France, portrait social Édition 2020

Dans cette édition, la vue d’ensemble porte sur l’impact social de la crise sanitaire de la Covid-19 et du confinement, dans des domaines tels que la santé, l’emploi, les inégalités femmes-hommes, la scolarité des enfants, les pratiques culturelles, etc. Un éclairage est ensuite apporté sur les enfants, sous l’angle des inégalités sociales.

Insee Références
Paru le :Paru le03/12/2020
France, portrait social- Décembre 2020
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Chômage

Insee Références

Paru le :03/12/2020

En moyenne en 2019, 2,5 millions de personnes sont au en France hors Mayotte, selon l’ (figure 1). Le s’établit à 8,4 % de la population active en 2019, après 9,0 % en 2018. Il poursuit sa baisse entamée en 2016 (– 1,9 point en quatre ans), alors qu’il avait augmenté de 2,9 points entre 2008 et 2015.

Figure 1Chômage au sens du BIT selon les caractéristiques des personnes

en %
Chômage au sens du BIT selon les caractéristiques des personnes (en %)
2008 2010 2012 2014 2016 2017 2018 2019
Nombre de chômeurs (en milliers) 2 120 2 679 2 855 3 020 2 968 2 786 2 682 2 506
Taux de chômage 7,4 9,3 9,8 10,3 10,0 9,4 9,0 8,4
Sexe
Femmes 7,8 9,5 9,7 10,0 9,8 9,4 9,0 8,4
Hommes 7,1 9,1 9,8 10,5 10,2 9,4 9,0 8,5
Âge
15-24 ans 19,0 23,3 24,4 24,2 24,5 22,1 20,8 19,6
25-49 ans 6,7 8,4 9,1 9,7 9,3 8,8 8,5 7,8
50 ans ou plus 4,4 5,6 6,1 6,9 6,9 6,6 6,3 6,3
Catégorie socioprofessionnelle
Cadres 2,9 3,7 3,5 4,4 3,5 3,3 3,4 3,5
Professions intermédiaires 3,9 4,8 5,3 5,8 5,3 4,7 5,1 4,7
Employés 7,2 9,2 10,1 10,5 10,6 10,3 9,8 9,2
Ouvriers 10,1 13,3 14,2 14,7 14,9 13,5 12,5 12,4
Ouvriers qualifiés 7,4 9,9 10,9 11,9 11,8 10,5 9,6 9,3
Ouvriers non qualifiés1 15,0 18,9 19,9 19,9 20,1 18,4 17,7 17,6
Statut d’immigration
Immigrés nd nd nd 17,6 17,4 16,3 15,2 13,6
Non-immigrés nd nd nd 9,5 9,2 8,6 8,3 7,8
Descendants d’immigrés nd nd nd 14,5 14,3 13,9 13,2 12,8
Sans lien avec l’immigration nd nd nd 8,9 8,6 8,0 7,7 7,2
Appartenance à une unité urbaine
Hors unité urbaine nd nd nd 6,8 6,7 6,3 5,8 5,2
Au sein d’une unité urbaine nd nd nd 11,3 11,1 10,4 10,0 9,4
  • nd : non disponible.
  • 1. Y compris ouvriers agricoles.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes âgées de 15 ans ou plus vivant en ménage ordinaire.
  • Source : Insee, enquêtes Emploi.

Entre 2018 et 2019, le taux de chômage baisse pour les hommes (– 0,5 point) comme pour les femmes (– 0,6 point). Ainsi, en 2019, comme depuis 2017, le taux de chômage des hommes (8,5 %) est quasiment équivalent à celui des femmes (8,4 %), alors que depuis 2013, il lui était sensiblement supérieur. Avant la crise économique de 2008, en revanche, celui des femmes était le plus élevé. Cette inversion est liée notamment à la baisse marquée de l’emploi dans l’industrie et la construction à la suite de la crise, secteurs principalement masculins. L’écart entre les deux taux, qui atteignait 0,9 point en 2015, s’est résorbé, grâce notamment à la hausse de l’emploi en intérim et à la reprise de l’emploi dans la construction.

En 2019, le chômage se réduit pour les personnes âgées de moins de 50 ans, alors qu’il est stable pour les 50 ans ou plus. Pour la troisième année consécutive, le taux de chômage des 15‑24 ans diminue fortement : – 1,2 point en 2019 après – 1,3 point en 2018 et – 2,4 points en 2017. À 19,6 %, le taux de chômage des jeunes est plus élevé que celui des autres tranches d’âge, mais cet indicateur ne concerne, par définition, que les jeunes présents sur le marché du travail. En effet, ceux en études – s’ils ne travaillent pas par ailleurs – ne sont pas comptabilisés dans la population active. Rapportée à l’ensemble de la population des 15‑24 ans (actifs et inactifs), la proportion de chômeurs chez les jeunes est de 7,2 % en 2019, soit seulement 0,4 point de plus que le même taux calculé pour les 25‑49 ans. Le taux de chômage des 25‑49 ans diminue de nouveau en 2019 (– 0,7 point, à 7,8 %) ; celui des 50 ans ou plus est stable, à 6,3 %.

Entre 2018 et 2019, le taux de chômage diminue pour les ouvriers qualifiés (– 0,3 point) et les employés (– 0,6 point). Pour les ouvriers non qualifiés, il reste quasi stable, à 17,6 %, bien plus élevé que celui des autres catégories socioprofessionnelles. Le taux de chômage des professions intermédiaires diminue de 0,4 point, à 4,7 % en 2019 et retrouve son niveau de 2017, alors que celui des cadres est quasiment stable à 3,5 %. Le taux de chômage des (13,6 % en 2019) est plus élevé que celui des (12,8 %) et nettement supérieur à celui des personnes sans lien avec l’immigration (7,2 %) ; mais l’écart selon le statut migratoire continue à se réduire entre 2018 et 2019, le taux de chômage diminuant plus fortement pour les immigrés (– 1,6 point) que pour les descendants d’immigrés (– 0,4 point) et les personnes sans lien avec l’immigration (– 0,5 point). Le taux de chômage des personnes résidant dans des communes hors unités urbaines atteint 5,2 % en 2019, soit 4,2 points de moins que celui des personnes résidant dans une unité urbaine (9,4 %).

En 2019, 3,4 % des actifs sont au chômage depuis un an ou plus (figure 2). Pour la troisième année consécutive, le diminue : – 0,3 point en 2019 après – 0,5 point en 2018 et – 0,3 point en 2017. Le taux de chômage de très longue durée (deux ans ou plus) baisse également de 0,3 point et s’établit à 1,7 % en 2019.

Figure 2Taux de chômage de longue durée selon l’âge

en %
Taux de chômage de longue durée selon l’âge (en %)
2008 2010 2012 2014 2015 2016 2017 2018 2019
Personnes au chômage depuis un an ou plus 2,8 3,7 4,0 4,5 4,5 4,5 4,2 3,7 3,4
15-24 ans 4,5 6,7 6,7 7,1 7,0 6,9 6,2 5,0 4,9
25-49 ans 2,5 3,4 3,6 4,3 4,3 4,2 4,0 3,6 3,0
50 ans ou plus 2,7 3,3 3,8 4,1 4,3 4,4 4,2 3,7 3,7
Personnes au chômage depuis deux ans ou plus nd nd nd 2,3 2,4 2,5 2,3 2,0 1,7
  • nd : non disponible.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes âgées de 15 ans ou plus vivant en ménage ordinaire.
  • Source : Insee, enquêtes Emploi.

Certaines personnes sans emploi souhaiteraient travailler, mais ne sont pas comptabilisées parmi les chômeurs au sens du BIT, soit parce qu’elles recherchent un emploi sans remplir les conditions de disponibilité, soit parce qu’elles ne recherchent pas activement un emploi bien qu’elles en souhaitent un. Ces personnes sont à la frontière du marché du travail, dans le . En 2019, 1,6 million de personnes font partie de ce halo (figure 3) ; 56,0 % d’entre elles sont des femmes.

Figure 3Nombre de personnes au chômage au sens du BIT et nombre de personnes dans le halo autour du chômage

en milliers
Nombre de personnes au chômage au sens du BIT et nombre de personnes dans le halo autour du chômage (en milliers)
Chômage Halo
2003 2 348 1 277
2004 2 463 1 334
2005 2 480 1 283
2006 2 484 1 312
2007 2 269 1 262
2008 2 120 1 245
2009 2 624 1 327
2010 2 679 1 344
2011 2 666 1 347
2012 2 855 1 337
2013 3 025 1 411
2014 3 020 1 504
2015 3 052 1 556
2016 2 968 1 596
2017 2 786 1 604
2018 2 682 1 619
2019 2 506 1 628
  • Champ : France hors Mayotte, personnes âgées de 15 ans ou plus vivant en ménage ordinaire.
  • Source : Insee, enquêtes Emploi.

Figure 3Nombre de personnes au chômage au sens du BIT et nombre de personnes dans le halo autour du chômage

  • Champ : France hors Mayotte, personnes âgées de 15 ans ou plus vivant en ménage ordinaire.
  • Source : Insee, enquêtes Emploi.

Définitions

Un chômeur est une personne de 15 ans ou plus qui répond simultanément à trois conditions : être sans emploi au sens du BIT durant une semaine donnée ; être disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours ; avoir effectué, au cours des quatre dernières semaines, une démarche active de recherche d’emploi ou avoir trouvé un emploi qui commence dans les trois mois.

Réalisée par l’Insee depuis 1950, l’enquête Emploi vise à observer le marché du travail de manière structurelle et conjoncturelle. C’est la seule source fournissant une mesure des concepts d’activité, de chômage, d’emploi et d’inactivité tels qu’ils sont définis par le Bureau international du travail (BIT). Depuis 2003, l’enquête Emploi est trimestrielle et sa collecte auprès d’un échantillon de ménages est réalisée en continu sur toutes les semaines de chaque trimestre. Elle s’inscrit dans le cadre des enquêtes Forces de travail défini au niveau européen (Labour Force Survey).

Le taux de chômage représente la part des chômeurs dans la population active.

Selon la définition adoptée par le Haut Conseil à l’intégration, un immigré est une personne née étrangère à l’étranger et résidant en France. Les personnes nées françaises à l’étranger et vivant en France ne sont donc pas comptabilisées. À l’inverse, certains immigrés ont pu devenir français, les autres restant étrangers. Les populations étrangère et immigrée ne se confondent pas totalement : un immigré n’est pas nécessairement étranger et réciproquement, certains étrangers sont nés en France (essentiellement des mineurs). La qualité d’immigré est permanente : un individu continue à appartenir à la population immigrée même s’il devient français par acquisition. C’est le pays de naissance, et non la nationalité à la naissance, qui définit l’origine géographique d’un immigré.

Un descendant d’immigrés est une personne née et résidant en France ayant au moins un parent immigré. Cette définition ne comprend pas les personnes elles-mêmes immigrées (notamment celles qui ont migré avec leurs parents).

Un chômeur de longue durée est un chômeur au sens du BIT qui déclare chercher un emploi depuis 12 mois au moins.

Le halo autour du chômage est composé de personnes inactives au sens du BIT, mais proches du marché du travail. Il s’agit des personnes sans emploi qui recherchent un emploi mais qui ne sont pas disponibles dans les deux semaines pour travailler et des personnes sans emploi qui souhaitent travailler mais qui n’ont pas effectué de démarche active de recherche d’emploi dans le mois précédent, qu’elles soient disponibles ou non.