France, portrait social Édition 2025

Cet ouvrage rassemble trois analyses des hauts et très hauts revenus et patrimoines en France. Par ailleurs, deux dossiers abordent le thème des conditions de travail. Enfin, une quarantaine de fiches synthétiques dressent le panorama social de la France.

Insee Références
Paru le :Paru le18/11/2025
France, portrait social- Novembre 2025
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Mobilité sociale

Insee Références

Paru le :18/11/2025

En 2015, 65 % des hommes de nationalité française âgés de 35 à 59 ans relèvent d’un différent de celui de leur père, selon l’ (figure 1). Ce taux de est resté globalement stable depuis 40 ans (64 % en 1977, 67 % en 1993). La nature de la mobilité sociale a en revanche évolué. Elle est de moins en moins liée à l’évolution de la structure du marché du travail. Le déclin de l’emploi agricole et l’extension du salariat ayant ralenti au milieu des années 1970, la (notamment entre indépendants et salariés) ne concerne plus que 23 % des hommes en 2015, contre 33 % en 1977. Les trajectoires et entre groupes de salariés sont toutes deux plus fréquentes, mais les déclassements sociaux se sont davantage accrus. En 2015, 28 % des hommes occupent une position sociale plus élevée que celle de leur père et 15 % une position inférieure, contre respectivement 23 % et 7 % en 1977.

Figure 1a – Mobilité sociale observée des femmes comparées à leur mère de 1977 à 2015

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Figure 1a – Mobilité sociale observée des femmes comparées à leur mère de 1977 à 2015 (en %) - Lecture : En 2015, par rapport à leur mère, 39,8 % des femmes ont une mobilité sociale ascendante.
Mobilité et immobilité sociale 1977 1985 1993 2003 2015
Immobilité sociale 40,9 35,1 30,1 29,9 29,5
Mobilité sociale 59,1 64,9 69,9 70,1 70,5
Non verticale 36,7 34,7 30,9 24,4 19,0
Ascendante 16,8 24,6 30,8 35,2 39,8
Descendante 5,6 5,6 8,2 10,5 11,7
  • Lecture : En 2015, par rapport à leur mère, 39,8 % des femmes ont une mobilité sociale ascendante.
  • Champ : France métropolitaine, femmes de nationalité française en emploi ou ayant travaillé, âgées de 35 à 59 ans au 31 décembre de l’année d’enquête.
  • Source : Insee, enquêtes Formation et qualification professionnelle (FQP) 1977, 1985, 1993, 2003 et 2014-2015.

Figure 1a – Mobilité sociale observée des femmes comparées à leur mère de 1977 à 2015

  • Lecture : En 2015, par rapport à leur mère, 39,8 % des femmes ont une mobilité sociale ascendante.
  • Champ : France métropolitaine, femmes de nationalité française en emploi ou ayant travaillé, âgées de 35 à 59 ans au 31 décembre de l’année d’enquête.
  • Source : Insee, enquêtes Formation et qualification professionnelle (FQP) 1977, 1985, 1993, 2003 et 2014-2015.

En 2015, 71 % des femmes de nationalité française âgées de 35 à 59 ans ne relèvent pas du même groupe socioprofessionnel que leur mère. Ce taux de mobilité sociale a progressé de 11 points en 40 ans, principalement entre 1977 et 1993. Les trajectoires sociales des femmes par rapport à leur mère, nettement plus favorables que celles des hommes par rapport à leur père, reflètent l’amélioration de leur place sur le marché du travail. En 2015, la mobilité sociale ascendante des femmes comparées à leur mère (40 %) est beaucoup plus fréquente que la mobilité descendante (12 %) ; en 1977, elle était de 17 %, contre 6 %. La mobilité non verticale des femmes a, quant à elle, reculé davantage que celle des hommes, passant de 37 % en 1977 à 19 % en 2015. En 2015, la mobilité sociale reste toutefois la plus forte pour les filles de non-salariées (figure 2).

Figure 2a – Mobilité sociale des femmes selon le groupe socioprofessionnel de leur mère de 1977 à 2015

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Figure 2a – Mobilité sociale des femmes selon le groupe socioprofessionnel de leur mère de 1977 à 2015 (en %) - Lecture : En 2015, 68,6 % des femmes ayant une mère employée ou ouvrière peu qualifiée relèvent d’un groupe socioprofessionnel différent de celui de leur mère.
Groupe socioprofessionnel de la mère 1977 1985 1993 2003 2015
Agricultrices exploitantes 57,8 66,8 78,4 89,0 92,0
Artisanes, commerçantes et cheffes d’entreprise 74,0 79,6 89,3 91,7 89,9
Cadres et professions intellectuelles supérieures 59,9 42,6 61,2 65,7 58,3
Professions intermédiaires 60,9 61,7 65,3 63,0 62,3
Employées et ouvrières qualifiées 57,1 63,7 62,0 62,4 67,1
Employées et ouvrières peu qualifiées 52,8 59,4 64,6 64,9 68,6
  • Note : Les fortes variations entre 1977 et 1993 de la mobilité sociale des filles de mères cadres sont à considérer avec précaution, dans la mesure où les effectifs de mères cadres sont de plus en plus faibles en remontant dans le passé.
  • Lecture : En 2015, 68,6 % des femmes ayant une mère employée ou ouvrière peu qualifiée relèvent d’un groupe socioprofessionnel différent de celui de leur mère.
  • Champ : France métropolitaine, femmes de nationalité française en emploi ou ayant travaillé, âgées de 35 à 59 ans au 31 décembre de l’année d’enquête.
  • Source : Insee, enquêtes Formation et qualification professionnelle (FQP) 1977, 1985, 1993, 2003 et 2014-2015.

Figure 2a – Mobilité sociale des femmes selon le groupe socioprofessionnel de leur mère de 1977 à 2015

  • Note : Les fortes variations entre 1977 et 1993 de la mobilité sociale des filles de mères cadres sont à considérer avec précaution, dans la mesure où les effectifs de mères cadres sont de plus en plus faibles en remontant dans le passé.
  • Lecture : En 2015, 68,6 % des femmes ayant une mère employée ou ouvrière peu qualifiée relèvent d’un groupe socioprofessionnel différent de celui de leur mère.
  • Champ : France métropolitaine, femmes de nationalité française en emploi ou ayant travaillé, âgées de 35 à 59 ans au 31 décembre de l’année d’enquête.
  • Source : Insee, enquêtes Formation et qualification professionnelle (FQP) 1977, 1985, 1993, 2003 et 2014-2015.

Les mobilités ascendantes sont plus fréquentes depuis les échelons inférieurs de l’échelle sociale. Toutefois, elles se font le plus souvent vers les positions sociales les plus proches. En 2024, selon l’, 37 % des fils de père employé ou ouvrier peu qualifié sont devenus employés ou ouvriers qualifiés, mais seuls 13 % d’entre eux sont cadres (figure 3). De même, 32 % des filles de mère employée ou ouvrière peu qualifiée sont employées ou ouvrières qualifiées, mais seulement 11 % d’entre elles sont cadres. La transmission des inégalités entre générations reste importante : les hommes ayant un père cadre sont 3,1 fois plus souvent cadres que ceux dont le père est employé ou ouvrier qualifié. Les femmes ayant une mère cadre le sont 2,5 fois plus souvent. En 2024, la mobilité sociale ascendante des femmes par rapport à leur mère (43 %) reste beaucoup plus élevée que par rapport à leur père (25 %) et plus élevée que celle des hommes par rapport à leur père (29 %). La structure des professions étant encore plus éloignée entre les hommes et leurs mères, la mobilité sociale ascendante des hommes par rapport à leur mère est la plus forte (49 %).

Figure 3a – Destinées sociales des femmes selon le groupe socioprofessionnel de la mère en 2024

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Figure 3a – Destinées sociales des femmes selon le groupe socioprofessionnel de la mère en 2024 (en %) - Lecture : En 2024, 4,6 % des femmes ayant une mère agricultrice exploitante sont artisanes, commerçantes ou cheffes d'entreprise.
Groupe socioprofessionnel de la mère Groupe socioprofessionnel de la femme
Agricultrices exploitantes Artisanes, commerçantes et cheffes d’entreprise Cadres et professions intellectuelles supérieures Professions intermédiaires Employées et ouvrières qualifiées Employées et ouvrières peu qualifiées Ensemble
Agricultrices exploitantes 7,5 4,6 15,6 24,9 27,0 20,4 100
Artisanes, commerçantes et cheffes d’entreprise 0,5 10,6 21,2 29,1 19,1 19,5 100
Cadres et professions intellectuelles supérieures 0,6 5,5 50,8 26,2 11,7 5,2 100
Professions intermédiaires 0,6 5,1 31,4 36,1 19,5 7,3 100
Employées et ouvrières qualifiées 0,6 5,3 20,5 30,7 26,9 16,2 100
Employées et ouvrières peu qualifiées 0,5 3,9 11,1 24,4 31,8 28,3 100
Ensemble 0,8 5,1 22,0 28,8 25,3 18,0 100
  • Note : En raison des arrondis à 0,1 près, le total ne fait pas toujours 100,0.
  • Lecture : En 2024, 4,6 % des femmes ayant une mère agricultrice exploitante sont artisanes, commerçantes ou cheffes d'entreprise.
  • Champ : France métropolitaine, femmes de nationalité française, en emploi ou ayant travaillé, âgées de 35 à 59 ans au 31 décembre de l'année d'enquête.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2024.

Figure 3a – Destinées sociales des femmes selon le groupe socioprofessionnel de la mère en 2024

  • Note : En raison des arrondis à 0,1 près, le total ne fait pas toujours 100,0.
  • Lecture : En 2024, 4,6 % des femmes ayant une mère agricultrice exploitante sont artisanes, commerçantes ou cheffes d'entreprise.
  • Champ : France métropolitaine, femmes de nationalité française, en emploi ou ayant travaillé, âgées de 35 à 59 ans au 31 décembre de l'année d'enquête.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2024.

Définitions

Le groupe socioprofessionnel correspond au premier niveau de la nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles. Les employés et les ouvriers sont regroupés, puis distingués selon qu’ils sont qualifiés ou peu qualifiés.

L’ enquête sur la formation et la qualification professionnelle (FQP) a été réalisée 8 fois, en 1964, 1970, 1977, 1985, 1993, 2003 et 2014-2015. Elle a longtemps constitué une des principales sources d’information sur la mobilité professionnelle, la mobilité sociale et les relations entre la formation initiale et professionnelle, l’emploi et les salaires.

La mobilité sociale désigne les situations où une personne relève d’un groupe socioprofessionnel différent de celui du parent auquel elle est comparée. Lorsqu’il s’agit de groupes de salariés, la mobilité est dite ascendante si la position sociale du fils ou de la fille est jugée supérieure à celle du parent, descendante si elle est jugée inférieure. La mobilité sociale est dite non verticale lorsqu’elle a lieu entre des groupes socioprofessionnels difficilement hiérarchisables, principalement quand l’un est salarié et l’autre non-salarié.

L’ enquête Emploi, sur l’emploi, le chômage et l’inactivité, vise à observer le marché du travail de manière structurelle et conjoncturelle. C’est la seule source fournissant une mesure des concepts d’activité, de chômage et d’emploi tels qu’ils sont définis par le Bureau international du travail (BIT). Elle s’inscrit dans le cadre des enquêtes Forces de travail définies au niveau européen (Labour Force Survey).

Pour en savoir plus

« L’ascension sociale est plus fréquente pour les salariés que pour les indépendants », Insee Première no 2068, juillet 2025.

« Les descendants d’immigrés s’élèvent plus souvent dans l’échelle sociale que les personnes sans ascendance migratoire », Insee Première no 2006, juillet 2024.

« La mobilité sociale en France de 1977 à 2015 », Chiffres détaillés, Insee, avril 2023.

« La mobilité sociale des femmes et des hommes : évolutions entre 1977 et 2015 », in France, portrait social, coll. « Insee Références », édition 2019.