En 2024, la durée habituelle hebdomadaire du travail des salariés à temps complet est de 38,8 heures (figure 1). Alors qu’elle avait augmenté entre 2020 et 2022 (+18 minutes) puis s’était stabilisée en 2023, elle a légèrement reculé en 2024 (-6 minutes). La durée effectivement travaillée au cours d’une année tient compte, en outre, de facteurs individuels (heures supplémentaires, jours de congé, congés maladie, etc.) ou collectifs (jours fériés, chômage partiel, etc.), qui contribuent à ses variations. En 2024, cette durée annuelle effective de travail des salariés à temps complet est de 1 661 heures en moyenne. Après une forte baisse en 2020, due aux mesures prises pour faire face à la crise sanitaire (recours massif au chômage partiel en particulier), puis un redressement jusqu’en 2023, elle a légèrement diminué en 2024, toutefois à un niveau proche de sa moyenne d’avant-crise sanitaire.

Parmi les salariés à temps complet, les cadres déclarent, en moyenne, les durées les plus longues, tant annuelle (1 781 heures effectives en 2024) qu’hebdomadaire (42,0 heures habituelles) et quotidienne (8,3 heures) (figure 2). Les durées annuelles effectives et les durées habituelles hebdomadaires de travail des autres catégories de salariés à temps complet sont sensiblement plus faibles (respectivement entre 1 611 et 1 634 heures et entre 37,3 et 38,2 heures).

En 2024, la durée annuelle effective de travail des salariés à temps complet est de 1 668 heures dans l’industrie et de 1 678 heures dans la construction. Elle est en moyenne plus élevée dans le tertiaire marchand (1 702 heures) que dans le tertiaire non marchand (1 584 heures). Au sein du tertiaire marchand, la durée annuelle de travail effective est la plus élevée dans l’hébergement et la restauration (1 749 heures) et dans les services aux entreprises (1 717 heures). C’est aussi dans ces secteurs que le nombre de jours travaillés compte parmi les plus élevés (respectivement 228 jours et 219 jours, contre 212 jours en moyenne), mais la durée de travail par jour y est proche de celle des autres secteurs (respectivement 7,7 heures et 7,8 heures). Dans les services non marchands, la durée annuelle effective de travail est plus élevée dans l’administration publique (1 648 heures) et la santé humaine et l'action sociale (1 604 heures) que dans l’enseignement (1 470 heures). Les salariés de l’enseignement (notamment les enseignants, qui ne déclarent pas toujours leurs heures de préparation en plus de leur temps de présence en cours) ont surtout un nombre de jours travaillés (191 jours) moins élevé que les autres secteurs.

Les femmes salariées à temps complet travaillent en moyenne 1 600 heures par an, soit moins que les hommes (1 711 heures). L’écart résulte en partie de ce que leurs métiers ou leurs secteurs d’activité diffèrent. La durée du travail est aussi liée à leur situation familiale : entre 25 et 49 ans, les femmes vivant seules travaillent nettement plus que celles vivant en couple avec enfants (91 heures de plus en moyenne en 2024) (figure 3). C’est aussi le cas pour les hommes, mais dans une nettement moindre mesure (les hommes salariés de 25 à 49 ans à temps complet vivant seuls travaillent 9 heures de plus en moyenne que ceux en couple avec enfants).

En 2024, les indépendants déclarent travailler en moyenne 1 916 heures effectives, soit 255 heures de plus que les salariés à temps complet. Leur durée quotidienne du travail (8,0 heures) est très proche de celle de ces derniers, mais ils travaillent en moyenne 28 jours de plus par an. Cette durée a baissé de 55 heures par rapport à 2023. Cette baisse résulte en partie d’un effet de composition, avec une augmentation de la part des micro-entrepreneurs, dont l’activité sur l’année est nettement plus réduite que celle des indépendants classiques.