Les entreprises en France Édition 2019
Cette nouvelle édition du numéro Les entreprises en France de la collection Insee Références offre une vue structurelle complète de notre système productif.
PME en France
Insee Références
Paru le :03/12/2019
En 2017, la France compte 3,8 millions de petites et moyennes entreprises marchandes non agricoles et non financières, y compris microentreprises (MIC). Parmi celles-ci, 3,7 millions sont des microentreprises, qui emploient 2,4 millions de salariés en équivalent temps plein (ETP) et réalisent 20 % de la valeur ajoutée. 148 000 PME hors microentreprises emploient 3,9 millions de salariés et réalisent 23 % de la valeur ajoutée. Au total, les PME emploient ainsi 6,3 millions de salariés (ETP) et réalisent 43 % de la valeur ajoutée (figure 1).
tableauFigure 1 – Principales caractéristiques des PME en 2017
Microentreprises | Poids des microentreprises dans l’ensemble des entreprises (en %) | PME hors microentreprises | Poids des PME hors microentreprises dans l’ensemble des entreprises (en %) | |
---|---|---|---|---|
Secteurs marchands non agricoles et non financiers | ||||
Nombre d'entreprises | 3 701 363 | 96,0 | 147 767 | 3,8 |
Nombre d'unités légales en France | 3 748 122 | 91,7 | 265 060 | 6,5 |
Effectif salarié en ETP (en milliers) | 2 445 | 18,8 | 3 883 | 29,9 |
Valeur ajoutée hors taxes (en milliards d'euros) | 231 | 19,9 | 271 | 23,3 |
Secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers | ||||
Nombre d'entreprises | 2 146 609 | 93,7 | 138 739 | 6,1 |
Nombre d'unités légales en France | 2 189 635 | 87,2 | 251 114 | 10,0 |
Effectif salarié en ETP (en milliers) | 2 267 | 18,6 | 3 609 | 29,6 |
Chiffre d'affaires (en milliards d'euros) | 488 | 13,0 | 845 | 22,4 |
Chiffre d'affaires à l'export (en milliards d'euros) | 19 | 2,6 | 89 | 12,2 |
Valeur ajoutée hors taxes (en milliards d'euros) | 176 | 16,5 | 252 | 23,7 |
Immobilisations corporelles (en milliards d'euros) | 229 | 9,1 | 381 | 15,2 |
Investissements corporels bruts hors apports (en milliards d'euros) | 30 | 15,0 | 35 | 17,6 |
Total de bilan (actif net) (en milliards d'euros) | 613 | 8,9 | 997 | 14,4 |
- Champ : France, entreprises des secteurs marchands non agricoles et non financiers et entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers, hors régime fiscal de la micro-entreprise et micro-entrepreneurs.
- Source : Insee, Ésane (données individuelles).
Les microentreprises comptent 72 % de leurs effectifs salariés dans les activités tertiaires, contre 66 % pour l’ensemble des entreprises (secteurs marchands non agricoles et non financiers). 18 % de leurs salariés travaillent dans la construction contre 10 % en moyenne (figure 2). À l’inverse, l’industrie ne représente que 10 % des effectifs des microentreprises, contre 24 % en moyenne ; les industries alimentaires sont les plus représentées et dans une moindre mesure la fabrication de produits métalliques (excepté machines et équipements) et les activités proches des services (réparation, imprimerie). Les microentreprises s’adressent à un marché de proximité. 73 % d’entre elles n’ont aucun salarié (plus d’un tiers de celles-ci sont des micro-entrepreneurs ou des micro-entreprises au sens fiscal), 13 % en ont un, à temps partiel ou à temps plein, seules 14 % ont plus d’un salarié (ETP).
tableauFigure 2 – Salariés des PME par secteur d’activité en 2017
MIC | PME hors MIC | PME | Ensemble | |
---|---|---|---|---|
Industrie | 10,0699 | 20,5240 | 16,5067 | 23,9616 |
Construction | 18,2026 | 12,7308 | 14,8335 | 10,0949 |
Commerce | 23,5959 | 20,6919 | 21,8078 | 20,5523 |
Transports | 3,1666 | 6,3154 | 5,1053 | 9,3223 |
Services marchands (non financiers) | 44,9650 | 39,7380 | 41,7467 | 36,0689 |
- Champ : France, entreprises des secteurs marchands non agricoles et non financiers.
- Source : Insee, Ésane (données individuelles).
graphiqueFigure 2 – Salariés des PME par secteur d’activité en 2017
Hors microentreprises, les PME des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers comptent en moyenne 26 salariés (ETP) et la moitié d’entre elles génèrent une valeur ajoutée supérieure à 1 million d’euros (figure 3). 62 % ont moins de 20 salariés et seules 11 % emploient au moins 50 salariés. Les activités exercées sont plus diversifiées que pour les autres catégories d’entreprises. De ce fait, la structure de l’emploi au sein des PME hors microentreprises est assez proche de celle de l’ensemble des entreprises. Néanmoins, la construction et les industries de type traditionnel (textile, cuir, bois, imprimerie, fabrication de produits métalliques) y sont davantage représentées qu’en moyenne (14 % et 7 % contre 11 % et 4 %). Elles emploient également 20 % des salariés du commerce de gros et du commerce de détail (19 % en moyenne). Enfin, c’est dans les PME que les entreprises des activités scientifiques et techniques sont les plus présentes : 18 % des effectifs contre 15 % en moyenne, notamment dans les activités juridiques et comptables, les services relatifs aux bâtiments et aménagement paysager et les activités d’architecture et d’ingénierie.
tableauFigure 3 – Dispersion de la valeur ajoutée des PME hors microentreprises en 2017
3ᵉ quartile (Q3) | Médiane | 1ᵉʳ quartile (Q1) | |
---|---|---|---|
Ensemble | 1,9 | 1,0 | 0,6 |
Industrie | 2,5 | 1,2 | 0,7 |
Construction | 1,5 | 0,9 | 0,6 |
Commerce | 1,8 | 0,9 | 0,6 |
Transports | 1,9 | 1,0 | 0,6 |
Services marchands | 2,1 | 1,0 | 0,6 |
- Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers, hors régime fiscal de la micro-entreprise et micro-entrepreneurs.
- Source : Insee, Ésane (données individuelles).
graphiqueFigure 3 – Dispersion de la valeur ajoutée des PME hors microentreprises en 2017
Les PME industrielles hors microentreprises ont davantage d’immobilisations corporelles que les autres PME et disposent en général de plus de ressources (en excluant les entreprises de l’immobilier, atypiques par la nature de leurs actifs) ; leur taux de marge est parmi les plus élevés au sein des PME. Mais le taux d’exportation des PME industrielles est deux fois moins élevé que celui des ETI industrielles : alors que les grandes entreprises et les ETI de l’industrie manufacturière sont pratiquement toutes exportatrices, seules 55 % des PME industrielles le sont (figure 4).
tableauFigure 4 – Ratios sur les PME hors microentreprises en 2017
Nombre d'entreprises | Effectif salarié en ETP | Effectif salarié moyen en ETP | VAHT/salarié | Immobilisations corporelles/salarié | Total des ressources/ salarié | Salaire annuel moyen | Taux de margeEBE/VAHT | Taux d'exportationEBE/VAHT | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
(en milliers) | (en milliers d'euros) | (en %) | |||||||
Ensemble | 136 | 3 553 | 26 | 68 | 76 | 238 | 39 | 19 | 11 |
Industrie manufacturière, extractives et autres | 25 | 798 | 32 | 69 | 128 | 254 | 37 | 21 | 20 |
dont industrie manufacturière | 23 | 752 | 33 | 67 | 92 | 214 | 38 | 19 | 21 |
Construction | 23 | 495 | 22 | 62 | 53 | 214 | 35 | 16 | 1 |
Commerce | 35 | 804 | 23 | 70 | 64 | 276 | 38 | 23 | 9 |
Transports | 8 | 245 | 32 | 55 | 74 | 129 | 35 | 14 | 13 |
Services marchands | 45 | 1 212 | 27 | 71 | 58 | 235 | 43 | 16 | 10 |
- Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles, non financiers et non immobiliers (actifs immobiliers atypiques, ce qui biaise les ratios au regard du capital productif des autres activités), hors régime fiscal de la micro-entreprise et micro-entrepreneurs.
- Source : Insee, Ésane (données individuelles).
Définitions
Petite et moyenne entreprise (PME), microentreprise (MIC) : le décret n° 2008-1354 du 18 décembre 2008 d’application de la loi de modernisation de l’économie de 2008 (LME) définit l’entreprise comme « la plus petite combinaison d’unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et de services jouissant d’une certaine autonomie de décision, notamment pour l’affectation de ses ressources courantes. »
Concrètement, l’entreprise est :
– soit une unité légale (entité juridique identifiée par son numéro Siren, qui peut être un entrepreneur individuel ou une société exerçant une fonction de production) indépendante ;
– soit un regroupement économiquement pertinent (intervenant sur le marché, regroupant l’ensemble des facteurs de production, ayant une autonomie de décision) d’unités légales appartenant à un même groupe de sociétés.
Le décret de 2008 définit également quatre catégories d’entreprises :
– les petites et moyennes entreprises (PME) sont celles qui, d’une part, occupent moins de 250 personnes, d’autre part, ont un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 50 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 43 millions d’euros ;
– parmi elles, les microentreprises (MIC) occupent moins de 10 personnes, et ont un chiffre d’affaires annuel ou un total de bilan n’excédant pas 2 millions d’euros.
Micro-entrepreneur : ce régime est la nouvelle dénomination pour celui de l’auto-entrepreneur depuis le 19 décembre 2014. Il a été mis en place par la loi de modernisation de l’économie (LME) d’août 2008 et est entré en vigueur au 1er janvier 2009. Pour les entrepreneurs individuels qui en font la demande, les formalités de création d’entreprises sont allégées, et le mode de calcul et de paiement des cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu est simplifié. L’entrepreneur bénéficie ainsi notamment du régime fiscal de la micro-entreprise et du régime micro-social. Depuis le 1er janvier 2018, le régime peut s’appliquer aux entreprises dont le chiffre d’affaires pour une année civile complète n’excède pas :
– 170 000 euros HT pour une activité de vente de marchandises, d’objets, d’aliments à emporter ou à consommer sur place, ou de fourniture de logement ;
– 70 000 euros HT pour une activité de services.
Micro-entreprise au sens fiscal : il s’agit d’un régime d’imposition des bénéfices pour les entreprises individuelles (EI), l’entreprise individuelle à responsabilté limitée (EIRL) à l’impôt sur le revenu et les EURL soumises à l’impôt sur le revenu et dont le gérant est l’associé unique. Ce régime d’imposition nécessite la soumission à l’impôt sur le revenu (IR). Il se caractérise par :
– une franchise en base de TVA dans la limite d’un chiffre d’affaires de 82 800 ou 33 200 euros : les entreprises ne facturent pas la TVA à leurs clients et ne récupèrent pas cette TVA payée à leurs fournisseurs ;
– un abattement forfaitaire lors du calcul du résultat de l’entreprise ;
– des obligations comptables et déclaratives simplifiées ;
– pas de déficit possible : l’exploitant individuel ne peut pas l’imputer sur son revenu global. Peuvent en bénéficier les petites entreprises individuelles et les EURL dont le gérant est l’associé unique et qui sont soumises à l’impôt sur le revenu, dont le chiffre d’affaires est inférieur à 170 000 euros hors taxes pour les exploitants dont le commerce principal est de vendre des marchandises, objets, fournitures et denrées à emporter ou à consommer sur place ou de fourniture de logement, et à 70 000 euros hors taxes pour les prestataires de services (seuils applicables depuis le 1er janvier 2018, alors que les seuils de chiffre d’affaires de la franchise de TVA restent fixés à 82 800 et 33 200 euros).