France, portrait social Édition 2020

Dans cette édition, la vue d’ensemble porte sur l’impact social de la crise sanitaire de la Covid-19 et du confinement, dans des domaines tels que la santé, l’emploi, les inégalités femmes-hommes, la scolarité des enfants, les pratiques culturelles, etc. Un éclairage est ensuite apporté sur les enfants, sous l’angle des inégalités sociales.

Insee Références
Paru le :Paru le03/12/2020
France, portrait social- Décembre 2020
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Revenu salarial

Insee Références

Paru le :03/12/2020

Le , somme de tous les salaires nets perçus par un individu au cours d’une année donnée, intègre deux dimensions : le prix d’une unité de travail salarié, et le volume de travail salarié réalisé au cours de l’année, mesuré en équivalent temps plein. En 2017, le revenu salarial annuel moyen pour l’ensemble des salariés du secteur privé et de la fonction publique s’élève à 20 940 euros (figure 1). Cette moyenne recouvre des situations hétérogènes : les femmes perçoivent en moyenne un revenu salarial inférieur de 23 % à celui des hommes, les salariés à temps partiel ont un revenu salarial inférieur de 53 % à celui des temps complets.

Figure 1Revenu salarial annuel moyen en 2017

Revenu salarial annuel moyen en 2017
Revenu salarial moyen Salaire annuel moyen en équivalent temps plein Volume de travail moyen en équivalent temps plein
(en euros)
Ensemble 20 940 28 030 0,75
Sexe
Femmes 18 180 25 360 0,72
Hommes 23 610 30 410 0,78
Âge
Moins de 25 ans 7 490 17 680 0,42
25 à 39 ans 19 220 25 010 0,77
40 à 49 ans 25 030 30 150 0,83
50 à 54 ans 26 340 31 370 0,84
55 ans ou plus 25 280 33 480 0,76
Niveau de diplôme
Sans diplôme 14 720 21 090 0,70
CAP, BEP ou moins 17 640 23 160 0,76
Bac 20 060 24 950 0,80
Bac + 2 25 270 29 620 0,85
Bac + 3 ou plus 35 940 41 250 0,87
Catégorie socioprofessionnelle
Cadres et chefs d’entreprise salariés 41 650 47 600 0,88
Professions intermédiaires 23 030 28 010 0,82
Employés 13 780 20 630 0,67
Ouvriers 15 180 21 380 0,71
Condition d’emploi
Temps complet 24 490 29 100 0,84
Temps partiel 11 450 23 180 0,49
Secteur
Secteur privé 20 530 28 200 0,73
Fonction publique 22 370 27 500 0,81
  • Note : le revenu salarial est calculé sur l’ensemble des salariés, tandis que la décomposition en salaire en équivalent temps plein et en volume de travail n’est réalisée que sur les individus pour lesquels on peut calculer un volume de travail en équivalent temps plein. La catégorie socioprofessionnelle, la condition d’emploi et le secteur sont relatifs au poste principal du salarié.
  • Champ : France hors Mayotte, ensemble des salariés hors salariés agricoles et apprentis stagiaires, hors salaires versés par des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, panel tous salariés.

Le revenu salarial augmente avec l’âge jusqu’à 54 ans. Celui des moins de 25 ans est en moyenne inférieur de 72 % à celui des 50‑54 ans : d’une part, leur salaire moyen en EQTP est inférieur de 44 %, en raison principalement de leur moindre expérience professionnelle ; d’autre part, leur volume de travail moyen est moitié moindre, en raison d’une insertion sur le marché du travail qui peut débuter en cours d’année, mais aussi d’allers‑retours entre emploi et chômage et d’une part élevée de contrats à temps partiel.

Le revenu salarial augmente avec le niveau de diplôme. Ainsi, les salariés diplômés de l’enseignement supérieur long (bac + 3 ou plus) ont un revenu salarial 2,4 fois supérieur à celui des non‑diplômés. Cela correspond avant tout à des différences de salaires en EQTP (deux fois plus élevés pour les plus diplômés) et, dans une moindre mesure, à des disparités de volume de travail.

Les cadres ont un revenu salarial annuel moyen de 41 650 euros, soit 2,7 fois celui des ouvriers et 3,0 fois celui des employés, du fait de salaires en EQTP plus élevés et, dans une moindre mesure, d’un volume de travail plus important. Le revenu salarial est plus élevé en moyenne dans la fonction publique que dans le secteur privé (+ 9 %), le volume de travail y étant supérieur sur l’année (+ 11 %). En revanche, le salaire en EQTP est en moyenne un peu plus faible dans la fonction publique que dans le secteur privé.

Entre 1995 et 2009, le revenu salarial moyen de l’ensemble des salariés a augmenté de 0,7 % par an en euros constants. Il a ensuite diminué entre 2009 et 2013, de 0,4 % en moyenne par an (figure 2). Après trois années consécutives de croissance (+ 0,8 % en moyenne par an de 2013 à 2016), le revenu salarial cesse de progresser en 2017 (– 0,1 %), sous l’effet de la baisse du volume de travail (– 1,2 %). Sur l’ensemble de la période, l’évolution de revenu salarial a été plus favorable aux femmes (+ 0,7 %) qu’aux hommes (+ 0,4 %), et l’écart de niveau entre les femmes et les hommes a légèrement diminué.

Figure 2Revenu salarial annuel moyen selon le sexe entre 1995 et 2017

en euros 2017
Revenu salarial annuel moyen selon le sexe entre 1995 et 2017 (en euros 2017)
Ensemble des salariés Femmes Hommes
Revenu salarial annuel moyen Revenu salarial annuel moyen, y compris cotisations patronales de complémentaire santé obligatoire (CPSO) Revenu salarial annuel moyen Revenu salarial annuel moyen, y compris cotisations patronales de complémentaire santé obligatoire (CPSO) Revenu salarial annuel moyen Revenu salarial annuel moyen, y compris cotisations patronales de complémentaire santé obligatoire (CPSO)
1995 18 786 15 587 21 463
1996 18 812 15 562 21 557
1997 18 874 15 645 21 621
1998 19 188 15 890 22 015
1999 19 233 15 925 22 088
2000 19 442 16 071 22 383
2001 19 648 16 260 22 638
2002 19 833 16 480 22 818
2003 19 882 16 555 22 853
2004 19 930 16 630 22 889
2005 19 979 16 705 22 924
2006 20 028 16 780 22 960
2007 20 343 17 077 23 324
2008 20 383 17 076 23 423
2009 20 607 17 437 23 562
2010 20 466 17 414 23 353
2011 20 397 17 328 23 301
2012 20 356 20 596 17 354 17 519 23 218 23 530
2013 20 500 17 553 23 338
2014 20 672 17 788 23 463
2015 20 795 17 960 23 546
2016 20 969 18 156 23 688
2017 20 939 18 181 23 606
  • Note : évolutions lissées entre 2002-2006. Depuis le 1er janvier 2013, les cotisations patronales de complémentaire santé obligatoire (CPSO) ne sont plus exonérées d’impôt sur le revenu et entrent de ce fait dans le calcul du revenu salarial. Le montant de ces cotisations a été estimé pour 2012, afin de permettre la comparaison entre le revenu salarial en 2012 et en 2013.
  • Champ : France métropolitaine jusqu’en 2001, France hors Mayotte à partir de 2002, ensemble des salariés hors salariés agricoles et apprentis stagiaires, hors salaires versés par des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, panel tous salariés.

Figure 2Revenu salarial annuel moyen selon le sexe entre 1995 et 2017

  • Note : évolutions lissées entre 2002-2006. Depuis le 1er janvier 2013, les cotisations patronales de complémentaire santé obligatoire (CPSO) ne sont plus exonérées d’impôt sur le revenu et entrent de ce fait dans le calcul du revenu salarial. Le montant de ces cotisations a été estimé pour 2012, afin de permettre la comparaison entre le revenu salarial en 2012 et en 2013.
  • Champ : France métropolitaine jusqu’en 2001, France hors Mayotte à partir de 2002, ensemble des salariés hors salariés agricoles et apprentis stagiaires, hors salaires versés par des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, panel tous salariés.

Les revenus salariaux sont plus dispersés que les salaires en EQTP, car ils prennent en compte les écarts de volume de travail. Les 10 % de salariés les moins bien rémunérés en 2017 perçoivent moins de 2 610 euros, tandis que les 10 % les mieux rémunérés gagnent plus de 37 970 euros, soit 14,6 fois plus ( D9/D1) (figure 3). Les écarts relatifs sont plus importants dans la moitié basse de la distribution que dans la moitié haute : le rapport entre la et le 1er (D5/D1) est de 7,1, contre 2,0 entre le 9e décile et la médiane (D9/D5). La dispersion du revenu salarial est plus forte parmi les femmes que parmi les hommes dans la moitié inférieure de la distribution. Elle est également plus forte chez les non‑­diplômés que chez les diplômés. Cela reflète la plus grande hétérogénéité des volumes de travail des femmes et des non‑diplômés.

Figure 3Distribution du revenu salarial annuel selon le sexe et le niveau de diplôme en 2017

Distribution du revenu salarial annuel selon le sexe et le niveau de diplôme en 2017
Ensemble Femmes Hommes Sans diplôme CAP, BEP ou moins Bac Bac + 2 Bac + 3 ou plus
Revenu salarial (en euros)
1er décile (D1) 2 610 2 240 3 100 2 150 3 510 5 370 8 670 10 760
1er quartile 9 350 8 140 11 130 7 080 10 110 12 720 17 130 20 850
Médiane (D5) 18 570 16 960 20 220 14 750 17 590 18 980 23 410 29 580
3e quartile 26 580 24 190 29 000 20 360 22 960 25 270 30 970 42 190
9e décile (D9) 37 970 33 240 42 670 25 730 29 480 33 360 40 880 62 090
Indicateurs d'inégalités
Rapport interdécile D9/D1 14,6 14,8 13,7 11,9 8,4 6,2 4,7 5,8
D9/D5 2,0 2,0 2,1 1,7 1,7 1,8 1,7 2,1
D5/D1 7,1 7,6 6,5 6,8 5,0 3,5 2,7 2,7
  • Champ : France hors Mayotte, ensemble des salariés hors salariés agricoles et apprentis stagiaires, hors salaires versés par des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, panel tous salariés.

Avertissement

En raison d’une révision dans le mode de calcul du volume de travail, les chiffres en niveau ne sont pas directement comparables à ceux publiés dans l’édition 2019. En revanche, les évolutions entre deux années présentées ici sont estimées à méthodologie identique.

Définitions

Le revenu salarial correspond à la somme de tous les salaires perçus par un individu au cours d’une année donnée, nets de toutes cotisations sociales et contributions sociales (CSG et CRDS).

Le salaire annuel en équivalent temps plein (EQTP) est le salaire converti à un temps plein pendant toute l’année, quel que soit le volume de travail effectif. Pour un salarié ayant occupé un poste de travail durant six mois à 80 % et ayant perçu au total 10 000 euros, le salaire en EQTP est de 10 000 / (0,5 × 0,8) = 25 000 euros par an.

Le rapport interdécile d’un niveau de vie (d’un salaire, d’un revenu, etc.) est le rapport entre le 9e décile (D9) et le 1er décile (D1) de ce critère. Il met en évidence l’écart entre le haut et le bas de la distribution ; c’est une des mesures de l’inégalité de cette distribution. Le rapport entre la médiane et le 1er décile (D5/D1) mesure la dispersion dans la moitié basse de la distribution, et le rapport entre le 9e décile et la médiane (D9/D5) rend compte des disparités dans la moitié haute.

Si on ordonne une distribution de niveaux de vie (de salaires, de revenus, etc.), la médiane est la valeur qui partage cette distribution en deux parties égales. Ainsi, pour une distribution de niveaux de vie, la médiane est le niveau de vie au-dessous duquel se situent les 50 % de personnes les plus modestes. C’est de manière équivalente le niveau de vie au-dessus duquel se situent les 50 % de personnes les plus aisées.

Si on ordonne une distribution de niveaux de vie (de salaires, de revenus, etc.), les déciles sont les valeurs qui partagent cette distribution en dix parties égales. Ainsi, pour une distribution de niveaux de vie : le premier décile (noté généralement D1) est le niveau de vie au-dessous duquel se situent les 10 % de personnes les plus modestes ; le neuvième décile (noté généralement D9) est le niveau de vie au-dessous duquel se situent les 90 % de personnes les plus modestes. Le premier décile est, de manière équivalente, le niveau de vie au-dessus duquel se situent les 90 % de personnes les plus aisées ; le neuvième décile est le niveau de vie au-dessus duquel se situent les 10 % de personnes les plus aisées.