Emploi, chômage, revenus du travail Édition 2025

L’Insee et la Dares présentent dans cet ouvrage un ensemble d’analyses et d’indicateurs portant sur le marché du travail.

Insee Références
Paru le :Paru le26/06/2025
Emploi, chômage, revenus du travail- Juin 2025
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Revenus d’activité des non‑salariés

Insee Références

Paru le :26/06/2025

Fin 2023, hors secteur agricole, 3,7 millions de personnes exercent une activité non salariée, à titre principal ou en complément d’une activité salariée (figure 1). Parmi elles, 49 % travaillent dans les services aux particuliers, la santé et la construction, alors que ces secteurs ne rassemblent que 31 % des salariés non agricoles du privé. Les économiquement actifs représentent un peu plus de la moitié (51 %) des , et même plus des trois quarts dans certaines activités comme l’enseignement ou le commerce de détail hors magasin. Leur nombre a fortement progressé ces dernières années : de 8 % par an de 2013 à 2017, puis de 13 % par an entre 2018 et 2023, à la suite du doublement des plafonds de chiffre d’affaires ouvrant droit à ce statut début 2018. Celui de a diminué de près de 2 % par an de fin 2013 à fin 2019. Quasi stable en 2020 (‑0,1 %), notamment grâce aux dispositifs de soutien durant la crise sanitaire, il a lentement progressé depuis (+0,4 % par an en moyenne entre 2021 et 2023).

Figure 1 – Effectifs et revenus d’activité des non-salariés par secteur en 2023

Figure 1 – Effectifs et revenus d’activité des non-salariés par secteur en 2023 - Lecture : Fin 2023, 441 000 personnes travaillent dans la construction, dont 47,2 % de micro-entrepreneurs (ME) et 3,3 % de femmes. Dans ce secteur, le revenu mensuel moyen (hors ME) est de 2 990 euros, celui des ME de 920 euros.
Caractéristiques Effectifs au 31 décembre (y c. ME) Revenu mensuel (hors ME) Revenu mensuel moyen des ME
(en euros)
Ensemble1
(en milliers)
Femmes Micro-entrepreneurs (ME)1 Revenu moyen2
(en euros)
Proportion de revenus nuls ou déficitaires
(en %)
(en %) Ensemble Femmes Hommes
Industrie (hors artisanat commercial) 196 46,6 66,8 3 220 1 970 3 530 13,9 380
Construction 441 3,3 47,2 2 990 2 310 3 020 8,9 920
Commerce et artisanat commercial 542 35,5 42,3 3 060 2 640 3 260 13,9 500
Commerce et réparation d'automobiles 81 6,7 42,5 2 750 2 360 2 780 13,7 540
Commerce de gros 91 31,3 44,0 3 840 2 730 4 150 18,0 890
Commerce pharmaceutique 24 56,1 ns 6 780 6 110 7 630 3,5 ns
Métiers de bouche 43 28,9 11,5 2 540 1 910 2 750 9,7 480
Commerce de détail en magasin 157 45,7 21,7 2 610 2 100 3 010 14,3 550
Commerce de détail hors magasin 146 41,6 79,3 1 500 1 190 1 640 21,0 340
Transports, dont : 151 8,1 59,8 2 080 2 000 2 090 12,5 290
Taxis et VTC 56 8,1 34,3 1 570 1 900 1 530 9,1 690
Services aux entreprises et mixtes 1 013 40,0 58,8 5 100 4 260 5 520 13,3 870
Information et communication 141 21,5 70,2 4 070 2 970 4 220 15,5 1 050
Activités financières et d'assurance 51 24,8 17,7 6 120 4 600 6 550 13,0 1 030
Activités immobilières 82 44,0 50,1 2 640 2 000 2 980 27,3 1 070
Activités juridiques et comptables 105 52,9 ns 8 120 6 240 10 210 4,0 ns
Conseil de gestion 186 45,7 69,4 4 330 3 020 4 970 17,3 980
Architecture, ingénierie 80 24,1 41,0 4 040 2 950 4 310 10,8 1 160
Autres activités spécialisées 155 49,0 80,4 2 950 2 270 3 360 15,0 720
Vétérinaires 12 50,4 ns 6 400 5 180 7 490 2,7 ns
Services administratifs et de soutien aux entreprises 201 41,8 78,2 3 270 2 430 3 620 20,4 640
Services aux particuliers (hors santé) 836 55,8 64,8 1 920 1 610 2 180 15,5 560
Hébergement et restauration 193 38,4 25,4 2 060 1 670 2 280 18,7 680
Arts, spectacles et activités récréatives 107 39,4 78,7 1 980 1 570 2 140 20,2 520
Enseignement 209 50,3 80,0 1 900 1 740 2 000 13,4 640
Coiffure et soins de beauté 132 90,3 57,2 1 650 1 590 1 950 7,5 530
Autres services personnels 194 64,3 85,1 1 700 1 300 2 060 15,9 490
Santé humaine et action sociale, dont : 563 65,7 16,9 5 870 4 470 8 160 2,2 820
Médecins et dentistes 165 44,8 ns 9 900 7 680 11 680 1,9 ns
Professions paramédicales et sages-femmes 288 72,2 4,6 3 780 3 520 4 450 1,6 1 320
Ensemble 3 743 41,5 50,5 4 040 3 520 4 350 10,6 680
  • ns : non significatif.
  • 1. Les non-salariés dont le secteur d'activité est inconnu ont été répartis dans les différents secteurs pour le calcul des effectifs. Dans les autres colonnes, ils sont en revanche pris en compte uniquement pour le total, mais pas dans le détail par secteur.
  • 2. Les revenus de ceux qui deviennent non-salariés en cours d’année sont annualisés, au prorata de leur durée d’affiliation. Les revenus de ceux qui ne sont plus non-salariés au 31 décembre sont exclus.
  • Note : Les taxés d'office sont pris en compte dans les effectifs mais pas dans les revenus.
  • Lecture : Fin 2023, 441 000 personnes travaillent dans la construction, dont 47,2 % de micro-entrepreneurs (ME) et 3,3 % de femmes. Dans ce secteur, le revenu mensuel moyen (hors ME) est de 2 990 euros, celui des ME de 920 euros.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre 2023, hors agriculture.
  • Source : Insee, base Non-salariés 2023.

En 2023, hors agriculture et hors ME, les non‑salariés classiques perçoivent en moyenne un de 4 040 euros par mois. Les activités de médecine sont les plus rémunératrices (9 900 euros par mois), suivies des activités juridiques et comptables (8 120 euros) et du commerce pharmaceutique (6 780 euros). À l’opposé, le revenu moyen est le plus faible dans le commerce de détail hors magasin (1 500 euros par mois). Les ME économiquement actifs ont des revenus bien plus faibles, du fait des plafonds de chiffres d’affaires imposés par le statut, mais aussi de périodes d’activité parfois très courtes. Ils perçoivent en moyenne 680 euros par mois au titre de leur activité non salariée, soit six fois moins en moyenne que les non-salariés classiques. Par ailleurs, un ME sur quatre occupe aussi un emploi salarié dont il tire ses principales ressources, contre un sur vingt parmi les non‑salariés classiques.

Les femmes restent minoritaires parmi les non‑salariés (41 % en 2023), mais leur part continue d’augmenter régulièrement (31 % en 2008). Hors ME, elles perçoivent en moyenne 3 520 euros par mois en 2023, soit 19 % de moins que les hommes (4 350 euros). Elles sont pourtant proportionnellement plus nombreuses que la moyenne (entre 45 % et 56 %) dans les trois secteurs les plus rémunérateurs, mais y gagnent nettement moins que les hommes (‑34 % parmi les médecins et dentistes, ‑39 % parmi les juristes et comptables, ‑20 % parmi les pharmaciens), en partie car elles exercent leur activité depuis moins longtemps et pour un nombre d’heures moins élevé dans l’année.

Hors agriculture, 11 % des non‑salariés classiques ont déclaré un revenu nul ou déficitaire en 2023, car ils n’ont pas dégagé de bénéfices ou ne se sont pas versé de rémunération. Parmi ceux percevant un revenu positif, 10 % ont gagné moins de 670 euros par mois, la moitié moins de 2 990 euros et 10 % plus de 9 300 euros (figure 2). Le du revenu d’activité des non‑salariés classiques est ainsi de 14, quand celui des ME est de 88.

Figure 2 – Dispersion des revenus des non-salariés classiques en 2023 selon le secteur d’activité

revenu mensuel en euros
Figure 2 – Dispersion des revenus des non-salariés classiques en 2023 selon le secteur d’activité (revenu mensuel en euros) - Lecture : Dans les services aux particuliers, un non-salarié classique sur dix perçoit un revenu d'activité inférieur à 340 euros par mois (1er décile).
Secteur 1er décile (D1) 1er quartile (Q1) 5e décile (médiane D5) 3e quartile (Q3) 9e décile (D9)
Services aux particuliers 340 860 1 630 2 690 4 400
Commerce 460 1 180 2 420 4 370 7 410
Industrie 440 1 150 2 500 4 560 7 790
Construction 800 1 640 2 610 3 950 6 050
Ensemble 670 1 560 2 990 5 260 9 300
Services aux entreprises et mixtes 730 1 900 3 810 6 890 11 850
Santé 1 600 2 690 4 150 6 940 12 150
  • Lecture : Dans les services aux particuliers, un non-salarié classique sur dix perçoit un revenu d'activité inférieur à 340 euros par mois (1er décile).
  • Champ : France hors Mayotte, non-salariés en activité au 31 décembre 2023, hors agriculture, hors micro-entrepreneurs, hors revenus nuls ou déficitaires et hors taxés d'office.
  • Source : Insee, base Non-salariés 2023.

Figure 2 – Dispersion des revenus des non-salariés classiques en 2023 selon le secteur d’activité

  • Lecture : Dans les services aux particuliers, un non-salarié classique sur dix perçoit un revenu d'activité inférieur à 340 euros par mois (1er décile).
  • Champ : France hors Mayotte, non-salariés en activité au 31 décembre 2023, hors agriculture, hors micro-entrepreneurs, hors revenus nuls ou déficitaires et hors taxés d'office.
  • Source : Insee, base Non-salariés 2023.

Pénalisé par la crise sanitaire et la chute de l’activité qui en a résulté, le revenu d’activité moyen des non‑salariés classiques s’est fortement replié en euros constants en 2020 (-5,8 %), avant de rebondir nettement en 2021 (+9,6 %). Il a diminué de nouveau en 2022 (-5,2 %) et 2023 (-4,4%), dans un contexte d’inflation élevée (figure 3). Celui des ME avait chuté aussi durant la crise sanitaire, mais a mieux résisté en 2022 (+1,4 % en euros constants), pour reculer à son tour nettement en 2023 (-3,5 %). En euros constants, le revenu moyen des non-salariés classiques en 2023 est ainsi inférieur à son niveau d’avant crise (-6,4 % par rapport à 2019), tandis que celui des micro-entrepreneurs lui est supérieur de 2,4 %.

Figure 3 – Évolution du revenu moyen et des effectifs non salariés entre 2013 et 2023

indice base 100 en 2013
Figure 3 – Évolution du revenu moyen et des effectifs non salariés entre 2013 et 2023 (indice base 100 en 2013) - Lecture : Entre 2013 et 2023, les revenus des non-salariés classiques ont augmenté en moyenne de 6,8 % (indice base 100 en 2013, en euros constants).
Année Ensemble des non-salariés classiques Ensemble des micro-entrepreneurs
Revenus
(en euros constants)
Effectifs Revenus
(en euros constants)
Effectifs
2013 100,0 100,0 100,0 100,0
2014 101,6 97,5 98,2 108,2
2015 104,1 96,2 104,1 114,5
2016 107,0 93,6 107,8 123,4
2017 110,1 92,0 112,1 133,7
2018 115,3 90,2 125,4 152,8
2019 114,1 90,3 135,6 180,3
2020 107,5 90,2 125,8 198,3
2021 117,8 90,7 141,7 235,7
2022 111,7 91,1 143,8 254,3
2023 106,8 91,2 138,7 272,6
  • Lecture : Entre 2013 et 2023, les revenus des non-salariés classiques ont augmenté en moyenne de 6,8 % (indice base 100 en 2013, en euros constants).
  • Champ : France hors Mayotte, non-salariés en activité au 31 décembre, hors agriculture et hors taxés d'office pour les revenus.
  • Source : Insee, bases Non-salariés.

Figure 3 – Évolution du revenu moyen et des effectifs non salariés entre 2013 et 2023

  • Lecture : Entre 2013 et 2023, les revenus des non-salariés classiques ont augmenté en moyenne de 6,8 % (indice base 100 en 2013, en euros constants).
  • Champ : France hors Mayotte, non-salariés en activité au 31 décembre, hors agriculture et hors taxés d'office pour les revenus.
  • Source : Insee, bases Non-salariés.

Définitions

Un micro-entrepreneur bénéficie du régime de même nom (appelé auto-entrepreneur jusqu’en 2014), qui offre des formalités de création d’entreprise allégées et un mode de calcul et de paiement simplifié des cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu. Il s’applique aux entrepreneurs individuels qui en font la demande, sous certaines conditions.

Les non-salariés désignent l’ensemble des personnes affiliées à un régime de protection sociale des travailleurs non salariés : Sécurité sociale des indépendants (SSI) ou Mutualité sociale agricole (MSA). Sont concernés les micro-entrepreneurs et les non-salariés classiques.

Les non-salariés classiques désignent les non-salariés (cotisant à un régime de protection sociale des travailleurs non salariés), hors micro-entrepreneurs.

Le revenu d’activité des non-salariés est le revenu ou bénéfice issu de l’activité non salariée, déduction faite des cotisations sociales payées dans l’année et des charges professionnelles associées. Les contributions sociales imposables (CSG non déductible, CRDS) ne sont pas déduites.

Le rapport interdécile est un indicateur de mesure des inégalités de revenus entre les personnes. Le rapport interdécile D9/D1 correspond au ratio entre le 9e et le 1er décile. Il fournit une mesure des disparités entre le haut et le bas de la distribution du revenu dans la population. Le rapport interdécile D5/D1 entre la médiane et le 1er décile est une mesure de la dispersion dans la moitié basse de la distribution, tandis que le rapport interdécile D9/D5 entre le 9e décile et la médiane rend compte des disparités dans la moitié haute.

Les déciles partagent la population en dix sous-populations de taille égale.

Pour en savoir plus

« Les revenus d’activité des non-salariés en 2023 », Insee Première no 2060, juin 2025.

Emploi et revenus des indépendants, coll. « Insee Références », édition 2025.