Les entreprises en France Édition 2019
Cette nouvelle édition du numéro Les entreprises en France de la collection Insee Références offre une vue structurelle complète de notre système productif.
Chaînes d’activité mondiales des PME
Insee Références
Paru le :03/12/2019
Entre 2014 et 2016, 7,3 % des petites et moyennes entreprises (PME) marchandes non agricoles et non financières de 50 salariés ou plus implantées en France ont externalisé en France au moins une de leurs activités. (figure 1) Elles sont moins nombreuses à délocaliser (1,9 % l’ont fait et 2,6 % l’ont envisagé sans le faire), et encore moins à relocaliser en France des activités réalisées à l’étranger (0,9 %). Lorsque les PME étudiées décident de faire faire certaines de leurs activités à l’étranger, il s’agit plutôt d’activités nouvellement développées, sans transfert : 5,1 % créent ex nihilo des activités à l’étranger.
Les PME sont plus nombreuses à externaliser en France au moins une de leurs activités support plutôt que leur activité cœur de métier. C’est l’inverse lorsqu’il s’agit d’activités nouvellement développées à l’étranger.
tableauFigure 1 – Externalisations, délocalisations, relocalisations et créations d’activités à l’étranger des PME entre 2014 et 2016
Externalisation en France | Délocalisation | Activités nouvellement développées à l’étranger | Relocalisation en France | |
---|---|---|---|---|
Au moins une activité | 7,3 | 1,9 | 5,1 | 0,9 |
Activité cœur de métier | 2,9 | 1,1 | 3,9 | 0,7 |
Au moins une activité support | 6,1 | 1,1 | 2,6 | 0,4 |
- Lecture : 1,9 % des PME de 50 salariés ou plus ont délocalisé au moins une de leurs activités entre 2014 et 2016, une entreprise pouvant délocaliser à la fois son activité cœur de métier et une ou plusieurs de ses activités support.
- Champ : PME marchandes non agricoles et non financières de 50 salariés ou plus implantées en France.
- Source : Insee, enquête Chaînes d'activité mondiales 2016 – PME.
graphiqueFigure 1 – Externalisations, délocalisations, relocalisations et créations d’activités à l’étranger des PME entre 2014 et 2016
L’envergure internationale des entreprises facilite la délocalisation d’activités. Celles qui exportent, surtout si elles exportent beaucoup, délocalisent plus fréquemment. Ici, une entreprise est considérée comme hautement (respectivement faiblement) exportatrice si son chiffre d’affaires à l’exportation est supérieur (respectivement inférieur) à la médiane des chiffres d’affaires à l’exportation non nuls. Ainsi, 4,0 % des PME hautement exportatrices ont délocalisé (figure 2). Cette part diminue significativement quand elles exportent peu (2,1 %). Elle diminue à nouveau pour les PME non exportatrices (0,7 %) qui représentent la moitié des PME étudiées. Par ailleurs, 19 % des PME étudiées sont des multinationales. Parmi elles, la part de celles qui délocalisent est près de dix fois supérieure à celle observée chez les entreprises dites « franco-françaises » (6,9 % d’entre elles, contre 0,7 %). Celles qui délocalisent ou créent ex nihilo des activités à l’étranger le font majoritairement via leurs filiales (77 % et 89 % d’entre elles).
tableauFigure 2 - Proportion de PME ayant délocalisé des activités entre 2014 et 2016
Services de l’information-communication (6 %) | 5,8 |
---|---|
Industrie manufacturière (27 %) | 3,0 |
Autres secteurs marchands non financiers (67 %) | 1,2 |
De 100 à 249 salariés (34 %) | 2,4 |
De 50 à 99 salariés (66 %) | 1,7 |
Entreprise hautement exportatrice¹ (26 %) | 4,0 |
Entreprise faiblement exportatrice¹ (26 %) | 2,1 |
Entreprise non exportatrice (48 %) | 0,7 |
Entreprise multinationale (19 %) | 6,9 |
Entreprise « franco-française »² (81 %) | 0,7 |
- 1. Une entreprise est considérée dans cette fiche comme hautement (respectivement faiblement) exportatrice si son chiffre d’affaires à l’exportation est supérieur (respectivement inférieur) à la médiane des chiffres d’affaires à l’exportation non nuls.
- 2. Une entreprise est dite « franco-française » si elle n’a aucune filiale à l’étranger.
- Lecture : les entreprises de l’information-communication représentent 6 % du champ étudié. Parmi elles, 5,8 % ont délocalisé au moins une de leurs activités entre 2014 et 2016.
- Champ : PME marchandes non agricoles et non financières de 50 salariés ou plus implantées en France.
- Source : Insee, enquête Chaînes d'activité mondiales 2016 – PME.
graphiqueFigure 2 - Proportion de PME ayant délocalisé des activités entre 2014 et 2016
Entre 2014 et 2016, 70 % des PME ayant délocalisé l’ont fait vers l’Europe, dont 63 % vers l’Union européenne (UE) (figure 3). L’Europe est également la destination privilégiée par celles qui créent ex nihilo des activités à l’étranger. L’Afrique, en raison de sa proximité avec la France et de l’usage du français dans certains pays, fait aussi partie des zones d’accueil privilégiées, aussi bien pour la délocalisation (22 %) que pour la création ex nihilo d’activités à l’étranger (17 %) (figure 4).
tableauFigure 3 – Zones d’accueil des délocalisations d’activités des PME entre 2014 et 2016
Europe | dont UE | Afrique | Chine et Inde | États-Unis et Canada | |
---|---|---|---|---|---|
Au moins une activité | 70 | 63 | 22 | 19 | 7 |
Activité cœur de métier | 36 | 32 | 15 | 10 | 3 |
Au moins une activité support | 44 | 40 | 11 | 11 | 6 |
- Lecture : 70 % des PME de 50 salariés ou plus ayant délocalisé l’ont fait en Europe pour au moins une de leurs activités, une entreprise pouvant délocaliser dans plusieurs zones géographiques.
- Champ : PME marchandes non agricoles et non financières de 50 salariés ou plus implantées en France déclarant avoir délocalisé entre 2014 et 2016.
- Source : Insee, enquête Chaînes d'activité mondiales 2016 – PME.
graphiqueFigure 3 – Zones d’accueil des délocalisations d’activités des PME entre 2014 et 2016
tableauFigure 4 – Zones d’accueil des activités nouvellement développées à l’étranger des PME entre 2014 et 2016
Europe | dont UE | États-Unis et Canada | Afrique | Chine et Inde | |
---|---|---|---|---|---|
Au moins une activité | 57 | 48 | 22 | 17 | 16 |
Activité cœur de métier | 44 | 36 | 14 | 15 | 12 |
Au moins une activité support | 29 | 25 | 14 | 7 | 8 |
- Lecture : 57 % des PME de 50 salariés ou plus ayant créé ex nihilo des activités à l’étranger l’ont fait en Europe pour au moins une de leurs activités, une entreprise pouvant créer ex nihilo des activités dans plusieurs zones géographiques.
- Champ : PME marchandes non agricoles et non financières de 50 salariés ou plus implantées en France déclarant avoir créé ex nihilo des activités à l’étranger entre 2014 et 2016.
- Source : Insee, enquête Chaînes d'activité mondiales 2016 – PME.
graphiqueFigure 4 – Zones d’accueil des activités nouvellement développées à l’étranger des PME entre 2014 et 2016
Entre 2014 et 2016, les PME ayant délocalisé l’ont surtout fait pour réduire les coûts. 72 % d’entre elles citent la réduction du coût de la main-d’œuvre comme une motivation importante ou très importante. Viennent ensuite la réduction des autres coûts (41 %) et l’accès à de nouveaux marchés (36 %). Sur la même période, elles se sont principalement heurtées à quatre obstacles : les barrières linguistiques ou culturelles, l’inquiétude des employés ou des syndicats en France, le besoin de proximité avec leurs clients et l’incertitude sur la qualité des biens et des services fournis à l’étranger. Chacun de ces obstacles est évoqué par une PME sur trois.
Entre 2014 et 2016, 1,5 % des PME ont relocalisé au moins une de leurs activités ou l’ont envisagé sans le faire, principalement pour retrouver une proximité à la fois géographique, linguistique et culturelle. Les difficultés managériales dues à l’éloignement, à la langue ou aux différences culturelles sont un facteur déterminant pour la moitié d’entre elles. De plus, parmi celles-ci, deux PME sur cinq ont relocalisé leur activité en raison principalement des temps de livraison trop longs pour les clients et de la qualité insuffisante des biens et des services fournis à l’étranger.
Définitions
Les petites et moyennes entreprises (PME) sont celles qui, d’une part, occupent moins de 250 personnes, d’autre part, ont un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 50 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 43 millions d’euros.
Externalisation en France d’une activité : transfert total ou partiel de cette activité vers une autre entreprise implantée en France.
Délocalisation d’une activité : transfert total ou partiel de cette activité de la France vers l’étranger, cette activité étant auparavant réalisée par l’entreprise elle-même ou par une autre entreprise (sous-traitant par exemple). Une activité créée ex nihilo sans transfert de postes de la France vers l’étranger n’est pas considérée comme une délocalisation.
Relocalisation en France d’une activité : transfert total ou partiel de cette activité de l’étranger vers la France, cette activité pouvant être transférée dans l’entreprise ou confiée à une autre entreprise implantée en France.
Activités nouvellement développées à l’étranger : activités développées ex nihilo à l’étranger sans aucun transfert de postes de la France vers l’étranger.
Activités support : activités mises en oeuvre par l’entreprise pour permettre ou faciliter la production de biens ou services destinés au marché ou à des tiers. Les productions de ces activités support ne sont pas directement destinées au marché ou à des tiers.
Activité coeur de métier : principale production de biens ou prestation de services destinés au marché ou à des tiers, réalisés par l’entreprise et générant le plus de chiffre d’affaires. Dans la plupart des cas, il s’agit de l’activité principale de l’entreprise.
Pour en savoir plus
« Les PME de 50 salariés ou plus qui délocalisent : principalement vers l’UE et via leurs filiales », Insee Première n° 1760, juin 2019.