En 2023, 56 % des internautes, résidant en France hors Mayotte, déclarent avoir vu au moins une information qu’ils jugent fausse ou peu fiable au cours des trois mois précédant l’enquête, sur des sites d'information ou des médias sociaux (figure 1). En 2021, ils n’étaient que 51 % dans ce cas.

En 2023, parmi les internautes ayant vu des informations jugées fausses, 48 % en ont vérifié la fiabilité. Ils déclarent avoir privilégié Internet pour cette vérification : 87 % d’entre eux disent avoir contrôlé la source ou trouvé d'autres informations en ligne, et 21 % ont suivi ou participé à des discussions sur Internet pour se renseigner (figure 2). La vérification passe aussi par des moyens non numériques : 45 % déclarent avoir vérifié l’information en parlant avec d'autres personnes ou en utilisant des sources hors ligne. À l'inverse, 52 % des personnes ayant repéré une information jugée fausse ne l'ont pas vérifiée. Si 72 % d’entre elles savaient déjà que l'information ou la source n'étaient pas fiables, 20 % estiment avoir manqué de compétences pour le faire (figure 3).

Plus les internautes ont des pratiques variées en ligne, plus ils déclarent avoir été exposés à des informations qu’ils jugent fausses : 74 % de ceux qui ont plus de 8 pratiques en ligne différentes, contre 33 % de ceux qui ont entre 1 et 3 pratiques (méthodes). Certaines pratiques en ligne semblent accroître le risque d’être exposé à des informations jugées fausses. Par exemple, 76 % des internautes qui expriment des opinions sur des questions civiques ou politiques via des sites web ou des médias sociaux déclarent y avoir été exposés. Ce pourcentage est similaire pour ceux qui participent à des consultations ou à des votes en ligne sur des sujets civiques ou politiques (75 %), et légèrement inférieur pour ceux qui créent un profil ou publient sur les réseaux sociaux (70 %). Cette corrélation peut s'expliquer par une exposition accrue aux informations (vraies ou fausses) des internautes s’adonnant à ces activités en ligne, mais également par le fait que les personnes engagées dans ces types d'activités sont plus sensibles au caractère jugé vrai ou faux de l’information ou encore qu’elles identifient mieux les fausses informations.

Les 15‑24 ans ne se distinguent pas par des pratiques numériques plus intenses que les 25‑39 ans : 91 % des 15‑24 ans comme des 25‑39 ans utilisent Internet plusieurs fois par jour. Cependant, ils déclarent davantage avoir été exposés à des informations qu’ils jugent fausses (77 % des 15‑24 ans et 66 % des 25‑39 ans, contre 36 % des plus de 60 ans) et les vérifient plus (55 % des 15‑24 ans et 50 % des 25‑39 ans, contre 40 % des 60 ans ou plus), quel que soit le moyen de vérification utilisé : 57 % des moins de 25 ans et 53 % des 25‑39 ans ont utilisé au moins deux moyens différents pour vérifier l’information jugée fausse, contre seulement 38 % des 60 ans ou plus.

Des variations de moindre ampleur sont observables selon le sexe et le diplôme. Les femmes vérifient moins une information jugée fausse : 43 % de celles qui y ont été confrontées l’ont vérifiée, contre 52 % pour les hommes. Les personnes sans diplôme ou titulaires d’un diplôme inférieur au baccalauréat déclarent nettement moins avoir été confrontées à des informations jugées fausses (46 %, contre 67 % pour les bac+3 ou plus). Par ailleurs, elles vérifient moins les informations (43 % contre 53 %) et recourent moins à des sources en ligne quand elles le font (77 % contre 93 %), principalement parce qu’elles se sentent manquer des compétences ou connaissances nécessaires.