France, portrait social Édition 2021

Cet ouvrage apporte un éclairage sur plus d’un an de crise sanitaire, aux conséquences économiques et sociales inédites : Comment ont évolué la mortalité et la santé de la population au cours des différentes vagues ? Quel a été le niveau d’adoption des mesures de prévention ? Comment le système de soin a-t-il été impacté ? Quels territoires ont été les plus touchés par la baisse des naissances observée neuf mois après le premier confinement ? Quelles sont les conséquences de la crise sur les revenus des ménages et sur le marché de l’emploi ? Comment les jeunes ont-ils vécu cette crise ?

Insee Références
Paru le :Paru le25/11/2021
France, portrait social- Novembre 2021
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Sommaire

Perte d’autonomie

Insee Références

Paru le :25/11/2021

Au 1ᵉʳ janvier 2021, 14,0 millions de personnes résidant en France ont 65 ans ou plus, soit 21 % de la population. Cette proportion a progressé de cinq points en 20 ans et place la France au niveau de la moyenne de l’Union européenne. Du fait de la plus longue longévité des femmes, leur part augmente avec l’âge : 53 % à 65 ans, 62 % à 85 ans et 77 % à 95 ans.

La vie à domicile est majoritaire chez les seniors, y compris parmi les nonagénaire ( figure 1). Les femmes, davantage touchées par le veuvage, vivent d’autant plus souvent seules qu’elles sont plus âgées : 29 % à 65 ans, 39 % à 75 ans et 55 % à 85 ans. Aux mêmes âges, 19 % à 24 % seulement des hommes vivent seuls à domicile, ils sont majoritairement en couple : 74 % à 65 ans, 76 % à 75 ans et 65 % à 85 ans. Les hommes vivent aussi deux fois moins souvent que les femmes avec leurs enfants ou des proches autres que leur conjoint. L’hébergement en institution progresse rapidement à partir de 80 ans : 42 % des femmes et 27 % des hommes à 95 ans, contre 4 % à 80 ans. L’âge à l’entrée en institution était en moyenne de 85 ans et 2 mois en 2015.

L’avancée en âge augmente le risque de perte d’autonomie. Celle‑ci découle naturellement d’une dégradation de l’état de santé des personnes, mais dépend également de leur environnement – aménagement du logement par exemple – pour faire face aux limitations fonctionnelles et aux restrictions d’activité qu’elles subissent.

Figure 1a - Mode de cohabitation des femmes âgées de 65 ans ou plus en 2018

en %
Figure 1a - Mode de cohabitation des femmes âgées de 65 ans ou plus en 2018 (en %) - Lecture : à 80 ans, 40 % des femmes vivent en couple à domicile.
Âge révolu en années En couple à domicile Seules à domicile Seules, en ménage avec d’autres personnes (y compris les enfants) En institution
65 63 29 8 1
66 62 29 7 1
67 62 30 7 1
68 61 31 7 1
69 60 32 6 1
70 59 33 7 1
71 58 34 6 1
72 57 35 7 1
73 56 36 7 1
74 54 37 7 2
75 52 39 7 2
76 50 40 8 3
77 48 41 8 3
78 46 43 8 4
79 43 45 8 4
80 40 47 9 4
81 37 49 9 5
82 34 51 9 6
83 31 52 9 8
84 28 53 10 9
85 25 55 10 11
86 21 56 10 13
87 18 56 10 15
88 15 57 10 18
89 13 56 10 21
90 11 55 11 24
91 8 53 11 28
92 6 52 11 31
93 5 49 11 34
94 4 47 11 38
95 3 44 11 42
96 3 43 11 44
97 2 39 11 48
98 2 35 12 51
99 2 34 11 53
100 ou plus 2 30 14 54
  • Lecture : à 80 ans, 40 % des femmes vivent en couple à domicile.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes âgées de 65 ans ou plus.
  • Source : Insee, recensement de la population 2018 (exploitation complémentaire).

Figure 1a - Mode de cohabitation des femmes âgées de 65 ans ou plus en 2018

  • Lecture : à 80 ans, 40 % des femmes vivent en couple à domicile.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes âgées de 65 ans ou plus.
  • Source : Insee, recensement de la population 2018 (exploitation complémentaire).

Fin 2019, 10 % des 65 ans ou plus bénéficient de l’ (APA). Cette part progresse rapidement à partir de 75 ans : de 3 % entre 70 et 74 ans, elle passe à 6 % pour les 75‑79 ans, 12 % pour les 80‑84 ans, 25 % pour les 85-89 ans, 46 % pour les 90-94 ans et 69 % pour les 95 ans ou plus. Aux âges avancés, les femmes sont beaucoup plus fréquemment dans des situations de dépendance reconnues que les hommes, puisque 15 % d’entre elles perçoivent l’APA entre 80 et 84 ans, 29 % entre 85 et 89 ans et 57 % après 90 ans, contre respectivement 9 %, 18 % et 37 % des hommes  (figure 2).

Figure 2 - Part des bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) selon le sexe, l’âge et le lieu de résidence en décembre 2019

en %
Figure 2 - Part des bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) selon le sexe, l’âge et le lieu de résidence en décembre 2019 (en %) - Lecture : en décembre 2019, parmi les femmes âgées de 90 ans ou plus, 32 % bénéficient de l’APA et vivent en établissement et 25 % bénéficient de l’APA et vivent à leur domicile. Au total, 57 % des femmes âgées de 90 ans ou plus bénéficient de l’APA.
En établissement À domicile Ensemble
65-69 ans Femmes 0,4 1,1 1,5
Hommes 0,5 0,8 1,3
70-74 ans Femmes 0,8 2,3 3,1
Hommes 0,8 1,5 2,3
75-79 ans Femmes 2,0 5,0 6,9
Hommes 1,4 2,8 4,2
80-84 ans Femmes 4,6 10,1 14,7
Hommes 2,8 5,9 8,7
85-89 ans Femmes 11,5 17,7 29,2
Hommes 6,4 11,5 17,8
90 ans ou plus Femmes 32,1 24,7 56,8
Hommes 17,1 19,9 36,9
Ensemble des 65 ans ou plus Femmes 5,2 7,1 12,2
Hommes 2,1 3,6 5,7
  • Note : le 2 septembre 2022, les données correspondant à l'ensemble des 65 ans ou plus ont été corrigées (initialement, il s'agissait du report des données associées aux 90 ans ou plus).
  • Lecture : en décembre 2019, parmi les femmes âgées de 90 ans ou plus, 32 % bénéficient de l’APA et vivent en établissement et 25 % bénéficient de l’APA et vivent à leur domicile. Au total, 57 % des femmes âgées de 90 ans ou plus bénéficient de l’APA.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes âgées de 65 ans ou plus.
  • Sources : Drees, enquête Aide sociale ; Insee, estimations de population au 1er janvier 2020 (arrêtées fin 2020).

Figure 2 - Part des bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) selon le sexe, l’âge et le lieu de résidence en décembre 2019

  • Lecture : en décembre 2019, parmi les femmes âgées de 90 ans ou plus, 32 % bénéficient de l’APA et vivent en établissement et 25 % bénéficient de l’APA et vivent à leur domicile. Au total, 57 % des femmes âgées de 90 ans ou plus bénéficient de l’APA.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes âgées de 65 ans ou plus.
  • Sources : Drees, enquête Aide sociale ; Insee, estimations de population au 1er janvier 2020 (arrêtées fin 2020).

À tout âge, les bénéficiaires de l’APA vivent plus souvent à domicile qu’en institution, excepté pour les femmes de 90 ans ou plus. De plus, six résidents en établissement sur dix sont fortement dépendants (classés dans les 1 et 2) ( figure 3). A contrario, la dépendance forte concerne une personne dépendante sur cinq vivant à domicile. 

Figure 3a - Répartition des bénéficiaires, résidant en établissement, de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) selon le groupe iso-ressources (GIR) en décembre 2019

en %
Figure 3a - Répartition des bénéficiaires, résidant en établissement, de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) selon le groupe iso-ressources (GIR) en décembre 2019 (en %) - Lecture : en décembre 2019, 15 % des bénéficiaires de l’APA hébergés en établissement sont classés en GIR 1.
GIR 1 GIR 2 GIR 3 GIR 4 Ensemble
Ensemble 15,0 43,7 17,9 23,4 100,0
65-69 ans 12,2 39,5 19,3 29,0 100,0
70-74 ans 13,8 42,8 18,5 24,9 100,0
75-79 ans 14,9 46,3 17,2 21,6 100,0
80-84 ans 14,9 45,7 17,2 22,2 100,0
85-89 ans 14,8 44,1 17,6 23,5 100,0
90-94 ans 14,6 43,0 18,4 24,0 100,0
95 ans ou plus 16,6 43,0 17,8 22,6 100,0
  • Lecture : en décembre 2019, 15 % des bénéficiaires de l’APA hébergés en établissement sont classés en GIR 1.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes âgées de 65 ans ou plus.
  • Source : Drees, enquête Aide sociale.

Figure 3a - Répartition des bénéficiaires, résidant en établissement, de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) selon le groupe iso-ressources (GIR) en décembre 2019

  • Lecture : en décembre 2019, 15 % des bénéficiaires de l’APA hébergés en établissement sont classés en GIR 1.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes âgées de 65 ans ou plus.
  • Source : Drees, enquête Aide sociale.

Définitions

L’allocation personnalisée d’autonomie (APA) est une prestation qui contribue au financement des dépenses d’aide auxquelles font face les personnes de 60 ans ou plus en perte d’autonomie, qu’elles résident à domicile ou en établissement. Elle est ouverte aux personnes classées dans les GIR 1 à 4.

Le groupe iso‑ressources (GIR) est un indicateur du degré de perte d’autonomie, allant de 1 (personnes les plus dépendantes) à 6 (personnes les plus autonomes) et résultant de l’évaluation par un professionnel (médecin, infirmier ou travailleur social) du besoin d’aide pour les actes essentiels de la vie quotidienne.