Emploi, chômage, revenus du travail Édition 2025

L’Insee et la Dares présentent dans cet ouvrage un ensemble d’analyses et d’indicateurs portant sur le marché du travail.

Insee Références
Paru le :Paru le26/06/2025
Emploi, chômage, revenus du travail- Juin 2025
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Indemnisation du chômage

Insee Références

Paru le :26/06/2025

En France, parmi les fin décembre 2023 à France Travail en , 68 % avaient un droit ouvert à une allocation chômage (personnes ) et 49 % en ont perçu effectivement une (personnes ) (figure 1). Les autres personnes avec un droit ouvert n’ont pas été indemnisées, majoritairement parce qu’elles pratiquent une activité réduite dont la rémunération dépasse le plafond de cumul.

Figure 1Situation vis-à-vis de l’indemnisation des personnes inscrites à France Travail fin décembre 2023

Situation vis-à-vis de l’indemnisation des personnes inscrites à France Travail fin décembre 2023 - Lecture : Au 31 décembre 2023, 3,1 millions d'inscrits à France Travail sont indemnisés, soit 49 % des inscrits à France Travail.
Personnes indemnisables et indemnisées selon le régime Catégories A, B, C Catégories A, B, C, D, E
Effectif (en milliers) Part (en %) Effectif (en milliers) Part (en %) Moins de 25 ans 25-49 ans 50 ans ou plus Femmes Hommes
Personnes indemnisables1 3 757 69 4 251 68 60 68 71 67 69
Par l'assurance chômage2 3 443 63 3 857 62 57 62 61 60 63
Par l'État ou France Travail3 314 6 394 6 3 5 10 7 6
Indemnisées 2 680 49 3 098 49 43 49 53 48 51
Par l'assurance chômage 2 429 45 2 779 44 41 45 45 42 46
Par l'État ou France Travail3 250 5 319 5 2 4 8 5 5
Non indemnisées 1 077 20 1 153 19 17 19 18 19 18
Personnes non indemnisables 1 698 31 2 012 32 40 32 29 33 31
Ensemble 5 455 100 6 263 100 100 100 100 100 100
  • 1. Personnes indemnisables en fin de mois.
  • 2. Principalement l’allocation d'aide au retour à l'emploi (ARE) ; mais aussi l’ARE-formation et l’allocation de sécurisation professionnelle (ASP).
  • 3. Inscrits à France Travail pris en charge par France Travail au titre d’une convention de gestion ou d’une formation.
  • Lecture : Au 31 décembre 2023, 3,1 millions d'inscrits à France Travail sont indemnisés, soit 49 % des inscrits à France Travail.
  • Champ : France, personnes inscrites au 31 décembre 2023.
  • Source : MiDAS (FHS-FNA) ; données brutes.

En décembre 2023, 91 % des personnes indemnisables l’ont été au titre de l’assurance chômage, majoritairement par l’. Les personnes privées d’emploi et n’ayant pas ou plus de droit à l’assurance chômage, et pouvant justifier d’une durée d’activité suffisante, peuvent bénéficier d’allocations chômage financées par l’État, en majorité l’.

Après un pic à 70 % en juin 2021, la part des inscrits à France Travail indemnisables a retrouvé en septembre 2021 son niveau d’avant la crise sanitaire (autour de 66 %), puis augmenté modérément pour atteindre 68 % fin 2023 (figure 2). La part des personnes indemnisées parmi les indemnisables, quant à elle, a atteint un pic en pleine crise sanitaire (80 % en juin 2020), sous l’effet des restrictions sur l’activité économique et de la prolongation des droits. Après un recul marqué jusque début 2022, elle s’est globalement stabilisée et s’élevait à 71 % fin 2023, un niveau en deçà de celui d’avant la crise sanitaire (74 % en 2018-2019).

Figure 2Part des personnes indemnisées parmi les indemnisables, et des personnes indemnisables parmi les inscrits à France Travail entre 2017 et 2023

données CVS-CJO, en %
Part des personnes indemnisées parmi les indemnisables, et des personnes indemnisables parmi les inscrits à France Travail entre 2017 et 2023 (données CVS-CJO, en %) - Lecture : Fin décembre 2023, 68 % des inscrits à France Travail sont indemnisables, dont 71 % sont indemnisés.
Année Mois Part de personnes indemnisables1 parmi les inscrits à France Travail Part de personnes indemnisées1 parmi les indemnisables
2017 Mars 65,3 76,4
Juin 65,2 75,9
Septembre 65,3 75,4
Décembre 65,3 74,5
2018 Mars 65,7 74,5
Juin 66,0 74,2
Septembre 65,9 74,3
Décembre 66,3 74,2
2019 Mars 66,5 73,8
Juin 66,4 74,2
Septembre 66,5 74,0
Décembre 67,2 74,8
2020 Mars 68,0 76,6
Juin 66,0 79,6
Septembre 65,3 75,4
Décembre 67,2 74,8
2021 Mars 68,9 74,8
Juin 69,9 74,4
Septembre 65,0 72,0
Décembre 66,4 70,8
2022 Mars 65,6 70,4
Juin 65,6 71,0
Septembre 65,8 71,1
Décembre 66,4 71,1
2023 Mars 67,4 71,4
Juin 67,5 71,9
Septembre 67,6 71,7
Décembre 67,7 71,3
  • 1. En fin de mois.
  • Lecture : Fin décembre 2023, 68 % des inscrits à France Travail sont indemnisables, dont 71 % sont indemnisés.
  • Champ : France, personnes inscrites à France Travail en catégories A, B, C, D, E ; données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables (CVS-CJO).
  • Source : France Travail (FHS-FNA).

Figure 2Part des personnes indemnisées parmi les indemnisables, et des personnes indemnisables parmi les inscrits à France Travail entre 2017 et 2023

  • 1. En fin de mois.
  • Lecture : Fin décembre 2023, 68 % des inscrits à France Travail sont indemnisables, dont 71 % sont indemnisés.
  • Champ : France, personnes inscrites à France Travail en catégories A, B, C, D, E ; données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables (CVS-CJO).
  • Source : France Travail (FHS-FNA).

Le montant de l’ARE est calculé en fonction du nombre de jours effectivement indemnisés dans le mois et du , qui dépend lui-même des salaires antérieurs perçus. Le pour les personnes indemnisables du régime général, qui rapporte l’allocation journalière au SJR, est compris entre 57 % et 75 % en montants bruts. Il est d’autant plus élevé que le SJR est faible. En décembre 2023, les personnes indemnisées par l’assurance chômage ont perçu en moyenne 1 150 euros brut (figure 3), le taux de remplacement brut moyen sur les jours indemnisés s’élevant à 64 %. La moitié d’entre elles a perçu un montant mensuel brut supérieur à 1 060 euros et moins de 1 % a bénéficié du montant brut maximal de 274,79 euros par jour, soit 8 244 euros brut par mois. Le montant mensuel moyen brut perçu est plus élevé pour les hommes (1 235 euros) que pour les femmes (1 040 euros). Le montant moyen augmente avec l’âge, passant de 805 euros pour les moins de 25 ans à 1 260 euros pour les 50 ans ou plus.

Figure 3Montant mensuel brut d’allocation d’assurance chômage1 en décembre 2023

en euros
Montant mensuel brut d’allocation d’assurance chômage1 en décembre 2023 (en euros) - Lecture : En décembre 2023, les inscrits à France Travail indemnisables perçoivent en moyenne une allocation d'assurance chômage de 1 150 euros brut.
Âge et sexe Moyenne 1er décile 1er quartile Médiane 3e quartile 9e décile
Âge
Moins de 25 ans 805 405 605 800 1 000 1 175
25-49 ans 1 150 495 795 1 095 1 350 1 830
50 ans ou plus 1 260 395 665 1 075 1 440 2 165
Sexe
Femmes 1 040 370 655 980 1 255 1 700
Hommes 1 235 550 805 1 110 1 400 1 970
Ensemble 1 150 445 745 1 060 1 335 1 855
  • 1. Principalement l’allocation d'aide au retour à l'emploi (ARE) ; mais aussi l’ARE-formation et l’allocation de sécurisation professionnelle (ASP).
  • Lecture : En décembre 2023, les inscrits à France Travail indemnisables perçoivent en moyenne une allocation d'assurance chômage de 1 150 euros brut.
  • Champ : France, personnes continûment inscrites à France Travail en catégories A, B, C, D, E qui sont indemnisables sur l'ensemble du mois et indemnisées au moins un jour par l'assurance chômage.
  • Source : MiDAS (FHS-FNA) ; données brutes.

En décembre 2023, 44 % des personnes indemnisables par l’assurance chômage sur l’ensemble du mois ont reçu des revenus au titre d’une activité exercée tout en restant inscrites à France Travail () (figure 4). Un peu moins de la moitié d’entre elles environ a perçu simultanément une fraction de l’allocation chômage : en moyenne, ces personnes ont perçu un revenu brut de 1 920 euros, dont 910 euros au titre de leur allocation chômage et 1 010 euros au titre de leur activité. L’autre moitié n’a pas bénéficié d’allocation chômage, majoritairement en raison d’un revenu d’activité plus élevé que le seuil, et a perçu 2 220 euros brut en moyenne. Les personnes indemnisées sans activité réduite ont reçu, en moyenne, 1 220 euros brut d’allocation.

Figure 4Montant brut de l'allocation chômage versée et revenus d’activité bruts des personnes indemnisables tout le mois par l'assurance chômage selon l’exercice ou non d’une activité réduite en décembre 2023

Montant brut de l'allocation chômage versée et revenus d’activité bruts des personnes indemnisables tout le mois par l'assurance chômage selon l’exercice ou non d’une activité réduite en décembre 2023 - Lecture : En décembre 2023, 44 % des inscrits à France Travail perçoivent des revenus d'activité. 19 % des inscrits à France Travail sont indemnisés et perçoivent des revenus d'activité. 
Revenus d'activité et indemnisation Répartition (en %) Montants moyens bruts perçus (en euros par mois)
Salaire (1) Allocation (2) Revenu total (3)=(1)+(2)
Personnes avec des revenus d'activité 44 1 690 400 2 090
Personnes indemnisées 19 1 010 910 1 920
Personnes non indemnisées 24 2 220 0 2 220
Personnes sans revenus d'activité 56 0 1 160 1 160
Personnes indemnisées 54 0 1 220 1 220
Personnes non indemnisées 3 0 0 0
Ensemble 100 790 830 1 620
  • Note : le repérage des personnes en activité réduite a été modifié par rapport aux années précédentes. Cette nouvelle définition, plus stricte et plus cohérente au regard des données transmises par France Travail, modifie de fait la répartition.
  • Lecture : En décembre 2023, 44 % des inscrits à France Travail perçoivent des revenus d'activité. 19 % des inscrits à France Travail sont indemnisés et perçoivent des revenus d'activité. 
  • Champ : France, personnes continûment inscrites à France Travail en catégories A, B, C, D, E qui sont indemnisables sur l'ensemble du mois par l'assurance chômage.
  • Source : MiDAS (FHS-FNA) ; données brutes.

Définitions

Les inscrits à France Travail regroupent l’ensemble des personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur les listes de France Travail est soumise à certaines conditions, mais les inscrits peuvent être ou non indemnisés, certains peuvent occuper un emploi.

Les inscrits à France Travail sont les personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur ces listes est soumise à certaines conditions. Selon leur situation vis-à-vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, ils sont regroupés en cinq catégories :

• Catégorie A : inscrits tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi au cours du mois ;

• Catégorie B : inscrits tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;

• Catégorie C : inscrits tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. de plus de 78 heures au cours du mois) ;

• Catégorie D : inscrits non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi. Ils peuvent être en stage ou en formation, en maladie, sans emploi et en contrat de sécurisation professionnelle (CSP) ;

• Catégorie E : inscrits non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, en emploi (par exemple, bénéficiaires de contrats aidés, créateurs d’entreprise).

Une personne est indemnisable par l’assurance chômage si elle a déposé une demande d’allocation qui a été acceptée. Elle est indemnisable en fin de mois si elle est indemnisable le dernier jour du mois. Une personne peut être indemnisable un mois donné mais non indemnisée (activité réduite, différé ou délai d’attente, sanction, etc.).

Pour être indemnisable à l’assurance chômage, une personne doit être inscrite à France Travail, être involontairement privée d’emploi, avoir travaillé au moins six mois au cours des 24 derniers mois (36 mois pour les 53 ans ou plus), être à la recherche effective et permanente d’un emploi, ne pas avoir atteint l’âge légal de départ à la retraite et résider en France.

Une personne indemnisable est indemnisée en fin de mois si elle perçoit au moins un euro d’allocation chômage le dernier jour du mois. Les personnes indemnisées par l’assurance-chômage sont les allocataires de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE), de l’allocation de sécurisation professionnelle (ASP) ou de l’allocation de retour à l’emploi formation (AREF).

L’allocation d’aide au retour à l’emploi garantit un revenu de remplacement aux personnes involontairement privées d’emploi ou qui démissionnent pour une raison légitime, inscrites à France Travail, ayant travaillé au moins six mois au cours des 24 derniers mois (36 mois pour les 53 ans ou plus).

Le montant brut de l’allocation journalière est déterminé par application du taux de remplacement au salaire journalier de référence. Cette allocation est versée pour une durée maximale égale au nombre de jours entre le premier jour du premier contrat de travail et le dernier jour du dernier contrat de travail dans les 24 derniers mois (36 derniers mois pour les 53 ans ou plus).

L’allocation de solidarité spécifique est une allocation financée par l’État, versée sous conditions de ressources par période de six mois renouvelables aux personnes ayant épuisé leurs droits à l’assurance chômage ou ayant au moins 50 ans et optant pour la perception de l’ASS plutôt que l’ARE.

Le salaire journalier de référence utilisé pour le calcul de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) est le rapport entre la somme des salaires bruts soumis à contributions d’assurance chômage et le nombre de jours calendaires entre le premier jour du premier contrat de travail et le dernier jour du dernier contrat de travail au cours des 24 derniers mois (36 mois pour les 53 ans ou plus).

Le taux de remplacement journalier est appliqué au salaire journalier de référence (SJR) pour calculer le montant de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE). Ce taux, compris entre 57 % et 75 %, décroît avec le montant du SJR et augmente avec la quotité travaillée.

Un inscrit à France Travail est en activité réduite dès lors qu’il exerce une activité rémunérée tout en étant inscrit à France Travail et tenu de faire des actes positifs de recherche d’emploi.

Il peut alors cumuler ses revenus d’activité avec une partie de son allocation chômage, sous réserve qu’ils n’excèdent pas son salaire brut antérieur. L’allocation est alors diminuée de 70 % du salaire brut associé à cette activité réduite. Rapportée à un nombre de jours au prorata du montant de l’allocation journalière, cette part non consommée de l’indemnisation chômage accroît d’autant le droit.

Les déciles partagent une population d’unités statistiques classée selon un critère donné, par exemple le salaire (revenu salarial, revenu d’activité, etc.), en dix sous‑populations de tailles égales. Le 1er décile (D1) (respectivement 9e décile, D9) est le seuil au‑dessous (respectivement au‑dessus) duquel se situent les 10 % des salaires les plus faibles (respectivement les plus élevés).

La médiane correspond au 5e décile (D5) : 50 % des salaires lui sont inférieurs et 50 % lui sont supérieurs.

Les quartiles (Q1, Q2, Q3, Q4) partagent la population en quatre sous‑groupes de tailles égales.

L’allocation de sécurisation professionnelle (ASP) est versée aux licenciés économiques bénéficiaires du contrat de sécurisation professionnelle. Le montant de l’ASP est calculé sur le modèle de l’ARE pour les salariés qui ont moins d’un an d’ancienneté dans l’entreprise et est égal à 75 % du salaire journalier de référence (SJR) pour les autres. Seuls sont comptabilisés les salaires rattachés au contrat de travail ayant donné lieu à l’adhésion au CSP.

Le montant de l’ASP ne peut pas être inférieur au montant de l’ARE que le salarié aurait perçu en l’absence d’ASP.