l’année, pour atteindre 42,4 %. Parmi les 15‑64 ans, le taux d’emploi des immigrés s’établit à 62,4 % en 2024 et celui des descendants d’immigrés à 58,1 %, contre 71,4 % pour les personnes sans ascendance migratoire directe. Le moindre taux d’emploi des descendants d’immigrés reflète en partie des différences de structure d’âge : en moyenne plus jeunes, ils sont moins souvent actifs.

En 2024, 72,9 % des personnes en emploi sont des salariés en emploi à durée indéterminée (CDI, fonctionnaires) (figure 2). Généralement moins diplômés ou suivant un cursus professionnalisant, les 15‑24 ans en emploi occupent plus rarement que leurs aînés ce type d’emploi (41,6 %, contre 76,1 % des 25 ans ou plus). Les femmes sont plus fréquemment que les hommes en emploi à durée indéterminée ou en CDD, et moins souvent intérimaires, en alternance ou en stage. 13,3 % des personnes en emploi sont des indépendants (non‑salariés classiques, micro-entrepreneurs ou chefs d’entreprise salariés), les femmes moins souvent que les hommes.

En 2024, 23,0 % des personnes en emploi sont cadres. Cette part dépasse celle des ouvriers (18,0 %), alors qu’au début des années 1980, les ouvriers étaient presque quatre fois plus nombreux que les cadres. Les hommes occupent plus souvent que les femmes des postes de cadres (25,4 % contre 20,4 %) et encore plus souvent des postes d’ouvriers (28,2 % contre 7,2 %) ; à l’inverse, les femmes sont bien plus fréquemment employées (38,8 % contre 11,6 %).

La part de personnes à temps partiel, qui s’était stabilisée en 2023 après cinq années de recul, augmente de 0,2 point en 2024, à 17,6 % (figure 3). Cette part est trois fois plus élevée pour les femmes que pour les hommes (26,8 % contre 8,7 %). Cependant, en vingt-cinq ans, le temps partiel masculin a globalement augmenté (+2,8 points entre 2000 et 2024), quand celui des femmes a baissé (-5,2 points).

En 2024, 4,3 % des personnes en emploi sont en sous‑emploi, une situation qui concerne davantage les employés peu qualifiés, les jeunes et les femmes. Le sous‑emploi inclut des personnes à temps partiel souhaitant travailler davantage et disponibles pour le faire, ainsi que des personnes au chômage partiel, dont le nombre avait fortement augmenté durant la crise sanitaire. Alors que le temps partiel amorce une hausse, le sous-emploi est quasi stable en 2024 (-0,1 point) après trois années de baisse. Il s’établit 1,5 point en-deçà de son niveau de 2019, à son plus bas depuis 1992.