En 2023, 15,7 % des personnes âgées de 15 ans ou plus vivant en France (hors Mayotte) sont en situation d’illectronisme : 13,2 % n’ont pas utilisé Internet lors des trois mois précédant l'enquête et 2,5 % l’ont utilisé mais manquent de compétences dans au moins quatre domaines numériques (figure 1). Au-delà de ces personnes en situation d’illectronisme, 30,3 % de la population a des compétences numériques faibles, c’est-à-dire manque de compétences dans un à trois domaines parmi les cinq. À l’inverse, 54,0 % de la population est plus à l’aise avec les outils numériques.

Les compétences numériques se mesurent à travers certaines pratiques (envoyer des mails, consulter son compte bancaire, utiliser un logiciel de traitement de texte, etc.) regroupées dans cinq domaines de compétences. En 2023, 34,3 % des personnes âgées de 15 ans ou plus n’ont pas les compétences numériques de base en utilisation de logiciels (figure 2). C’est dans ce domaine que la part de personnes sans compétence de base est la plus élevée, mais elle l’est également en ce qui concerne la protection de la vie privée en ligne (33,3 %) et plus modérément la recherche d’information (23,9 %). Ces parts sont les plus faibles pour la communication (16,0 %) et la résolution de problèmes (18,4 %).

L’illectronisme est très fortement lié à l’âge : il concerne 62,2 % des 75 ans ou plus et 23,4 % des 60-74 ans contre environ 3,0 % des moins de 40 ans. Pour les plus âgés, l’illectronisme varie fortement selon la catégorie socioprofessionnelle. Ainsi, 56,4 % des ouvriers retraités, 47,4 % des agriculteurs, artisans et commerçants retraités et 38,7 % des anciens employés sont en situation d’illectronisme, contre seulement 18,7 % des retraités de professions intermédiaires ou 8,3 % des anciens cadres (figure 3).

Parmi les moins de 60 ans, l’illectronisme touche 9,0 % des chômeurs et inactifs contre 3,8 % des personnes en emploi (figure 4). Parmi les personnes en emploi, ce sont les ouvriers qui sont le moins à l’aise : 55,2 % d’entre eux sont en situation d’illectronisme ou ont de faibles compétences, entre 15 et 20 points de plus que les employés (38,9 %) ou que les agriculteurs (37,7 %).

Le niveau de vie du ménage est aussi un facteur déterminant en matière de compétences numériques : le taux de personnes en situation d’illectronisme ou ayant des compétences numériques faibles diminue lorsque le niveau de vie s’élève.

Bien que plus à l’aise en moyenne avec le numérique, les plus jeunes et les étudiants rencontrent parfois des difficultés. Ainsi, 22,4 % des étudiants et apprentis sont en situation d’illectronisme ou ont des compétences faibles. Le niveau de vie de leurs parents est là encore le principal facteur explicatif.