France, portrait social Édition 2021
Cet ouvrage apporte un éclairage sur plus d’un an de crise sanitaire, aux conséquences économiques et sociales inédites : Comment ont évolué la mortalité et la santé de la population au cours des différentes vagues ? Quel a été le niveau d’adoption des mesures de prévention ? Comment le système de soin a-t-il été impacté ? Quels territoires ont été les plus touchés par la baisse des naissances observée neuf mois après le premier confinement ? Quelles sont les conséquences de la crise sur les revenus des ménages et sur le marché de l’emploi ? Comment les jeunes ont-ils vécu cette crise ?
Scolarisation des jeunes de 18 à 29 ans
Insee Références
Paru le :25/11/2021
Au 1ᵉʳ janvier 2021, 9,2 millions de jeunes sont âgés de 18 à 29 ans en France, soit 13,6 % de la population. La part de ces jeunes adultes encore en études baisse sensiblement avec l’ âge.
À 18 ans, le taux de scolarisation s’élève à 79,0 % à la rentrée 2019 (figure 1). En 1995, il atteignait 84,8 % du fait d’une forte progression de la poursuite d’études au lycée. Il a régulièrement diminué au cours des dix années suivantes (76,3 % en 2008), avant de repartir lentement à la hausse. Du fait de la baisse des redoublements, les jeunes arrivent plus souvent, l’année de leurs 18 ans, au baccalauréat.
À 21 ans, 45,1 % des jeunes sont scolarisés à la rentrée 2019. Ce taux a doublé entre 1986 et 1995, en lien avec le développement de l’accès à l’enseignement supérieur, y compris en apprentissage, mais il s’est globalement stabilisé depuis : la baisse de 4 points observée à la fin des années 1990 a été compensée par une lente remontée amorcée en 2008. Bien qu’à un niveau moindre, la scolarisation à 25 ans a également doublé au cours des années 1980 et 1990. En 2019, 12,2 % des jeunes poursuivent toujours leurs études à cet âge.
tableauFigure 1 - Taux de scolarisation de la population de 18 à 29 ans depuis 1986
18 ans | 21 ans | 25 ans | 29 ans | |
---|---|---|---|---|
1986 | 61,7 | 20,7 | 6,0 | 2,6 |
1987 | 64,9 | 22,5 | 5,9 | 2,6 |
1988 | 69,1 | 24,7 | 6,0 | 2,8 |
1989 | 72,9 | 26,9 | 6,4 | 2,9 |
1990 | 76,5 | 29,7 | 6,6 | 2,9 |
1991 | 79,1 | 33,5 | 7,1 | 3,0 |
1992 | 82,5 | 35,6 | 7,7 | 3,0 |
1993 | 83,3 | 41,0 | 9,0 | 3,6 |
1994 | 83,9 | 43,0 | 9,2 | 3,0 |
1995 | 84,8 | 44,8 | 9,8 | 2,9 |
1996 | 83,6 | 44,6 | 10,2 | 3,0 |
1997 | 82,6 | 44,5 | 10,6 | 2,9 |
1998 | 81,6 | 43,5 | 10,7 | 2,9 |
1999 | 81,3 | 42,5 | 10,9 | 2,8 |
2000 | 80,1 | 40,9 | 11,5 | 2,8 |
2001 | 79,9 | 39,7 | 11,4 | 3,0 |
2002 | 79,4 | 40,2 | 11,6 | 3,3 |
2003 | 78,2 | 40,8 | 11,9 | 3,5 |
2004 | 77,5 | 41,1 | 11,7 | 3,6 |
2005 | 77,2 | 40,7 | 11,2 | 3,8 |
2006 | 76,7 | 40,2 | 10,3 | 3,6 |
2007 | 76,6 | 39,6 | 10,1 | 3,3 |
2008 | 76,3 | 40,0 | 10,3 | 3,2 |
2009 | 77,0 | 41,3 | 10,7 | 3,0 |
2010 | 76,6 | 42,1 | 10,7 | 3,0 |
2011 | 78,3 | 42,4 | 11,0 | 3,0 |
2012 | 76,9 | 42,5 | 10,7 | 2,7 |
2013 | 77,5 | 42,5 | 11,1 | 2,8 |
2014 | 77,3 | 42,9 | 11,3 | 2,7 |
2015 | 78,4 | 43,6 | 11,4 | 2,9 |
2016 | 78,7 | 43,6 | 11,9 | 3,0 |
2017 | 79,9 | 44,3 | 12,3 | 3,2 |
2018 | 78,7 | 45,0 | 12,3 | 3,2 |
2019 | 79,0 | 45,1 | 12,2 | 3,2 |
- Note : les données 2018 et 2019 sont provisoires. Elles sont calculées à partir des estimations de population de l’Insee.
- Lecture : en 2019, 79 % des jeunes de 18 ans sont scolarisés en France.
- Champ : France métropolitaine jusqu’en 1998, France hors Mayotte à partir de 1999, France à partir de 2018, enseignement public et privé.
- Sources : MENJS-Depp ; Mesri-Sies ; SSP ; Drees ; Insee ; traitements Depp.
graphiqueFigure 1 - Taux de scolarisation de la population de 18 à 29 ans depuis 1986
En 2020, entre 18 et 20 ans, 75,2 % des femmes et 66,6 % des hommes sont en études (figure 2). De 21 à 24 ans, la proportion est deux fois moindre (respectivement 37,1 % et 32,4 %) et se réduit encore de 25 à 29 ans (4,4 % et 5,0 %). Une partie de ces jeunes cumule emploi et études : femmes et hommes sont 11,5 % dans ce cas entre 18 et 20 ans, 10,7 % entre 21 et 24 ans et 2,6 % entre 25 et 29 ans. Avec l’âge, la part de celles et ceux qui occupent un emploi en ayant interrompu ou terminé leurs études augmente : c’est le cas de 9,2 % des femmes et 14,6 % des hommes de 18 à 20 ans et de 68,6 % des femmes et 75,5 % des hommes de 25 à 29 ans. Les jeunes hommes occupent plus souvent un emploi que les femmes, celles-ci poursuivant en moyenne plus longtemps leurs études initiales et se portant moins souvent sur le marché du travail (18,5 % sont inactives de 25 à 29 ans, contre 9,3 % des hommes).
tableauFigure 2 - Situation vis-à-vis de l’activité au sens du BIT des 18-29 ans par âge et sexe en 2020
Femmes | Hommes | |||||
---|---|---|---|---|---|---|
18-20 ans | 21-24 ans | 25-29 ans | 18-20 ans | 21-24 ans | 25-29 ans | |
En études initiales | 64,2 | 25,3 | 2,1 | 54,6 | 22,9 | 2,2 |
Cumul études-emploi | 11,0 | 11,8 | 2,3 | 12,0 | 9,5 | 2,8 |
En emploi | 9,2 | 39,5 | 68,6 | 14,6 | 45,8 | 75,5 |
Au chômage | 5,8 | 9,3 | 8,5 | 7,7 | 11,2 | 10,1 |
Inactivité (hors études initiales) | 9,8 | 14,2 | 18,5 | 11,2 | 10,7 | 9,3 |
Ensemble | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
- Lecture : en 2020, 11,0 % des femmes âgées de 18 à 20 ans cumulent études et emploi.
- Champ : France, population des ménages, personnes âgées de 18 à 29 ans.
- Source : Insee, enquête Emploi.
À la rentrée 2020, 2 785 000 étudiants sont inscrits dans l’enseignement supérieur en France (figure 3), soit une augmentation de 625 000 en 20 ans. L’évolution des effectifs a été absorbée à 40 % par l’université (+ 252 000), puis à 25 % par les écoles de commerce (+ 157 000), à 11 % par les formations d’ingénieurs (+ 68 000) et à 9 % par les écoles artistiques, d’architecture et de journalisme (+ 54 000). La part des inscriptions à l’université au sens strict (hors autres établissements membres ou composantes) reste dominante (59 % en 2020 contre 65 % en 2000). Les formations en arts, lettres, langues, sciences humaines et sociales, en sciences et en santé représentent à elles seules six inscriptions universitaires sur dix en 2020. Hors université, les sections de techniciens supérieurs (STS) et formations assimilées regroupent 10 % des étudiants.
Si 56 % des étudiants sont des femmes, leur part dans les différentes filières reste inégale : 29 % dans les formations d’ingénieurs, 33 % en sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps), mais 86 % dans les écoles paramédicales et sociales. Les filières se différencient aussi par l’origine sociale des étudiants : si 35 % des étudiants dans les sections de techniciens supérieurs (STS) ont des parents ouvriers ou inactifs, c’est le cas de 7 % des étudiants dans les formations d’ingénieurs (hors universités) et les écoles de commerce et de 8 % dans les formations artistiques et de journalisme.
tableauFigure 3 - Effectifs de l’enseignement supérieur en 2020-2021 (hors doubles inscriptions en CPGE)
2000-2001 | 2020-2021 | ||||
---|---|---|---|---|---|
Effectifs (en milliers) | Effectifs (en milliers) | Femmes (en %) | Élèves de parents1
(en %) |
||
Cadres | Ouvriers ou inactifs | ||||
Universités2 | 1 397 | 1 649 | 58,3 | 32,8 | 18,3 |
Préparation au DUT | 119 | 121 | 40,9 | 30,4 | 18,2 |
Droit, sciences politiques | 179 | 216 | 68,7 | 36,1 | 16,9 |
Économie, AES | 165 | 194 | 53,9 | 27,7 | 22,8 |
Arts, lettres, langues, SHS | 481 | 522 | 69,7 | 26,5 | 21,4 |
Staps | 45 | 62 | 32,8 | 30,2 | 17,2 |
Santé | 141 | 217 | 65,6 | 48,3 | 10,4 |
Sciences | 244 | 286 | 43,3 | 33,3 | 18,3 |
Formations d’ingénieurs | 23 | 31 | 30,2 | 45,4 | 11,6 |
Formations d’ingénieurs hors université3 | 73 | 141 | 28,6 | 54,9 | 7,3 |
Écoles de commerce, gestion, vente et comptabilité | 63 | 220 | 51,1 | 48,6 | 7,4 |
Écoles artistiques, d’architecture et de journalisme | 52 | 106 | 60,5 | 45,9 | 8,1 |
Écoles paramédicales et sociales4 | 93 | 141 | 86,0 | 23,5 | 18,7 |
CPGE et prépas intégrées | 74 | 100 | 40,1 | 53,0 | 10,3 |
STS et assimilés | 239 | 267 | 48,9 | 15,4 | 35,0 |
Autres écoles et formations5 | 169 | 161 | 53,1 | 45,5 | 11,1 |
Ensemble | 2 160 | 2 785 | 55,9 | 34,2 | 18,0 |
- 1. Hors étudiants dont l’origine sociale n’est pas renseignée (13 % en moyenne). La part de valeurs manquantes est inférieure à 15 % sauf dans les écoles de commerce (39 %), les autres écoles et formations (29 %) et les écoles artistiques (41 %).
- 2. Périmètre au sens strict, c’est-à-dire hors autres établissements intégrés dans les établissements publics expérimentaux (EPE).
- 3. Y compris en partenariat.
- 4. Données 2019 reconduites en 2020.
- 5. Comprend notamment les établissements privés d’enseignement universitaire, les ENS et les écoles juridiques et administratives. En 2000, les étudiants des IUFM sont comptabilisés dans cette catégorie, tandis que ceux des instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation (Inspe) en 2020 sont inclus dans les effectifs universitaires.
- Note : les inscriptions simultanées en licence et CPGE ne sont comptabilisées qu’une fois depuis 2018-2019."
- Lecture : en 2020-2021, 216 000 étudiants sont inscrits à l’université en droit ou sciences politiques, dont 68,7 % de femmes.
- Champ : France.
- Sources : Mesri-Sies, systèmes d’information SISE et Scolarité ; enquêtes menées par le Sies sur les établissements d’enseignement supérieur ; enquêtes spécifiques aux ministères en charge de l’agriculture, de la santé, des affaires sociales et de la culture.
Définitions
L’âge est celui atteint au 1ᵉʳ janvier inclus dans l’année scolaire considérée.
Le taux de scolarisation, pour une population d’une tranche d’âge donnée, correspond au rapport entre l’effectif d’élèves, d’apprentis et d’étudiants de cette tranche d’âge et l’effectif de la population totale correspondante.
L’enseignement supérieur regroupe les enseignements généraux, techniques ou professionnels qui demandent de disposer d’un niveau de formation supérieur ou égal au baccalauréat ou à son équivalent. Les enseignements sont dispensés dans les établissements d’enseignement publics ou privés, sous tutelle d’un ministère ou non. Le champ couvre les établissements situés en France, y compris d’outre-mer, ainsi que les établissements français à l’étranger. Il s’agit notamment : des universités et de leurs instituts ; des instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation (Inspe) ; des sections de techniciens supérieurs (STS) ; des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) ; des écoles d’ingénieurs ; des écoles de commerce ou de gestion, vente et comptabilité ; des écoles paramédicales et sociales ; des écoles d’enseignement artistique et culturel ; des écoles et centres de formation de la fonction publique ; des établissements d’enseignement supérieur libre ; des écoles de spécialités diverses.
Pour en savoir plus
Ouvrir dans un nouvel ongletRepères et références statistiques, Depp, édition 2021.
« Ouvrir dans un nouvel onglet Hausse sensible des effectifs inscrits dans l’enseignement supérieur en 2020-2021 », Note Flash n° 17 Mesri-Sies, juillet 2021.
« Les jeunes ni en emploi, ni en études, ni en formation : jusqu’à 21 ans, moins nombreux parmi les femmes que parmi les hommes », Insee Focus n° 229, mars 2021.