En France, les établissements de l’économie numérique emploient 1,5 million de salariés et de non‑salariés fin 2022, soit 6,9 % de l‘emploi marchand (figure 1). Ces emplois se concentrent principalement en Île‑de‑France et dans les grandes métropoles, notamment Lyon et Grenoble en Auvergne‑Rhône‑Alpes, Marseille et Nice en Provence‑Alpes‑Côte d’Azur, Toulouse et Montpellier en Occitanie, ainsi que Nantes, Rennes et Bordeaux sur la façade Ouest. En France, un emploi des secteurs du numérique sur deux est localisé en Île‑de‑France. Le numérique représente une part élevée de l’économie francilienne (13,6 % de l’emploi marchand). En comparaison, en Auvergne‑Rhône‑Alpes, deuxième région où le poids de l’emploi du numérique est le plus élevé, cette part n’atteint que 6,0 %. Le numérique reste peu représenté en Bourgogne‑Franche‑Comté, en Normandie et en Corse.

En France, le domaine des services des technologies de l'information et de la communication (TIC), qui regroupe notamment l’édition de logiciels, la télécommunication et la réparation d’ordinateur, est le principal fournisseur d’emplois (58,1 % de l’ensemble des emplois du numérique). C’est le cas dans toutes les régions mais avec de fortes disparités : alors que ce domaine ne représente que 42,0 % en Bourgogne‑Franche‑Comté, il atteint 63,8 % en Occitanie. La publicité et la communication représentent 17,0 % de l’ensemble des emplois du numérique. La part de ces activités est nettement plus élevée en Martinique et à La Réunion, avec respectivement 30,4 % et 24,4 % des emplois numériques, elle est plus faible en Bretagne (13,4 %).

Hors Île-de-France et DOM, les non‑salariés du numérique représentent 16,1 % de l’ensemble des emplois, une part très proche de celle des non‑salariés de l’ensemble de l’économie marchande (16,0 %). L’Île‑de‑France se distingue par une part d’emplois non‑salariés nettement moins élevée que dans les autres régions, tant dans l’économie numérique (9,0 %) que dans l’ensemble de l’économie marchande de la région (9,7 %).

Fin 2022, la France compte 176 000 salariés de plus que fin 2018 dans le numérique, soit une hausse de 15,5 %, alors même que l’emploi salarié a augmenté de 8,8 % pour l’ensemble des secteurs marchands. Près de la moitié d’entre eux travaillent à Paris et dans les Hauts‑de‑Seine et un peu plus d’un sur cinq dans les départements du Rhône, de la Haute‑Garonne, de la Loire‑Atlantique et de la Gironde, avec qui plus est des dynamiques supérieures à la moyenne sauf dans les Hauts‑de‑Seine (figure 2). Sur la période, les emplois du numérique diminuent de plus de 200 salariés dans cinq départements. Les baisses les plus conséquentes concernent la Seine‑Saint‑Denis et le Finistère.

Dans l’économie numérique, les cadres et professions intellectuelles supérieures représentent 60 % des emplois salariés, contre 19 % dans l’économie française. Cette proportion atteint même 70 % en Île‑de‑France (figure 3). Ces emplois numériques hautement qualifiés sont également davantage présents dans les régions du Sud et de l’Ouest. La forte présence de cadres et de professions intellectuelles supérieures parmi les emplois salariés du numérique contribue à un salaire horaire moyen net plus élevé que dans l’ensemble de l’économie marchande. Il s’élève à 23,2 euros dans le numérique en 2022, contre 16,8 euros pour l’ensemble de l’économie marchande. L’écart est particulièrement marqué en Provence‑Alpes‑Côte d’Azur (21,9 euros, contre 16,1 euros) et en Île‑de‑France (27,3 euros, contre 21,7 euros) contrairement à la Normandie, où les salariés du numérique perçoivent un salaire horaire de 17,0 euros, soit 2,1 euros de plus que dans l’ensemble de l’économie normande.

Dans l’économie numérique, seuls 36 % des emplois sont occupés par des femmes, contre 43 % dans l’ensemble de l’économie. Les femmes sont particulièrement sous‑représentées dans les Hauts‑de‑France et en Occitanie, où elles représentent moins d’un tiers des emplois du numérique.