En 2022, les professeurs de collège des secteurs public et privé sous contrat en France font peu appel au numérique dans leur pratique pédagogique, relativement aux autres pratiques documentées par l’enquête Epode (Enquête PériODique sur l'Enseignement). L’utilisation pédagogique du numérique progresse par rapport à 2018, mais reste moins adoptée par les enseignants que d’autres pratiques, comme l’explicitation de l’enseignement ou le développement de l’autonomie des élèves.

Les pratiques qui intègrent le numérique pour permettre aux élèves de s’évaluer en amont et en aval d’une situation d’apprentissage ont nettement progressé, à rebours des autres usages pédagogiques du numérique. En 2022, 19 % des enseignants déclarent recourir fréquemment au numérique pour permettre aux élèves de mesurer leurs progrès à l'issue d'une situation d'apprentissage, contre 13 % des enseignants en 2018 (figure 1a). 15 % des enseignants déclarent utiliser fréquemment le numérique en 2022 pour mesurer les acquis ou lacunes avant l’apprentissage, contre 10 % en 2018. En revanche, en 2022, les professeurs de collège déclarent autant mettre à disposition des outils numériques pour amener les élèves à réaliser des productions variées qu’en 2018 (respectivement 39 et 38 %).

En 2022, les enseignants déclarent ces pratiques numériques davantage prioritaires et faisables : 42 % des enseignants interrogés considèrent la pratique qui permet aux élèves de mesurer leurs progrès à l’issue d’une situation d’apprentissage comme « plutôt prioritaire » ou « très prioritaire », contre 30 % en 2018 (figure 1c). En 2022, 50 % des enseignants considèrent cette pratique comme « plutôt faisable » ou « tout à fait faisable », contre 37 % en 2018 (figure 1b). À l’inverse, la priorité et la faisabilité déclarées des autres pratiques pédagogiques liées au numérique progressent moins, voire diminuent. Par exemple, en 2018 comme en 2022, 46 % des enseignants déclarent mobiliser fréquemment le numérique pour aider si nécessaire les élèves ayant des besoins éducatifs particuliers. La faisabilité déclarée de cette pratique reste stable, avec 54 % en 2018 et 52 % en 2022.

Certains usages du numérique varient selon des caractéristiques contextuelles, comme le secteur d’enseignement. Les enseignants exerçant dans des collèges publics de l’éducation prioritaire (EP) déclarent plus souvent avoir recours au numérique pour permettre aux élèves de mesurer leurs acquis ou lacunes que ne le déclarent leurs collègues exerçant dans des collèges publics hors EP ou privés sous contrat (figure 2). Les enseignants du secteur privé sous contrat déclarent plus souvent avoir recours au numérique pour aider si nécessaire les élèves ayant des besoins éducatifs particuliers : 55 % d’entre eux disent y recourir fréquemment, contre 43 % des enseignants de l’EP et 44 % du secteur public hors EP.