Emploi, chômage, revenus du travail Édition 2025

L’Insee et la Dares présentent dans cet ouvrage un ensemble d’analyses et d’indicateurs portant sur le marché du travail.

Insee Références
Paru le :Paru le26/06/2025
Emploi, chômage, revenus du travail- Juin 2025
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Salaire minimum de croissance

Insee Références

Paru le :26/06/2025

En 2024, le horaire brut a été revalorisé de 1,1 % au 1er janvier puis, en anticipation du mécanisme d’indexation en cas de forte inflation, de 2,0 % au 1er novembre (figure 1). La hausse cumulée atteint +3,1 %, portant le Smic horaire de 11,52 euros en décembre 2023 à 11,88 euros en novembre 2024. Au 1er janvier 2025, le Smic horaire n’a en revanche pas été revalorisé.

Figure 1 – Évolution du Smic horaire brut, du salaire horaire de base et des prix entre 1990 et 2024

Figure 1 – Évolution du Smic horaire brut, du salaire horaire de base et des prix entre 1990 et 2024
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Figure 1 – Évolution du Smic horaire brut, du salaire horaire de base et des prix entre 1990 et 2024

  • 1. Indice SHBO (salaire horaire de base ouvrier) jusqu'au 4ᵉ trimestre 2012 et indice SHBOE (salaire horaire de base ouvrier et employé) ensuite : à partir du 7 février 2013 conformément au décret no 2013-123, le Smic est revalorisé en référence au gain de pouvoir d’achat du salaire horaire de base de l’ensemble ouvriers et employés (SHBOE), et non plus du SHBO. Au 1er trimestre 2020, l'indice SHBOE n'a pas pu être calculé en raison de la suspension de la collecte des données Acemo.
  • 2. Indice mensuel des prix à la consommation, y compris tabac, pour l'ensemble des ménages.
  • Lecture : En base 100 année 2010, l’indice de Smic est de 131,49 au premier trimestre 2024, l’indice des prix est de 126,33 et l’indice SHBOE est de 133,15.
  • Champ : France hors Mayotte, France métropolitaine jusqu'en 2017 ; salariés hors stagiaires et intérimaires des entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé hors agriculture, particuliers-employeurs et activités extraterritoriales, et jusqu'en 2017, hors syndicats de copropriété et associations loi 1901 de l'action sociale.
  • Sources : Dares, enquêtes Acemo ; Insee.

Parmi les salariés du secteur privé entrant dans le champ couvert par les enquêtes sur l’activité et les conditions d’emploi de la main‑d’œuvre (Acemo), 2,7 millions ont bénéficié directement de l’augmentation du Smic au 1er janvier 2024, soit 14,6 % des salariés du champ étudié (hors apprentis, stagiaires et intérimaires) (figure 2). Cette proportion a reculé de 2,7 points par rapport au niveau atteint en janvier 2023, qui était inédit depuis trente ans.

Figure 2 – Part des salariés ayant bénéficié de relèvements du Smic ou de la GMR1 de 1994 à 2024

en %
Figure 2 – Part des salariés ayant bénéficié de relèvements du Smic ou de la GMR1 de 1994 à 2024 (en %) - Lecture : 14,6 % des salariés ont bénéficié de la revalorisation du Smic au 1er janvier 2024.
Année Part
1987 11,1
1988 9,7
1989 10,5
1990 10,9
1991 8,6
1992 8,6
1993 8,1
1994 8,2
1995 11,2
1996 10,7
1997 14,1
1998 12,6
1999 12,8
2000 13,6
2001 13,9
2002 14,0
2003 14,1
2004 15,3
2005 16,3
2006 15,1
2007 12,9
2008 13,9
2009 10,6
2010² 9,8
2011 10,6
2012² 11,1
2013 12,3
2014 10,8
2015 11,1
2016 10,5
2017 10,6
2018 11,5
2019 13,4
2020 13,0
2021 12,0
2022 14,5
2023 17,3
2024 14,6
  • 1. GMR : Garantie mensuelle de rémunération. Elle a été instaurée lors du passage aux 35 heures. Elle permettait de garantir aux salariés payés au Smic le maintien de leur rémunération mensuelle au moment où leur durée du travail baissait. Par la suite, la loi du 17 janvier 2003, dite « loi Fillon », a organisé la convergence progressive des Smic horaires et des GMR vers le niveau de la GMR la plus élevée.
  • 2. Depuis 2010, le Smic est revalorisé au 1er janvier et non au 1er juillet. Pour 2012, il l'a été au 1er décembre 2011, date de collecte de l'information.
  • Note : Les évolutions doivent être analysées avec précaution, du fait des modifications successives apportées au dispositif de mesure notamment sur la période 2003-2005.
  • Lecture : 14,6 % des salariés ont bénéficié de la revalorisation du Smic au 1er janvier 2024.
  • Champ : France hors Mayotte, France métropolitaine jusqu'en 2017 ; salariés hors apprentis, stagiaires et intérimaires du secteur privé hors agriculture, particuliers-employeurs et activités extraterritoriales, et jusqu'en 2017, hors syndicats de copropriété et associations loi 1901 de l'action sociale.
  • Source : Dares, enquêtes Acemo.

Figure 2 – Part des salariés ayant bénéficié de relèvements du Smic ou de la GMR1 de 1994 à 2024

  • 1. GMR : Garantie mensuelle de rémunération. Elle a été instaurée lors du passage aux 35 heures. Elle permettait de garantir aux salariés payés au Smic le maintien de leur rémunération mensuelle au moment où leur durée du travail baissait. Par la suite, la loi du 17 janvier 2003, dite « loi Fillon », a organisé la convergence progressive des Smic horaires et des GMR vers le niveau de la GMR la plus élevée.
  • 2. Depuis 2010, le Smic est revalorisé au 1er janvier et non au 1er juillet. Pour 2012, il l'a été au 1er décembre 2011, date de collecte de l'information.
  • Note : Les évolutions doivent être analysées avec précaution, du fait des modifications successives apportées au dispositif de mesure notamment sur la période 2003-2005.
  • Lecture : 14,6 % des salariés ont bénéficié de la revalorisation du Smic au 1er janvier 2024.
  • Champ : France hors Mayotte, France métropolitaine jusqu'en 2017 ; salariés hors apprentis, stagiaires et intérimaires du secteur privé hors agriculture, particuliers-employeurs et activités extraterritoriales, et jusqu'en 2017, hors syndicats de copropriété et associations loi 1901 de l'action sociale.
  • Source : Dares, enquêtes Acemo.

Sur le champ des sociétés employeuses de 10 salariés ou plus, la part de salariés concernés par la hausse du Smic est de 12,4 % en janvier 2024, en recul de 2,6 points sur un an (figure 3). Parmi les employeurs de moins de 10 salariés, qui emploient relativement plus d’ouvriers et d’employés, 24,2 % des salariés ont bénéficié de la revalorisation de janvier 2024, 2,6 points de moins qu’un an auparavant.

Figure 3 – Part des salariés ayant bénéficié de la revalorisation du Smic au 1er janvier 2023 et 2024

en %
Figure 3 – Part des salariés ayant bénéficié de la revalorisation du Smic au 1er janvier 2023 et 2024 (en %) - Lecture : Dans l’industrie manufacturière, 6,0 % des salariés ont bénéficié de la revalorisation du Smic au 1er janvier 2024.
Selon le secteur ou la taille d'entreprise Ensemble des salariés Salariés à temps partiel
1er janvier 2023 1er janvier 2024 1er janvier 2023 1er janvier 2024
Secteurs d'activité (NAF rév. 2)
Industrie 8,4 5,7 19,9 14,5
Industrie manufacturière 8,9 6,0 20,4 14,7
Produc. et distrib. électricité, gaz, vapeur et air conditionné 0,6 0,7 6,0 3,0
Gestion eau, déchets et dépollution 7,7 3,9 26,1 21,2
Construction 11,1 10,4 26,8 24,6
Tertiaire 19,9 17,1 39,6 32,4
Commerce, réparation automobile et motocycle 22,5 21,5 44,1 44,8
Transports et entreposage 11,1 9,0 20,6 12,3
Hébergement et restauration 39,8 29,7 63,5 53,0
Information et communication 2,8 2,5 11,0 10,5
Activités financières et d’assurance 4,1 3,7 11,7 10,5
Activités immobilières 12,9 10,4 29,2 25,7
Activités spécialisées, scientifiques et techniques 7,5 6,5 34,0 29,2
Activités de services administratifs et de soutien 35,3 22,2 56,0 27,1
Enseignement (hors enseignement public) 7,6 6,5 10,8 8,7
Santé et action sociale 25,5 27,2 37,3 36,3
Arts, spectacles et activités récréatives 15,1 14,8 19,7 19,5
Autres activités de services 26,6 23,6 38,9 34,2
Taille de la société ou de l'entreprise individuelle
De 1 à 9 salariés 26,8 24,2 40,9 36,8
10 salariés ou plus 15,0 12,4 37,4 29,4
Ensemble 17,3 14,6 38,3 31,3
  • Lecture : Dans l’industrie manufacturière, 6,0 % des salariés ont bénéficié de la revalorisation du Smic au 1er janvier 2024.
  • Champ : France hors Mayotte ; salariés hors apprentis, stagiaires et intérimaires du secteur privé hors agriculture, particuliers-employeurs et activités extraterritoriales.
  • Source : Dares, enquêtes Acemo.

À la veille de la revalorisation du Smic du 1er janvier 2024, les accords de branches sont moins nombreux qu’un an auparavant à présenter un premier niveau de grille inférieur au Smic. Au 31 décembre 2023, 3,7 % des salariés appartiennent à des entreprises appliquant une convention de branche non conforme au Smic, contre 7,0 % un an plus tôt. En effet, avec les revalorisations récurrentes du Smic imputable au fort regain d’inflation depuis fin 2021, les partenaires sociaux ont intensifié la fréquence des négociations salariales pour se conformer aux nouveaux niveaux du Smic.

Par secteur, la part des bénéficiaires de la revalorisation du Smic a diminué, dans l’industrie (-2,7 points, à 5,7 %), dans la construction (-0,7 point, à 10,4 %) et dans le tertiaire (-2,8 points, à 17,1 %). Au sein de ce dernier, la baisse a été particulièrement forte dans les activités de services administratifs et de soutien (-13,1 points, à 22,2 %), ainsi que dans l’hébergement et la restauration (-10,1 points, à 29,7 %), tandis que la hausse dans la santé et l'action sociale fait exception (+1,7 point, à 27,2 %).

Parmi les salariés travaillant à temps partiel, la part des bénéficiaires de la revalorisation du Smic est de 31,3 % en janvier 2024. Cette proportion est plus élevée dans les établissements de moins de 10 salariés (36,8 % en janvier 2024), bien qu'en baisse par rapport à l’année précédente (-4,1 points).

Encadré – Indexation et revalorisation du Smic

Depuis 2010, le Smic est revalorisé chaque année en janvier par décret en Conseil des ministres, pris après avis de la Commission nationale de la négociation collective (CNNC), qui s’appuie notamment sur l’analyse du Smic et de son évolution réalisée par le groupe d’experts indépendants conformément à la loi du 3 décembre 2008. Son mode de calcul est développé par l’article L. 3231 du Code du travail. Depuis la promulgation du décret no 2013-123 du 7 février 2013 relatif aux modalités de revalorisation du Smic, la nouvelle règle stipule que l’accroissement annuel du pouvoir d’achat du Smic ne peut être inférieur à « la moitié du gain de pouvoir d’achat du salaire horaire moyen des ouvriers et des employés » (SHBOE) mesurée par l’enquête trimestrielle sur l’activité et les conditions d’emploi de la main-d’œuvre (Acemo) du ministère du Travail.

La garantie du pouvoir d’achat des salariés rémunérés au Smic est assurée par l’indexation du Smic horaire sur l’évolution des prix à la consommation hors tabac des ménages du premier quintile de la distribution des niveaux de vie. Lorsque cet indice atteint un niveau supérieur d’au moins 2 % à l’indice constaté lors de l’établissement de la valeur immédiatement antérieure, le Smic est réévalué dans la même proportion à compter du premier jour du mois qui suit la publication de l’indice donnant lieu au relèvement. Ainsi, le taux horaire du Smic a été réévalué plusieurs fois pour cette raison depuis octobre 2021. Enfin, le gouvernement peut porter le Smic à une valeur supérieure à celle qui résulterait de la seule mise en œuvre des mécanismes précités, soit en cours d’année, soit à l’occasion de la revalorisation au 1er janvier.

Définitions

Le Smic est le salaire minimum légal en France. Il se réfère à l’heure de travail. Il a été institué par une loi du 2 janvier 1970.