Le revenu salarial, somme de tous les salaires nets perçus par un individu au cours d’une année donnée, intègre deux dimensions : le salaire net en équivalent temps plein (EQTP), prix d’une unité de travail salarié, et le volume de travail salarié au cours de l’année, en équivalent temps plein.

En 2022, le revenu salarial annuel moyen pour l’ensemble des salariés du secteur privé et de la fonction publique s’élève à 23 820 euros net (figure 1). Cette moyenne recouvre des situations hétérogènes : le revenu salarial des femmes est inférieur de 20 % à celui des hommes, celui des salariés à temps partiel est inférieur de 50 % à celui des salariés à temps complet.

Le revenu salarial augmente avec l’âge jusqu’à 54 ans : celui des moins de 25 ans est, en moyenne, inférieur de 68 % à celui des 50-54 ans. Les plus jeunes ont en effet un salaire net moyen en EQTP plus faible (-42 % par rapport aux 50-54 ans) en raison principalement de leur moindre expérience professionnelle mais aussi de la présence moins marquée, parmi les plus jeunes salariés, des plus qualifiés, qui terminent leurs études et entreront plus tard dans l’emploi salarié. En outre, leur volume de travail moyen est près de moitié moindre en raison d’insertions sur le marché du travail en cours d’année, d’allers-retours entre emploi et non-emploi et de contrats plus courts en moyenne. Après 55 ans, le revenu salarial moyen fléchit avec la baisse du volume annuel de travail moyen, même si le salaire net moyen en EQTP reste le plus élevé.

Le revenu salarial augmente aussi avec le niveau de diplôme : celui des diplômés de l’enseignement supérieur long (supérieur à bac+2) est, en moyenne, 2,5 fois plus élevé que celui des non-diplômés, ce qui s’explique essentiellement par des salaires nets moyens en EQTP plus élevés.

Les cadres ont un revenu salarial annuel moyen de 44 360 euros, soit 2,8 fois celui des employés et 2,6 fois celui des ouvriers, principalement du fait de salaires en EQTP plus élevés.

Entre 1995 et 2008 le revenu salarial moyen de l’ensemble des salariés a augmenté en euros constants, de 0,6 % par an en moyenne, avant de baisser entre 2009 et 2013 (-0,4 % par an) (figure 2). Entre 2013 et 2019, le revenu salarial a progressé à nouveau (+0,5 % par an). En 2020, le revenu salarial a reculé de 1,5 % du fait de la diminution significative du volume de travail moyen lors de la crise sanitaire. Avec le rebond de l’activité économique, le revenu salarial s’est nettement redressé et a progressé entre 2019 et 2022 (+1,8 %).

De 1995 à 2000, l’écart de revenu salarial moyen entre les femmes et les hommes est resté constant, autour de -28 %. Ensuite, il s’est réduit régulièrement pour atteindre -20 % en 2022.

La dispersion des revenus salariaux est plus grande que celle des salaires nets en EQTP, car elle reflète aussi celle des écarts de volume annuel de travail. En 2022, le revenu salarial est inférieur à 3 260 euros net pour 10 % des salariés (D1) et supérieur à 42 810 euros net pour 10 % des salariés (D9), soit un rapport interdécile (D9/D1) de 13,1 (figure 3). Les écarts relatifs sont plus importants dans la moitié basse de la distribution, où se concentrent les salariés avec un faible volume annuel de travail : le rapport entre la médiane et le 1^er décile (D5/D1) est de 6,5 alors que le rapport entre le 9^e décile et la médiane (D9/D5) est de 2,0.

La dispersion du revenu salarial est un peu plus forte parmi les femmes que parmi les hommes, notamment dans le bas de la distribution. Elle est également plus forte parmi les employés et ouvriers que parmi les cadres et professions intermédiaires. Dans les deux cas, cela reflète une plus grande hétérogénéité des volumes de travail.