Emploi, chômage, revenus du travail Édition 2025

L’Insee et la Dares présentent dans cet ouvrage un ensemble d’analyses et d’indicateurs portant sur le marché du travail.

Insee Références
Paru le :Paru le26/06/2025
Emploi, chômage, revenus du travail- Juin 2025
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Salaires et coût du travail en Europe

Insee Références

Paru le :26/06/2025

En 2024, dans l’Union européenne (UE), le dans le secteur marchand non agricole (SMNA), hors services aux ménages, pour les entreprises de 10 salariés ou plus s’élève en moyenne à 33,2 euros de l’ (figure 1). Il varie fortement selon les pays, avec un écart relatif de 1 à 5 entre la Bulgarie (10,5 euros) et le Luxembourg (55,0 euros). La France occupe la 6e position des pays ayant le coût horaire moyen le plus élevé (43,9 euros), juste derrière l’Allemagne en 5e position (44,1 euros). Dans l’industrie, le coût horaire français est inférieur à celui de l’Allemagne (46,9 euros contre 48,6 euros) (figure 2a) alors que dans le tertiaire marchand, hors services aux ménages, il lui est supérieur (43,5 euros contre 42,1 euros) (figure 2b).

Figure 1Coût horaire du travail, salaire et écart femmes-hommes dans les pays de l'UE

en euros
Coût horaire du travail, salaire et écart femmes-hommes dans les pays de l'UE (en euros) - Lecture : En 2024, en France, le coût horaire du travail dans le secteur marchand non agricole hors services aux ménages s’élève en moyenne à 43,9 euros, dont 30,5 euros de salaires et traitements bruts (69,5 %).
Pays Coût horaire du
travail en 2014
Coût horaire du
travail en 2024
Dont
salaires et
traitements bruts
horaires en 2024
Dont
cotisations sociales et
autres charges horaires
de l'employeur en 2024
Écart de salaire horaire
entre les femmes et les
hommes en 2023¹
(en %)
Bulgarie 3,9 10,5 9,2 1,3 16,1
Roumanie 4,9 12,2 11,6 0,6 9,2
Hongrie 8,1 14,4 12,4 2,0 16,8
Lettonie 7,1 15,5 12,3 3,3 18,1
Croatie 9,3 16,0 14,3 1,8 11,4
Lituanie 6,7 16,2 15,4 1,0 13,2
Pologne 8,0 16,6 13,6 3,0 13,2
Portugal 12,9 17,2 13,8 3,3 13,8
Malte 12,6 17,4 16,3 1,1 4,9
Grèce 15,6 17,8 13,9 3,9 15,5
Tchéquie 10,3 18,2 13,8 4,4 12,1
Slovaquie 9,9 18,4 13,3 5,3 18,0
Chypre 15,2 19,2 15,8 3,4 22,4
Estonie 9,9 19,6 14,5 5,1 17,0
Espagne 20,8 25,0 18,4 6,6 15,1
Slovénie 16,1 27,9 23,9 3,9 6,6
Italie 26,6 30,2 21,7 8,6 14,0
Finlande 33,1 39,1¹ 32,4¹ 6,7¹ 16,3
Irlande 28,5 40,8 33,9 7,8 15,8
Pays-Bas 32,5 43,5 33,4 10,2 17,8
Suède 40,5 43,5 29,7 13,8 7,7
France 35,0 43,9 30,5 13,4 12,2
Allemagne 31,9 44,1 34,2 9,9 19,9
Autriche 31,3 44,2 32,2 12,1 20,2
Belgique 39,0 48,0 35,4 12,6 6,7
Danemark 41,9 51,8 45,2 6,6 13,4
Luxembourg 36,9 55,0 47,7 7,2 8,8
Zone euro 28,5 37,2 27,9 9,3 15,9²
UE 24,8 33,2 25,2 8,0 15,0²
  • 1. Donnée provisoire.
  • 2. Donnée estimée comme moyenne des écarts nationaux, pondérée par l'emploi salarié dans les secteurs marchands de chaque pays pour lequel l'information est disponible.
  • Lecture : En 2024, en France, le coût horaire du travail dans le secteur marchand non agricole hors services aux ménages s’élève en moyenne à 43,9 euros, dont 30,5 euros de salaires et traitements bruts (69,5 %).
  • Champ : Union européenne ; secteurs marchands hors services aux ménages (secteurs B à N de la NAF rév. 2), entreprises de 10 salariés ou plus.
  • Sources : Instituts nationaux de statistique, Eurostat, annual labour cost data (colonnes 1 à 4), gender pay gap data (colonne 5) [extraction des données en mars 2025].

Figure 2aCoût horaire du travail dans l'industrie entre 2004 et 2024

en euros
Coût horaire du travail dans l'industrie entre 2004 et 2024 (en euros) - Lecture : En 2024, en France, le coût horaire du travail dans l’industrie est en moyenne de 46,9 euros.
Année Allemagne Espagne France Italie Danemark Union européenne
2004 30,3 17,9 29,5 22,3 30,0 19,5
2005 30,8 18,6 30,4 22,8 31,1 20,1
2006 31,3 19,3 31,3 23,3 32,3 20,7
2007 31,9 20,0 32,2 23,8 33,5 21,3
2008 32,5 20,8 33,1 24,2 34,8 21,8
2009 33,2 21,3 33,9 24,9 36,2 22,5
2010 33,9 21,8 34,7 25,6 37,6 23,2
2011 34,6 22,4 35,5 26,4 39,1 24,0
2012 35,2 23,0 36,4 27,2 40,7 24,8
2013 36,0 23,0 36,5 27,3 41,5 25,1
2014 36,8 23,0 36,6 27,4 42,3 25,4
2015 37,6 23,0 36,7 27,5 43,1 25,7
2016 38,4 23,2 36,8 27,5 43,9 25,9
2017 39,3 23,6 38,0 27,9 44,8 26,6
2018 40,2 24,0 39,3 28,3 45,7 27,3
2019 41,1 24,4 40,6 28,7 46,6 28,0
2020 42,1 24,8 41,9 29,2 47,5 28,7
2021 42,0 24,6 42,1 28,7 49,7 28,9
2022 44,1 25,1 43,5 29,5 51,1 30,4
2023 46,4 26,5 45,3 30,5 52,5 32,2
2024 48,6 27,7 46,9 31,9 54,6 33,9
  • Lecture : En 2024, en France, le coût horaire du travail dans l’industrie est en moyenne de 46,9 euros.
  • Champ : Union européenne, industrie hors construction (secteurs B à E de la NAF rév. 2), entreprises de 10 salariés ou plus.
  • Sources : Instituts nationaux de statistique, Eurostat, annual labour cost data.

Figure 2aCoût horaire du travail dans l'industrie entre 2004 et 2024

  • Lecture : En 2024, en France, le coût horaire du travail dans l’industrie est en moyenne de 46,9 euros.
  • Champ : Union européenne, industrie hors construction (secteurs B à E de la NAF rév. 2), entreprises de 10 salariés ou plus.
  • Sources : Instituts nationaux de statistique, Eurostat, annual labour cost data.

En 2022 et 2023, avec la nette hausse des salaires dans un contexte de forte inflation, le coût du travail horaire a progressé de manière soutenue, en France comme dans la plupart des autres pays de l’UE. Il a commencé à ralentir en 2024, à la faveur du reflux de l’inflation. Au total, de 2014 à 2024, le coût du travail horaire en France a augmenté de 25,4 %, dont +11,1 % entre 2021 et 2024 en raison de la poussée inflationniste (figure 1). Cette hausse sur dix ans reste plus modérée qu’en Allemagne (+38,2 %) et que dans l’ensemble de l’UE (+33,9 %). La hausse du coût horaire a en effet été modérée en France par la mise en place de différentes mesures, notamment le en 2013 ou l’extension de la réduction générale de cotisations sociales applicable aux bas salaires en 2019 ; plus récemment il y a eu les dispositifs adoptés en 2020 et 2021 pour faire face à la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid‑19 (exonérations et aide au paiement de cotisations sociales, aides à l’embauche des jeunes et des alternants) et plus indirectement les mesures de bouclier tarifaire pour limiter l’inflation. Depuis fin 2023, le coût du travail a augmenté un peu plus vite que les salaires, du fait de la baisse des montants d’aides à l’alternance et d’un repli des exonérations de cotisations sociales, qui avaient fortement augmenté entre fin 2021 et fin 2023.

Les et traitements représentent la plus grande partie du coût du travail (75,9 % en moyenne dans l’UE en 2024). La part des salaires dans le coût du travail varie selon le mode de financement de la protection sociale : elle est plus élevée dans les pays où ce financement passe par l’impôt sur le revenu, comme au Danemark (87,3 %), et plus basse lorsqu’il est surtout assuré par des cotisations sociales, comme en France (69,5 %) ou en Suède (68,3 %). En 2024, dans l’UE, les salaires et traitements bruts s’élèvent en moyenne à 25,2 euros de l’heure. La France se situe au‑dessus de la moyenne européenne, avec un salaire horaire moyen de 30,5 euros. Les différences de salaire, comme de coût du travail, sont très marquées entre les pays de l’ex‑UE à 15 et les pays entrés plus tardivement.

En 2023, dans l’UE, le salaire horaire brut moyen des femmes est inférieur à celui des hommes dans tous les pays. Cet est le plus faible à Malte (4,9 %), alors qu’il est de 19,9 % en Allemagne et atteint 22,4 % à Chypre. En France, l’écart est de 12,2 %, inférieur à la moyenne européenne (15,0 %). L’écart de salaire horaire brut moyen entre les femmes et les hommes ne reflète qu’en partie les inégalités sexuées sur le marché du travail, qui s’expriment aussi en matière d’activité, de chômage, de position professionnelle et de temps de travail. Ainsi, certains écarts de salaire horaire relativement faibles doivent être mis en regard des taux d’emploi féminins également faibles (Roumanie, Italie). Par ailleurs, des différences de caractéristiques entre femmes et hommes ne reflétant pas nécessairement des inégalités sexuées peuvent expliquer une autre partie de ces écarts.

Définitions

Le coût du travail comprend l’ensemble des dépenses encourues par les employeurs pour l’emploi de salariés.

Il comprend, en plus des salaires et traitements bruts : les cotisations sociales à la charge de l’employeur (sécurité sociale, chômage, retraite, prévoyance, indemnités de départ) que celles‑ci soient obligatoires, conventionnelles ou facultatives, nettes d’exonérations comme les allègements de cotisations sociales ; les frais de formation professionnelle (taxe d’apprentissage, contributions patronales au financement de la formation professionnelle) ; d’autres dépenses liées à l’emploi de salariés comme les frais de recrutement ; les taxes et les impôts relatifs à l’emploi et aux salariés, déduction faite des subventions perçues par l’employeur et destinées à favoriser l’emploi (CICE notamment).

Les heures travaillées incluent toutes les heures effectivement travaillées, hors congés et absences, quelle qu’en soit la raison.

Le salaire brut correspond à l’intégralité des sommes perçues par le salarié avant déduction des cotisations de sécurité sociale à sa charge, de la contribution sociale généralisée (CSG) et de la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS).

L’écart de salaire entre les femmes et les hommes (gender pay gap – GPG) est la différence entre le salaire moyen des hommes salariés et celui des femmes salariées rapportée au salaire moyen des hommes salariés. Le salaire peut être brut ou net, considéré en termes horaires, en EQTP ou en termes mensuel, voire en termes de revenu salarial ; dans certaines études, la comparaison des médianes est préférée à celle des moyennes.