Emploi, chômage, revenus du travail Édition 2021

L’Insee et la Dares présentent dans cet ouvrage un ensemble d’analyses et d’indicateurs portant sur le marché du travail.

Insee Références
Paru le :Paru le29/06/2021
Emploi, chômage, revenus du travail- Juin 2021
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Revenu salarial

Insee Références

Paru le :29/06/2021

Le , somme de tous les salaires nets perçus par un individu au cours d’une année donnée, intègre deux dimensions : le (EQTP), prix d’une unité de travail salarié, et le volume de travail réalisé au cours de l’année, mesuré en équivalent temps plein.

En 2018, le revenu salarial annuel moyen pour l’ensemble des salariés du secteur privé et de la fonction publique s’élève à 21 360 euros (figure 1). Cette moyenne recouvre des situations hétérogènes : les femmes perçoivent un revenu salarial inférieur de 23 % à celui des hommes, les salariés à temps partiel ont un revenu salarial inférieur de 53 % à celui des temps complets. Le revenu salarial augmente avec l’âge, jusqu’à 54 ans : celui des moins de 25 ans est en moyenne inférieur de 71 % à celui des 50‑54 ans. Les salaires en EQTP des plus jeunes sont en moyenne 43 % plus bas que ceux des 50‑54 ans. Cet écart illustre leur moindre expérience professionnelle mais aussi la présence moins marquée, parmi les plus jeunes salariés, des plus qualifiés, qui terminent leurs études et entreront plus tard dans l’emploi salarié. Par ailleurs, les plus jeunes ont un volume de travail annuel plus faible de 49 % en moyenne que celui des 50‑54 ans : leur insertion sur le marché du travail se fait souvent en cours d’année, avec parfois des allers‑retours entre emploi et chômage et des périodes courtes d’emploi salarié, notamment d’emplois étudiants.

Figure 1Revenu salarial annuel moyen en 2018

Revenu salarial annuel moyen en 2018
Revenu salarial Salaire annuel moyen en EQTP Volume de travail annuel moyen en EQTP
(en euros courants)
Femmes 18 560 25 830 0,72
Hommes 24 060 30 960 0,78
Moins de 25 ans 7 830 18 010 0,43
De 25 à 39 ans 19 830 25 430 0,78
De 40 à 49 ans 25 740 30 730 0,84
De 50 à 54 ans 26 860 31 760 0,85
55 ans ou plus 25 360 33 820 0,75
Diplôme supérieur à bac+2 36 640 42 160 0,87
Bac+2 25 780 30 250 0,85
Bac 20 370 25 270 0,81
CAP, BEP ou moins 17 830 23 380 0,76
Sans diplôme 14 990 21 350 0,70
Cadres 42 170 48 620 0,87
Professions intermédiaires 23 160 28 310 0,82
Employés 14 030 20 980 0,67
Ouvriers 15 510 21 630 0,72
Temps complet 24 960 29 580 0,84
Temps partiel 11 670 23 760 0,49
Secteur privé 21 020 28 780 0,73
Fonction publique 22 590 27 780 0,81
Ensemble 21 360 28 540 0,75
  • Champ : France hors Mayotte, tous salariés hors apprentis, stagiaires, salariés de l’agriculture et des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, panel Tous salariés.

Le revenu salarial augmente avec le niveau de diplôme. Ainsi, les salariés diplômés de l’enseignement supérieur long ont un revenu salarial 2,4 fois supérieur à celui des non‑diplômés. Cela résulte surtout de différences de salaire en EQTP et, dans une moindre mesure, de disparités de volume de travail.

Les cadres ont un revenu salarial annuel moyen de 42 170 euros, soit 2,7 fois celui des ouvriers et 3,0 fois celui des employés, du fait à la fois de salaires en EQTP plus élevés et d’un volume de travail plus important. Le revenu salarial est plus élevé en moyenne dans la fonction publique que dans le secteur privé (+ 7 %), du fait d’un volume de travail plus important (+ 11 %), alors que le salaire en EQTP est légèrement plus faible dans la fonction publique que dans le secteur privé.

Entre 1995 et 2008, le revenu salarial moyen de l’ensemble des salariés a augmenté de 0,6 % en euros constants en moyenne par an (figure 2). Il a diminué entre 2010 et 2013, de 0,3 % en moyenne par an avant de progresser de nouveau nettement entre 2013 et 2016 (+ 0,8 % par an). Cette dynamique s’est depuis infléchie : après une légère baisse en 2017 (− 0,2 %), le revenu salarial a augmenté de 0,2 % en 2018 (en euros constants). Cette augmentation est portée par le secteur privé (+ 0,5 %), tandis que dans la fonction publique le revenu salarial s’est replié (− 0,9  %). Sur l’ensemble de la période, et plus particulièrement depuis 2009, l’évolution a été plus favorable aux femmes qu’aux hommes.

Figure 2Revenu salarial annuel moyen par sexe et par secteur de 1995 à 2018

en euros constants 2018
Revenu salarial annuel moyen par sexe et par secteur de 1995 à 2018 (en euros constants 2018)
Ensemble des salariés Secteur privé Secteur public Femmes Hommes
Ancienne série Nouvelle série Ancienne série Nouvelle série Ancienne série Nouvelle série Ancienne série Nouvelle série Ancienne série Nouvelle série
1995 19 133 18 342 22 137 15 875 21 860
1996 19 159 18 361 21 975 15 850 21 955
1997 19 223 18 397 22 196 15 934 22 021
1998 19 543 18 770 22 326 16 184 22 422
1999 19 588 18 793 22 486 16 219 22 496
2000 19 801 19 000 22 775 16 367 22 796
2001 20 011 19 286 22 737 16 561 23 056
2002 20 200 19 409 23 012 16 785 23 239
2003 20 249 19 475 22 968 16 861 23 275
2004 20 299 19 542 22 925 16 937 23 312
2005 20 348 19 609 22 881 17 013 23 348
2006 20 398 19 675 22 838 17 090 23 384
2007 20 719 20 045 23 047 17 392 23 754
2008 20 759 20 152 22 870 17 391 23 855
2009 20 988 20 307 23 341 17 759 23 997
2010 20 845 20 277 22 843 17 736 23 785
2011 20 774 20 243 22 666 17 648 23 731
2012 20 732 20 976 20 229 20 540 22 490 22 502 17 675 17 843 23 647 23 965
2013 20 879 20 449 22 332 17 877 23 770
2014 21 054 20 617 22 521 18 117 23 896
2015 21 180 20 759 22 592 18 291 23 981
2016 21 356 20 984 22 644 18 491 24 126
2017 21 322 20 906 22 791 18 514 24 037
2018 21 358 21 015 22 593 18 555 24 062
  • Note : depuis le 1ᵉʳ janvier 2013, les cotisations patronales pour complémentaire santé obligatoire (CPCSO) ne sont plus exonérées d'impôt sur le revenu et entrent de ce fait dans le calcul du revenu salarial, provoquant une rupture de série.
  • Champ : France métropolitaine de 1995 jusqu’en 2001, France hors Mayotte à partir de 2002, tous salariés hors apprentis, stagiaires, salariés de l’agriculture et des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, panel Tous salariés.

Figure 2Revenu salarial annuel moyen par sexe et par secteur de 1995 à 2018

  • Note : depuis le 1ᵉʳ janvier 2013, les cotisations patronales pour complémentaire santé obligatoire (CPCSO) ne sont plus exonérées d'impôt sur le revenu et entrent de ce fait dans le calcul du revenu salarial, provoquant une rupture de série.
  • Champ : France métropolitaine de 1995 jusqu’en 2001, France hors Mayotte à partir de 2002, tous salariés hors apprentis, stagiaires, salariés de l’agriculture et des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, panel Tous salariés.

La dispersion des revenus salariaux est plus grande que celle des salaires en équivalent temps plein, car elle reflète aussi les écarts de volume de travail. Le rapport entre le 9e et le 1er décile de revenu salarial (, D9/D1) est de 14,3 en 2018 (figure 3). La dispersion est plus importante dans la moitié basse de la distribution que dans la moitié haute : le rapport entre la et le 1er décile (D5/D1) est 3,4 fois plus élevé que le rapport entre le 9e décile et la médiane (D9/D5). La dispersion de revenu salarial est nettement plus forte pour les employés que pour les cadres. Elle est aussi plus forte pour les femmes que pour les hommes dans la moitié basse de la distribution. Cela reflète la plus grande hétérogénéité des volumes de travail des femmes et des employés.

Figure 3Dispersion du revenu salarial annuel en 2018

en euros
Dispersion du revenu salarial annuel en 2018 (en euros)
Femmes Hommes Cadres Professions intermédiaires Employés Ouvriers Ensemble
1er décile (D1) 2 327 3 219 11 669 5 983 1 697 2 175 2 708
1er quartile 8 328 11 396 25 634 15 982 5 928 7 734 9 600
Médiane (D5) 17 266 20 549 36 083 23 551 14 448 16 576 18 869
3e quartile 24 574 29 483 49 593 29 628 19 938 21 675 27 021
9e décile (D9) 33 910 43 455 70 960 36 301 25 086 26 432 38 718
D9/D1 14,6 13,5 6,1 6,1 14,8 12,2 14,3
D9/D5 2,0 2,1 2,0 1,5 1,7 1,6 2,1
D5/D1 7,4 6,4 3,1 3,9 8,5 7,6 7,0
  • Champ : France hors Mayotte, tous salariés hors apprentis, stagiaires, salariés de l’agriculture et des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, panel Tous salariés.

Définitions

Le revenu salarial est la somme de tous les salaires perçus par un individu au cours d’une année donnée, nets de toutes les cotisations sociales, de la contribution sociale généralisée (CSG) et de la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS).

Le salaire en équivalent temps plein (EQTP) est un salaire converti à un temps plein pendant toute l’année, quel que soit le volume de travail effectif. Pour un agent ayant occupé un poste de travail durant six mois à 80 % et ayant perçu au total 10 000 euros, le salaire en EQTP est de 10 000/(0,5x0,8)=25 000 euros par an. Pour calculer le salaire moyen en EQTP ou sa distribution, tous les postes, y compris les postes à temps partiel, sont pris en compte au prorata de leur volume de travail effectif (soit 0,5x0,8=0,4 EQTP dans l’exemple précédent).

Les rapports interdécile et interquartile sont des indicateurs de dispersion ou d’inégalité de distribution du critère. Le rapport interquartile entre le 3e quartile et le 1er quartile (Q3/Q1) et le rapport interdécile entre le 9e et le 1er décile (D9/D1) mesurent les disparités entre le haut et le bas de la distribution du critère dans la population ; le rapport entre la médiane et le 1er décile (D5/D1) mesure la dispersion dans la moitié basse de la distribution, et le rapport entre le 9e décile et la médiane (D9/D5) rend compte des disparités dans la moitié haute.

La médiane correspond au 5e décile (D5) : 50 % des salaires lui sont inférieurs et 50 % lui sont supérieurs.