France, portrait social Édition 2021

Cet ouvrage apporte un éclairage sur plus d’un an de crise sanitaire, aux conséquences économiques et sociales inédites : Comment ont évolué la mortalité et la santé de la population au cours des différentes vagues ? Quel a été le niveau d’adoption des mesures de prévention ? Comment le système de soin a-t-il été impacté ? Quels territoires ont été les plus touchés par la baisse des naissances observée neuf mois après le premier confinement ? Quelles sont les conséquences de la crise sur les revenus des ménages et sur le marché de l’emploi ? Comment les jeunes ont-ils vécu cette crise ?

Insee Références
Paru le :Paru le25/11/2021
France, portrait social- Novembre 2021
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Revenu salarial

Insee Références

Paru le :25/11/2021

Le , somme de tous les salaires nets perçus par un individu au cours d’une année donnée, intègre deux dimensions : le (EQTP), prix d’une unité de travail salarié, et le volume de travail salarié au cours de l’année, en équivalent temps plein. En 2019, le revenu salarial annuel moyen pour l’ensemble des salariés du secteur privé et de la fonction publique s’élève à 21 790 euros (figure 1). Cette moyenne recouvre des situations hétérogènes : les femmes perçoivent en moyenne un revenu salarial inférieur de 22 % à celui des hommes, les salariés à temps partiel ont un revenu salarial inférieur de 53 % à celui des temps complets.

Le revenu salarial des moins de 25 ans est, en moyenne, inférieur de 70 % à celui des 50‑54 ans : d’une part, leur salaire moyen en EQTP est inférieur de 42 %, en raison principalement de leur moindre expérience professionnelle ; d’autre part, leur volume de travail moyen est moitié moindre, en raison d’insertions sur le marché du travail en cours d’année, d’allers‑retours entre emploi et chômage et d’une part élevée de contrats à temps partiel.

Les salariés diplômés de l’enseignement supérieur long (bac + 3 ou plus) ont un revenu salarial annuel moyen égal à 2,4 fois celui des non‑diplômés. Cela correspond surtout à des différences de salaires en EQTP, et plus modérément de volume de travail. Les cadres ont un revenu salarial annuel moyen égal à 2,7 fois celui des ouvriers et 2,9 fois celui des employés, du fait de salaires en EQTP plus élevés et, dans une moindre mesure, d’un volume de travail plus important. Le revenu salarial est plus élevé en moyenne dans la fonction publique que dans le secteur privé (+ 7 %), le volume de travail annuel y étant supérieur (+ 12 %), tandis que le salaire en EQTP y est en moyenne un peu plus faible.

Figure 1 - Revenu salarial annuel moyen en 2019

Figure 1 - Revenu salarial annuel moyen en 2019 - Lecture : en 2019, le salaire annuel moyen en équivalent temps plein est de 26 400 euros pour les femmes, qui travaillent en moyenne 72 % d’un temps plein annuel et perçoivent ainsi un revenu salarial moyen de 18 980 euros sur l’année.
Revenu salarial annuel moyen Salaire annuel moyen en équivalent temps plein Volume de travail moyen en équivalent temps plein
(en euros)
Sexe
Femmes 18 980 26 400 0,72
Hommes 24 480 31 450 0,78
Âge
Moins de 25 ans 8 180 18 650 0,44
25-39 ans 20 290 26 200 0,78
40-49 ans 26 040 31 240 0,83
50-54 ans 27 210 32 270 0,84
55 ans ou plus 25 940 34 480 0,75
Niveau de diplôme
Sans diplôme 15 430 21 930 0,70
CAP, BEP ou moins 18 280 23 950 0,76
Bac 21 000 25 880 0,81
Bac + 2 26 400 30 940 0,85
Bac + 3 ou plus 37 210 42 790 0,87
Catégorie socioprofessionnelle
Cadres et chefs d’entreprise salariés 42 280 48 760 0,87
Professions intermédiaires 23 600 28 760 0,82
Employés 14 380 21 510 0,67
Ouvriers 15 930 22 210 0,72
Condition d’emploi
Temps complet 25 350 30 080 0,84
Temps partiel 11 930 24 310 0,49
Secteur
Secteur privé 21 460 29 370 0,73
Fonction publique 22 970 28 130 0,82
Ensemble 21 790 29 080 0,75
  • Notes : le revenu salarial est calculé sur l’ensemble des salariés, tandis que la décomposition en salaire en équivalent temps plein et en volume de travail n’est réalisée que sur les individus pour lesquels il est possible de calculer un volume de travail en équivalent temps plein. La catégorie socioprofessionnelle, la condition d’emploi et le secteur sont relatifs au poste principal du salarié.
  • Lecture : en 2019, le salaire annuel moyen en équivalent temps plein est de 26 400 euros pour les femmes, qui travaillent en moyenne 72 % d’un temps plein annuel et perçoivent ainsi un revenu salarial moyen de 18 980 euros sur l’année.
  • Champ : France hors Mayotte, ensemble des salariés hors salariés agricoles et apprentis stagiaires, hors salaires versés par des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, panel Tous salariés.

Entre 1995 et 2009, le revenu salarial moyen de l’ensemble des salariés a augmenté en euros constants  (figure 2), avant de baisser entre 2009 et 2013. Depuis, il augmente chaque année (sauf en 2017) : sur 2013‑2019, la hausse en euros constants est de 0,5 % en moyenne par an. En 2019, le revenu salarial moyen a augmenté de 0,9 %, surtout sous l’effet de la hausse du salaire en EQTP (+ 0,8 %). Entre 1995 et 2019, l’évolution de revenu salarial a été plus favorable aux femmes (+ 0,7 % par an) qu’aux hommes (+ 0,4 % par an), et l’écart de niveau entre les femmes et les hommes a diminué de presque 5 points (de 27 % à 22 %).

Figure 2 - Revenu salarial annuel moyen selon le sexe entre 1995 et 2019

en euros 2019
Figure 2 - Revenu salarial annuel moyen selon le sexe entre 1995 et 2019 (en euros 2019) - Lecture : en 2019, les femmes perçoivent en moyenne un revenu salarial annuel de 18 983 euros.
Ensemble des salariés Femmes Hommes
Revenu salarial annuel moyen Revenu salarial annuel moyen, y compris cotisations patronales de complémentaire santé obligatoire (CPSO) Revenu salarial annuel moyen Revenu salarial annuel moyen, y compris cotisations patronales de complémentaire santé obligatoire (CPSO) Revenu salarial annuel moyen Revenu salarial annuel moyen, y compris cotisations patronales de complémentaire santé obligatoire (CPSO)
1995 19 344 16 051 22 102
1996 19 371 16 025 22 198
1997 19 436 16 110 22 264
1998 19 759 16 363 22 670
1999 19 805 16 398 22 745
2000 20 020 16 548 23 048
2001 20 232 16 744 23 311
2002 20 423 16 970 23 496
2003 20 473 17 047 23 533
2004 20 523 17 125 23 570
2005 20 573 17 202 23 606
2006 20 623 17 279 23 643
2007 20 948 17 585 24 017
2008 20 989 17 583 24 119
2009 21 220 17 956 24 263
2010 21 075 17 932 24 048
2011 21 003 17 843 23 994
2012 20 961 21 208 17 870 18 040 23 909 24 230
2013 21 110 18 075 24 032
2014 21 287 18 317 24 160
2015 21 414 18 494 24 246
2016 21 592 18 696 24 393
2017 21 558 18 719 24 303
2018 21 588 18 757 24 316
2019 21 787 18 983 24 482
  • Notes : évolutions lissées entre 2002-2006. Depuis le 1er janvier 2013, les cotisations patronales de complémentaire santé obligatoire ne sont plus exonérées d’impôt sur le revenu et entrent de ce fait dans le calcul du revenu salarial. Leur montant a été estimé pour 2012, afin de permettre la comparaison entre le revenu salarial en 2012 et en 2013.
  • Lecture : en 2019, les femmes perçoivent en moyenne un revenu salarial annuel de 18 983 euros.
  • Champ : France métropolitaine jusqu’en 2001, France hors Mayotte à partir de 2002, ensemble des salariés hors salariés agricoles et apprentis stagiaires, hors salaires versés par des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, panel Tous salariés.

Figure 2 - Revenu salarial annuel moyen selon le sexe entre 1995 et 2019

  • Notes : évolutions lissées entre 2002-2006. Depuis le 1er janvier 2013, les cotisations patronales de complémentaire santé obligatoire ne sont plus exonérées d’impôt sur le revenu et entrent de ce fait dans le calcul du revenu salarial. Leur montant a été estimé pour 2012, afin de permettre la comparaison entre le revenu salarial en 2012 et en 2013.
  • Lecture : en 2019, les femmes perçoivent en moyenne un revenu salarial annuel de 18 983 euros.
  • Champ : France métropolitaine jusqu’en 2001, France hors Mayotte à partir de 2002, ensemble des salariés hors salariés agricoles et apprentis stagiaires, hors salaires versés par des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, panel Tous salariés.

Les 10 % de salariés les moins bien rémunérés en 2019 perçoivent un revenu salarial annuel de moins de 2 820 euros, tandis que les 10 % les mieux rémunérés gagnent plus de 39 410 euros, soit 14,0 fois plus ( D9/D1) (figure 3). Les écarts relatifs sont plus importants dans la moitié basse de la distribution, où se concentrent notamment les salariés avec un faible volume de travail annuel, que dans la moitié haute : le rapport entre la et le 1ᵉʳ (D5/D1) est de 6,9, contre 2,0 entre le 9ᵉ décile et la médiane (D9/D5). La dispersion du revenu salarial est plus forte parmi les femmes que parmi les hommes, surtout dans la moitié inférieure de la distribution. Elle est également plus forte chez les non‑­diplômés que chez les diplômés. Cela reflète la plus grande hétérogénéité des volumes de travail des femmes et des non‑diplômés.

Figure 3 - Distribution du revenu salarial annuel selon le sexe et le niveau de diplôme en 2019

Figure 3 - Distribution du revenu salarial annuel selon le sexe et le niveau de diplôme en 2019 - Lecture : en 2019, 10 % des femmes ont un revenu salarial annuel inférieur à 2 440 euros (1er décile ou D1), soit 14,2 fois moins que le revenu salarial plancher des 10 % de femmes ayant les meilleurs revenus salariaux.
Ensemble Femmes Hommes Sans diplôme CAP, BEP ou moins Bac Bac + 2 Bac + 3 ou plus
Revenu salarial (en euros)
1er décile (D1) 2 820 2 440 3 340 2 340 3 730 5 920 9 170 11 630
1er quartile 9 910 8 610 11 780 7 450 10 560 13 730 18 040 22 040
Médiane (D5) 19 380 17 690 21 220 15 440 18 220 19 970 24 530 31 050
3e quartile 27 820 25 170 30 400 21 310 23 880 26 520 32 420 44 000
9e décile (D9) 39 410 34 660 44 030 27 120 30 620 34 610 42 600 64 150
Indicateurs d’inégalités
Rapport interdécile D9/D1 14,0 14,2 13,2 11,6 8,2 5,8 4,6 5,5
D9/D5 2,0 2,0 2,1 1,8 1,7 1,7 1,7 2,1
D5/D1 6,9 7,3 6,4 6,6 4,9 3,4 2,7 2,7
  • Lecture : en 2019, 10 % des femmes ont un revenu salarial annuel inférieur à 2 440 euros (1er décile ou D1), soit 14,2 fois moins que le revenu salarial plancher des 10 % de femmes ayant les meilleurs revenus salariaux.
  • Champ : France hors Mayotte, ensemble des salariés hors salariés agricoles et apprentis stagiaires, hors salaires versés par des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, panel Tous salariés.

Définitions

Le revenu salarial correspond à la somme de tous les salaires perçus par un individu au cours d’une année donnée, nets de toutes cotisations sociales et contributions sociales (CSG et CRDS).

Le salaire annuel en équivalent temps plein (EQTP) est le salaire converti à un temps plein pendant toute l’année, quel que soit le volume de travail effectif. Pour un salarié ayant occupé un poste de travail durant six mois à 80 % et ayant perçu au total 10 000 euros, le salaire en EQTP est de 10 000 / (0,5 × 0,8) = 25 000 euros par an.

Les rapports interdéciles permettent de mesurer les inégalités d’une distribution :

  • le rapport des D9/D1 met en évidence l'écart entre le haut (9ᵉ décile) et le bas de la distribution (1ᵉʳ décile) ;
  • le rapport D9/D5 compare le haut de la distribution à la valeur ;
  • le rapport D5/D1 compare la médiane au bas de la distribution.

Si on ordonne une distribution, la médiane partage cette distribution en deux parties d’effectifs égaux. Ainsi, pour une distribution de salaires, 50 % des salaires se situent sous la médiane et 50 % au-dessus.

Si on ordonne une distribution de salaires, de revenus, de chiffre d’affaires, etc., les déciles sont les valeurs qui partagent cette distribution en dix parties d’effectifs égaux. Ainsi, pour une distribution de salaires :

  • le premier décile (noté généralement D1) est le salaire au‑dessous duquel se situent 10 % des salaires ;
  • le neuvième décile (noté généralement D9) est le salaire au‑dessous duquel se situent 90 % des salaires.

Le premier décile est, de manière équivalente, le salaire au‑dessus duquel se situent 90 % des salaires ; le neuvième décile est le salaire au‑dessus duquel se situent 10 % des salaires.

Pour en savoir plus

« Revenu salarial », fiche 5.7, in Emploi, chômage, revenus du travail, coll. « Insee Références », édition 2021.

« Écarts de rémunération femmes-hommes : surtout l’effet du temps de travail et de l’emploi occupé », Insee Première n° 1803, juin 2020.