France, portrait social Édition 2020

Dans cette édition, la vue d’ensemble porte sur l’impact social de la crise sanitaire de la Covid-19 et du confinement, dans des domaines tels que la santé, l’emploi, les inégalités femmes-hommes, la scolarité des enfants, les pratiques culturelles, etc. Un éclairage est ensuite apporté sur les enfants, sous l’angle des inégalités sociales.

Insee Références
Paru le :Paru le03/12/2020
France, portrait social- Décembre 2020
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 Démographie en Europe

Insee Références

Paru le :03/12/2020

Au 1er janvier 2020, l’Union européenne à 28 pays (UE) compte 514,7 millions d’habitants (figure 1). Au cours de l’année 2019, la population européenne a progressé de 1,4 million d’habitants, soit + 2,6 ‰. Cette croissance est un peu plus élevée qu’en 2018 (+ 2,3 ‰). Le est négatif depuis 2015 (sauf en 2016), l’UE enregistrant plus de décès (5,3 millions en 2019) que de naissances (5,0 millions en 2019). L’augmentation de la population n’est donc due qu’à son .

Figure 1Quelques indicateurs démographiques dans l’Union européenne

Quelques indicateurs démographiques dans l’Union européenne
Population au 1er janvier 2020 (en milliers) Évolution de la population en 2019 (en ‰) Part des 65 ans ou plus au 1er janvier 2019 (en %) Espérance de vie à la naissance en 2018 (en années) Espérance de vie sans incapacité à 65 ans en 2018 (en années)
Due au solde naturel Due aux migrations1 Ensemble Femmes Hommes Femmes Hommes
Allemagne 83 167 – 1,9 3,7 1,8 21,5 83,3 78,6 12,2 11,5
Autriche 8 901 0,2 4,6 4,8 18,8 84,1 79,4 7,4 7,5
Belgique 11 550 0,6 7,6 8,2 18,9 83,9 79,4 11,4 10,8
Bulgarie 6 951 – 6,7 – 0,3 – 7,0 21,3 78,6 71,5 10,2 9,2
Chypre 888 4,1 9,6 13,7 16,1 84,8 80,9 6,9 8,1
Croatie 4 058 – 3,9 – 0,6 – 4,4 20,6 81,5 74,9 5,0 5,0
Danemark 5 823 1,2 1,6 2,9 19,6 82,9 79,1 11,8 10,8
Espagne 47 330 – 1,2 9,5 8,3 19,4 86,3 80,7 11,3 11,5
Estonie 1 329 – 1,0 4,1 3,1 19,8 82,7 74,0 5,8 5,6
Finlande 5 525 – 1,5 2,8 1,3 21,8 84,5 79,1 9,4 9,5
France 67 064 2,1 0,7 2,8 20,1 85,5 79,5 11,3 10,2
Grèce 10 710 – 3,9 2,5 – 1,4 22,0 84,4 79,3 7,2 7,4
Hongrie 9 770 – 3,8 3,4 – 0,3 19,3 79,6 72,7 7,4 6,9
Irlande 4 964 5,8 6,3 12,1 14,1 84,1 80,5 13,8 12,0
Italie 60 245 – 3,6 1,6 – 1,9 22,8 85,6 81,2 9,2 9,8
Lettonie 1 908 – 4,7 – 1,8 – 6,4 20,3 79,7 70,1 4,7 4,2
Lituanie 2 794 – 3,9 3,9 0,0 19,8 80,7 70,9 6,3 5,6
Luxembourg 626 3,1 16,6 19,7 14,4 84,6 80,1 8,8 9,1
Malte 515 1,3 40,4 41,7 18,7 84,6 80,4 14,5 14,0
Pays-Bas 17 408 1,0 6,2 7,2 19,2 83,4 80,3 9,5 9,9
Pologne 37 958 – 0,9 0,5 – 0,4 17,7 81,7 73,7 8,8 8,2
Portugal 10 296 – 2,5 4,3 1,9 21,8 84,5 78,3 6,9 7,8
Rép. tchèque 10 694 0,0 4,1 4,1 19,6 82,0 76,2 8,5 8,1
Roumanie 19 318 – 3,8 – 1,2 – 5,0 18,5 79,2 71,7 5,9 6,3
Royaume-Uni 67 026 1,6 4,0 5,7 18,4 83,1 79,5 10,7 10,2
Slovaquie 5 458 0,7 0,7 1,4 16,0 80,8 73,9 4,6 4,0
Slovénie 2 096 – 0,6 7,8 7,2 19,8 84,4 78,5 7,4 7,5
Suède 10 328 2,5 7,0 9,5 19,9 84,3 80,9 15,8 15,6
UE 2 514 697 – 0,8 3,4 2,6 20,0 83,6 78,3 10,0 9,9
  • 1. Y compris ajustements de population, sauf pour la France.
  • 2. Pour l’UE, la population et ses évolutions sont des calculs Insee.
  • Note : la collectivité d’outre-mer de Saint-Martin n’est pas incluse dans les données de la France reprises ici, mais l’est dans les données publiées sur le site d’Eurostat, car ce territoire fait partie de l’Union européenne.
  • Sources : Eurostat (extraction des données le 22 juillet 2020) pour les données européennes et l’espérance de vie sans incapacité ; Insee, estimations de population et statistiques de l’état civil pour les autres données France.

Les situations entre pays sont très diverses. En 2019, la population a augmenté dans dix‑neuf pays et a diminué dans neuf autres. L’Allemagne, pays le plus peuplé de l’UE devant la France, regagne des habitants depuis 2011. Après une forte hausse en 2015 (+ 12,0 ‰), sa population progresse toutefois à un rythme de moins en moins élevé (+ 1,8 ‰ en 2019). Son solde naturel négatif (– 1,9 ‰) est plus que compensé par un solde migratoire positif (+ 3,7 ‰). En France, le solde naturel (+ 2,1 ‰ en 2019) contribue aux trois quarts de la croissance de la population (+ 2,8 ‰). Comme chaque année depuis 2006, la population augmente plus rapidement au Royaume‑Uni (+ 5,7 ‰ en 2019) qu’en France, qui ne compte plus que 38 000 habitants de plus au 1er janvier 2020. Avec l’entrée en application du Brexit, l’UE a ainsi perdu 13 % de sa population le 31 janvier 2020. C’est en Irlande que l’accroissement naturel est le plus élevé de l’UE (+ 5,8 ‰) ; comme ce pays a aussi un accroissement migratoire élevé (+ 6,3 ‰ en 2019), le solde naturel participe cependant à moins de la moitié de sa croissance démographique.

À l’inverse, la population italienne diminue pour la cinquième année consécutive : – 1,9 ‰ en 2019 après – 2,1 ‰ en 2018. Le solde migratoire positif ne suffit pas à compenser le solde naturel négatif. Quatre pays (Bulgarie, Croatie, Lettonie et Roumanie) cumulent un solde naturel et un solde migratoire tous deux négatifs.

Depuis 2012, la France reste le pays de l’UE le plus fécond, avec un de 1,88 enfant par femme en 2018 (figure 2). La Roumanie rejoint la Suède en deuxième position (1,76) et elles sont suivies par l’Irlande (1,75) et le Danemark (1,73). La fécondité est la plus faible à Malte (1,23), en Espagne (1,26) et en Italie (1,29). Elle est en général plus élevée en Europe du Nord et de l’Ouest et plus faible en Europe de l’Est et surtout du Sud. En 2018, l’indicateur moyen de l’UE se situe à 1,56 enfant par femme, en baisse par rapport à 2017 (1,59).

Figure 2Indicateur conjoncturel de fécondité dans les pays de l’Union européenne en 2018

Indicateur conjoncturel de fécondité dans les pays de l’Union européenne en 2018
France 1,88
Roumanie 1,76
Suède 1,76
Irlande 1,75
Danemark 1,73
République tchèque 1,71
Royaume-Uni 1,68
Estonie 1,67
Lituanie 1,63
Belgique 1,62
Lettonie 1,6
Slovénie 1,6
Pays-Bas 1,59
Allemagne 1,57
Bulgarie 1,56
Union Européenne (28) 1,56
Hongrie 1,55
Slovaquie 1,54
Autriche 1,47
Croatie 1,47
Pologne 1,46
Portugal 1,42
Finlande 1,41
Luxembourg 1,38
Grèce 1,35
Chypre 1,32
Italie 1,29
Espagne 1,26
Malte 1,23
  • Source : Eurostat (extraction des données le 2 juillet 2020).

Figure 2Indicateur conjoncturel de fécondité dans les pays de l’Union européenne en 2018

  • Source : Eurostat (extraction des données le 2 juillet 2020).

En 2018, dans l’ensemble de l’UE, l’ atteint 83,6 ans pour les femmes et 78,3 ans pour les hommes. Elle est stable par rapport à 2017, pour les femmes comme pour les hommes. En 2018, c’est en Espagne qu’elle est la plus élevée pour les femmes (86,3 ans), suivie de l’Italie (85,6 ans) et de la France (85,5 ans), et en Italie pour les hommes (81,2 ans), suivie de Chypre et la Suède (80,9 ans) puis l’Espagne (80,7 ans). Les femmes peuvent espérer vivre 5,3 ans de plus que les hommes en moyenne dans l’ensemble de l’UE, mais cet écart est très variable selon les pays : supérieur à 8 ans dans les pays baltes, il est inférieur à 4 ans à Chypre, au Danemark, en Irlande, au Royaume‑Uni, aux Pays‑Bas et en Suède. Il est supérieur à la moyenne européenne en France (6,0 ans).

En 2018, dans l’ensemble de l’UE, l’ diminue d’un peu plus de 1 mois pour les femmes à 10,0 ans et augmente de la même durée pour les hommes à 9,9 ans. Elle était restée stable pour les femmes et les hommes en 2017 et avait augmenté de 18 mois pour les femmes et de plus de 14 mois pour les hommes entre 2014 et 2016. C’est en Suède qu’elle est la plus longue pour les femmes comme pour les hommes, respectivement 15,8 et 15,6 ans, et en Slovaquie et Lettonie la plus courte (moins de 5 ans). La France se situe au‑dessus de la moyenne européenne (11,3 ans pour les femmes et 10,2 ans pour les hommes). La population européenne continue de vieillir : au 1er janvier 2019, les 65 ans ou plus représentent 20,0 % de la population contre 17,3 % dix ans plus tôt. C’est en Italie que cette part est la plus élevée (22,8 %) et en Irlande qu’elle est la plus faible (14,1 %). La France, avec 20,1 %, se situe dans la moyenne européenne.

Définitions

Le solde naturel (ou accroissement naturel ou excédent naturel de population) est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période. Les mots « excédent » ou « accroissement » sont justifiés par le fait qu’en général le nombre de naissances est supérieur à celui des décès. Mais l’inverse peut se produire, et le solde naturel est alors négatif.

Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours d’une période. Ce concept est indépendant de la nationalité.

Depuis que le recensement est annuel (à partir de 2006), il est mesuré indirectement par différence entre l’évolution de la population mesurée à deux recensements successifs et le solde naturel de l’année déduit de l’état civil : on parle alors de solde apparent. Les évolutions de ce solde apparent peuvent refléter des fluctuations des entrées et des sorties, mais également l’aléa de sondage du recensement.

L'indicateur conjoncturel de fécondité ou somme des naissances réduites, mesure le nombre d’enfants qu’aurait une femme tout au long de sa vie, si les taux de fécondité observés l’année considérée à chaque âge demeuraient inchangés.

L'espérance de vie à la naissance (ou à l’âge 0) représente la durée de vie moyenne – autrement dit l’âge moyen au décès – d’une génération fictive soumise aux conditions de mortalité de l’année. Elle caractérise la mortalité indépendamment de la structure par âge.

Elle est un cas particulier de l’espérance de vie à l’âge x. Cette espérance représente le nombre moyen d’années restant à vivre pour une génération fictive d’âge x qui aurait, à chaque âge, la probabilité de décéder observée cette année-là. Autrement dit, c’est le nombre moyen d’années restant à vivre au-delà de cet âge x (ou durée de survie moyenne à l’âge x), dans les conditions de mortalité par âge de l’année considérée.

L'espérance de vie sans incapacité (EVSI) à la naissance représente le nombre d’années qu’une personne peut s’attendre à vivre à sa naissance sans limitation irréversible d’activités de la vie quotidienne ni incapacité, dans les conditions de morbidité de l’année considérée. Cet indicateur complémentaire à l’espérance de vie à la naissance s’appuie sur les déclarations des personnes concernées quant aux limitations et restrictions d’activité qu’elles estiment rencontrer en raison de leur santé. Il est donc sujet à des biais de perception de leur propre santé.

De même, l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans représente le nombre moyen d’années qu’une personne peut s’attendre à vivre après 65 ans sans limitation irréversible d’activités de la vie quotidienne ni incapacité, dans les conditions de morbidité de l’année considérée.