Emploi, chômage, revenus du travail Édition 2025

L’Insee et la Dares présentent dans cet ouvrage un ensemble d’analyses et d’indicateurs portant sur le marché du travail.

Insee Références
Paru le :Paru le26/06/2025
Emploi, chômage, revenus du travail- Juin 2025
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Négociations et grèves dans les entreprises

Insee Références

Paru le :26/06/2025

En 2023, en France hors Mayotte, 16,2 % des entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé non agricole ont engagé au moins une négociation collective à leur niveau, au niveau d’un de leurs établissements, de l’unité économique et sociale ou du groupe auquel elles appartiennent (figure 1). Cette part a baissé de 0,4 point sur un an. Cette proportion atteint 8,7 % dans les entreprises de 10 à 49 salariés, soit 0,3 point de moins qu’en 2022.

Figure 1Négociation collective, signature d'accords et grèves dans les entreprises en 2023

en %
Négociation collective, signature d'accords et grèves dans les entreprises en 2023 (en %) - Lecture : En 2023, 8,7 % des entreprises de 10 à 49 salariés ont engagé au moins une négociation collective.
Caractéristiques Négociations engagées¹ Grèves : entreprises
ayant connu au
moins un arrêt
collectif de travail
Entreprises ayant
négocié au moins
une fois
Salariés concernés
par ces
négociations
Entreprises ayant signé au
moins un accord parmi
celles ayant négocié
Taille des entreprises
10 à 49 salariés 8,7 11,1 83,4 1,2
50 à 99 salariés 35,9 37,6 86,7 4,6
100 à 199 salariés 56,8 57,8 89,6 9,7
200 à 499 salariés 79,1 81,2 91,7 17,8
500 salariés ou plus 94,6 97,5 94,2 35,3
Secteur d’activité
Industrie 25,7 74,3 87,7 4,2
Construction 9,7 38,5 78,7 0,8
Activités tertiaires, dont : 15,4 60,1 87,4 2,7
Transports et entreposage 21,6 74,5 93,0 4,6
Entreprises ayant un délégué syndical 81,8 96,0 91,7 16,6
Ensemble 16,2 61,4 86,9 2,7
  • 1. Au niveau de l'entreprise, de l'un de ses établissements, de l'unité économique et sociale ou du groupe.
  • Lecture : En 2023, 8,7 % des entreprises de 10 à 49 salariés ont engagé au moins une négociation collective.
  • Champ : France hors Mayotte, entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé non agricole.
  • Source : Dares, enquête Acemo « Dialogue social en entreprise ».

En 2023, 86,9 % des entreprises qui ont ouvert des négociations ont conclu au moins un accord, un taux d’aboutissement en hausse de 2,2 points sur un an. Le thème salarial reste le premier thème abordé, par 9,9 % des entreprises, devant celui de l’épargne salariale (5,4 %) et du temps de travail (5,0 %) (figure 2). Le thème du droit syndical (4,8 %) a le plus augmenté (+1,6 point par rapport à 2022), dans un contexte de renouvellement important des comités sociaux et économiques (CSE).

Figure 2Thèmes abordés dans les négociations et les accords d'entreprise signés en 2023

Thèmes abordés dans les négociations et les accords d'entreprise signés en 2023 - Lecture : En 2023, les salaires et primes ont fait l’objet de négociations collectives dans 9,9 % des entreprises de 10 salariés ou plus, que ces négociations aient eu lieu dans l’entreprise même, dans un de ses établissements, ou dans l'unité économique et sociale à laquelle elle appartient.
Thèmes des négociations Enquête Acemo DSE (hors négociation de groupe) Enregistrement administratif des accords d'entreprise
Entreprises ayant négocié
au moins une fois sur un
thème identifié
(en %)
Entreprises ayant
conclu un accord parmi
celles ayant négocié sur
un thème identifié
(en %)
Part des salariés
concernés par au
moins un accord
sur un thème identifié
(en %)
Nombre d’accords
enregistrés par le
ministère¹
Évolution du nombre
d'accords 2023/2022
(en %)
Part d’accords signés
par les délégués
syndicaux
(en %)
Salaires et primes 9,9 72,9 37,4 20 420 -9,4 84,0
Emploi
(gestion des âges, restructuration, PSE², etc.)
1,8 62,6 12,6 3 830 -0,5 84,0
Égalité professionnelle
entre femmes et hommes
3,3 70,4 16,1 6 790 -1,5 87,3
Épargne salariale
(intéressement, participation, PEE, etc.)
5,4 86,4 24,9 35 840 -12,7 23,9
Temps de travail
(durée, aménagement, etc.)
5,0 73,8 18,0 20 100 1,5 52,4
Conditions de travail
(dont pénibilité)
3,9 65,2 16,0 6 190 -11,4 69,1
Protection sociale 2,9 59,2 12,4 3 320 -8,5 88,7
Formation professionnelle 1,5 35,7 3,6 720 -19,1 85,9
Droit syndical (élections professionnelles,
mise en place d'un CSE, formation des élus, etc.)
4,8 81,7 29,5 11 040 63,3 85,4
Au moins un thème³ 14,6 86,6 55,5 91 320 -4,4 53,9
  • 1. Nombre d'accords abordant chaque thème, un même accord pouvant être multi-thèmes.
  • 2. PSE : plan de sauvegarde de l'emploi.
  • 3. Y compris les autres thèmes non mentionnés ci-dessus.
  • Note : Les thèmes de ce tableau correspondent à ceux listés dans le questionnaire de l’enquête Acemo « Dialogue social en entreprise » (DSE). Il est possible qu'un répondant déclare la tenue de négociations sur un autre thème que ceux proposés, ou ne déclare aucun thème de négociation.
  • Lecture : En 2023, les salaires et primes ont fait l’objet de négociations collectives dans 9,9 % des entreprises de 10 salariés ou plus, que ces négociations aient eu lieu dans l’entreprise même, dans un de ses établissements, ou dans l'unité économique et sociale à laquelle elle appartient.
  • Champ : France hors Mayotte, entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé non agricole pour l’enquête Acemo DSE ; ensemble des accords d’entreprise (toutes tailles d’entreprises et tous secteurs confondus) pour la base des accords.
  • Source : Dares, enquête Acemo « Dialogue social en entreprise » et base statistique des accords d'entreprise (données consolidées).

Parmi les entreprises de 10 salariés ou plus du secteur marchand non agricole, 2,7 % déclarent avoir connu un ou plusieurs arrêts collectifs de travail en 2023 (figure 1), soit 0,3 point de plus qu’en 2022. Ces entreprises emploient 25,8 % de l’ensemble des salariés du champ. Dans un contexte marqué par le mouvement social contre la réforme des retraites au premier semestre 2023, le nombre de journées individuelles non travaillées pour 1 000 salariés a fortement augmenté : il est passé de 99 en 2022 à 171 en 2023 (figure 3).

Figure 3Nombre de jours de grève pour 1 000 salariés et motifs de grève(s) les plus fréquents en 2023

en %
Nombre de jours de grève pour 1 000 salariés et motifs de grève(s) les plus fréquents en 2023 (en %) - Lecture : En 2023, dans l'industrie, le nombre de journées individuelles non travaillées pour fait de grève rapporté aux effectifs salariés de ce secteur équivaut à 276 jours pour 1 000 salariés. 46 % des entreprises de l'industrie indiquent que les rémunérations figurent parmi les motifs de grève(s) survenue(s) en 2023.
Secteur d'activité Nombre de jours pour
1 000 salariés
Rémunérations Réforme des
retraites
Emploi Conditions de
travail
Temps de
travail
Industrie 276 46 53 6 4 5
Construction 21 ns ns ns ns ns
Activités tertiaires, dont : 157 43 52 6 23 4
Transports et entreposage 894 35 65 12 16 8
Ensemble 171 43 54 6 18 4
  • ns : non significatif.
  • Note : Le total des motifs est supérieur à 100 %, car un même arrêt de travail peut porter sur plusieurs revendications.
  • Lecture : En 2023, dans l'industrie, le nombre de journées individuelles non travaillées pour fait de grève rapporté aux effectifs salariés de ce secteur équivaut à 276 jours pour 1 000 salariés. 46 % des entreprises de l'industrie indiquent que les rémunérations figurent parmi les motifs de grève(s) survenue(s) en 2023.
  • Champ : France hors Mayotte, entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé non agricole ayant déclaré un arrêt collectif de travail.
  • Source : Dares, enquête Acemo « Dialogue social en entreprise ».

En 2023, parmi les entreprises concernées par des grèves, 85 % l’ont été au moins en partie dans le cadre de conflits nationaux, sectoriels ou interprofessionnels. Seulement 15 % d’entre elles signalent exclusivement des motifs internes de mobilisation. Cité explicitement par 54 % des entreprises ayant connu une grève (+45 points en un an), le motif des retraites est le plus fréquent ; viennent ensuite les rémunérations (43 %) et les conditions de travail (18 %).

Parmi les entreprises ayant un délégué syndical, 16,6 % déclarent avoir connu au moins un arrêt collectif de travail en 2023 ; dans la plupart des cas, elles déclarent également l’existence d’une négociation collective au cours de l’année. Ces deux actions supposent la présence d’interlocuteurs, tels que les syndicats, en mesure de mener des négociations et à même d’organiser collectivement les salariés. Le processus englobant conflits, négociations et accords suit des chronologies diverses : soit qu’un conflit ait pour objectif de revendiquer des négociations ou de peser sur l’issue de ces dernières, soit que la négociation collective constitue un moyen de mettre fin à un conflit.