En 2016, l’ensemble des établissements de l’industrie produisent 37 % des déchets non dangereux non minéraux hors boues (figure 1). L’industrie manufacturière en génère la moitié à elle seule, avec 19 % de l’ensemble des déchets.

Les établissements de dix salariés ou plus de l’industrie manufacturière génèrent 14 millions de tonnes de ces déchets, majoritairement des déchets banals (79 %) (figure 2). Viennent ensuite les déchets organiques (21 %), essentiellement produits par les industries agroalimentaires, et, plus marginalement, les déchets ponctuels (équipements hors d’usage et déchets issus des cantines d’entreprises). Quatre secteurs d’activité produisent les deux tiers de ces déchets : la métallurgie, l’industrie du papier‑carton et de l’imprimerie, l’industrie du bois et les industries agro­alimentaires (IAA).

La plupart des déchets banals sont triés (82 %). Il s’agit majoritairement de déchets de métaux et de bois. L’industrie du bois et celle de la métallurgie trient la quasi‑totalité de leurs déchets. En revanche, la chimie et la pharmacie n’en trient que 56 % et les IAA 50 %. Ces dernières produisent ainsi les trois quarts des déchets non triés, dits « en mélange ».

Le tri favorise la valorisation des déchets. Ainsi, 77 % des déchets banals triés sont valorisés (figure 3). Les déchets de métaux et de papier‑carton sont même valorisés à plus de 90 % et 80 %. A contrario, seulement 48 % des déchets en mélange le sont.

Entre 2012 et 2016, la production industrielle a augmenté de 0,8 % et généré 2,2 % de déchets banals supplémentaires (figure 4). Les déchets en mélange de l’industrie manufacturière augmentent (+ 14,5 %) tandis que les déchets triés restent stables. La très forte baisse des déchets métalliques (– 13,1 %), essentiellement portée par l’industrie automobile, compense la hausse de presque tous les autres déchets triés, en particulier les plastiques (+ 15,4 %) et le verre (+ 10,5 %).

La production de déchets reflète la spécialisation industrielle de chaque région. La région Grand Est produit le plus de déchets banals : 1,7 million de tonnes dont 41 % de déchets métalliques, du fait de l’importance des filières de sidérurgie et de métallurgie (figure 5). Les Hauts‑de‑France en génèrent 1,5 million de tonnes, principalement des déchets de métal (47 %) et de papier‑carton (19 %). Par ailleurs, ces deux régions valorisent davantage leurs déchets (près de 80 %) que la moyenne de la France métropolitaine hors Corse, les déchets métalliques et de papier‑carton figurant parmi les déchets les plus valorisés. En Nouvelle‑Aquitaine, 57 % des déchets sont constitués de bois. L’Auvergne‑Rhône‑Alpes est la quatrième région à produire plus d’un million de tonnes de déchets. La quantité de déchets produits dans une région est à rapporter à son emploi industriel.

En moyenne, en France métropolitaine hors Corse, 4,9 tonnes de déchets sont générées par salarié en équivalent temps plein (ETP). Les régions qui génèrent le plus de déchets sont aussi celles qui produisent le plus de déchets par salarié en ETP, excepté l’Auvergne‑Rhône‑Alpes (4,0 tonnes par salarié en ETP). La Bretagne, l’Occitanie, la Provence‑Alpes‑Côte d’Azur, les Pays de la Loire et surtout l’Île‑de‑France génèrent les quantités les plus faibles de déchets par salarié.

La gestion des déchets est considérée principalement comme une préoccupation environnementale par 56 % des établissements industriels (contre 53 % en 2012). Par ailleurs, 14 % y voient un enjeu économique, 10 % un moyen de rationaliser le fonctionnement tandis que 19 % la ressentent surtout comme une contrainte.