L’analyse conjoncturelle de l’emploi est réalisée d’une part à partir des Estimations d’emploi, source statistique fondée sur les données administratives transmises par les employeurs, notamment les déclarations sociales nominatives ; elles permettent de mesurer avec une grande précision les évolutions d’emploi chaque trimestre. D’autre part, l’enquête Emploi en continu (EEC), réalisée auprès d’un échantillon de personnes, permet de mettre en regard l’emploi et le chômage au sens du BIT, et est donc la seule source qui permette de calculer le taux de chômage. Elle fournit aussi des informations détaillées sur l’insertion sur le marché du travail selon les caractéristiques sociodémographiques.

La très forte hausse de l’emploi qui a suivi la crise sanitaire de 2020 s’est accompagnée d’une divergence plus grande que par le passé entre ces deux sources. Ainsi, sur les années 2020 à 2023, l’emploi a fortement augmenté dans l’EEC, de 1,4 million d’emplois, mais plus encore dans les Estimations d’emploi, avec 338 000 créations d’emplois supplémentaires. Trois facteurs principaux expliquent cette divergence : un dynamisme de l’emploi marqué pour des types d’emploi davantage sous‑déclarés par les personnes répondant à l’EEC ; des différences liées au champ et à l’échantillonnage de l’EEC ; une sous‑représentation dans l’enquête Emploi de l’emploi des personnes nées à l’étranger.

En 2024, avec le ralentissement du marché du travail, ces facteurs ne contribuent plus autant et l’enquête Emploi est un peu plus dynamique que les sources administratives.