France, portrait social Édition 2021

Cet ouvrage apporte un éclairage sur plus d’un an de crise sanitaire, aux conséquences économiques et sociales inédites : Comment ont évolué la mortalité et la santé de la population au cours des différentes vagues ? Quel a été le niveau d’adoption des mesures de prévention ? Comment le système de soin a-t-il été impacté ? Quels territoires ont été les plus touchés par la baisse des naissances observée neuf mois après le premier confinement ? Quelles sont les conséquences de la crise sur les revenus des ménages et sur le marché de l’emploi ? Comment les jeunes ont-ils vécu cette crise ?

Insee Références
Paru le :Paru le25/11/2021
France, portrait social- Novembre 2021
Consulter
Sommaire

Consommation et épargne des ménages

Insee Références

Paru le :25/11/2021

En 2020, la chute de 7,1 % en volume en raison de la crise sanitaire, après + 1,8 % en 2019 (figure 1). La , incluant les dépenses individualisables financées par la collectivité, diminue de 6,6 % en volume après + 1,5 % en 2019. Cette chute est sans précédent depuis 1960. Les dépenses des administrations publiques reculent également en 2020 (– 4,9 % après + 0,6 %).

Figure 1 - Évolution de la consommation finale des ménages par fonction

en %
Figure 1 - Évolution de la consommation finale des ménages par fonction (en %) - Lecture : en 2020, la consommation de boissons alcoolisées et de tabac a augmenté de 0,4 % en volume par rapport à 2019, ce poste représente 4,4 % de la dépense de consommation finale des ménages.
Variations en volume au prix de l’année précédente Coefficients budgétaires1
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2020
Alimentation et boissons non alcoolisées 0,9 1,1 0,4 - 0,4 - 0,3 4,4 15,1
dont produits alimentaires 0,7 1,1 0,2 - 0,6 - 0,2 4,5 13,9
Boissons alcoolisées et tabac 1,3 0,0 - 0,2 - 2,6 - 3,3 0,4 4,4
Articles d’habillement et chaussures 1,2 - 0,5 1,3 - 2,4 0,5 - 17,0 3,2
Logement2, chauffage, éclairage 1,1 1,4 0,7 1,4 1,9 - 0,1 28,5
Équipement du logement 2,0 2,2 2,3 0,5 2,1 - 1,2 4,9
Santé (dépenses à la charge des ménages) 2,0 2,0 0,6 1,0 1,3 - 8,0 4,0
Transports 2,3 4,0 3,7 2,1 1,6 - 21,0 11,8
Communications 3,9 0,0 2,8 3,6 4,0 0,5 2,5
Loisirs et culture 1,3 1,6 1,9 1,4 2,6 - 11,4 7,7
dont appareils électroniques et informatiques 0,8 3,8 - 3,6 1,2 0,3 6,2 1,1
Éducation (dépenses à la charge des ménages) 2,9 1,0 8,1 - 1,1 3,1 - 9,5 0,5
Hôtels, cafés et restaurants 0,8 2,0 4,2 4,0 4,5 - 34,1 5,6
Autres biens et services 1,7 - 0,4 2,7 1,3 0,8 - 5,9 12,5
Dépense de consommation finale des ménages 1,5 1,8 1,5 1,0 1,8 - 7,1 100,0
Dépense de consommation financée par la collectivité3 1,4 1,9 1,5 0,7 0,7 - 5,1 ///
ISBLSM3 2,0 1,6 1,6 0,2 1,3 - 6,9 ///
Administrations publiques3 1,3 1,9 1,5 0,7 0,6 - 4,9 ///
dont : santé 2,6 3,9 2,9 1,9 1,4 - 1,0 ///
éducation 0,6 0,9 0,3 0,6 0,0 - 6,5 ///
Consommation finale effective des ménages 1,4 1,8 1,5 0,9 1,5 - 6,6 ///
  • /// : absence de résultat due à la nature des choses.
  • 1. Part de la dépense consacrée à un bien ou un service particulier (ou à une catégorie de biens ou services) dans la dépense de consommation finale des ménages. Pour que la somme des coefficients budgétaires soit égale à 100, il faut y ajouter le poids de la correction territoriale (différence entre les achats à l’étranger des résidents et les achats en France des non-résidents) : soit – 0,6 %.
  • 2. Y compris loyers imputés.
  • 3. Dépenses de consommation des institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM, par exemple organisations caritatives ou clubs sportifs) et des administrations publiques en biens et services individualisables.
  • Lecture : en 2020, la consommation de boissons alcoolisées et de tabac a augmenté de 0,4 % en volume par rapport à 2019, ce poste représente 4,4 % de la dépense de consommation finale des ménages.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

La part des dans le recule pour la cinquième année consécutive (28,4 %, après 28,8 % en 2019) (figure 2). Les dépenses liées au logement, qui constituent plus des trois quarts d’entre elles en 2020, stagnent (– 0,1 % en volume après + 1,9 % en 2019). Les loyers (réels et ), qui représentent 21,0 % de la dépense de consommation finale et 58,0 % des dépenses pré‑engagées, restent dynamiques (+ 1,3 % après + 2,6 %), mais les dépenses des ménages en électricité, gaz et autres combustibles continuent de baisser (– 3,2 % après – 1,0 %). La hausse de la consommation d’énergie qu’ont pu générer les périodes de confinement et le télétravail ne compense pas la forte baisse liée au climat très doux durant l’hiver 2020, année la plus chaude depuis le début du 20e siècle.

Figure 2 - Part des dépenses pré-engagées dans le revenu disponible brut

en %
Figure 2 - Part des dépenses pré-engagées dans le revenu disponible brut (en %) - Lecture : en 2020, les dépenses pré-engagées représentent 28,4 % du revenu disponible brut des ménages, parmi elles les dépenses liées au logement en représentent 22,4 %.
Dépenses pré-engagées Dépenses liées au logement Assurances (hors assurance-vie) et services financiers Services de télévision et de télécommunications
1960 12,6 9,5 1,9 0,5
1961 13,1 10,0 1,8 0,5
1962 13,2 10,2 1,8 0,5
1963 13,9 10,7 1,9 0,5
1964 14,2 10,9 2,1 0,5
1965 15,0 11,5 2,2 0,5
1966 15,5 12,0 2,2 0,5
1967 16,4 12,7 2,3 0,5
1968 17,2 13,4 2,5 0,5
1969 18,3 14,1 2,9 0,6
1970 18,5 14,2 3,0 0,6
1971 18,7 14,4 3,0 0,6
1972 18,6 14,2 3,0 0,6
1973 18,9 14,0 3,5 0,6
1974 19,6 13,8 4,4 0,6
1975 19,0 13,8 3,6 0,8
1976 19,8 14,3 3,8 1,0
1977 20,0 14,5 3,6 1,1
1978 20,0 14,4 3,6 1,2
1979 20,9 14,9 4,0 1,3
1980 22,1 15,9 4,0 1,4
1981 22,6 16,0 4,5 1,4
1982 22,7 15,9 4,7 1,4
1983 23,7 16,5 4,9 1,5
1984 25,0 17,3 5,3 1,6
1985 25,9 17,8 5,6 1,7
1986 25,7 17,5 5,7 1,7
1987 26,0 17,6 5,9 1,8
1988 26,0 17,5 6,0 1,7
1989 26,2 17,5 6,2 1,7
1990 26,1 17,6 6,1 1,7
1991 26,4 18,4 5,5 1,7
1992 26,6 18,7 5,5 1,7
1993 27,0 19,3 5,2 1,8
1994 26,9 19,7 4,7 1,9
1995 26,5 20,0 4,0 1,9
1996 27,1 20,4 4,1 1,9
1997 26,8 20,3 3,9 1,9
1998 26,8 20,4 3,7 2,0
1999 26,4 20,4 3,1 2,2
2000 26,8 19,9 3,7 2,4
2001 27,0 19,8 4,0 2,6
2002 26,6 19,6 3,4 2,8
2003 27,2 20,2 3,3 2,9
2004 27,4 20,3 3,4 2,9
2005 28,0 20,9 3,4 3,0
2006 28,3 21,1 3,6 2,9
2007 28,4 20,9 4,0 2,8
2008 29,0 21,2 4,2 2,9
2009 28,9 21,5 3,7 2,9
2010 28,7 21,7 3,4 2,8
2011 28,6 21,8 3,3 2,7
2012 29,0 22,5 3,2 2,5
2013 29,8 23,2 3,3 2,4
2014 29,4 23,0 3,3 2,3
2015 29,6 23,1 3,4 2,2
2016 29,4 23,0 3,3 2,2
2017 29,2 22,8 3,4 2,1
2018 29,1 22,7 3,4 2,1
2019 28,8 22,6 3,4 2,1
2020 28,4 22,4 3,2 2,1
  • Lecture : en 2020, les dépenses pré-engagées représentent 28,4 % du revenu disponible brut des ménages, parmi elles les dépenses liées au logement en représentent 22,4 %.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

Figure 2 - Part des dépenses pré-engagées dans le revenu disponible brut

  • Lecture : en 2020, les dépenses pré-engagées représentent 28,4 % du revenu disponible brut des ménages, parmi elles les dépenses liées au logement en représentent 22,4 %.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

En 2020, la crise a interrompu la baisse tendancielle de la part de la consommation allouée aux produits alimentaires et boissons non alcoolisées dans la dépense des ménages (+ 4,4 % en volume). À l’inverse, les fermetures et restrictions des déplacements instaurées en raison de la crise sanitaire ont fait chuter les dépenses en hôtellerie et restauration (– 34,1 % en volume après + 4,5 % en 2019), tout comme celles liées aux transports (– 21,0 % après + 1,6 %) ou encore aux articles d’habillement et chaussures (– 17,0 % après + 0,5 %). Les dépenses en loisirs et culture reculent également (– 11,4 % après + 2,6 %), malgré la hausse des dépenses en appareils électroniques et informatiques (+ 6,2 % après + 0,3 %). Cette dernière provient essentiellement des dépenses en téléviseurs (+ 20,9 % après – 1,6 %), ainsi qu’en ordinateurs et périphériques, composants et cartes électroniques (+ 19,7 % après + 5,6 %), dopées par le télétravail et l’instruction à la maison.

La dépense de consommation finale des ménages baisse dans un contexte de fort ralentissement de l’activité, mais dans lequel le pouvoir d’achat des ménages continue d’augmenter (+ 0,4 % après + 2,6 % en 2019). En 2020, le revenu disponible brut des ménages progresse de 1,0 % (après + 3,4 % en 2019), tandis que le prix de la dépense de consommation finale croît à un rythme modéré (+ 0,6 % après + 0,8 % en 2019). Ainsi, le des ménages gagne 6,3 points pour s’établir à 21,4 % du revenu disponible brut en 2020 (figure 3). Il est à son plus haut niveau depuis 1960, surpassant légèrement le point haut de 1975.

Figure 3 - Taux d’épargne des ménages

en %
Figure 3 - Taux d’épargne des ménages (en %) - Lecture : en 2020, le taux d'épargne des ménages s'élève à 21,4 %.
Taux d'épargne Taux d'épargne financière1
1960 17,0 04,8
1961 16,2 04,4
1962 18,3 06,4
1963 17,8 05,4
1964 17,6 04,0
1965 18,3 04,0
1966 18,4 03,4
1967 18,8 04,3
1968 19,0 04,1
1969 17,7 02,7
1970 19,8 05,1
1971 19,7 05,0
1972 20,0 04,6
1973 20,2 04,4
1974 20,5 04,4
1975 21,3 07,0
1976 18,9 04,7
1977 19,0 05,1
1978 20,5 06,4
1979 18,3 04,2
1980 17,6 03,2
1981 17,2 04,3
1982 16,4 04,6
1983 15,7 04,4
1984 14,3 03,4
1985 13,3 03,2
1986 12,5 02,1
1987 11,1 00,1
1988 11,1 00,3
1989 11,4 00,0
1990 12,6 01,9
1991 13,1 02,9
1992 14,2 05,0
1993 14,6 05,8
1994 13,7 04,4
1995 14,2 05,1
1996 13,5 04,3
1997 14,4 05,4
1998 13,9 04,5
1999 13,6 04,9
2000 13,5 04,5
2001 14,2 04,7
2002 15,2 05,6
2003 14,5 04,6
2004 14,6 04,0
2005 13,7 03,2
2006 14,4 03,6
2007 14,8 04,0
2008 14,8 03,9
2009 16,1 06,8
2010 16,0 06,6
2011 15,6 05,9
2012 15,6 06,2
2013 14,2 04,7
2014 14,6 05,2
2015 14,1 04,8
2016 13,9 04,5
2017 14,1 04,2
2018 14,4 04,3
2019 15,1 04,6
2020 21,4 12,1
  • 1. L’épargne des ménages peut être utilisée soit pour l’investissement, soit pour des placements financiers ou des remboursements d’emprunt. La capacité de financement des ménages correspond au solde de l’épargne et de l’investissement. Le taux d’épargne financière est le rapport de la capacité de financement au revenu disponible.
  • Lecture : en 2020, le taux d'épargne des ménages s'élève à 21,4 %.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

Figure 3 - Taux d’épargne des ménages

  • 1. L’épargne des ménages peut être utilisée soit pour l’investissement, soit pour des placements financiers ou des remboursements d’emprunt. La capacité de financement des ménages correspond au solde de l’épargne et de l’investissement. Le taux d’épargne financière est le rapport de la capacité de financement au revenu disponible.
  • Lecture : en 2020, le taux d'épargne des ménages s'élève à 21,4 %.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

Définitions

La dépense de consommation finale des ménages comprend les dépenses réalisées par les ménages pour acquérir des biens et des services destinés à satisfaire les besoins de consommation individuels ou collectifs.

La consommation finale effective des ménages inclut tous les biens et les services consommés par les ménages, qu’ils aient fait l’objet d’une dépense directe des ménages ou été financés par la collectivité (par exemple, dépenses remboursées par la Sécurité sociale ou allocation logement).

Les dépenses pré-engagées désignent l’ensemble des dépenses des ménages réalisées dans le cadre d’un contrat difficilement renégociable à court terme. Ces dépenses comprennent :

  • les dépenses liées au logement (y compris, dans le cas de la comptabilité nationale, les loyers imputés), ainsi que celles relatives à l’eau, au gaz, à l’électricité et aux autres combustibles utilisés dans les habitations ;
  • les services de télécommunications ;
  • les frais de cantine ;
  • les services de télévision (redevance télévisuelle, abonnements à des chaînes payantes) ;
  • les assurances (hors assurance-vie) ;
  • les services financiers (y compris les services d’intermédiation financière indirectement mesurés).

Le revenu disponible brut des ménages correspond au revenu, après impôts et prestations sociales, que les ménages peuvent affecter à la consommation ou à l’épargne.

Le loyer imputé correspond à l'estimation de l’équivalent monétaire de l’avantage que procure au ménage la propriété de sa résidence principale : à savoir, le loyer qu’il aurait à payer s’il était locataire du logement qu’il habite.

Le taux d’épargne des ménages est le rapport entre l’épargne des ménages et leur revenu disponible brut.