Insee FocusLe revenu salarial s’établit à 20 540 euros en moyenne en 2015

Simon Georges-Kot, division Salaires et revenus d’activité, Insee

ERRATUM : le 17 janvier 2018, des corrections ont été apportées aux figures 1, 2 et 4, ainsi que dans les données de la figure complémentaire n°2. Les changements sont surlignés en jaune dans l'Excel joint.

En 2015, le revenu salarial annuel, somme de tous les salaires nets perçus par un même individu dans l’année, est de 20 540 euros en moyenne. En euros constants, il dépasse de 0,6 % son niveau de 2014, après avoir renoué avec la croissance l’année précédente.
Le revenu salarial des cadres est en moyenne près de trois fois plus élevé que celui des ouvriers ou des employés. Les montants sont particulièrement dispersés pour les moins de 25 ans, les ouvriers et les employés : ces catégories de salariés connaissent plus souvent que les autres des périodes d'inactivité ou de chômage au cours de l'année.

Insee Focus
No 101
Paru le :Paru le27/11/2017
Simon Georges-Kot, division Salaires et revenus d’activité, Insee
Insee Focus No 101- Novembre 2017

Avertissement : en raison d’une révision dans la prise en compte des contrats aidés, les chiffres en niveau présentés dans cette publication ne sont pas directement comparables à ceux publiés l'an dernier (Insee Focus n° 75). Les évolutions entre deux années sont estimées à méthodologie identique.

Le revenu salarial moyen des femmes est inférieur d’un quart à celui des hommes

Le revenu salarial annuel est la somme de tous les salaires nets perçus par un individu au cours de l’année. Il s'établit en moyenne à 20 540 euros en 2015 (figure 1). Il augmente avec l’âge des salariés jusqu’à 54 ans : il atteint pour les 50-54 ans un montant moyen 3,5 fois plus élevé que celui des moins de 25 ans. Les femmes perçoivent un revenu salarial inférieur en moyenne de 24 % à celui des hommes. Les cadres perçoivent, eux, un revenu salarial 2,7 fois supérieur à celui des ouvriers et 2,9 fois supérieur à celui des employés. Le revenu salarial des diplômés de niveau Bac+3 ou plus est le double de celui des salariés qui n’ont pas le Bac.

Figure 1- Revenu salarial moyen en 2015

en euros
Figure 1- Revenu salarial moyen en 2015 (en euros)
Revenu salarial moyen
Ensemble 20 540
Hommes 23 260
Femmes 17 740
Moins de 25 ans 7 450
De 25 à 39 ans 19 070
De 40 à 49 ans 24 660
De 50 à 54 ans 25 820
55 ans ou plus 24 510
Diplôme inférieur au baccalauréat 17 150
Bac à bac+2 22 830
Bac+3 et plus 36 850
Cadres 40 540
Professions intermédiaires 22 680
Employés 13 820
Ouvriers 15 210
Temps complet 24 990
Temps partiel 10 630
Secteur privé 20 140
Fonction publique 21 920
  • Note : les chefs d'entreprise salariés sont classés avec les cadres et professions intellectuelles supérieures. Les statistiques par tranche d'âge sont calculées sur le sous-échantillon du panel pour lequel les poids des générations sont représentatifs de ceux observés dans la population salariée en 2015 : de ce fait les résultats par âge ne sont pas comparables avec les publications précédentes. Les salariés sont classés dans le secteur qui correspond à leur poste principal, c'est-à-dire à l'entreprise dans laquelle leur nombre de jours rémunérés est le plus important, puis leur rémunération nette.
  • Champ : France, ensemble des salariés hors salariés agricoles, apprentis, stagiaires, et hors salaires versés par des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, Panel tous salariés.

Figure 1- Revenu salarial moyen en 2015

  • Note : les chefs d'entreprise salariés sont classés avec les cadres et professions intellectuelles supérieures. Les statistiques par tranche d'âge sont calculées sur le sous-échantillon du panel pour lequel les poids des générations sont représentatifs de ceux observés dans la population salariée en 2015 : de ce fait les résultats par âge ne sont pas comparables avec les publications précédentes. Les salariés sont classés dans le secteur qui correspond à leur poste principal, c'est-à-dire à l'entreprise dans laquelle leur nombre de jours rémunérés est le plus important, puis leur rémunération nette.
  • Champ : France, ensemble des salariés hors salariés agricoles, apprentis, stagiaires, et hors salaires versés par des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, Panel tous salariés.

Les écarts de revenu salarial reflètent ceux de volume de travail et de salaire en EQTP

Le revenu salarial intègre deux dimensions : le salaire en équivalent temps plein (EQTP), prix d’une unité de travail salarié (qui s’apparente à un salaire horaire), et le volume de travail salarié réalisé au cours de l’année. Ce dernier, exprimé en EQTP, est fonction de la quotité de temps de travail du salarié (temps plein, temps partiel) et du nombre de jours travaillés au cours de l’année (durée totale des périodes d’emploi salarié).

L’écart de revenu salarial moyen entre femmes et hommes s'explique pour plus des deux tiers par des écarts de salaire en EQTP et pour moins d’un tiers par des différences de volume de travail (figure 2).

Les écarts selon le diplôme ou la catégorie socioprofessionnelle reflètent aussi surtout des différences de salaire. Inversement, l'écart entre salariés à temps plein et à temps partiel provient pour 80 % du volume de travail, et celui entre les salariés du public et ceux du privé en provient quasi entièrement. Cela s’explique par les périodes sans emploi des salariés du privé (chômage ou inactivité).

Figure 2 - Salaire annuel en équivalent temps plein et volume de travail en équivalent temps plein en 2015

Figure 2 - Salaire annuel en équivalent temps plein et volume de travail en équivalent temps plein en 2015 - Lecture : le revenu salarial moyen des hommes est 13 % plus élevé que la moyenne. Le fait qu'ils aient en moyenne un salaire en EQTP plus élevé explique 9 points de cet écart (contribution), les 4 points restant venant d'un volume de travail en moyenne aussi plus élevé.
Écart relatif au revenu salarial moyen de l'ensemble des salariés (en %) Contribution du salaire1 annuel en EQTP (en points) Contribution du volume de travail2 en EQTP (en points)
Hommes 13 9 4
Femmes -14 -10 -4
Moins de 25 ans -64 -22 -42
De 25 à 39 ans -7 -11 4
De 40 à 49 ans 20 8 12
De 50 à 54 ans 26 13 13
55 ans ou plus 19 19 0
Diplôme inférieur au baccalauréat -17 -18 2
Bac à bac+2 11 0 11
Bac+3 et plus 79 64 15
Cadres 97 84 13
Professions intermédiaires 10 1 10
Employés -33 -23 -10
Ouvriers -26 -23 -3
Temps complet 22 4 17
Temps partiel -48 -10 -38
Secteur privé3 -2 0 -2
Secteur public3 7 -1 8
  • 1. La contribution du salaire annuel moyen en EQTP correspond à la différence entre le revenu salarial moyen d'une catégorie et le revenu salarial moyen fictif de l'ensemble des salariés s'ils percevaient le salaire annuel moyen en EQTP de l'ensemble des salariés tout en ayant le volume de travail moyen de cette catégorie.
  • 2. La contribution du volume de travail d'une catégorie correspond à la différence entre le revenu salarial moyen de l'ensemble des salariés et le revenu salarial moyen fictif de cette catégorie si elle percevait le salaire annuel moyen en EQTP de l'ensemble des salariés, tout en gardant son volume de travail moyen.
  • 3. Les salariés sont classés dans le secteur qui correspond à leur poste principal, c'est-à-dire à l'entreprise dans laquelle leur nombre de jours rémunérés est le plus important, puis leur rémunération nette.
  • Lecture : le revenu salarial moyen des hommes est 13 % plus élevé que la moyenne. Le fait qu'ils aient en moyenne un salaire en EQTP plus élevé explique 9 points de cet écart (contribution), les 4 points restant venant d'un volume de travail en moyenne aussi plus élevé.
  • Champ : France, ensemble des salariés dont le volume de travail en équivalent temps plein est strictement positif, hors salariés agricoles, apprentis, stagiaires, et hors salaires versés par des particuliers employeurs. La contribution du salaire annuel et du volume de travail en EQTP à l'écart relatif au revenu salarial moyen est calculée sur les individus pour lesquels le volume de travail est renseigné. Cela explique que la somme des deux dernières colonnes ne soit pas toujours exactement égale à la première colonne.
  • Source : Insee, Panel tous salariés.

L’écart femmes-hommes dépend de l’âge et du niveau de revenu salarial

Pour les femmes comme pour les hommes, la dispersion du revenu salarial, au sens du rapport interdécile D9/D1, est la plus forte chez les salariés âgés de 15 à 24 ans (un peu moins de 30) et la plus faible chez les 50-54 ans (un peu plus de 6) (figure 3). Cette plus forte dispersion chez les jeunes reflète essentiellement la présence de périodes très courtes d’emploi salarié (notamment d'emplois étudiants), à côté de périodes d’emploi continues pour les salariés mieux insérés professionnellement.

Les écarts de revenus salariaux entre femmes et hommes diffèrent selon l’âge et le niveau de revenu salarial. Dans le bas de l’échelle (1ᵉʳ quartile), les écarts femmes-hommes sont très marqués : de 25 à 39 ans, un quart des hommes perçoit un revenu salarial inférieur à 13 460 euros ; le montant correspondant est de 9 350 euros pour les femmes, soit 31 % de moins.

Au milieu de l’échelle de revenu salarial (médiane) l'écart relatif entre femmes et hommes est moins marqué. Il est plus élevé chez les 55 ans ou plus (20 %) que chez les 25-39 ans (15 %). De même dans le haut de l'échelle (3ᵉ quartile), les écarts augmentent avec l'âge après 25 ans, de 15 % pour les 25-39 ans à 23 % pour les 55 ans ou plus. Ces écarts peuvent refléter aussi, mais dans une moindre mesure, des disparités entre générations.

Ces écarts entre femmes et hommes selon l’âge s’expliquent davantage par le volume de travail dans le bas de l’échelle de revenu salarial, et par le salaire en EQTP dans le haut de l’échelle.

Figure 3 - Distribution de revenu salarial par âge et par sexe en 2015

Figure 3 - Distribution de revenu salarial par âge et par sexe en 2015
Sexe Âge 1er décile 1er quartile Médiane 3e quartile 9e décile Rapport interdécile (D9/D1)
en euros
Hommes Moins de 25 ans 670 1 800 5 910 14 100 18 390 27,7
De 25 à 39 ans 4 950 13 460 19 750 26 370 35 590 7,2
De 40 à 49 ans 8 080 17 360 23 540 33 190 48 370 6,0
De 50 à 54 ans 8 800 17 960 24 280 34 710 51 610 5,9
55 ans ou plus 3 420 13 460 22 970 34 900 53 970 15,8
Femmes Moins de 25 ans 550 1 530 4 400 10 910 16 070 29,2
De 25 à 39 ans 3 200 9 350 16 750 22 330 28 820 9,0
De 40 à 49 ans 5 280 12 730 19 180 26 240 35 210 6,7
De 50 à 54 ans 5 550 12 880 19 430 27 090 36 190 6,5
55 ans ou plus 2 540 9 330 18 370 27 020 36 870 14,5
  • Note : les statistiques par tranche d'âge sont calculées sur le sous-échantillon du panel pour lequel les poids des générations sont représentatifs de ceux observés dans la population salariée en 2015.
  • Champ : France, ensemble des salariés hors salariés agricoles, apprentis, stagiaires, et hors salaires versés par des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, Panel tous salariés.

Figure 3 - Distribution de revenu salarial par âge et par sexe en 2015

  • Note : les statistiques par tranche d'âge sont calculées sur le sous-échantillon du panel pour lequel les poids des générations sont représentatifs de ceux observés dans la population salariée en 2015.
  • Champ : France, ensemble des salariés hors salariés agricoles, apprentis, stagiaires, et hors salaires versés par des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, Panel tous salariés.

Le revenu salarial varie plus entre ouvriers ou entre employés qu'entre cadres

En 2015, les 10 % de cadres les moins bien rémunérés perçoivent moins de 11 200 euros et les 10 % les mieux rémunérés plus de 68 490 euros, soit 6,1 fois plus (figure 4). Ce rapport est bien plus élevé pour les employés (15,7) et les ouvriers (13,1). En effet, dans la moitié basse de leurs échelles respectives de revenu salarial, le volume de travail est souvent plus inégal du fait notamment de périodes plus longues ou plus fréquentes de chômage ou d’inactivité. Au contraire, dans la moitié haute, la dispersion du revenu salarial est plus marquée pour les cadres que dans les autres catégories, au sens du rapport entre le neuvième décile et la médiane (D9/D5).

Le revenu salarial varie davantage parmi les salariés les moins diplômés que parmi les plus diplômés, en particulier dans la moitié basse de l’échelle salariale. En revanche, comme pour les cadres, la dispersion dans la moitié haute de l’échelle est plus élevée pour les salariés les plus diplômés.

Enfin, la dispersion du revenu salarial est bien plus importante dans le secteur privé que dans le secteur public (figure 4). Le rapport interdécile D9/D1 y vaut 16,9 contre 9,0 dans le secteur public. Cette différence s'explique par une plus grande variabilité dans le secteur privé, à la fois du volume de travail (pour les revenus salariaux les plus faibles) et des salaires (pour les niveaux plus élevés).

Figure 4 - Distribution de revenu salarial par catégorie socioprofessionnelle, diplôme et secteur d'activité en 2015

Figure 4 - Distribution de revenu salarial par catégorie socioprofessionnelle, diplôme et secteur d'activité en 2015
1er décile 1er quartile Médiane 3e quartile 9e décile Rapport interdécile (D9/D1) D9/D5 D5/D1
en euros
Cadres 11 200 24 920 34 950 47 990 68 490 6,1 2,0 3,1
Professions intermédiaires 5 610 15 910 23 100 28 950 35 400 6,3 1,5 4,1
Employés 1 570 5 910 14 240 19 600 24 680 15,7 1,7 9,0
Ouvriers 1 950 7 500 16 330 21 070 25 620 13,1 1,6 8,4
Diplôme inférieur au baccalauréat 3 160 9 430 17 240 22 410 28 760 9,1 1,7 5,5
Bac à bac+2 6 690 14 930 21 080 28 430 37 700 5,6 1,8 3,2
Bac+3 et plus 10 670 20 890 29 890 43 630 64 730 6,1 2,2 2,8
Secteur privé (*) 2 210 8 320 17 400 25 380 37 390 16,9 2,1 7,9
Fonction publique (*) 4 080 14 340 20 920 27 720 36 540 9,0 1,7 5,1
  • (*) Les salariés sont classés dans le secteur qui correspond à leur poste principal, c'est-à-dire à l'entreprise dans laquelle leur nombre de jours rémunérés est le plus important, puis leur rémunération nette.
  • Champ : France, ensemble des salariés hors salariés agricoles, apprentis, stagiaires, et hors salaires versés par des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, Panel tous salariés.

Figure 4 - Distribution de revenu salarial par catégorie socioprofessionnelle, diplôme et secteur d'activité en 2015

  • (*) Les salariés sont classés dans le secteur qui correspond à leur poste principal, c'est-à-dire à l'entreprise dans laquelle leur nombre de jours rémunérés est le plus important, puis leur rémunération nette.
  • Champ : France, ensemble des salariés hors salariés agricoles, apprentis, stagiaires, et hors salaires versés par des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, Panel tous salariés.

Le revenu salarial moyen augmente de 0,6 % en 2015

Le revenu salarial moyen de l’ensemble des salariés progresse de 0,6 % en 2015 en euros constants. Il a augmenté de 0,6 % en moyenne par an entre 1995 et 2008, puis diminué de 0,3 % par an entre 2010 et 2013 (figure 5). En 2014, il a crû à nouveau, de 0,9 %. La hausse en 2015 est plus marquée dans le secteur privé (+ 0,7 %) que dans la fonction publique (+ 0,3 %), les évolutions y étant globalement plus favorables depuis 2010.

Par ailleurs, entre 2010 et 2015, le revenu salarial moyen des hommes a diminué de 0,1 % par an en moyenne, tandis que celui des femmes a augmenté de 0,4 %.

Ces évolutions doivent être interprétées avec prudence : d’une année sur l’autre, la moyenne de revenu salarial n’est pas calculée sur la même population. Par exemple, lorsque la conjoncture s’améliore, certaines personnes plus jeunes ou moins qualifiées peuvent retrouver un emploi. Elles perçoivent alors un salaire plus bas que la moyenne (effet de sélection) et travaillent seulement une partie de l’année (effet entrées/sorties). Ces deux effets conduisent parfois à des évolutions contre-intuitives du revenu salarial moyen.

Figure 5 - Évolution du revenu salarial annuel moyen par sexe et par secteur de 1995 à 2015

en euros
Figure 5 - Évolution du revenu salarial annuel moyen par sexe et par secteur de 1995 à 2015 (en euros)
Année Secteur privé Secteur privé Ensemble des salariés Ensemble des salariés Secteur public Secteur public Femmes Femmes Hommes Hommes
1995 17 811 18 579 21 495 15 416 21 227
1996 17 833 18 608 21 343 15 394 21 324
1997 17 858 18 660 21 545 15 467 21 375
1998 18 211 18 960 21 661 15 701 21 754
1999 18 235 19 007 21 818 15 737 21 828
2000 18 429 19 206 22 091 15 876 22 111
2001 18 700 19 403 22 046 16 058 22 355
2002 18 826 19 593 22 322 16 281 22 542
2003 18 891 19 642 22 280 16 355 22 578
2004 18 957 19 691 22 239 16 430 22 614
2005 19 022 19 740 22 197 16 505 22 650
2006 19 088 19 788 22 156 16 579 22 686
2007 19 446 20 101 22 359 16 873 23 045
2008 19 551 20 140 22 187 16 872 23 143
2009
2010 19 669 20 213 22 136 17 197 23 066
2011 19 634 20 150 21 985 17 117 23 018
2012 19 621 19 923 20 109 20 346 21 814 21 826 17 144 17 307 22 936 23 245
2013 19 831 20 249 21 662 17 341 23 050
2014 19 999 20 423 21 846 17 574 23 180
2015 20 137 20 545 21 915 17 743 23 262
  • Note : les salariés sont classés dans le secteur qui correspond à leur poste principal. Du fait de la fragilité des données de 2003 à 2005, les évolutions ont été lissées entre 2002 et 2006. En 2009, un changement de système d’information (Siasp) provoque une rupture de série sur les salaires versés par le secteur public. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2013, les cotisations patronales pour complémentaire santé obligatoire (CPSO) ne sont plus exonérées d’impôt sur le revenu et entrent de ce fait dans le calcul du revenu salarial. Une estimation du montant de ces cotisations a été effectuée pour l'année 2012 afin de permettre la comparaison entre le revenu salarial en 2012 et le revenu salarial en 2013.
  • Champ : France métropolitaine jusqu'en 2001, France à partir de 2002, ensemble des salariés hors salariés agricoles, apprentis, stagiaires, et hors salaires versés par des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, Panel tous salariés.

Figure 5 - Évolution du revenu salarial annuel moyen par sexe et par secteur de 1995 à 2015

  • Note : les salariés sont classés dans le secteur qui correspond à leur poste principal. Du fait de la fragilité des données de 2003 à 2005, les évolutions ont été lissées entre 2002 et 2006. En 2009, un changement de système d’information (Siasp) provoque une rupture de série sur les salaires versés par le secteur public. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2013, les cotisations patronales pour complémentaire santé obligatoire (CPSO) ne sont plus exonérées d’impôt sur le revenu et entrent de ce fait dans le calcul du revenu salarial. Une estimation du montant de ces cotisations a été effectuée pour l'année 2012 afin de permettre la comparaison entre le revenu salarial en 2012 et le revenu salarial en 2013.
  • Champ : France métropolitaine jusqu'en 2001, France à partir de 2002, ensemble des salariés hors salariés agricoles, apprentis, stagiaires, et hors salaires versés par des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, Panel tous salariés.

Sources

Le revenu salarial est calculé à partir du Panel tous salariés, issu des déclarations annuelles de données sociales, des fichiers de paie des agents de l’État, et du système d’information sur les agents des services publics. Ce panel suit les périodes d’emploi, les caractéristiques des employeurs et les salaires d’un échantillon au 1/12ᵉ de la population salariée. Entre dans le champ de l'étude toute personne ayant perçu au moins un euro de rémunération d'une activité salariée au cours de l'année, à l’exclusion des salariés agricoles, apprentis, stagiaires et salariés dont le ou les seuls employeurs sont des particuliers. Les contrats aidés sont inclus dans le champ de l’étude alors qu’ils étaient exclus dans les publications antérieures (Insee Focus n° 75 et n° 59).

Des données complémentaires sont disponibles dans le fichier Excel « Données complémentaires » joint à cette publication.

Définitions

Revenu salarial :

Le revenu salarial correspond à la somme de tous les salaires perçus par un individu au cours d'une année donnée, nets de toutes cotisations sociales, y compris contribution sociale généralisée (CSG) et contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) .

Plus précisément, on passe du salaire horaire au salaire journalier en prenant en compte la quotité de temps de travail, puis au revenu salarial annuel en multipliant ce salaire journalier par le nombre de jours rémunérés dans l'année.

Par définition, le revenu salarial n'intègre pas les revenus des activités non salariées, dont un salarié peut éventuellement bénéficier (par exemple le cas d'un médecin exerçant à la fois comme salarié à l'hôpital et dans un cabinet privé), ni les revenus de transfert, même ceux déterminés par l'activité (comme la prime pour l'emploi) ou assurantiels (comme les allocations de chômage).

Pour passer du revenu salarial d'un individu au revenu disponible d'un ménage, il faut agréger l'ensemble des revenus des différents membres du ménage (y compris les revenus d'une éventuelle activité non salariée, et les revenus du patrimoine) et prendre en compte l'ensemble des transferts sociaux (minima sociaux, prestations familiales, aides au logement) nets des prélèvements (comme l'impôt sur le revenu).

Salaire en équivalent temps plein (EQTP) :

Le salaire en équivalent temps plein (EQTP) est un salaire converti à un temps plein pendant toute l'année, quel que soit le volume de travail effectif. Par exemple, pour un agent ayant occupé un poste de travail pendant six mois à 80 % et ayant perçu un total de 10 000 euros, le salaire en EQTP est de 10 000/(0,5*0,8) = 25 000 euros par an.

Pour calculer le salaire moyen en EQTP ou sa distribution, tous les postes y compris les postes à temps partiel sont pris en compte au prorata de leur volume de travail effectif (soit 0,5*0,8=04 EQTP dans l'exemple précédent).

Rapports interdéciles / Rapport D5/D1 / Rapport D9/D1 / Rapport D9/D5 :

Les rapports interdéciles permettent de mesurer les inégalités d’une distribution :

  • le rapport des déciles D9/D1 met en évidence l'écart entre le haut (9e décile) et le bas de la distribution (1er décile) ;
  • le rapport D9/D5 compare le haut de la distribution à la valeur médiane ;
  • le rapport D5/D1 compare la médiane au bas de la distribution.
Quartiles :

Si on ordonne une distribution de salaires, de revenus, de chiffre d'affaires..., les quartiles sont les valeurs qui partagent cette distribution en quatre parties égales.

Ainsi, pour une distribution de salaires :

  • le premier quartile (noté généralement Q1) est le salaire au-dessous duquel se situent 25 % des salaires ;
  • le deuxième quartile est le salaire au-dessous duquel se situent 50 % des salaires ; c'est la médiane ;
  • le troisième quartile (noté généralement Q3) est le salaire au-dessous duquel se situent 75 % des salaires.

Le premier quartile est, de manière équivalente, le salaire au-dessus duquel se situent 75 % des salaires ; le deuxième quartile est le salaire au-dessus duquel se situent 50 % des salaires, et le troisième quartile le salaire au-dessus duquel se situent 25 % des salaires.

Médiane :

Si on ordonne une distribution, la médiane partage cette distribution en deux parties d’effectifs égaux.

Ainsi, pour une distribution de salaires, 50 % des salaires se situent sous la médiane et 50 % au-dessus.

Remarque :

De nombreuses grandeurs économiques sont limitées vers le bas et non vers le haut. Par exemple, le salaire horaire est limité vers le bas par le SMIC alors que certains salaires peuvent être très élevés. La moyenne est tirée vers le haut par les salaires élevés, même s'ils sont peu nombreux, et elle est pour cette raison généralement supérieure à la médiane.

Par ailleurs, l'incertitude qui affecte les valeurs extrêmes, en particulier les valeurs élevées, se reporte sur la moyenne mais n'affecte pas la médiane. Celle-ci est de ce point de vue un indicateur plus fiable.

Déciles :

Si on ordonne une distribution de salaires, de revenus, de chiffres d'affaires, etc., les déciles sont les valeurs qui partagent cette distribution en dix parties d’effectifs égaux.

Ainsi, pour une distribution de salaires :

  • le premier décile (noté généralement D1) est le salaire au-dessous duquel se situent 10 % des salaires ;
  • le neuvième décile (noté généralement D9) est le salaire au-dessous duquel se situent 90 % des salaires.

Le premier décile est, de manière équivalente, le salaire au-dessus duquel se situent 90 % des salaires ; le neuvième décile est le salaire au-dessus duquel se situent 10 % des salaires.

Pour en savoir plus

Coudin É., Marc B., Pora P., Wilner L., « La baisse des inégalités de revenu salarial marque une pause pendant la crise », in France, portrait social, édition 2014, coll. Insee Références, novembre 2014.