De 2018 à 2023, les tensions de recrutement baissent globalement dans les métiers de la famille professionnelle de l’informatique et des télécommunications (fiche 4.3), sans pour autant que cette famille sorte des métiers en tension extrême, dans laquelle elle figure sans interruption depuis 2016. Si les tensions diminuent sur cette période pour le recrutement des ingénieurs de l’informatique, elles augmentent légèrement pour les techniciens de l’informatique, tout en demeurant plus faibles que pour les ingénieurs (figure 1). Cette baisse des tensions dans les métiers de l’informatique et des télécommunications contraste avec l’augmentation observée pour l’ensemble des métiers entre 2018 et 2023.

La baisse globale des tensions peut être rapprochée de la diminution du nombre de projets de recrutement dans ces métiers : de 82000 en 2018 à 77 000 en 2023. Le nombre de projets de recrutement recule nettement pour les ingénieurs en informatique (-14 % par rapport à 2018), tandis qu’il augmente pour les techniciens de l’informatique (+5 %). En 2023, les employeurs anticipent ces recrutements comme difficiles dans près de deux tiers des cas : 67 % pour les ingénieurs de l’informatique, et de 64 % pour les techniciens. Par rapport à 2018, cette part est stable pour les ingénieurs, mais en hausse de 8 points pour les techniciens.

En 2024, 8 % des entreprises françaises de 10 salariés ou plus déclarent avoir recruté ou cherché à recruter du personnel spécialisé dans le domaine des technologies de l'information et de la communication (TIC) (figure 2). L’embauche de salariés dédiés spécifiquement au domaine des TIC est liée à la taille de l’entreprise. Ainsi, seulement 5 % des entreprises de 10 à 49 salariés déclarent avoir recruté ou cherché à recruter, contre 52 % parmi les entreprises de 250 salariés ou plus. En 2024, parmi les entreprises qui ont recruté ou cherché à recruter des spécialistes en TIC, 59 % déclarent avoir des difficultés pour les recruter. Cette part est homogène selon la taille de l’entreprise. Elle diffère par contre selon les secteurs. En particulier, les entreprises de l’information et de la communication déclarent un peu plus de difficultés (73 %).

Parmi les entreprises ayant des difficultés de recrutement, 86 % ont fait face à un manque de candidatures (figure 3). À la suite de cette principale difficulté, viennent les difficultés liées à des attentes salariales trop élevées (77 % des entreprises), le manque d’expérience des candidats (63 %) et, dans une moindre mesure, un diplôme ou une formation inadaptés (47 %).