En 2024, l’espérance de vie à la naissance est de 85,6 ans pour les femmes et de 80,0 ans pour les hommes en France (figure 1). En 2023, la France est ainsi située au deuxième rang dans l’Union européenne pour les femmes, derrière l’Espagne, et au dixième rang pour les hommes. La croissance des espérances de vie, interrompue notamment par le Covid-19 entre 2020 et 2022, a repris, avec un retour à un niveau légèrement supérieur à 2019 à partir de 2023.

Dans les conditions de morbidité et de mortalité de 2023, l’espérance de vie sans incapacité (EVSI) à la naissance se situe à 64,2 ans pour les femmes et à 63,6 ans pour les hommes. L’EVSI à la naissance avait augmenté fortement en 2021, mais baisse depuis. Elle se situe légèrement en dessous du niveau de 2019. L’évolution ultérieure déterminera si cette baisse correspond à une diminution ponctuelle, après une hausse brutale en 2021, suivi d’une reprise du rythme antérieur de lente croissance, ou si cela amorce une diminution de plus long terme.

L’état de santé perçu est une mesure subjective de la santé d’une population : en 2023, parmi les personnes âgées de 16 ans ou plus, 63 % des femmes et 67 % des hommes se déclarent en bonne ou très bonne santé, tandis qu’à l’opposé, 11 % des femmes et 10 % des hommes qualifient leur état de santé de mauvais ou très mauvais (figure 2). Ces proportions varient fortement selon l’âge, mais assez peu selon le sexe : 86 % des femmes et 90 % des hommes âgés de 16 à 29 ans se déclarent en bonne ou très bonne santé, contre 35 % des femmes et 37 % des hommes âgés de 75 ans ou plus. En particulier, 4 % des femmes et 5 % des hommes âgés de 75 ans ou plus se disent en très mauvaise santé.

637 082 personnes sont décédées en France en 2023, toutes causes confondues, soit un taux de mortalité standardisé de 828 pour 100 000 habitants (figure 3). Troisième cause de décès en 2020 et 2021, le Covid-19 devient la dixième cause et ne représente plus que 2 % des décès en 2023, loin derrière les tumeurs qui engendrent 27 % des décès (239 décès pour 100 000 habitants) et les maladies cardio‑neurovasculaires qui occasionnent 21 % des décès (171 décès pour 100 000 habitants). Les taux de mortalité standardisés sont toujours plus élevés parmi les hommes que parmi les femmes : à âge donné, le risque de décès des hommes, pour toutes les causes de décès, est supérieur à celui des femmes. Toutefois, les femmes étant surreprésentées aux âges élevés, les effectifs de décès pour certaines pathologies sont parfois plus nombreux chez les femmes (maladies cardiovasculaires ou symptômes et états morbides mal définis par exemple).

Les tumeurs sont toujours la première cause de décès en 2023, chez les femmes comme chez les hommes. Aujourd’hui, trois types de cancers font l’objet de programmes nationaux de dépistages organisés : le cancer colorectal, du sein et du col de l’utérus, les deux premiers faisant partie des cancers entraînant le plus de décès chaque année, avec ceux du pancréas et du poumon. Les taux de participation au dépistage organisé parmi les populations cibles sont cependant peu élevés : 30,8 % pour le cancer colorectal et 48,2 % pour le cancer du sein en 2023 (source : Santé Publique France). Parmi les personnes âgées de 50 à 74 ans, les personnes appartenant au dixième de la population ayant le niveau de vie le plus élevé se font deux fois plus souvent dépister du cancer colorectal (de façon organisée ou individuelle) que celles appartenant au dixième de niveau de vie le plus modeste (31,6 % contre 16,5 %) (figure 4). Pour le cancer du sein, l’écart de dépistage entre les femmes les plus aisées et les plus modestes est de 1,6 (67,3 % contre 41,7 %).