France, portrait social Édition 2021

Cet ouvrage apporte un éclairage sur plus d’un an de crise sanitaire, aux conséquences économiques et sociales inédites : Comment ont évolué la mortalité et la santé de la population au cours des différentes vagues ? Quel a été le niveau d’adoption des mesures de prévention ? Comment le système de soin a-t-il été impacté ? Quels territoires ont été les plus touchés par la baisse des naissances observée neuf mois après le premier confinement ? Quelles sont les conséquences de la crise sur les revenus des ménages et sur le marché de l’emploi ? Comment les jeunes ont-ils vécu cette crise ?

Insee Références
Paru le :Paru le25/11/2021
France, portrait social- Novembre 2021
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Dépenses de santé

Insee Références

Paru le :25/11/2021

En 2020, la (CSBM) progresse de 0,4 % en valeur, après + 2,0 % en 2019 (figure 1). Cette croissance de la CSBM est la plus faible jamais observée depuis 1950, du fait de la crise sanitaire. La CSBM atteint ainsi 209,2 milliards d’euros en 2020, soit 9,1 % du produit intérieur brut (PIB) et en moyenne 3 100 euros par habitant.

Figure 1 - Consommation de soins et de biens médicaux (CSBM)

en millions d’euros
Figure 1 - Consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) (en millions d’euros) - Lecture : en 2020, la consommation de soins hospitaliers s’élève à 78 664 millions d’euros dans le secteur public.
2010 2015 2019 2020 Évolution 2019/2020 (en %)
Soins hospitaliers 80 121 90 162 96 921 100 536 3,7
Secteur public 61 551 69 629 74 505 78 664 5,6
Secteur privé 18 569 20 533 22 416 21 872 – 2,4
Soins ambulatoires 94 529 103 580 111 451 108 691 – 2,5
Soins de ville1 45 995 52 152 58 093 57 212 – 1,5
Médecins et sages-femmes 18 642 20 604 22 673 21 589 – 4,8
Auxiliaires médicaux 12 500 16 069 18 551 18 360 – 1,0
Dentistes 10 315 10 815 11 958 10 892 – 8,9
Laboratoires d’analyses 4 216 4 275 4 513 6 203 37,4
Cures thermales 323 388 398 169 – 57,7
Médicaments 32 919 32 068 31 257 30 201 – 3,4
Biens médicaux2 11 870 14 756 17 043 16 694 – 2,0
Transports sanitaires 3 745 4 604 5 058 4 584 – 9,4
Ensemble 174 649 193 742 208 372 209 228 0,4
Part dans le PIB (en %) 8,8 8,8 8,5 9,1 ///
  • 1. Dans les comptes de la santé, les soins de ville ne comprennent ni les honoraires en cliniques privées, ni les dépenses de biens médicaux et de transports sanitaires habituellement inclus dans le périmètre des soins de ville des régimes d’assurance maladie.
  • 2. Optique, orthèses, prothèses, véhicules pour handicapés physiques (VHP), aliments diététiques, matériels, pansements.
  • Lecture : en 2020, la consommation de soins hospitaliers s’élève à 78 664 millions d’euros dans le secteur public.
  • Source : Drees, comptes de la santé.

Dans le contexte de la crise sanitaire, seuls quelques secteurs progressent en 2020. La consommation de soins hospitaliers du secteur public augmente fortement de 5,6 % en 2020, après + 2,0 % en 2019 (figure 2), malgré la déprogrammation de soins non urgents. Cette progression est essentiellement portée par les rémunérations des personnels qui ont bénéficié de primes exceptionnelles et de majorations des heures supplémentaires versées par l’Assurance maladie durant la crise sanitaire, ainsi que des hausses de salaires mises en œuvre dans le cadre des accords du Ségur de la santé.

Figure 2 - Évolution en valeur des principaux secteurs de la consommation de soins et de biens médicaux entre 2019 et 2020

en %
Figure 2 - Évolution en valeur des principaux secteurs de la consommation de soins et de biens médicaux entre 2019 et 2020 (en %) - Lecture : en 2020, la consommation de soins d’orthophonistes a reculé de 15,4 % en valeur.
Évolution 2019/2020
Orthophonistes – 15,4
Masseurs-kinésithérapeutes – 11,9
Transports sanitaires – 9,4
Dentistes – 8,9
Optique – 7,3
Médecins spécialistes – 5,6
Médecins généralistes – 4,2
Médicaments en ambulatoire – 3,4
Cliniques privées – 2,4
CSBM 0,4
Hôpitaux publics 5,6
Sages-femmes 5,8
Infirmiers 7,2
Laboratoires d’analyses 37,4
  • Lecture : en 2020, la consommation de soins d’orthophonistes a reculé de 15,4 % en valeur.
  • Source : Drees, comptes de la santé.

Figure 2 - Évolution en valeur des principaux secteurs de la consommation de soins et de biens médicaux entre 2019 et 2020

  • Lecture : en 2020, la consommation de soins d’orthophonistes a reculé de 15,4 % en valeur.
  • Source : Drees, comptes de la santé.

Parmi les , les dépenses auprès des laboratoires d’analyses bondissent de 37,4 % en 2020, avec la mise en œuvre de la campagne de dépistage par tests RT‑PCR. La consommation de soins infirmiers accélère et progresse de 7,2 % en 2020, portée également par les prélèvements nasopharyngés pour les tests RT‑PCR et antigéniques. Enfin, les soins de sages‑femmes restent orientés à la hausse (+ 5,8 %), portés par la croissance des effectifs exerçant en libéral (+ 5,3 %).

Sous l’effet des mesures de restriction des déplacements mises en place pour freiner l’épidémie de Covid‑19, tous les autres secteurs de la consommation de soins reculent, en particulier les orthophonistes (– 15,4 %), les masseurs‑kinésithérapeutes (– 11,9 %), les dentistes (– 8,9 %), les médecins spécialistes et généralistes (respectivement – 5,6 % et – 4,2 %) et le secteur hospitalier privé (– 2,4 %). Pour les trois premiers secteurs, l’activité s’est presque arrêtée lors du premier confinement de mars à mai 2020. La consommation de médicaments en ambulatoire recule de 3,4 % en 2020, du fait de la baisse de prix des médicaments remboursables de 4,7 % en 2020 et du dynamisme des remises conventionnelles consenties par les laboratoires pharmaceutiques à l’Assurance maladie. Enfin, la consommation d’autres biens médicaux et de transports sanitaires diminuent, respectivement de 2,0 % et 9,4 %.

La part de la CSBM prise en charge par la Sécurité sociale progresse quasi continûment depuis 2010, sous l’effet de la progression du nombre de personnes exonérées de ticket modérateur au titre d’une affection de longue durée (ALD), qui découle du vieillissement de la population. Cette expansion des ALD augmente la prise en charge par la Sécurité sociale et réduit en parallèle la part du reste à charge des ménages. En 2020, la part financée par la Sécurité sociale progresse de 1,9 point, pour atteindre 79,8 % (figure 3). Celle-ci a pris en charge presque intégralement les dépenses supplémentaires engendrées par la crise sanitaire à l’hôpital ou en laboratoires d’analyses.

Figure 3 - Structure du financement de la consommation de soins et de biens médicaux en 2020

en %
Figure 3 - Structure du financement de la consommation de soins et de biens médicaux en 2020 (en %) - Lecture : en 2020, la Sécurité sociale finance 79,8 % de la consommation de soins et de biens médicaux.
Sécurité sociale1 79,8
État et C2S2 versée par les organismes de base 1,4
Organismes complémentaires3 12,3
Ménages 6,5
Ensemble 100,0
  • 1. Y compris prestations complémentaires Alsace-Moselle et Camieg.
  • 2. C2S : complémentaire santé solidaire, qui remplace la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) depuis fin 2019.
  • 3. Y compris prestations C2S versées par ces organismes.
  • Lecture : en 2020, la Sécurité sociale finance 79,8 % de la consommation de soins et de biens médicaux.
  • Source : Drees, comptes de la santé.

Figure 3 - Structure du financement de la consommation de soins et de biens médicaux en 2020

  • 1. Y compris prestations complémentaires Alsace-Moselle et Camieg.
  • 2. C2S : complémentaire santé solidaire, qui remplace la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) depuis fin 2019.
  • 3. Y compris prestations C2S versées par ces organismes.
  • Lecture : en 2020, la Sécurité sociale finance 79,8 % de la consommation de soins et de biens médicaux.
  • Source : Drees, comptes de la santé.

La part des organismes complémentaires, quant à elle, baisse fortement, de 1,1 point en 2020, pour s’établir à 12,3 %, en raison du recul des dépenses en soins de ville et en biens médicaux. Les organismes complémentaires sont très présents sur certains postes, notamment en dentaire et en optique. Enfin, l’État et les organismes de base en charge de la complémentaire santé solidaire (C2S, ex‑CMU‑C) financent une faible part des dépenses de santé (1,4 % en 2020). Obtenu par solde après intervention de la Sécurité sociale, de l’État et des organismes complémentaires, le reste à charge des ménages poursuit sa baisse en 2020 : il s’établit à 6,5 % de la CSBM, après 7,2 % en 2019. Il représente 0,9 % du revenu disponible brut des ménages (figure 4).

Figure 4 - Part du reste à charge dans le revenu disponible brut des ménages

Figure 4 - Part du reste à charge dans le revenu disponible brut des ménages - Lecture : en 2020, le reste à charge représente 0,9 % du revenu disponible brut des ménages.
Reste à charge (en % du revenu disponible brut)
2010 1,24
2011 1,24
2012 1,23
2013 1,22
2014 1,21
2015 1,17
2016 1,15
2017 1,13
2018 1,05
2019 1,02
2020 0,91
  • Note : le reste à charge est la part de la dépense de santé incombant aux ménages après intervention de l’assurance maladie obligatoire, de l’État et des organismes complémentaires (mutuelles, sociétés d’assurance et institutions de prévoyance).
  • Lecture : en 2020, le reste à charge représente 0,9 % du revenu disponible brut des ménages.
  • Sources : Drees, comptes de la santé ; Insee, comptes nationaux.

Figure 4 - Part du reste à charge dans le revenu disponible brut des ménages

  • Note : le reste à charge est la part de la dépense de santé incombant aux ménages après intervention de l’assurance maladie obligatoire, de l’État et des organismes complémentaires (mutuelles, sociétés d’assurance et institutions de prévoyance).
  • Lecture : en 2020, le reste à charge représente 0,9 % du revenu disponible brut des ménages.
  • Sources : Drees, comptes de la santé ; Insee, comptes nationaux.

Définitions

La consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) comprend les soins hospitaliers, les soins de ville, les transports sanitaires, les médicaments et les autres biens médicaux.

Les soins de ville sont les soins effectués en cabinets de ville, dispensaires, centres de soins, lors de consultations externes d’hôpitaux publics ou rivés, en cures thermales et les actes d’analyse en laboratoire.

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